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15 novembre 2010 1 15 /11 /novembre /2010 20:30

Le 8 novembre dernier policiers et gendarmes marocains en tenue anti-émeute ont démantelé par la force un campement (Gdeim Izik) de 15 000 personnes installées à Laâyoune (El Ayoun), la capitale du Sahara occidental, qui demandaient des logements sociaux, un revenu minimum pour les familles dans le besoin, des embauches dans la fonction publique pour les jeunes diplômés . L'intervention des policiers a suscité une émeute, et des affrontements ont eu lieu. Le bilan officiel fait état de 12 morts, 10 parmi les forces de l'ordre et deux civils, ainsi que d'une centaine d'arrestations. Le Polisario évoque un grand nombre de blessés, sans les identifier. En outre, selon ministère sahraoui  de l’Information.plus de 2000 personnes ont été emprisonnées.

 

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La ministre des affaires étrangères espagnole a rappelé que l'Espagne, ancienne autorité coloniale du Sahara occidental, soutient le droit à l'autodétermination du peuple Saharaoui, mais les activistes à Madrid accusent le gouvernemet de JL Zapatero de n'avoir rien fait pour empêcher la police marocaine d'intervenir. En outre le PSOE au pouvoir s'est désolidarisé de la résolution proposée par sa députée Fátima Aburto qui condamnait la violence au Sahara occidental. Les activistes ne sont pas les seuls à attaquer l'inertie de Madrid sur ce sujet, puisque le leader du PPMariano Rajoy a accusé le gouvernement madrolène "d'abdiquer ses responsabilités", ce qui d'ailleurs lui a valu une réaction birulente du premier ministre marocain lui reprochant de porter "atteinte à l'intégrité territoriale" du Maroc.

 

Maja Kocijancic, porte-parole de la haute représentante de l'Union européenne Catherine Ashton a simplement indiqué que l'UE suivait "de près" la situation.

 

Aux Etats-Unis la U.S. Western Sahara Foundation (bizarrement présidée par une pasionaria républicaine qui fait aussi du lobbying contre la Corée du Nord) a aussi interpelé le président Obama, sans résultat.

 

Le président Hugo Chavez Frias quant à lui a condamné la répression marocaine à Laâyoune. L'Union africaine a appelé le Maroc à éviter le recours à la violence.

 

Une pétition pour la mise en œuvre d’une enquête internationale sur les événements qui se déroulent depuis le 8 novembre à El Ayoun occupée, suite à l’assaut des forces de l’ordre marocaines contre le campement de civils sahraouis de Gdeym Izik a été lancée par des associations solidaires avec le peuple sahraoui et 60 organisations membres du Comité international du Forum  social mondial. L’eurodéputée Nicole Kiil-Nielsen, députée européenne  Europe écologie, membre de la sous-commission des droits de l’homme du parti des Verts suisses, a estimé samedi que «la répression a révélé malheureusement le vrai visage du régime marocain.»

 

En France les députés communistes ont demandé à Paris de réagir d'autant qu'un des leurs, Jean-Paul Lecoq (Seine-Maritime) s'est vu interdire de quitter l'aéroport de Casablanca de même que le député européen communiste espagnol Willy Meyer alors que tous deux souhaitaient se rendre à Laâyoune. Depuis le second mandat de Jacques Chirac la France est clairement alignée sur la position marocaine en ce qui concerne le Sahara occidental, position confirmée par M. Sarkozy en octobre 2007.

 

FD

 

ps : Le 17.11, La France a empêché le Conseil de sécurité (réunià la demande du Mexique et de la Grande-Bretagne) d'envoyer une mission d'enquête internationale au Sahara occidental.

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13 novembre 2010 6 13 /11 /novembre /2010 12:19

Alexandre Loukachenko l'a déclaré à Minsk le 12 novembre (source agence Belta) : le Venezuela a "sauvé" la Biélorussie en lui fournissant du pétrole alors que la Russie décidait de lui faire payer son gaz au prix fort. Le commerce pétrolier entre les deux pays est intense via les ports de l'Ukraine et de la Baltique. Une compagnie mixte Petrolera BeloVenezolana a commencé à exploiter le champ pétrolier de Guara Este en 2007 et a reçu le feu vert pour trois autres gisements en 2008. En 2009 Minsk a aussi ouvert une exploitation à Jofeir (Iran).

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En échange du pétrole, la Biélorussie s'est engagée a construire des milliers de logements pour les pauvres au Venezuela. De même les constructeurs de tracteurs dans ce pays Belaz et MAZ ouvriront une joint-venture dans la province venezuelienne de Barinas. Un projet similaire concerne la fabrication de chaussures biélorusses au Venezuela, avec transfert de technologies à la clé, tandis que Minsk importera du café venezuelien.

 

La Biélorussie semble maintenir une voie diplomatique indépendante, malgré son rapprochement récent avec l'Union européenne (par l'entremise de Silvio Berlusconi). En décembre dernier, Minsk a signé un protocole de coopération militaire avec la Libye dont le contenu n'est pas connu. Un émissaire de Loukachenko s'est encore rendu à Tripoli le mois dernier. La Biélorussie fait d'ailleurs partie du Mouvement des non-alignés. Elle en est  l'unique membre en Europe.

 

Chavez lors de sa visite en Biélorussie en octobre avait souligné que ce pays avait bien résisté à la crise financière. En Biélorussie, le chômage reste inexistant, et le niveau d'éducation et de santé a été maintenu, avait souligné Chavez. Cette situation pourrait faire réfléchir par exemple la Lituanie, membre de l'Union européenne, où un sixième de la population en serait réduite à vivre d'aides alimentaires versées par des ONG, notamment Caritas.

 

Hugo Chavez s'était aussi rendu en Ukraine le mois dernier, et avait souligné le rôle que ce pays devait jouer dans l'avènement d'un monde multipolaire - l'Ukraine produira prochainement du pétrole et du gaz au Venezuela. Auparavant, il avait obtenu de Moscou la signature du président Medvedev pour la construction de la première centrale nucléaire dans son pays.

 

FD

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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 23:38

« Je ne sais pas vous, mais moi, j’en ai assez des pressions et du forcing des pays étrangers » a déclaré le 6 novembre le président malgache Andry Rajoelina, lors de son show politique au Palais des sports de Mahamasina devant les centaines de milliers de personnes. « Nous avons traversé 20 mois sans aucune aide de leur part, mais les affaires nationales continuent  à marcher. Nous allons leur prouver qu’ensemble, nous restons debout et nous atteindrons nos objectifs de développement »

 

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Les Occidentaux reprochent à Rajoelina, qualifié par la presse anglo-saxonne de "businessman populiste", d'avoir renversé en 2009 l'ex-président Ravalomanana, patron du plus puissant groupe agro-alimentaire du pays, Tiko, soutenu par les évangélistes étatsuniens.

 

Depuis lors ils n'ont pas ménagé leurs pressions sur Antananarivo. En juin dernier l'Union européenne a suspendu son aide à Madagascar (dont le budget dépend por moitié des apports extérieurs). Les Etats-Unis avaient fait de même en mars à la suite de la dissolution du parlement malgache. Washington s'est aussi saisi du thème de la protection des forêts pour mettre Madagascar en difficulté. Le 5 novembre 2009, le représentant démocrate Earl Blumenauer (Oregon) faisait voter à une écrasante majorité à la chambre des représentants étatsunienne une résolution condamnant le pillage de la forêt malgache.

 

Au cours du meeting du 6 novembre le président Rajoelina a présenté les nouveaux partenaires de Madagascar : la Chine, dont des représentants de grandes firmes comme le China Sonagol International Holdings, ou du China International Found, mais aussi la Turquie, l’Inde, l’Iran.

 

Le 17 novembre prochain les Magaches seront appelés aux urnes pour l'adoption d'une nouvelle constitution.

 

---

 

PS : le référendum, organisé en présence d'une délégation européenne, aurait fait se déplacer près de 50 % de votants, malgré la tentative de coup d'Etat militaire survenue le même jour, et finalement désamorcée.

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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 12:46

La prochaine présidente républicaine de la commission des affaires étrangères de la chambre des représentants sera selon toute probabilité Ileana Ros-Lehtinen. C'est une cubano-américaine de Floride que la presse décrit comme une anti-communiste passionnée.  Elle vient d'annoncer qu'elle demandera à la Maison Blanche de durcir les sanctions contre la Corée du Nord et de la réintroduire dans la liste des pays qui soutient le terrorisme (une liste dont G. W.Bush l'avait retirée).

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Le président Obama semble prêt à suivre cette pente, puisqu'il vient de déclarer dans son discours du Veteran's Day en Corée du Sud que l'engagement des Etats-Unis au service de la sécurité de ce pays ne faiblirait pas.

 

Dimanche dernier, l'aile interventionniste du parti républicain sortie gagnant des dernières élections au Congrès appelait à une alliance avec le président Obama sur la base d'une ligne plus dure en matière de politique de sécurité et de relations internationales.

 

Le Washington Post écrivait : "Le Président Obama a de bonnes chances de se faire réélire en 2012 s'il fait des progrès en Afghanistan, s'il adopte une ligne plus dure contre l'Iran, si l'économie s'améliore et s'il n'y a pas d'attaque terroriste majeure aux Etats-Unis, a déclaré un haut responsable du Parti républicain samedi.

 

Le sénateur Lindsey O. Graham (Caroline du Sud), qui est devenu le principal porte-parole du Grand old Party pour les questions de sécurité, a estimé que si Obama recherchait une coopération avec les Republicains, un effort miltaire américain continu en Afghanistan est "un domaine où le Républicains se sentiront à l'aise de se tenir aux côtés du président" et seront susceptibles de lui apporter plus de soutien même que beaucoup dans son propre parti."

 

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10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 23:29

De passage à Djakarta après une visite en Inde et avant le sommet du G20 à Séoul, le président étatsunien Barack Obama a cité l'Indonésie comme une "modèle pour le monde" en matière de modération et de tolérance. L'Indonésie, plus grand pays musulman du monde, est en effet un allié traditionnel des Etats-Unis depuis les années 1960.

 

Un des effets immédiats de l'intensification de la coopération américano-indonésienne est la caution apportée à la répression militaire dans la province de Papouasie orientale travaillée par le séparatisme.

 

Selon le journaliste Allan Nairn, au moment même de la visite d'Obama à Djakarta, des fuites en provenances des unités de bérets verts indonésiens (Kopassus) révélaient que ces unités soutenues par les Etats-Unis étaient impliquées dans des affaires de meurtre et d'enlèvement en Papouasie occidentale. Les Etats-Unis ont repris leur

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aide à ces unités en juillet dernier sous couvert de lutte contre le terrorisme, après une suspension en 1997 pour cause deviolation des droits de l'homme. Or un rapport secret indique que dans leur liste d'ennemis figurent principalement des civils, à commencer par le chef du Synode de Papouasie, et des activistes comme le chef de l'Organisation de la Jeunesse musulmane de Papouasie.

 

Trois jours avant la visite d'Obama en Indonésie, Buchtar Tabuni, un activiste condamné à trois ans de prison pour avoir agité en public le drapeau papou, a écrit au président étatsunien pour que Washington cesse d'entraîner et d'équiper ces escadrons de la mort en Papouasie occidentale.

 

Pour Washington l'Indonésie est un contrepoids à la Chine. Mais l'Indonésie n'est pas si enthousiaste que par le passé à entrer une logique d'alliance inconditionnelle avec les Etats-Unis. En mars dernier, lors d'un meeting organisé par le parti fondamentaliste Hizb ut-Tahrir, le général à la retraite Tyasno Sudarto s'était exclamé "Nous devrions faire ce que la Chine a fait ; l'Amérique doit suivre nos règles", tandis qu'après lui un intervenant dénonçait le "néo-libéralisme" imposé par les Etats-Unis à l'Indonésie. Comme le notait Andrew Higgins du Washington Post, cet éloge d'un pays communiste athée (la Chine) par un mouvement islamiste est une nouveauté en Indonésie, et cette nouvelle sinophilie est en partie due à l'exaspération de bon nombre d'Indonésiens devant les diktats du FMI et les entraves que les banques et multinationales étatsuniennes représentent pour la souveraineté du pays. En février dernier la mairie de Djakarta avait dû déplacer une statue de Barack Obama enfant d'un parc public suite aux protestations que sa présence suscitaient.

 

Loin de suivre aveuglément les injonctions de Washington, Djakarta cherche plutôt une forme de non-alignement. Lors d'un voyage en Australie récemment le président Susilo Bambang Yudhoyono a déclaré que la politique étrangère de son pays était guidée par le principe d'avoir "un million d'amis et zéro ennemis". En 2005 Djakarta a signé un partenariat stratégique avec Pékin. L'Indonésie a été le premier pays de l'ASEAN a acheter des missiles sol-air QW-3 à la Chine. Pékin lui a aussi livré des missiles sol-sol C-802, profitant d'une pause dans la coopération américanindonésienne pour cause de violation des droits de l'homme. La reconquête de ce pays par Obama est donc loin d'être acquise.

 

F. Delorca

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10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 19:50

Le président de la commission des affaires étrangères du Sénat étatsunien, John Kerry, s'est rendu le weekend dernier au Soudan, pour proposer la radiation du Soudan de la liste des Etats soutenant le "terrorisme" et la levée de l'embargo étatsunien en échange de la participation de Khartoum à une sécession pacifique des provinces du Sud. Auparavant la Maison Blanche exigeait du gouvernement de Bachir à titre préalable la stabilisation de la situation au Darfour (où des affrontements ont repris en juin entre Arabes et entre troupes gouvernementales et rebelles malgré la présence de forces internationales), mais cette demande n'est plus à l'ordre du jour.

 

Le référendum sur l'indépendance du Sud-Soudan chrétien à la suite d'une longue guerre civile est prévu pour le 9 janvier prochain. Ce référendum pourrait susciter des violences dans la province pétrolifère d'Abyei, où le gouvernement de Khartoum voudrait que les pasteurs nomades de langue arabe, les Misseriya, puissent obtenir le droit de vote, ce que les sudistes refusent. Les Misseriya (1 million de bédouins qui voyagent toujours armés) ont besoin du maintien de cette province dans le Nord-Soudan pour y trouver l'eau nécessaire à leur troupeau. Leur transhumance saisonnière vers le Sud, sur les terres des Dinka Ngok, existe depuis deux siècles.

 

Les leaders de l'Armée de libération du peuple soudanais (sudiste, qui compte beaucoup de Dinka) on proposé à Khartoum qu'Abyei, déjà redécoupée en 2008, soit rattachée au Sud sans référendum en échange d'un partage de sa manne pétrolière avantageux pour Khartoum. Mais cet accord ne règlerait pas le problème de l'eau, crucial pour la survie des Misseriya. A deux mois du référendum, le risque d'une reprise de la guerre civile demeure.

 

FD

 

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3 novembre 2010 3 03 /11 /novembre /2010 09:58

Dimanche dernierbaghdad-bank.jpg, un groupe d'hommes armés a pris en otage des dizaines de fidèles à la cathédrale de rite catholique syriaque Sayidat al-Nejat (Notre Dame du Salut) à Bagdad. L'incident a duré près de quatre heures jusqu'à ce que la police intervienne. Le ministère de l'Intérieur irakien a indiqué plus tard que 52 personnes ont été tuées et plus de 60 blessées dans l'incident. Les forces de police ont désamorcé quatre bombes, huit grenades à main et deux ceintures d'explosifs et arrêté cinq hommes en uniforme de compagnies de sécurité privées .

 

Sionistes et anti-sionistes s'accusent mutuellement d'avoir commandité ce crime (sur la réaction du Hezbollah voir ici, Haaretz met en cause Al Qaida et plus précisément le groupe "Etat islamique d'Irak", lié à Al Qaida, qui aurait revendiqué l'attentat). La chaîne du Hezbollah au Liban Al Manar fonde son accusation sur le fait qu'une église a brûlé quelques jours plus tôt à Jérusalem. Cette info fut reprise par des blogs comme AlterInfo ou No War. Mais l'incident de Jérusalem est plus complexe. Des colons israéliens ont été accusés d'avoir incendié le premier étage d'une église (l'église de l'Alliance rue Haneviim) la semaine dernière. Mais en fait, après vérification, il pourrait s'agir là d'un incendie accidentel. C'est du moins la conclusion à laquelle est arrivée la police israélienne (et aucun élément concret n'est venu infirmer cette dernière version). Les soupçons contre les colons avaient été inspirés par le témoignage d'un gardien des locaux sur une vitre cassée et par le fait que dans la nuit du 23 au 34 octobre 2007, les colons israéliens s'en étaient pris à l'église baptiste rue Narki. Mais l'incendie de la rue Narki était lié à la présence d'une congrégation messianique juive russe accusée de convertir des Juifs au christianisme. Le mobile était plus clair que dans l'affaire de la rue . 

 

Les chrétiens du Proche-Orient sont piégés dans des conflits religieux complexes qu'il faut aussi saisir dans le contexte des conflits internes au monde musulman - en Irak hier dix explosions simultanées ont tué au moins 76 personnes dans le quartier chiite de Bagdad.

 

L'impérialisme occidental dans la zone est pour beaucoup dans cette montée des intolérances. L'invasion de l'Irak par les Etats-Unis est directement à l'origine des violences anti-chrétiennes qui n'avaient jamais eu lieu sous la dictature de Saddam Hussein.

 

Le cas des Coptes d'Egypte illustre aussi ce phénomène. Il semble directement lié à l'assaut contre l'église de Bagdad puisque dans son communiqué revendiquant l'attaque de la cathédrale Notre Dame du Salut à Bagdad le groupe Etat islamique d'Irak dit avoir voulu ainsi agir contre les Coptes d'Egypte accusés d'enlever des femmes musulmanes pour les convertir de force au christianisme.

 

Le 15 septembre 2010 le Dr. Selim el-Awah,ancien secretaire-général du Conseil mondial des sages musulmans (World Council of Muslim Scholars - un organisme introuvable sur net) aurait accusé sur Al Jazeera les Coptes de stocker des armes pour préparer la partiton de l'Egypte pour le compte d'Israël après la mort d'Hosni Moubarak. Une campagne musulmane pour la démision du patriarche copte Chenouda III accusé d'être un agent des Etats-Unis s'en est suivie. Pourtant Debbie Schlussel, journaliste du New York Post et du Jerusalem Post, accuse les Coptes d'Egypte et notamment leur patriarche, d'être parmi les Chrétiens les plus antisémites du Proche-Orient ("among the most viciously anti-Semitic Christians in the Mid-East are the Copts"). Et en effet de nombreux responsables coptes d'Egypte (comme beaucoup de religieux chrétiens au Proche-Orient), ont accusé les responsables étatsuniens de trahir le christianisme en se laissant conduire par les intérêts d'Israël.

 

Mais l'interventionnisme occidental en faveur des Coptes, et plus généralement des Chrétiens du Proche-Orient, les plonge dans un cercle vicieux qui en fait aux yeux de certains extrémistes le "parti de l'étranger". En 1998, "Freedom From Religious Persecution Act " promu par le représentant au Congrès Frank Wolf qui prônait le boycott de pays qui persécutaient avait placé les chrétiens avait placé les Coptes d'Egypte dans une situation délicate, ce qui n'a cependant pas empêché Wolf devenu sénateur de poursuivre son lobbying pour les Coptes dans les années 2000. Des associations coptes aux Etats-Unis entretiennent cette logique d'ingérence. Le 26 octobre dernier le président de la Voix des Coptes participait à un colloque "The Plight of Minorities in Arab and Muslim Countries: What Should the U.S. Do?” organisé par le Centre pour la Démocratie et les Droits de l'Homme en Arabie Saoudite à Washington DC et demandait à l'administration Obama de suspendre son aide au gouvernement égyptien accusé de persécuter la minorité chrétienne. L'association American Coptic Union, demandait en 2008 seulement que l'agence USAID (l'organe paraététique d'ingérence humanitaire des Etats-Unis) qui verse une aide aux Coptes cesse de le faire par l'intermédiaire du gouvernement égyptien mais subventionne directement les associations coptes. Cette association fait aussi pression pour que l'administration Obama présente le cas des Coptes devant la commission des droits de l'homme des Nations-Unies.

 

L'action des églises évangéliques étatsuniennes, qui cherchent à convertir les Musulmans au Proche-Orient contribue elle-aussi à précariser le christianisme dans la région. Le Joshuah Fund fondé en 2006 affirme que 20 000 Irakiens ont été convertis par les évangélistes depuis la chute de Saddam Hussein. Le risque d'amalgame avec les églises chrétiennes autochtones n'est pas mince. La seule issue à cet engrenage de la haine a été rappelé par les deux principaux représentants musulmans au synode des évêques du Proche-Orient réuni au Vatican en octobre, le sunnite libanais Muhammad Al-Sammak et l'ayatollah chiite iranien  Seyed Mostafa Mohaghegh Ahmadabad : les Musulmans doivent protéger les minorités chrétiennes du Proche-Orient.

 

En Occident, les citoyens doivent pour leur part militer pour une paix juste en Palestine et le retrait des troupes d'occupation occidentales dans la région.

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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 14:21

Noam Chomsky le déclare dans une interview au journal Zaman ce mois ci : la Turquie peut jouer un rôle constructif au Proche-Orient. Il la félicite notamment d'avoir accompli, avec le Brésil, un office de médiateur sur le dossier du nucléaire iranien.turkey-flag.png

 

Après s'être rapprochée de la Syrie et de l'Iran (dans une sorte de triangle sunnite-laïque-chiite), et accessoirement du Qatar, Ankara aurait organisé début octobre des manoeuvres militaires conjointes avec la Chine. Selon le quotidien Haaretz cité par des blogs et sites français et par Al Manar des avions de combats chinois de type « Sukhoi 27 » venus en survolant le Pakistan et la Turquie ont participé à ces exercices aux cotés des avions F16 turcs. Israël se serait dit préoccupé par ces maoeuvres secrètes. L'information toutefois ne figure pas (ou plus) dans les archives d'Haaretz ni sur les sites anglophones.

 

Quoi qu'il en soit, et cette info-là peut être vérifiée dans la presse turque, le premier ministre chinois Wen Jiabao et son homologue turc Recep Tayyip Erdoğan se sont pubiquement félicités le 8 octobre dernier de la coopération stratégique sino-turque, une coopération qui se met en place malgré le lobbying des sécessionnistes ouïgours à Ankara, dont beaucoup sont manipulés par les Etats-Unis.


Ce rapprochement sino-turc intervient alors que le prix Nobel de la paix attribué à un dissident chinois vient compléter sur le plan idéologique les pressions que les occidentaux font peser sur le plan militaire par l'installation de bases de missiles en Corée, le déploiement de forces navales et l'encerclement "en croissant" de ce pays.

 

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Peut-être en partie pour contrer ce nouveau rapprochement stratégique, la Fondation Lantos basée aux Etats-Unis et placée sous le patronnage moral du président israélien Shimon Peres, soutient des personnalités dans le collimateur du gouvernement chinois, comme l'artiste Shen Yun, en l'honneur de laquelle la présidente de la Fondation Lantos a organisé une réception au mois d'août dernier. En 2009, elle avait remis le prix Tom Lantos des droits de l'homme au Dalai Lama.

 

Nul doute que la Fondation Lantos agit ici en symbiose avec le gouvernement des Etats-Unis. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton vient de nommer Tomicah Tillemann-Dick, le fils de la présidente de la Fondation Lantos (et veuve du congressman Lantos), conseiller pour la société civile et les démocraties émergentes. Un poste utile pour relancer les révolutions colorées en direction de la Chine.

 

F. Delorca

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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 16:04

C'est un grand classique depuis la guerre du Vietnam : les pays qui servent de base arrière aux rebelles deviennent rapidement des cibles et font les frais du conflit qui se déroule chez le voisin.

 

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Tel est le cas du Pakistan aujourd'hui. Depuis début septembre les autorités pakistanaises ont recensé 24 frappes de drones sur leur territoire qui ont causé plus de 140 morts (90 % de civils selon les médias pakistanais).

 

Selon le journaliste Eric Margolis, les récentes alertes sur un risque d'attentat en Europe auraient précisément pour but de justifier la stratégie du Pentagone de plus en plus axée sur l'attaque du Pakistan.


La semaine dernière, le Pakistan a temporairement fermé l'itinéraire d'approvisionnement principal des Etats-Unis et de l'OTAN qui va de Karachi à la frontière afghane à Torkham après le massacre de trois soldats pakistanais depuis des hélicoptères militaires étatsuniens. Trois convois de fourniture en combustible étatsuniens ont été brûlés par des activistes pakistanais. Les Etats-Unis dépensent beaucoup d'argent le long de cette route pour acheter les fonctionnaires, les chefs de guerre pachtounes, et certains talibans afin que l'approvisionnement des troupes en Afghanistan ne soit pas coupé, et ce, en plus de l'aide annuelle officielle de 2 milliards de dollars au gouvernement de Karachi. Les forces spéciales sont infiltrées sur place. Mais le sentiment anti-étatsunien dans la région est à son comble - ce qui d'ailleurs a favorisé un rapprochement entre le Pakistan et l'Iran.

 

L'ancien chef d'Etat major pakistanais, le général Mirza Aslam Beg, a récemment suggéré à son gouvernement de tirer sur les drones américains qui survolent illégalement le territoire.

 

Toujours selon Margolis, Washington ne ferait plus confiance au gouvernement civil d'Asif Ali Zardari et compterait surtout sur le pouvoir militaire du général Ashfaq Kayani, un général d'infanterie qui a été autrefois propulsé dans la hiérarchie par Benazir Bhutto (qu'un livre écrit par sa nièce qui vient de paraître chez Penguin Books India démystifie sérieusement).

 

Cette politique pourrait encore se durcir en cas de victoire des Républicains aux élections du Congrès. Les néo-conservateurs étatsuniens continuent de suggérer l'élimination de l'arsenal nucléaire pakistanais par les forces spéciales et la division non seulement de l'Afghanistan mais aussi du Pakistan en entités ethniques qu'ils pourraient contrôler plus facilement, comme ils ont aussi voulu le faire en Irak.

 

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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 15:39

Après Israël, l'Ouganda, la Colombie et la Géorgie, la Corée du Sud aurait-elle intégré le club des alliés des Etats-Unis les plus bellicistes du moment ?

 

Le journaliste étatsunien Mathiew Reiss le laisse entendre dans un article publié dans Le Monde diplomatique d'octobre 2010 intitulé "Séoul se voit en shérif régional".

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Déjà de 1999 à 2006 les dépenses militaires de la Corée du Sud ont augmenté de 70 %. Et ce n'est pas fini. L'arrivée au pouvoir du président Lee Myung-bak en 2008 a marqué un revirement dans la politique extérieure de ce pays. A  peine élu il dénonçait les engagements bilatéraux passés avec la Corée du Nord, et abrogeait la réforme de libéralisation des médias initiée par son prédécesseur. L'incident du naufrage de la corvette Cheonan cet été, aux causes pourtant opaques, n'a fait que légitimer à ses yeux son discours belliciste.

 

La petite île sud-coréenne de Jeju au sud de la péninsule coréenne, qui est actuellement un modèle pour l'écotourisme, pourrait prochainement devenir une base militaire de premier plan, pour le plus grand profit du conglomérat militaro-industriel formé par Hyundai et Lockheed, et malgré l'opposition de la population locale (comme aux Antilles néerlandaises, le point de vue des insulaires ne compte pas).

 

A l'heure où le Japon, sous la houlette du Parti démocratique du Japon (PDJ), se fait plus modéré (il a même tenté d'expulser la base étatsunienne d'Okinawa), Jeju pourrait jouer un rôle crucial dans l'encerclement "en croissant" de la Chine, et la neutralisation de sa dissuasion nucléaire par des missiles anti-ballistiques étatsuniens. Autrement dit, grâce au dispositif d'encerclement mis en place par les Etats-Unis et dont l'île coréenne de Jeju serait un maillon important, la force nucléaire de dissuasion chinoise serait rendue inopérationnelle et les Etats-Unis pourraient s'offrir le luxe d'une première frappe nucléaire sans en subir de conséquences dommageables. 

 

Les 11 et 12 novembre prochain le G20 se réunira à Séoul. Amnesty international a déjà dénoncé les restrictions au pluralisme en Corée du Sud et les méthodes de répression musclées du gouvernement de ce pays. Les militants altermondialistes n'auront qu'à bien se tenir...

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