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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 13:14

usmarine.jpg"J'ai autorisé un nombre restreint de forces combattantes équipées américaines à se déployer en Afrique centrale pour fournir une aide aux forces régionales qui travaillent à évincer Joseph Kony du champ de bataille "a indiqué le président Obama dans vendredi dernier dans une lettre envoyée aux présidents de la Chambre des représentants et du Sénat en se fondant sur une loi d'assistance votée par le Congrès en 2009 (Northern Uganda Recovery Act of 2009).

 

L'envoi d'une centaine de soldats américains  en Ouganda pour combattre l' Armée de résistance du Seigneur (Lord's Resistance Army - LRA) a surpris. Certes la LRA a ravagé l'Ouganda pendant 25 ans avec ses milices d'enfants tueurs mais elle ne s'est jamais opposée aux Etats-Unis et l'affirmation selon laquelle l'engagement de Washington contre elle correspond à « un intérêt de sécurité nationale » pour les Etats-Unis en a laissé plus d'un perplexe. Dans les milieux conservateurs américains le chroniqueur Rush Limbaugh a mis en cause cette décision en jugeant inopportun que les Etats-Unis s'attaquent à une guérilla chrétienne, et le libertarien Ron Paul que cet envoi de troupes est inconstitutionnel. L'un et l'autre ont en commun de souligner que cet engagement cache sans doute un projet belliciste plus ambitieux. La LRA compte en effet environ 500 combattants et l'envoi de 100 soldats américains face à eux paraît disproportionné.

 

En réalité il s'agit d'une opération qui permettra à l'Ouganda de devenir une base de projection de l'armée américaine dans les pays voisins, notamment au Soudan et au Congo.

 

L'Ouganda voit ainsi consacrer son rôle de partenaire privilégié de Washington dans la zone. Il est déjà lourdement impliqué dans la répression des milices islamistes Shebab en Somalie et fonctionne comme un sous-traitant des Etats-Unis dans ce pays (ce qui lui a valu de subir un attentat islamiste dans sa capitale récemment). En juin dernier le Pentagone lui a octroyé 45 millions de dollars d'équipement militaire (malgré la crise financière) ainsi qu'au Burundi (équipement de vision de nuit, drones etc).

 

Le Kenya (où se trouveraient des bases secrètes américaines de drones pour des assassinats ciblés en Somalie) est aussi impliqué dans cette guerre : hier dimanche, à la suite d'enlèvements perpétrés sur le territoire de ce pays, une quarantaine de véhicules militaires kenyans sont entrés dans la ville somalienne de Dhobley,  une ingérence qui a été désavouée à demi-mots par le porte-parole du gouvernement somalien Abdirahman Omar Osman qui a dit apprécier l'aide kényane mais ne pas souhaiter de présence militaire de son voisin sur le sol somalien.

 

Les Shebab contrôlent la plus grande partie du sud et du centre de la Somalie, mais ils ont perdu l'essentiel de la capitale, Mogadiscio, et reculent en ce moment devant les forces gouvernementales qui ont conquis la semaine dernière Qoqani, une ville de la région de la Basse Juba, à la frontière kenyane.

 

Le président ougandais Yoweri Museveni a insisté hier sur le fait que les GIs étatsuniens sont de simples "conseillers militaires" qui ne participeront pas aux combats. Le site Antiwar.com rappelle cependant qu'il s'agit de forces spéciales qui se tiennent rarement en marge du champ de bataille, et que la guerre du Vietnam elle aussi avait commencé par l'envoi de soldats censés uniquement "conseiller" l'armée du Sud-Vietnam.

 

Francis Dourègue

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