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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 11:19

syrie.pngDepuis quelques jours, l'option d'une intervention militaire contre la Syrie sur le modèle libyen semble faiblir.

 

Le 1er décembre le secrétaire général de l'Organisation de coopération islamique, Ekmeleddin Ihsanoglu a déclaré que l'OCI  était hostile à la mise en oeuvre d'un scénario à la libyenne.Même le président  du "Conseil national syrien" (CNS) le 2 décembre dans le Wall Street journal a affirmé qu'il refusait cette option.

 

La Ligue arabe après avoir suspendu la Syrie dans des conditions tumultueuses reste sur la ligne de l'embargo économique et de l'envoi d'observateurs, et même la Turquie semble avoir modéré ses visées bellicistes.

 

Le 24 novembre les Etats-Unis ont déployé un porte-avion au large de la Syrie.

 

Cette nouvelle modération des interventionnistes pourrait s'expliquer par la montée de la tension entre les Etats-Unis et la Russie. Après que les Etats-Uis aient envoyé en Méditerranée orientale le porte-avion George Bush, le président Medvedev aurait dépêché vers la Syrie trois vaisseaux dirigés par le porte avion Amiral Kuznetsov dont on ne sait pas encore avec précision s'ils sont destinés à s'installer à mouiller dans les eaux du port de Tartous en Syrie ou  à rester en haute mer. A Moscou la semaine dernière, les ministres des affaires adjoints des BRICS (Brésil, Chine, Chine, Inde, Afrique du Sud) ont fait bloc derrière la Russie sur ce dossier, ce qui pourrait bien avoir contribué à modérer la Turquie qui, quoique désireuse de promouvoir une hégémonie des Frères musulmans de Tunis à Damas, ne peut ignorer qu'elle importe 70 % de son énergie de la Russie et de l'Iran (alliée du régime syrien).

Ces obstacles pourraient avoir conduit les puissances occidentales et leurs alliés à préférer l'ingérence indirecte par l'armement et le soutien de groupes armés sur le territoire syrien. L'hebdomadaire satyrique français Le Canard Enchaine et le quotidien turc Milliyet ont révélé que des commandos de services secrets français et britanniques entraînent l'Armée syrienne libre (ASL) aux techniques de guérilla urbaine à Hatay dans le sud de la Turquie et à Tripoli au Liban. Le nouveau regime libyen quant à lui auraot envoyé des bataillons en Syrie via la Turquie (ce qui détoune l’énergie des combattants de la guerre civile en dehors du théâtre intérieur libyen passablement instable). Et le secrétaire d'Etat Mme Clinton avait clairement annoncé à la télévision indonésienne qu’une opposition bien armée viendrait prochainement à bout du régime syrien.

 

L'ASL reste une formations assez mystérieuse. Asia Times, sur le fondement d'un témoignage direct à Homs affirme qu'il s'agit d'une simple "couverture médiatique sympathique pour des criminels". La vidéo tournée ci-dessous montre en tout cas qu'ils agissent librement et à visage découvert désormais à Baba Amr et Homs.

 

 

Fondée en juillet dernier, l'ASL qui revendique 15 000 déserteurs serait plus radicale sur le plan miitaire que le CNS selon Emile Hokayem, de l'Institut international pour les études stratégiques. En revanche elle serait moins religieuse que le CNS (dont le secrétariat général comporterait 10 islamistes sur 19 membres) si l'on en croit l'étude de Ryan Mauro pour Assyrian International News Agency. S'il est clair qu'elle est à même aujord'hui d'attaquer les services gouvernementaux à l'arme lourde, les origines de son armement sont mal connues. Tony Cartalucci de GlobalResearch.ca parle de livraison d'armes américaines, turques et même israéliennes, mais ne cite aucune source ce qui jette de sérieux doutes sur cette affirmation pour le moment. Le colonel Asaad qui dirige l'ASL a déclaré à Al Jazeera le 19 novembre que ses armes proviennent uniquement des prises faites à l'armée régulière et que "pas une seule balle" ne transite de la Turquie vers ses troupes en territoire syrien.

 

Delphine Jaen

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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 19:28

myanmar.pngDans une semaine le secrétaire d'Etat étatsunien Hillary Clinton sera à Naypyidaw (nouvelle capitale qui a remplacé Rangoon), première visite d'un officiel américain de ce rang depuis 50 ans. « Mme Clinton soulignera l'engagement américain à une politique d'engagement de principe et à un dialogue direct dans le cadre de notre double approche», a déclaré son porte-parole , soulignant qu'elle va « confirmer le soutien pour les réformes dont nous avons témoigné ces derniers mois et discuter de la poursuite de ces réformes dans des domaines clés, ainsi que des mesures que les États-Unis peuvent prendre pour renforcer ces progrès ».

 

Le 17 novembre le président Barack Obama avait appelé à l’instauration de nouvelles relations entre les Etats-Unis et la Birmanie et l'Asean le même jour avait confié la présidence tournante de son organisation à la Birmanie en 2014.  Quelques jours plus tôt, le 10 novembre, le ministre des affaires étrangères japonais Koichiro Gemba et son homologue indonésien Marty Natalegawa étaient tombés d'accord pour accroître la coopération avec la Birmanie et l'assister dans sa "transistion démocratique".

 

Ce spectaculaire rapprochement avec les Occidentaux est le résultat de la politique impulsée par le nouveau président de la République (et général) Thein Sein auquel la junte militaire a laissé place au terme d'élections contrôlées destinées à mettre en place un gouvernement civil. Depuis lors le gouvernement birman a entrepris des réformes politiques et économiques dans le pays, y compris la poursuite des privatisations initiées par le précédent gouvernement et la libération très remarquée de milliers de prisonniers politiques (dont les membres de l’Association des Moines de toute la Birmanie responsable des émeutes de 2007) ainsi que la reprise du dialogue avec l'opposante Aung San Suu Kyi.

 

La nouvelle orientation de Thein Sein s'accompagne aussi d'un rééquilibrage géopolitique. Rangoon a pris ostensiblement ses distances avec son protecteur chinois en gelant les travaux sur un grand barrage construit par les Chinois dans le nord du pays (Myitsone),

 

En contrepartie la Birmanie s'est rapprochée de l'Inde où s'est récemment rendu le président birman (alors que la junte en 1988 avait expusé un demi million d’Indiens de son territoire).

 

Pour autant même les analystes indiens comme G. Parthasarathy dans le journal The Hindu estiment que l'alliance avec la Chine restera difficilement contournable, du fait de son poids économique dans le pays (secteurs de la construction, de l'armement etc.). La Chine est aussi un partenaire important pour la gestion des conflits ethniques à la périphérie de la Birmanie. En particulier des tensions ont surgi récemment à la frontière nord du pays avec la milice qui défend le territoire des Kokang, le seul peuple de langue chinoise de Birmanie, des tensions qui s'ajoutent à la reprise de la guerre au Kachin (après 17 ans de cessez-le-feu) en juin dernier.

 

La Chine est d'autant plus susceptible de garder une influence en Brimanie qu'au sein même du gouvernement de ce pays l'option de la libéralisation et de l'ouverture sur l'Occident est loin de faire l'unanimité. Ainsi le ministre de l'information, le général Kyaw Hsan, dans un discours récent à la chambre basse à Naypyidaw a comparé les médias à des "fourmis rouges" et a jugé que la liberté de la presse avait plus d'inconvénients que d'avantages.

 

En tout cas le processus de libéralisation offre aux Occidentaux de nouveaux points d'appuis pour peser sur la politique birmane. Alors que les donnateurs comme la National Endowment for Democracy soutiennent moins les groupes réfugiés en Europe et aux Etats-Unis, leur intérêt se porte, comme l'a évoqué l'ambassadeur danois en Birmanie en févier dernier, vers Egress, une ONG dirigée par Nay Win Maung qui prétend incarner une opposition modérée, troisième voie entre l'armée et Aung San Suu Kyi, et qui a soutenu le processus électoral de février dernier. Nay Win Maung, fils de militaire et ancien étudiant de Yale, que le gouvernement a choisi comme intermédiaire avec Oxfam après le passage du cyclone  Nargis, possède deux magazines dans lesquels il traduit des articles étrangers. Selon le Washington Post, il serait une sorte de représentant officiel de la société civile birmane que l'armée aurait mis en avant pour contribuer à la transition douce à l'oeuvre depuis mars dernier. Il serait à ce titre un acteur important du rapprochement birmano-étatsunien auquel on assiste aujourd'hui.

 Djibril Cissoko

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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 16:04

baghdad-bank.jpgLe chef d'Etat major irakien Babaker Zebari est en visite à Téhéran. A cette occasion son homologue iranien le général Pakpour a souligné que l'Iran n'épargnerait aucun effort pour aider les Irakiens à construire la sécurité dans leur pays.


Il a ajouté que le retrait des forces étrangères d'Irak était l'occasion pour les Irakiens de commencer à prendre en main leur destinée. Cela pourrait augurer d'une alliance irano-irakienne après le départ des Américains que Washington depuis le second mandat de George W. Bush souhaitait rendre effectif fin 2011.

 

Cependant rien n'est simple car le même Babaker Zebari aurait déclaré selon un rapport de l’Inspecteur général spécial américain pour la reconstruction de l’Irak publié le 1er novembre que les forces de sécurité irakiennes n’auront pas la capacité « sans l’aide de partenaires internationaux » de défendre l’espace aérien et les frontières du pays jusqu’à l’horizon 2020 à 2024, ce qui laisse entendre qu'il compterait davantage sur les Etats-Unis que sur l'Iran pour protéger son pays. En tout état de cause les Etats-Unis laisseront 5 500 employés de sécurité privés sur place après leur retrait d'Irak, 16 000 employés militaires et civils dans leur plus grande ambassade au monde (à Bagdad) et renforceront leur présence militaire dans les pétromonarchies.

 

La difficulté pour l'irak de choisir entre son mentor étatsunien et ses sympathies iraniennes se reflète aussi dans sa diplomatie au quotidien. Bagdad s'est abstenue sur la suspension de Damas (allié de l'Iran) de la Ligue arabe (sans pouvoir aller jusqu'à voter contre comme le Liban et le Yémen), il a sévèrement critiqué les sanctions prises ensuite par cet organisme.L'Irak à majorité chiite aurait en effet beaucoup à perdre à voir s'installer à Damas un gouvernement sunnite favorable à l'Arabie Saoudite, lequel ne manquerait d'ailleurs pas de renvoyer en Irak les milliers de réfugiés de la guerre de 2003 séjournant en Syrie, parmi lesquels de nombreux partisans de Saddam Hussein dont la résistance armée en Irak s'est encore montrée active l'an dernier.

 

  Sanaa Amrani

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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 13:27

sweet-crude.jpgDans la concurrence mondiale que se livrent la Chine et les Etats-Unis pour le contrôle du pétrole, la Chine a marqué quelques points ces derniers temps : elle a ainsi persuadé le Kazakhstan et l'Angola de résilier des contrats pétroliers passés avec les Etats-Unis pour signer plutôt des accord avec elle.

 

Les Etats-Unis cherchent-ils une revanche au Sud-Soudan ? Un projet d'oléoduc est en tout cas à l'étude, a-t-on appris en juillet, pour acheminer le pétrole du Sud-Soudan vers le Kenya (engagé en Somalie dans la lutte contre les milices islamistes Shebab), ce qui marginaliserait définitivement le Nord. Les revenus de ce pétrole pourraient au passage servir à récompenser les alliés de Washington (le gouvernement de Nairobi, mais aussi celui de l'Ouganda (où Washington vient d'envoyer des hommes), ainsi qu'à lutter contre les groupes armés qui, dans le Sahel, ne manqueront pas de proliférer avec notamment la dissémination des armes issues de la guerre civile libyenne.

 

Selon l'analyste militaire Brian M Downing,la Chine qui a des intérêts pétroliers aussi bien au Nord-Soudan qu'au Sud a tout intérêt de ménager les deux pays, ec qu'a confirmé David Loro Gubek, sous-secrétaire au ministère de l'énergie du Sud-Soudan. Les Etats-Unis, eux pourraient avoir un intérêt à obtenir un "changement de régime" au Nord-Soudan ce qui leur permettrait d'augmenter les bénéfices qu'ils ont obtenus de la sécession de leurs alliés du Sud.

 

Le Nord Soudan, depuis qu'il a perdu le pétrole du Sud (75 % des réserves, alors que les raffineries sont au Nord), traverse une grave crise économique. L'inflation y a atteint 19,8 % en octobre. L'opposant en exil à Londres Farouk Abu Issa a déclaré hier que Khartoum serait "candidate pour la prochaine révolution arabe". En août dernier les Etats-Unis ont dû retirer au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution condamnant le Nord-Soudan pour sa répression des rebelles pro-sudistes dans l'Etat du Kordofan du Sud en raison de la menace de veto sino-russe. Mais le 10 novembre dernier, le président sud-soudanais Salva Kiir a de nouveau accusé le Nord de bombarder son territoire dans la région de Guffa (Etat du Haut-Nil). Tirant prétexte de ces conflits frontaliers les Etats-Unis, qui s'étaient pourtant engagés à lever les sanctions en échange de la reconnaissance de l'indépendance du Sud les ont prolongées début novembre.

 

Cette situation délicate explique peut-être que Khartoum ait voté le 12 novembre pour la suspension du siège du gouvernement syrien à la Ligue arabe (tout comme l'Algérie). Le gouvernement nord-soudanais a  par ailleurs saisi le Conseil de sécurité pour le convaincre que le Sud soutenait les guérillas actives sur son territoire dans les Etats du Nil-Bleu et du Kordofan du Sud. L'issue de la bataille diplomatique reste des incertaines.

 

DC

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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 11:46

Franklin Lamb l'affirme dans Counterpunch du 4 novembre dernier : un Front de libération libyen est en train de se constituer dans le Sahel. "Quand je suis entré dans la salle de conférence d’un bureau du Niger, il y a peu, écrit-il, pour rencontrer des réfugiés qui venaient d’arriver de Libye et qui, selon mes informations, se préparaient à organiser une "lutte populaire au moyen de la tactique maoïste des 1000 entailles contre le groupe qui prétend représenter la Libye à l’heure actuelle", deux choses m’ont frappées. La première, c’est le nombre de personnes présentes et le fait qu’elles n’étaient ni débraillées, ni fanatiques, ni désespérées, mais au contraire reposées, calmes, organisées et méthodiques (...)L’autre chose à laquelle j’ai pensé, pendant cette première réunion, c’est la différence que trois décennies peuvent faire.(...)disposent des derniers modèles de téléphone par satellite, d’ordinateurs portables et de tout ce qui se fait de mieux parmi toutes les innovations technologiques qu’on a vues dans les hôtels où étaient installés les journalistes à Tripoli pendant les neuf derniers mois."

 

Le Niger se montre depuis quelques mois très accommodant avec les partisans du "guide" libyen assassiné. En septembre, il a exclu de renvoyer les réfugiés libyens de son territoire."Au regard de (nos) obligations internationales, nous ne pouvons pas renvoyer quelqu’un là où il n’a aucune chance de recevoir un procès équitable et où il encourt la peine de mort", avait déclaré le ministre nigérien de la Justice, porte-parole du gouvernement nigérien, Morou Amadou. Tout comme l'Algérie qui a accordé l'asile à Aïcha Kadhafi, le Niger vient de l'octroyer à un autre rejeton de Mouammar Kadhafi l'omme d'affaires et ancien footballeur professionnel, Saadi Kadhafi, qui a par ailleurs dirigé une unité d'élite de l'armée libyenne. Il est recherché par les nouvelles autorités libyennes qui l'accusent de "s'être emparé de biens par la force et l'intimidation quand il dirigeait la Fédération libyenne de football". Interpol avait pourtant lancé une "motice rouge" invitant les Etats membres (dont le Niger) à arrêter Saadi Kadhafi sur leur territoire en vue de l'extrader.

 

La politique nigérienne de résistance aux pressions occidentales sur le dossier libyen est probablement en rapport avec les liens que cultive avec l'Afrique du Sud le chef de l'Etat socialiste Mahamadou Issoufou, toujours hostile à l'installation d'une base militaire française sur le sol de son pays. C'est en effet dans le cadre d'une conférence de presse donnée à l'issue d'une visite de deux jours à Prétoria que Mahamadou Issoufou a annoncé sa décision d'accorder l'asile à Saadi Kadhafi. Sur sa route vers Pretoria le président nigérien avait escale en Angola, pays qui comme l'Afrique du Sud a combattu l'ingérence de l'OTAN en Libye.

 

Ces décisions lui ont valu des menaces du nouveau gouvernement de Tripoli : "Le Niger ne doit pas devenir un asile pour les criminels.", a déclaré le 13 novembre le vice-président du Conseil national de transition (CNT) Abdel Hafidh Ghoga.

 

En Libye, selon des sources pro-Kadhafi "Le sud libyen a fait semblant d’être inféodé au CNT pour éviter les bombardements meurtriers de la coalition apocalyptique de l’OTAN ", et même la ville Bani Walid serait redevenue pro-kadhafiste. Des allégations difficiles à vérifier.

 

En tout cas, comme en Irak et en Somalie, les milices font la loi. Des escadrons de la mort élimineraient les opposants dans les villes, et des affrontements entre milices ont eu lieu le 13 octobre à l'Ouest de Tripoli. Autre point commun avec l'Irak : des informations apparaissent dans le Sunday Times sur le pillage de trésors archéologiques à Benghazi.

 

DC

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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 02:49

moldova.pngDepuis plusieurs années, le parti communiste moldave (PCRM) est un obstacle à l'alignement de la petite république de Moldavie sur les standards de Bruxelles, face à une droite qui, à la chute de l'URSS, a rêvé d'une "Grande Roumanie" dont l'adhésion à l'Union européenne pouvait permettre de parachever le projet.

 

Après avoir été au pouvoir de 2001 à 2009 sous la présidence de Victor Vorodine, le PCRM a dû quitter le pouvoir à l'issue des élections législatives de d'avril 2009 (cf article sur ce blog) face à des troubles possiblement orchestrés par les Occidentaux (on a  alors évoqué les similitudes avec les révolutions colorées). Une longue période de blocage institutionnel s'en est suivie.


À la suite des élections législatives de juillet 2009, quatre partis d'opposition (Libéral-démocrate, Libéral, social-démocrate, et chrétien-démocrate) se sont unis pour former une Alliance pour l'intégration européenne (AIE) qui a remporté 53 sièges contre 48 au Parti communiste (44,7 % des voix). Cependant la coalition n'a pu élire son candidat à la présidence de la République, car selon les amendements constitutionnels votés en juillet 2000, cela nécessite 61 voix sur les 101 membres du Parlement.


Dans une telle configuration, de nouvelles élections auraient dû avoir lieu, mais la même Constitution limite le nombre d'élections pouvant être tenues dans un laps de temps aussi court, produisant une situation de blocage. Pour y pallier, la coalition de droite au pouvoir a décidé d'organiser un référendum prévoyant l'élection du Président de la République au suffrage direct.

 

Le Parti communiste a alors appelé au boycott du référendum.Le taux de participation n'a atteint que 30 %, alors qu'il aurait dû dépasser 33,3 % pour être valide.

 

De nouvelles élections législatives se sont tenues le 28 novembre 2010. Le PCRM malgré une érosion obtenait 42 sièges ce qui privait toujours la coalition sortante des 61 sièges nécessaires pour élire le président de la République. Le nouveau parlement n'a même pas pu élire son président pour assurer l'intérim de la présidence de la république prise en charge par le Premier ministre démissionnaire, Vlad Filat. ce n'est que le 30 décembre dernier que Marian Lupu a pu accéde à la présidence du Parlement le 30 décembre, et à la fonction de chef de l'État par intérim.

 

L'impasse institutionnelle vient de trouver une issue peu glorieuse le 4 novembre dernier avec la trahison de trois députés élus sur la liste du parti communiste : Igor Dodon, 36 ans, ex vice-premier ministre qui dirigeait en juin la liste communiste aux élections municipales de la capitale Chisinau (remportant plus de 48 % des voix), Zinaida Greceanii, - ex-premier ministre du gouvernement communiste - et Veronica Abramtchouk, chef du parti socialiste moldave bizarrement élue trois fois sur les listes du Parti Communiste de la République de la Moldavie (PCRM).

 

Ce coup de poignard dans le dos devrait permettre à la droite pro-roumaine d'accéder enfin au contrôle de la présidence. Au lendemain de cette défection le parti communiste a déclaré  dans un communiqué que "les conséquences politiques de cette trahison pourraient porter un préjudice sévère à l'Etat moldave. Les résultats de cette trahsion sont évidents : l'Alliance pour l'intégration européenne a déjà le nombre de voix nécessaire pour élire le président et plus de la moitié de la société moldave est complètement ignorée". L'ancien président V. Voronine à l'occasion d'une commémoration militaire le 7 novembre a estimé que les trois députés ont trahi pour de l'argent versé par des lobbys puissants, en précisant que ces lobbys n'étaient pas russes selon lui (donc que l'argent venaitd e l'Occident). Il a reconnu qu'il anticipait la trahison de Dodon mais pas celle de ses deux acolytes : " Nous ne nous y attendions pas parce que ce sont des dames. C'est plus dur pour les dames de trahir. Les dames ne trahissent pas. Elles avaient probablement des raisons plus importantes" a-t-il ajouté. Dodon pour sa part a avoué qu'il espérait comme prix de sa trahison serait que son acolte Zinaida Greceanii obtienne la présidence de la République. Il a reconnu qu'il s'était même rendu à Bruxelles spécialement pour faire reconnaître que Greceanii était la meilleure candidate pour ce poste. Il a aussi souligné qu'elle avait par ailleurs de bonnes relations avec Gazprom pour garantir la neutralité russe dans cette opération.

 

L'élection est prévue pour le 18 novembre. L'histoire devra dire un jour précisément quels organismes en Europe occidentale ou à Washington auront été derrière cette manipulation...

 

Delphine Jaen

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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 16:18

nicaragua.pngLe président sortant Daniel Ortega a remporté dimanche dernier les élections présidentielles à uns eul tour au Nicaragua avec 62,66 % des voix, un score qui a confirmé l'adhésion populaire relevée dès le début de la campagne électorale.

 

Comme l'a noté le journaliste Maurice Lemoine, toujours aussi peu respectueuse de la démocratie, la droite de ce pays conteste les résultats de ces élections. "L’opposition, écrit-il, annonce ne pas reconnaître le triomphe sandiniste. D’après elle – et nombre d’observateurs –, M. Ortega n’avait pas le droit de se représenter à la présidence, l’article 147 de la Constitution interdisant deux mandats successifs. C’est oublier que, en octobre 2009, la Salle constitutionnelle de la Cour suprême de justice (CSJ) a déclaré cet article inapplicable – tout comme les instances similaires l’avaient fait en Colombie, permettant la réélection du « très contesté » Álvaro Uribe, et au Costa Rica, sans que nul n’y trouve à redire, en faveur du « très consensuel » Óscar Arias".

 

Une fois de plus l'opposition trouve des soutiens à l'étranger. Le Canada qui mène une politique de plus en plus dure dans les conflits impériaux en Afghanistan et en Libye par exemple, a accusé le gouvernement d'avoir entâché ce scrutin de fraude et assure préparer une riposte au niveau de l'Organisation des Etats Américains (OEA). La très conservatrice secrétaire d'Etat canadienne aux affaires américaines Diane Ablonczy a rencontré à ce sujet le secrétaire général de cette Organisation, José Miguel Insulza, à Washington en début de semaine.

 

Daniel Ortega a reçu les féliciations de la plupart des chefs d'Etat d'Amérique latine et de son allié russe M. Medvedev.

 

DC

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7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 16:26

b52.jpgEn juin dernier le président américain B. Obama a annoncé le retrait de 10 000 soldats étatsuniens d'Aghanistan avant la fin de l'année, et 32 000 autres en 2012. Le 22 octobre son protégé, le président afghan, Hamid Karzai déclarait lors d'une interview à Pakistani TV qu'en cas de guerre entre le Pakistan et les Etats-Unis, il soutiendrait le Pakistan. Cette déclaration résumait à elle seule l'échec politique et militaire de Washington dans ce pays.

 

Saul Landau dans Counterpunch dresse le bilan de dix ans d'occupation de l'Afghanistan. Les Etats-Unis ont dépensé plus de 120 milliards de dollars par an dans cette  guerre (plus que l'ensemble du budget de l'Etat afghan). Plusieurs milliers de civils y ont trouvé la mort. L'administration Karzai est une des plus corrompues au monde, sa police pratique la torture (New-York Times 11 octobre 2011). La production d'opium a augmenté de 60 % par an. Selon l'UNICEF 30 % des enfants de 5 à 14 ans sont contraints à travailler pour survivre ou faire vivre leur famille.

 

Le bombardement des bases arrières pakistanaises par des drones a provoqué le décès de centaines de civils au delà de la frontière. Selon le think-tank pro-guerre "New american foundation", 32 % des 1 210 morts entre 2004 et 2010. L'ONG Campaign for Innocent Victims in Armed Conflict (CIVIC) compte plus de 800 morts au Pakistan pour la seule année 2009, ce qui n'est pas sans effet sur l'alliance américano-pakistanaise.

 

Ce bilan intervient alors que chacun s'accorde à reconnaître que les Talibans n'ont pas cessé d'être une force politique et militaire de première importance qui pèsera lourdement sur l'Afghanistan après le retrait des forces étatsuniennes. Obama avait ouvert son mandat en retirant des soldats d'Irak pour les envoyer en Afghanistan où se déroulait la "vraie guerre" contre le terrorisme. Aucune des offensives menées par les troupes occidentales n'a porté ses fruits et les rebelles talibans se sont même procurés des missiles air-air qui détruisent les hélicoptères et compromettent la suprématie aérienne occidentale. Autant dire que ces dix ans de guerre coûteux en ressources et en vies humaines (y compris aux Etats-Unis : plus d'un millier de soldats morts) n'auront servi à rien.

 

Ils n'auront même pas permis aux Etats-Unis de contrôler les ressources du pays. Aujourd'hui c'est la Chine qui est en pointe pour l'exploitation des minerais afghans. Même la réalisation du projet d'oléoduc Turkmenistan, Afghanistan, Pakistan, Inde (TAPI) ne sera plus garantie après le retrait des troupes étatsuniennes.

 

 

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 19:30

syrie.pngUn analyste qui se définit comme un "gaulliste de gauche" mais qui était en 1998 rédacteur en chef d'une revue dirigée par un sympathisant de l'extrême-droite (selon Wikipedia), estimait récemment dans une interview pour un site de géopolitique que la Russie, qui perdrait selon lui en 2017 sa base ukrainienne de Sébastopol, garde un intérêt vital à pouvoir faire mouiller sa marine dans les ports syriens, mais que, pour garder cette possibilité, elle serait prête à sacrifier Bachar-el-Assad en préparant d'elle-même, sans que les Occidentaux ne le lui aient demandé, une nouvelle résolution à l'ONU imposant sur un mode plus modéré que celle repoussée par Moscou et Pékin le 4 octobre dernier  (avec le soutien de l'ensemble des BRICS - Brésil, Inde, Afrique du Sud) une démocratisation du régime syrien - résolution que les Occidentaux pourraient utiliser et "surinterpréter" comme ils l'ont fait en Libye. L'auteur rappelle d'ailleurs que la Russie s'est depuis quinze ans toujours prêtée aux compromis qui ont abouti à la chute de ses alliés, de la Yougoslavie à la Libye

 

L'analyse géostratégique qui sous-tend cette interview est controversée ne serait-ce que parce que le bail sur Sébastopol a été prolongé en avril dernier jusqu'en 2042, mais l'existence d'un projet de résolution plus modéré est avéré : le ministre des affaires étrangères russe M. Lavrov a confirmé publiquement le 10 octobre dans le magazine Profil que Moscou travaillait sur un projet de résolution "plus équilibré" et la question de l'effectivité du soutien russe à Bachar El-Assad est effectivement posée.

 

La Russie a présenté son vote du 5 octobre comme un encouragement au dialogue entre le régime baassiste et l'opposition "intérieure", tandis que l'autre opposition, soutenue par les Occidentaux, est considérée comme fabriquée de toute pièce.

 

Une des figures de cette opposition intérieure est Qadri Jamil du Parti communiste syrien (PCS) qui a rencontré il y a un mois à Moscou le chef adjoint de la diplomatie russe Mikhaïl Bogdanov et le président de la Commission pour les Affaires internationales du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe), Mikhaïl Marguelov. Le PCS, fondé en 1943, a connu de longues périodes d’interdiction et de répression, y compris dans les premières années du régime bassiste. En 1970, Hafez al-Assad l'a réintroduit dans le jeu politique syrien, en en faisant une composante du Front national progressiste. A la fin des années 70, l’hostilité du PCS à la politique libanaise d’Hafez al-Assad l'a contraint à renouer avec la clandestinité, puis il a pu siéger à nouveau au parlement dans les années 1990.Qadri Jamil est le responsable d'une "Commission nationale d'unification des communistes syriens" chargée de réconcilier les factions du PCS. Il dénonce aussi bien le soutien étranger à l'insurrection que la gestion purement policière des manifestations par le gouvernement.

 

L'ancien diplomate Ignace Leverrier favorable à l'insurrection syrienne estime toutefois que Qadri Jamil n'a pas de légitimité pour incarner une opposition au régime et la possibilitéd'exclure du jeu les "oppositions modérées" ont déjà été souvent exploitées par les Occidentaux.

 

En tout cas le 7 octobre dernier le président Medvedev a demandé à Assad de démissionner s'il ne se sentait pas capable de réformer son régime, ce qui est le signe des limites du soutien russe au gouvernement syrien dorénavant.

 

Indépendamment de sa relation avec la Russie, Bachar el-Assad a sans doute obtenu un ballon d'oxygène en acceptant à Doha le 1er novembre un plan de la Ligue arabe prévoyant le retrait des chars de toutes les villes syriennes et le lancement de négociations entre le gouvernement et l’opposition.

 

Mais des manifestants ont été à nouveau tués les fiefs islamistes de Hama et de Homs.Le gouvernement de Damas lui souligne que 22 soldats et policiers sont morts ce weekend dans des combats (leurs noms sont cités par l'agence Sana) soit 72 depuis le 29 octobre, principalement à Homs, met en cause des éléments liés à Al-Qaida et aux Frères musulmans et dénonce des trafics d'armes aux frontières de la Turquie, du Liban et de la Jordanie.

 

Le gouvernement baassiste garde des appuis importants dans la population. Le 12 octobre des dizaines de milliers de personnes selon les agences de presse occidentales, un million selon les partisans du régime (les mêmes querelles de chiffres ont existé en juillet autour des manifestations de l'opposition), sont descendues dans les rues de Damas pour remercier la Russie et la Chine d'avoir opposé leur veto, le 4 octobre dernier, à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui condamnait la répression (une manifestation qui rappelait celle organisée par Kadhafi à Tripoli quand il contrôlait encore la moitié Ouest de son pays). Selon l'agence syrienne Sana (photos à l'appui) ils étaient à nouveau un million à Damas le 26 octobre à rejeter l'ingérence occidentale. Les tensions entre pro- et anti-Assad se récpercutent jusque dans la communauté syrienne de Paris (voir le recit de l'occupation violente du centre culturel par des opposants à l'occasion d'une conférence le 27 octobre dernier).

 

Les pressions et ingérences occidentales restent constantes. Le 4 novembre la porte-parole du Département d'Etat Victoria Nuland a dissuadé les opposants d'accepter les mesures d'amnistie offertes par le gouvernement syrien. Le sénateur américain néo-conservateur républicain McCain a appelé le 27 octobre Washington à lancer une attaque militaire contre la Syrie. Le ministre des affaires étrangères français rallié à l'ingérence impériale Alain  Juppé (sous les ordres d'un président de la république qui a menacé l'Iran de frappes militaires préventives dès le mois d'août dernier) avait pour sa part exprimé quinze jours plus tôt de son intention de prendre contact avec le Conseil national de transition syrien, un organe créé sur le modèle libyen. Créé à Istanbul fin août sous les auspices des Frères musulmans turcs de l'AKP, dirigé par le sociologue Burhan Ghalioun, il comprend parmi ses pères fondateurs Moulhem Droubi, haut membre des Frères musulmans syriens, Cheikh Muteih al Butain, responsable du mouvement de contestation dans la ville de Deraa (sud), l'ancien prisonnier politique Khaled al Haj Saleh et l'écrivain Hazem Nahar.

 

Le 31 octobre le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rassmussen a jugé utile de préciser qu'une intervention militaire de l'Otan en Syrie était totalement exclue... mais ce genre de déclaration n'a généralement qu'une valeur provisoire.

 

Delphine Jaen

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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 12:05

Selon le Canard Enchaîné du 26 octobre dernier, à l'occasion du trentième anniversaire de l'abolion de la peine de mort en France, notre gouvernement se serait offert le luxe de la rétablir à l'encontre de son ancien allié, le colonel Mouammar Kadhafi, puisque le président Sarkozy serait directement à l'origine de l'ordre donné aux avions de l'OTAN de tirer sur son convoi qui quittait la ville de Syrte, le 20 octobre dernier, après que les services de renseignement français l'aient localisé. Il se serait agi d'éviter que l'ex-leader libyen puisse "rappeler ses excellentes relations avec la CIA ou les services français, l’aide qu’il apportait aux amis africains de la France, et les contrats qu’il offrait aux uns et aux autres". Pendant les jours qui ont suivi sa liquidation la plupart des médias s'en sont tenus plutôt à la version selon laquelle le tire d'une balle dans la tempe du guide de la révolution aurait des miliciens de Misrata après l'immobilisation de son véhicule par les forces de l'OTAN, sans que les dirigeants occidentaux soient directement intervenus dans la décision. Le fils de Kadhafi Mouatassim, 36 ans, président du Conseil national de sécurité, a subi le même sort après avoir été fait prisonnier en violation des conventions de Genève.

 

Peu de voix en France se sont élevées contre cette pratique. Le Monde soulignait le 20 octobre 2011 que toute la classe politique s'est réjouie de l'élimination du leader libyen. L'ancien Premier ministre de Jacques Chirac Dominique de Villepin qui avait mené une politique non-alignée pendant la guerre d'Irak a jugé sur Radio France Politique le 30 octobre (min 35.25) que ce qui avait été fait par la France en Libye avait été "bien fait".

 

Le dernier fils survivant du colonel Kadhafi Seif-Al-Islam pourrait subir le même sort que son père. Selon le journal d'Omar al-Bachir (président soudanais inculpé par la cour pénale internationale) al-Intibaha il serait protégé par des sécessionnistes du Darfour en lutte contre le gouvernement de Khartoum qui lui, soutient ouvertement les anti-kadhafistes du CNT.

 

Le bilan des morts civils dûs à l'intervention militaire de l'OTAN reste à faire (alors que les preuves de la répression massive de la population libyenne par Kadhafi au printemps dernier n'ont pas été apportées).

 

Le nouveau régime libyen a éveillé la méfiance en octobre en annonçant son intention d'abroger toute mesure légale incompatible avec la Charia, notamment la loi sur la loi sur la monogamie et tout ce qui touche à l'égalité entre hommes et femmes. Mais pour l'heure seuls les enjeux économiques semblent préoccuper les responsables des pays de l'Alliance atlantique. Le ministre de la défense britannique Philip Hamond dès le 21 octobre a demandé aux grandes entreprises britanniques de "faire leurs valises" pour se hâter de prendre leurs parts dans le marché de la reconstruction de la Libye.

 

Dgibril Cissoko

 

 

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