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3 septembre 2014 3 03 /09 /septembre /2014 00:30

Au Kérala (sud de l'Inde), après l'assassinat du militant de l'organisation historique d'extrême-droite Rashtriya Swayamsevak Sangh (Organisation volontaire nationale, dont un membre avait assassiné Gandhi), E. Manoj (42 ans), le BJP (Parti nationaliste hindou au pouvoir à Dehli) a accusé le Parti communiste (CPI-M) d'être derrière ce meurtre et a demandé aux autorités locales de faire en sorte que cela ne puisse plus se reproduire. Le député communiste Sakho a répliqué que les heurts entre communistes et RSS étaient fréquents dans cet Etat.

 

Dans un communiqué le 18 avril, le PC du Kérala avait dénoncé l'augmentation de la criminalité dans l'Etat du Kérala, notamment l'assassinat de plusieurs centaines de femmes, et les meurtres politiques contre les militants de gauche, avec la complicité des forces de police de droite.

 

L'Etat du Kerala, qui a été souvent dirigé par le parti communiste en alternance avec d'autres partis, est gouverné depuis 2011 par le Front démocratique uni (centriste), auquel le secrétaire d'Etat de l'ONu Ban Ki-Moon a rendu hommage en 2013.

 

 

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24 juin 2014 2 24 /06 /juin /2014 04:43

nepalflag.jpgUn rapport "Diagnostic de la croissance népalaise" co-édité par le gouvernement népalais et la Millennium Challenge Corporation (un organe gouvernemental américain très soutenu par Obama en ce moment) déplore que l'instabilité politique au Népal ne permette pas de mettre en oeuvre les investissements publics nécessaires au développement du pays. Le rapport regrette notamment qu'un quart du revenu de l'industrie soit perdu du fait des coupures d'électricité, dénonce les goulets d'étranglement en matière de transports, et le fait que les syndicats alignés sur les partis politiques organisent des grèves de solidarité avec eux. Le rapport est dans la lignée de la baisse de 15 % de l'aide bilatérale américaine au Népal annoncée en mars, diminution budgétaire pour le troisième année consécutive.

 

Le Népal reste sous un régime d'assemblée constituante et toujours aucune constitution définitive n'a été adoptée.

 

De leur côté, après une défaite humiliante aux élections du 19 novembre à l'assemblée constituante, 4 des 5 factions maoistes népalaises (sans le CPN Maoist CP - on utlisera ici les acronymes anglais), UCPN-M (le principal parti des 4), CPN-M, Matrika Yadav-led CPN(M) et Mani Thapa-led Revolutionary Communist Party ont décidé de se fédérer face au Nepali Congress qui ne cesse de remporter toutes les élections intermédiaires y compris dans les fiefs maoïstes.

 

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16 mai 2014 5 16 /05 /mai /2014 21:07

inde.pngLe BJP remporte la majorité absolue des sièges à l'Assemblée nationale indienne, comme l'avait fait le parti du Congrès en 1984, mettant fin au gouvernement de ce dernier au pouvoir depuis 2004.

 

Au Bengale Occidental les communistes qui avaient perdu la majorité en dans leur Etat en 2011 sont marginalisés et n'envoient plus que 2 députés à l'assemblée nationale. Au Kerala le Parti du Congrès est en tête avec 8 députés, mais les partis marxistes le talonent avec 7 sièges (dont 5 au Parti communiste).

 

Le BJP est en tête partout sauf dans les Etats d'Odisha, Manipur, Maghalaya, Bengale occidental, Kerala, Penjab, Andhra et Tamil Nadu.

 

Vijay Prashad, contributeur de l'Atlas alternatif, et membre du parti communiste Indien (PCIM), dans Thebricspost.com met en cause la politique néo-libérale du Parti du Congrès (centre-gauche) : " L'ardoise de la politique de la coalition UPA dirigée par le Congrès a intensifié les inégalités", constate-t-il, mais il note que dans le Gujarat géré par le BJP de droite, la corruption n'est pas moindre. Son leader Narendra Modi, issu des castes pauvres, végétarien, a été accusé d'inertie lors des émeutes anti-musulmanes du Gujarat en 2001 qui avaient fait 1 000 morts. Modi avait été interdit de visa aux USA en 2005 sous l'empire de la loi de défense du pluralisme religieux, mais ayant été blanchi par la Cour suprême indienne en 2010, il devrait avoir des rapports apaisés avec B. Obama qui a particulièrement besoin de l'Inde dans son dispositif militaire en Asie.

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 22:09

Le gouvernement par intérim, dirigé par la première ministre, Sheikh Hasina, de la Ligue Awami (centre gauche laïque) a organisé les élections générales, au terme d'une année 2013 qui aura été, selon les observateurs, l'année la plus violente dans l'histoire du Bangladesh depuis l'indépendance. Ces élections ont été boycottées par la coalition d'opposition, dirigée par le BNP (Parti nationaliste du Bangladesh, de droite), qui insistait pour avoir un gouvernement «non partisan» chargé des affaires courantes et se sont déroulées avec un faible taux de participation. Le parti gouvernemental a remporté 80 % des sièges.

 

Alors que selon Mir Hasan Rashedul, le parti au pouvoir est responsable de la majeure partie des violences, le parlement européen le 16 janvier a voté une résolution qui, tout en critiquant les violations des droits de l'homme par le régime, accuse l'opposition de la violence, qualifie le parti Jamaat-e-Islami et le mouvement Hefazat d'«extrémistes», demande au principal parti d'opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh de se distancier de ces organisations (ce qui revient à l'accuser de collusion avec l'islamisme radical). Selon cet article la position du parlement européen reflète l'intérêt des Occidentaux à ménager la bourgeoisie laïque du pays, cliente de leurs produits d'exportation, quitte à ce que celle-ci impose une dictature, plutôt que de laisser le peuple voter souverainement.

 

Selon Mir Hasan Rashedul le Parlement européen est dans le deux poids deux mesures, soutenant les actions violentes de l'opposition en Ukraine, et condamnant celles du Bangladesh. Ce faisant l'Europe s'alignerait sur l'Inde qui avait déjà demandé aux Etats-Unis de modérer leur position en faveur d'une inclusion de l'opposition au régime de la Ligue Awami dans le processus électoral, et qui voit dans ce régime un rempart contre le chaos.

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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 10:28

"Le mercredi 24 avril, juste après que les autorités du Bangladesh aient demandé aux propriétaires d'évacuer leur usine de confection qui emploie près de trois mille ouvriers, le bâtiment s'est effondré. Ce bâtiment, Rana Plaza, situé dans la banlieue de Dhaka Savar, produit des vêtements pour la filière qui s'étend depuis les champs de coton de l'Asie du Sud jusqu'aux pour sociétés de vente au détail dans le monde ocidental en passant par les machines et les travailleurs du Bangladesh. (...)" 2 000 personnes ont été sauvées, 300 sont mortes. "Cet "accident" intervient cinq mois (24 Novembre 2012) après l'incendie d'une usine textile Tazreen qui a tué au moins cent douze travailleurs." "Ces usines au Bangladesh font partie du paysage de la mondialisation qui est imité dans les usines le long de la frontière américano-mexicaine, en Haïti, au Sri Lanka et dans d'autres endroits qui ont ouvert leurs portes à un usage malin de l'industrie du vêtement de la nouvelle fabrication et ordre commercial des années 1990. Des pays soumis qui n'avaient ni la volonté patriotique de se battre pour leurs citoyens, ni aucun souci de l'affaiblissement à long terme de leur ordre social se sont précipités pour accueillir la production de vêtements. Les grands producteurs de vêtements ne voulaient plus investir dans les usines - ils se sont tournés vers des sous-traitants, en leur offrant des marges très étroites pour les bénéfices et les forçant ainsi à gérer leurs usines comme des camps de travail".

 

Pourtant les résistances existent : "Tout récemment, en Juin 2012, des milliers de travailleurs dans la zone industrielle Ashulia, en dehors de Dhaka, ont protesté contre des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail. Pendant des jours, ces travailleurs ont fermé trois cents usines, bloquant la route Dacca-Tangali à Narasinghapur. Les travailleurs gagnent entre 3000 taka (35 dollars) et 5.500 taka (70 dollars) par mois, ils voulaient une augmentation entre 1500 taka (19 $) et 2000 taka (25 dollars) par mois. Le gouvernement a envoyé trois mille policiers pour sécuriser les lieux, et le Premier ministre a offert supplications anodines qu'elle se pencherait sur la question. Un comité de trois membres a été mis en place, mais rien de substantiel est sorti."

 

" Il ya seulement dix-huit inspecteurs et inspecteurs adjoints pour surveiller 100.000 usines de la région de Dhaka, où la plupart des usines de confection sont situées. Si une infraction est détectée, les amendes sont trop faibles pour générer des réformes. Lorsque les travailleurs tentent de former des syndicats, la répression sévère menée par les dirigeants est suffisante pour anéantir leurs efforts. Gestion préfère les flambées de violence anarchiques à la consolidation constante du pouvoir des travailleurs. En fait, la violence a conduit le gouvernement bangladais à créer une cellule de gestion de crise et une police industrielle de ne pas surveiller les violations des lois du travail, mais pour espionner les organisateurs des travailleurs".

 

"Voilà plusieurs mois que le Bangladesh est secoué par de grandes manifestations à propos de son histoire — en février, la terrible violence que le Jamaat-e-Islami a fait subir aux combattants de la liberté de 1971 (le BNP) a poussé des milliers de personnes à se rassembler à Shanbagh, à Dacca. Ce mouvement de protestation s'est depuis transformé en une guerre politique entre les deux grands partis et a fait oublier les appels à la justice pour les victimes de ces violences." (Vijay Prashad, contributeur du livre "Atlas aternatif" dans Couterpunch).

 

Cette guerre civile larvée est cependant passée sous silence en France où l'OFPRA depuis 2011 refuse systématiquement l'asilement politique aux militants du BNP et du Jamaat-e-Islami qui le sollicitent (voir Slate.fr).

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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 12:32

Granma Le président du Parlement cubain reçoit le 28 mars son homologue sri-lankais Chamal Jayantha Rajapaksa. En février l'International crisis group financé par la Fondation Soros appelait à une action internationale au Sri Lanka.

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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 18:58

pakistan-flag.pngDébut juin le représentant de Vladimir Poutine Zamir Koubolov était en visite au Pkistan où il rencontrait la ministre des affaires étrangères Hina Rabbani Khar peu de temps après la visite à Islamabad du ministre des affaires étrangères chinois. Cette rencontre avait pour but de rapprocher les points de vue des deux pays sur la guerre en Afghanistan, mais aussi de préparer une coopération russo-pakistanaise en matière énergétique alors qu'Islamabad vit dans la pénurie récurrente d'électricité. Depuis 2006 Gazprom rêve de construire un gazoduc Iran-Pakistan-Inde et la Russie souhaiterait intégrer le Pakistan dans l'Organisation de coopération de Shanghaï pour créer une coordination énergétique entre les exportateurs (Iran-Russie-Asie centrale) et les trois grands consommateurs (Chine-Inde-Pakistan), un schéma auquel toutefois le Turkéménistan (important exportateur) hésite à adhérer.

 

Moscou aurait donc proposé au Pakistan une aide énergétique et une participation dans deux projets de gazoducs TAPI (Turkmenistan-Afghanistan-Pakistan-Inde) et IP [Iran-Pakistan], de préférence négociés au niveau gouvernemental plutôt que par appel d'offre. La visite de Vladimir Poutine prévue pour septembre prochain (première visite d'un président russe dans ce pays depuis sa création) pourrait marquer une progression de l'entente russo-pakistanaise sur ces dossiers.

 

Selon l'ancien diplomate indien M. K. Bhadrakumar , l'adhésion du Pakistan à cette stratégie eurasiatique serait catastrophique pour Washington car elle exclurait définitivement les Etats-Unis de l'Asie centrale (et ce d'autant plus que l'Inde esquisse un rapprochement avec la Chine dans le domaine de l'énergie).

 

Mais l'alliance énergétique n'est pas le seul ciment de la nouvelle amitié russo-pakistanaise. Il y a aussi la menace talibane. A partir du retrait américain d'Afghanistan en 2014, les islamistes sont susceptibles de créer un Etat qui couvrira tout ou partie de l'Afghanistan et d'attaquer les Républiques d'Asie centrale ex-soviétiques. Ils pourraient aussi être tentés de tourner leurs ambitions vers le Pakistan en partie peuplé de Pachtounes sympathisants de leur cause, ce qui crée un intérêt entre Ismabad et Moscou pour une stratégie commune d'endiguement.

 

Si après les excuses bien tardives d'Hillary Clinton le 3 juillet pour les 24 soldats pakistanais tués dans des attaques de drones US, le gouvernement Zardari a accepté de réouvrir la voie d'approvisionnement des troupe de l'OTAN en Afghanistan, la tendance de long terme semble bien être celle de l'éloignement entre le Pakistan et les Etats-Unis.

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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 11:21

onu.pngHier le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a voté à la demande des Etats-Unis une résolution appelant le Sri Lanka à poursuivre les auteurs présumés de crimes de guerre lors du conflit contre les Tigres de libération de l'Eelam Tamoul (LTTE) qui s'est terminé en mai 2009.

 

Le texte est commenté en ces termes par  le Temps de Genève : "Les termes du texte demeurent fort mesurés, et celui-ci n’impose aucune commission d’enquête indépendante aux autorités sri-lankaises. Mais ce vote n’en a pas moins une portée symbolique forte, d’une part parce qu’il induit une reconnaissance des victimes du conflit, d’autre part parce qu’il constitue une forme d’acte expiatoire pour le CDH. Au terme d’une session spéciale consacrée au Sri Lanka en mai 2009, l’assemblée avait en effet adopté une résolution des plus complaisantes à l’égard de Colombo"

 

Tamara Kunanayakam, ambassadrice du Sri Lanka auprès du Conseil des droits de l'homme a estimé que Washington cherchait à obtenir un "regime change" (un changement de régime) à Colombo. Elle a fait état de menaces de mort dont elle a été victime aujourd'hui, tandis qu'ils semble qu'à l'opposé les militants d'ONG occidentales disent faire eux aussi l'objet d'attaques à Colombo. Le ministre des droits de l'homme du Srio Lanka  Mahinda Samarsinghe avait pour sa part mis en garde "ceux qui vivent dans une maison en verre" (les Occidentaux) contre les risques de jeter de l'huile sur le feu que présenterait cette résolution.

 

800px-flag_of_sri_lanka_svg.pngLa résolution du Conseil a été immédiatement dénoncée comme une ingérence inadmissible et une tentative de dynamiter le processus de réconciliation nationale par l'ensemble des journaux sri-lankais. Le leader du parti marxiste JVP,  qui a quitté la coalition gouvernementale (qui rassemble largement des communistes aux centristes) a condamné l' "impérialisme" occidental tout en reprochant au gouvernement de Colombo de n'avoir pas assez rapidement restauré la démocratie dans le nord du pays, faisant ainsi le jeu des pressions européennes et américaines (*).

 

Le vote du Conseil des droits de l'homme présente quelques surprises (**). Outre le suffrage favorable des alliés traditionnels des Etats-Unis en Europe, en Amérique (Mexique, Guatemala), et en Afrique (le Nigéria, et le nouveau régime libyen), on observe le ralliement inattendu de l'Inde (qui a beaucoup d'influence sur le Sri Lanka), ce qui confirme son détachement du bloc des BRICS déjà amorcé sur la Syrie. Même des régimes "de gauche" comme le Pérou et l'Uruguay votent avec les USA. Le Cameroun plus réservé sur la Libye et la Syrie rejoint les Occidentaux

 

On note une grande prudence des pays africains (Angola, Botswana, et même Djibouti, le Burkina et le Sénégal) qui avaient manifesté leurs résistance à l'ingérence en Libye. Certains même comme l'Ouganda (qui pourtant héberge des troupes américaines sur son sol), le Congo-Brazzaville et la Mauritanie rejoignent le bloc du "non"

 

Un bloc du "non" composé des traditionnels opposants à l'ingérence de l'ALBA (Cuba, Equateur), de la Russie et de la Chine, mais aussi beaucoup de pays riverains de l'Océan indien (Thaïlande, Bangladesh, et Maldives malgré le renversement du dernier président en ce moment exilé au Sri Lanka), et même, une fois n'est pas coutume, les trois pétromonarchies du Golfe persique (Qatar, Arabie Saoudite et Koweit). Le Qatar a souligné que le Sri Lanka "en tant que membre des non-alignés" a déjà fourni "d'énormes efforts" pour "promouvoir la réconciliation" à la fin du conflit et le Koweit a estimé qu'on ne pouvait exiger des poursuites judiciaires seulement trois ans après la fin de la guerre civile.

 

-------

 

(*) Cette nuance que le JVP manifeste par rapport aux autres partis de gauche sri lankais suscite des interrogations car le JVP par ailleurs s'oppose à l'autonomie des provinces tamoules) - le JVP s'était distingué en 2005 par sa campagne contre les ONG occidentales, mais a discuté récemment avec les responsables d'USAID.

 

(**) Oui 24

Autriche, Belgique, Bénin, Cameroun, Chili, Costa Rica, Rep tchèque, Guatemala, Hongrie, Inde, Italie, Libye, Maurice, Mexique, Nigeria, Norvège, Pérou, Pologne,Moldavie, Roumanie, Espagne, Suisse, Etats-Unis, Uruguay

Abst 8

Angola, Botswana, Burkina, Djibouti, Jordanie, Kyrghizistan, Malaisie, Sénégal

Non 15

Bangladesh, Chine, Congo, Cuba, Equateur, Indonésie, Koweit, Maldives, Mauritanie, Philippines, Qatar, FR de Russie, Arabie saoudite, Thaïlande, Ouganda

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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 20:46

ocean-indien.jpgLe 7 février dernier les forces militaires et la police se sont solidarisées avec les manifestations de protestation populaires, et ont renversé le président des Maldives Mohamed Nasheed qui avait été régulièrement élu en 2008. Mohamed Nasheed, surnommé dans certains milieux environnementalistes le "Mandela de l'Océan indien" avait par ailleurs attiré l'attention internationale en menant une croisade contre les effets du réchauffement climatique sur son archipel.

 

Les Etats-Unis et l'Inde ont immédiatement reconnu le nouveau président (l'ex-vice-président de Nasheed) soutenu par l'ancien dictateur Gayoom (lequel avait bénéficié en 1988 d'une intervention militaire de l'Inde pour le remettre au pouvoir après son renversement) et par l'industrie hôtelière. Mohamed Waheed Deen, ministre de la justice de Nasheed et patron Bandos Island Resort a été nommé vice-président (cf Daily Telegraph). Les partisans de Nasheed ont été battus par la police et arrêtés. La "communauté internationale" a opté pour un mutisme prudent devant ce coup d'Etat. Le secrétaire général Ban Ki-Moon a seulement formulé des voeux pour une "solution pacifique".

 

Si le président Nasheed avait, sur le plan intérieur, inquiété l'industrie du tourisme par sa campagne anti-corruption. Cependant sa politique économique avait pour le moins manqué de cohérence, puisqu'il avait aussi privatisé l'aéroport, ainsi qu'une partie de la sécurité sociale, tandis que sa politique favorable aux offices de massage provoquait la colère des islamistes (l'île est majoritairement musulmane sunnite). Il a par ailleurs fait l'objet d'accusations de corruption au profit de son propre camp. De même en politique étrangère : en décembre dernier il avait à la fois milité pour les sanctions économiques contre la Syrie (après son entrée au comité des droits de l'homme de l'ONU) et contre l'ingérence internationale dans le processus d'enquête sur les crimes de guerre au Sri Lanka (où il est d'ailleurs actuellement réfugié). Il était par ailleurs proche d'Israël et après son renversement aurait même tenté, selon Rajje News proche du parti d'opposition (DRP fondé par Gayoom), de faire pression sur Tel-Aviv, via l'homme d'affaire, Ismail Saadiq, pour pousser les Etats-Unis à ne pas reconnaître le nouveau président. Nasheed avait aussi fait venir des infirmiers israéliens à l'hôpital Indira Gandhi ce qui avait provoqué la colère du DRP, lequel avait crié au risque de trafic d'organes.

 

Cette orientation politique explique sans doute que les adversaires traditionnels des coups d'Etat oligarchiques (Venezuela, Cuba, Bolivie), n'aient pas manifesté de solidarité avec le président maldivien déchu. The Times of israel quant à lui affirme sans détour qu'Israël perd un de ses rares alliés dans le monde musulman.

 

Des élections présidentielles sont prévues pour 2013 où la fille de Gayoom sera candidate.

 

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 16:22

jeu_dames.jpgLors d'une audition devant le Congrès des Etats-unis, l'amiral Robert Willard commandant des forces américaines dans le Pacifique a révélé que des forces spéciales américaines étaient stationnées en Inde, au Nepal, au Bangladesh, au Sri Lanka et aux Maldives dans le cadre de la "lutte anti-terroriste" (face à des groupes comme Lashkar-e-Taiba).

 

Le vendredi 2 mars, le ministre des affaires étrangères indien, interpellé à ce sujet par le parti communiste (PCIM très anti-impérialiste qui a condamné le dernier vote de l'Inde sur la Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU en février), a démenti la présence permanente de ces forces et précisé qu'elles n'avaient participé en Inde qu'à des exercices d'entraînement pour une période limitée. Les gouvernements des Maldives, du Népal et du Sri Lanka et l'ambassadeur américain au Bangladesh ont aussi démenti la déclaration de Willard.

 

Le journal The Hindu du 3 mars observe toutefois que le ministère des affaires étrangères n'a pas répondu lorsqu'on lui a demandé si ces forces pouvaient être stationnées dans les ambassades ou les consulats américains en Inde pour mener à bien des opérations de sabotage ou d'assassinats ciblés. Il ajoute que les déclarations des officiers américains devant le Congrès sont faites sous serment, et qu'un amiral est peu susceptible de confondre une présence permanente avec une période courte d'entraînement.

 

Le rapprochement militaire entre l'Inde et les Etats-Unis continue d'inquiéter les milieux pacifistes en Asie. Selon l'Okinawa Times, le destroyer indien Ranjit était dans les eaux du nouveau port de Naha près d'Okinawa au Japon les 28 et 29 février dernier. Un soldat indien en assurait la garde armé sur le quai en violation de la loi japonaise ce qui a provoqué l'émotion des syndicats de travailleurs du port. La coopération navale indo-américano-japonaise s'inscrit dans un objectif d'encerclement de la Chine.

 

L'Inde fait par ailleurs l'objet de pressions occidentales fortes en ce moment pour stopper ses échanges commerciaux avec l'Iran, après que les Occidentaux soient parvenus à la dissocier du bloc des BRICS (Brésil-Russie-Inde-Chine-Afrique du Sud) à l'ONU sur la question syrienne.

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