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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 02:49

moldova.pngDepuis plusieurs années, le parti communiste moldave (PCRM) est un obstacle à l'alignement de la petite république de Moldavie sur les standards de Bruxelles, face à une droite qui, à la chute de l'URSS, a rêvé d'une "Grande Roumanie" dont l'adhésion à l'Union européenne pouvait permettre de parachever le projet.

 

Après avoir été au pouvoir de 2001 à 2009 sous la présidence de Victor Vorodine, le PCRM a dû quitter le pouvoir à l'issue des élections législatives de d'avril 2009 (cf article sur ce blog) face à des troubles possiblement orchestrés par les Occidentaux (on a  alors évoqué les similitudes avec les révolutions colorées). Une longue période de blocage institutionnel s'en est suivie.


À la suite des élections législatives de juillet 2009, quatre partis d'opposition (Libéral-démocrate, Libéral, social-démocrate, et chrétien-démocrate) se sont unis pour former une Alliance pour l'intégration européenne (AIE) qui a remporté 53 sièges contre 48 au Parti communiste (44,7 % des voix). Cependant la coalition n'a pu élire son candidat à la présidence de la République, car selon les amendements constitutionnels votés en juillet 2000, cela nécessite 61 voix sur les 101 membres du Parlement.


Dans une telle configuration, de nouvelles élections auraient dû avoir lieu, mais la même Constitution limite le nombre d'élections pouvant être tenues dans un laps de temps aussi court, produisant une situation de blocage. Pour y pallier, la coalition de droite au pouvoir a décidé d'organiser un référendum prévoyant l'élection du Président de la République au suffrage direct.

 

Le Parti communiste a alors appelé au boycott du référendum.Le taux de participation n'a atteint que 30 %, alors qu'il aurait dû dépasser 33,3 % pour être valide.

 

De nouvelles élections législatives se sont tenues le 28 novembre 2010. Le PCRM malgré une érosion obtenait 42 sièges ce qui privait toujours la coalition sortante des 61 sièges nécessaires pour élire le président de la République. Le nouveau parlement n'a même pas pu élire son président pour assurer l'intérim de la présidence de la république prise en charge par le Premier ministre démissionnaire, Vlad Filat. ce n'est que le 30 décembre dernier que Marian Lupu a pu accéde à la présidence du Parlement le 30 décembre, et à la fonction de chef de l'État par intérim.

 

L'impasse institutionnelle vient de trouver une issue peu glorieuse le 4 novembre dernier avec la trahison de trois députés élus sur la liste du parti communiste : Igor Dodon, 36 ans, ex vice-premier ministre qui dirigeait en juin la liste communiste aux élections municipales de la capitale Chisinau (remportant plus de 48 % des voix), Zinaida Greceanii, - ex-premier ministre du gouvernement communiste - et Veronica Abramtchouk, chef du parti socialiste moldave bizarrement élue trois fois sur les listes du Parti Communiste de la République de la Moldavie (PCRM).

 

Ce coup de poignard dans le dos devrait permettre à la droite pro-roumaine d'accéder enfin au contrôle de la présidence. Au lendemain de cette défection le parti communiste a déclaré  dans un communiqué que "les conséquences politiques de cette trahison pourraient porter un préjudice sévère à l'Etat moldave. Les résultats de cette trahsion sont évidents : l'Alliance pour l'intégration européenne a déjà le nombre de voix nécessaire pour élire le président et plus de la moitié de la société moldave est complètement ignorée". L'ancien président V. Voronine à l'occasion d'une commémoration militaire le 7 novembre a estimé que les trois députés ont trahi pour de l'argent versé par des lobbys puissants, en précisant que ces lobbys n'étaient pas russes selon lui (donc que l'argent venaitd e l'Occident). Il a reconnu qu'il anticipait la trahison de Dodon mais pas celle de ses deux acolytes : " Nous ne nous y attendions pas parce que ce sont des dames. C'est plus dur pour les dames de trahir. Les dames ne trahissent pas. Elles avaient probablement des raisons plus importantes" a-t-il ajouté. Dodon pour sa part a avoué qu'il espérait comme prix de sa trahison serait que son acolte Zinaida Greceanii obtienne la présidence de la République. Il a reconnu qu'il s'était même rendu à Bruxelles spécialement pour faire reconnaître que Greceanii était la meilleure candidate pour ce poste. Il a aussi souligné qu'elle avait par ailleurs de bonnes relations avec Gazprom pour garantir la neutralité russe dans cette opération.

 

L'élection est prévue pour le 18 novembre. L'histoire devra dire un jour précisément quels organismes en Europe occidentale ou à Washington auront été derrière cette manipulation...

 

Delphine Jaen

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