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Nouvelle interview de Frédéric Delorca sur BBC Afrique
Une interview de Frédéric Delorca sur la situation ukrainienne sera diffusée sur BBC Afrique ici demain matin.
Le régime de Kiev invoque une invasion russe et demande l'adhésion à l'OTAN
Depuis le 28 août le président du régime Euromaïdan de Kiev Piotr Porochenko prétend que des troupes et des canons russes seraient sur le sol ukranien, mais n'avance aucune preuve tangible.
Selon la presse russe, les revers militaires face aux séparatistes (cf l'article de J. Sapir) ont fragilisé le régime qui pourrait se trouver confronté à un nouvel Euromaïdan. Des voix se sont élevées à Kiev pour demander la démission de Porochenko le 28 août, le renversement de la statue de Lénine à Pavlovksk (région de Dniepropetrovsk) le 24 août provoque des tensions dans la population, et des pneus ont brûlé devant l'adminstration locale de Lvov le 27 août.
Dans un réflexe de fuite en avant Kiev se tourne ouvertement vers l'OTAN pour l'entraîner dans une confrontation avec la Russie. "Le gouvernement soumet au Parlement un projet de loi visant à annuler le statut hors bloc de l'Ukraine et revenir sur la voie de l'adhésion à l'Otan", a annoncé le Premier ministre Arseni Iatseniouk lors du Conseil des ministres, de ce vendredi.
Interview de Frédéric Delorca sur BBC Afrique
Une interview de Frédéric Delorca sur l'Ukraine sera diffusée demain matin dans l'édition de BBC Afrique de 7-8h ici.
Ukraine : les combats gagnent Lougansk et Donetsk
Les combats se poursuivent dans l’est de l’Ukraine avec des tirs des séparatistes pro-russes qui ont visé un avion de chasse ukrainien Mig29. L'avion s’est écrasé alors qu’il survolait Lougansk, selon un porte-parole militaire ukrainien qui précise que le pilote a réussi à s’éjecter. Il se trouverait maintenant dans un endroit sûr.
Les négociations sur l'acheminement du convoi d'aide humanitaire russe (280 camions) à destinations de Lougansk et de Donetksk se sont poursuivies à Berlin et sur la négociation d'un cessez-le-feu se sont déroulées au niveau des ministres des affaires étrangères hier.
La guerre des communiqués se poursuit. L'Ukraine avait affirmé vendredi avoir en partie détruit une colonne de blindés russes entrée la veille sur son territoire, mais Moscou a déclaré que cette colonne n'existait pas.Aujourd'hui lundi les autorités ukrainiennes ont également que les insurgés pro-russes avaient tiré avec des lance-roquettes multiples Grad BM 21 sur une colonne de réfugiés, provoquant la mort "de dizaines" de civils près du bastion des insurgés de Lougansk. Selon le porte-parole militaire ukrainien, Andriï Lyssenko, cette colonne se trouvait sur la route entre Khriachtchouvate et Novosvitlivka après avoir emprunté un couloir humanitaire par lequel plus de 1 800 personnes ont fui la ville de Lougansk en deux jours. Le premier ministre de la république autoproclamée de Donetsk impute l'attaque aux forces de Kiev.
Aujourd'hui les combats ont lieu à Lougansk et Donetsk a été vidée des trois quarts de ses habitants. L'eau y est coupée. Les Occidentaux ont appelé Kiev à la retenue. Plus de 2 000 personnes sont mortes dans le district depuis début juillet.Les observateurs sur le terrain démentent que les milices du Donbass soient lourdement équipées. Les insurgés, eux, accusent l'armée régulière d'utiliser des armes au phosphore blanc et des armes à sous-munitions.
Offensive de l'armée du Donbass, pressions occidentales sur Moscou
Après la chute de Slaviansk, il semble que les milices d'auto-défense du nord du Donbass (Armée du Donbass) se soient repliées sur les capitales Donetsk et Lougansk où elles ont tenu en échec l'offensive du régime putschiste de Kiev le weekend dernier. Mercredi une offensive a été lancée sur une ligne Amvrosiivka-Saur-Mogila-Snizhne-Sverdlovsk où l'armée ukrainienne dont le moral est assez bas serait en grande difficulté bien qu'elle soit plus nombreuse. Elle aurait abandonné aujourd'hui les villages Sabovka, Govoruha et Georgievka près de Lougansk.
Au nombre des succès de l'armée populaire de Donetsk déjà il y a huit jours l'élimiation du bataillon de volontaires néo-nazis "Azov" financé par l'oligarque Kolomoisky avec l'argent de la Privat Bank sur les hauteurs de la colline stratégique Saur-Mogila.
Aujourd'hui un Boeing 777 de Malaysia Airlines s'est écrasé dans la région de Donetsk avec 295 personnes à bord. Le régime de Kiev et la République populaire de Donetsk se sont rejetées mutuellement la responsabilité de cette tragédie. A 19h40 aujourd'hui BFM TV interviewait à 19 h 40 un soi disant spécialiste de l'armement qui immédiatement mettait en cause les "terroristes" sécessionnistes sur la base d'un post sur le Net du colonel Igor Strelkov, et révélait ensuite son activisme aux côtés du mouvement Euromaidan (ce qui du coup discréditait largement la neutralité de son "expertise"). Le vice-premier ministre de la République populaire autoproclamée de Donetsk (seulement reconnue par l'Ossétie du Sud) Andriy Pourgine a promis que la boîte noire sera transférée à Moscou pour examen selon Interfax. Le premier ministre Alexander Boroday a annoncé que des experts internationaux seraient autorisés à enquêter sur place. Il a insisté sur le fait que son armée n'a pas les moyens d'abattre un avion à 10 000 mètres d'altitude. Les médias occidentaux mettent en cause des missiles sol-air BUK.
Devant ces revers militaires, les Occidentaux accentuent la pression sur Moscou et accusent la Russie d'effectuer ou de laisser effectuer des tirs de roquettes depuis son territoire. Les Etats-Unis ont étendu hier mercredi leurs sanctions économiques mercredi à des groupes comme Gazprombank, Novatek et Rosneft ainsi que les interdictions de visas à diverses personnalités.Le Conseil européen a fait de même hier, appuyé aujorud'hui par une délibération du Parlement européen par 497 voix contre 121 et 21 abstentions.
FD
La chute de Slaviansk
Samedi 5 juillet, près de 2.000 membres des brigades populaires opérant dans le sud-est de l'Ukraine ont quitté les villes de Slaviansk et Kramatorsk dans le nord de la région de Donetsk. Puis, l'armée ukrainienne, malgré les appels au cessez le feu de Moscou et de Washington, a pris le contrôle des villes d'Artëmovsk et de Droujkovka de la même région. Le principal chef des milices de Slaviansk Igor Strelkov a accusé Vladimir Poutine sur Twitter de ne pas avoir tenu sa promesse d'aider les russophones ukrainiens (ce qui intrigue le Wallstreet Journal), mais a annoncé une contrattaque.
Le nouveau ministre ukrainien de la Défense Valeri Gueleteï du régime putschiste de Kiev a annoncé à la tribune du Parlement juste après sa nomination le 3 juillet un prochain "défilé militaire de la Victoire à Sébastopol ukrainienne", c'est à dire la prochaine reprise manu militari de la Crimée rattachée à la Russie. En attendant les arrestations arbitraires commencent à Slaviansk, et le Parlement de Kiev (Verkhovna Rada) a enregistré un projet de loi qui autorise à priver de la citoyenneté ukrainienne les citoyens ayant participé à des activités séparatistes.
Sur les crimes de guerre imputés au régime de Kiev voir la vidéo ici :
Ukraine : le spectre de la guerre civile et de l’internationalisation du conflit
La signature d'un accord entre la Russie, l’Union européenne et les Etats-Unis le 17 avril, prévoyant le désarmement des paramilitaires nationalistes et des milices pro-russes n’aura finalement été d’aucun effet. Au contraire, la situation sur le terrain n’a cessé de prendre le chemin de la guerre civile au cours des deux dernières semaines.
Le 23 avril dernier, 120 000 personnes à Slaviansk (une ville d’environ 110 000 habitants dans l’oblast de Donetsk à l’Est) assistaient aux funérailles de trois membres de leurs groupes d'autodéfense tués trois jours plus tôt à un check-point au nord de leur ville par des néo-nazis de Secteur Droit, armés de mitrailleuses allemandes MG 42. S’en est suivi, dans le cadre d’une opération initiée dans l’ensemble du Sud-Est ukrainien dès mi-avril, une tentative de reconquête manu militari de la ville qui pendant huit jours s’est transformée en un siège, les troupes du gouvernement autoproclamé de Kiev se révélant assez peu enclines à tirer sur leurs compatriotes, et les insurgés ayant eu la présence d’esprit de prélever quelques otages parmi les experts militaires de l’OSCE venus leur rendre visite (ou les espionner suivant les versions). Fin avril, le conflit à Slaviansk semblait cantonné à la guerre de la désinformation : le 29 les rues étaient bombardées de tracts lancés d'hélicoptères Mi-8 (si l’on en croit la Komsomolskaïa Pravda) indiquant : "Évitez les rassemblements publics - des hommes parmi les manifestants appartenant aux services spéciaux russes, chargés d'éliminer physiquement toute personne qui tente de critiquer la politique de la Russie. Ils se cachent derrière vous et vous utilisent comme boucliers humains, comme le firent les occupants de l'Union soviétique dans la période 1941-1945 ". Symétriquement dans les rangs pro-russes on se gargarisait volontiers de l’imaginaire du blocus de Leningrad pendant la seconde guerre mondiale, alors que, selon l’AFP du 29 avril, le principal axe d’approvisionnement de la ville restait fermement contrôlé par les insurgés. Les troupes de Kiev sont passées à l’assaut le 2 mai contre les postes de contrôle de la ville ainsi que d’autres bourgades de l’oblast de Donetsk, avec semble-t-il des résultats contrastés.
La violence a aussi éclaté à Odessa, le 2 mai au soir.
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Entraves à la liberté de la presse en Ukraine, combats à Slaviansk, troubles dans le bassin de la Mer noire
Malgré la signature d'un accord entre Moscou et Kiev prévoyant le désarmement des milices, la situation sur le terrain n'a pas changé en Ukraine. 120 000 habitants de Slaviansk assistaient le 23 avril aux funérailles de trois membres de leurs groupes d'autodéfense tués le 20 avril à un check-point au nord de leur ville par des néo-nazis de Secteur Droit armés de mitrailleuses allemandes MG 42. Vendredi la Garde nationale d'Ukraine a complètement bloqué la ville de Slaviansk (région de Donetsk). Dans cette ville les pro-russes dirigés par Vyacheslav Ponomarev, nouveau maire autoproclamé, ont arrêté des observateurs de l'OSCE accusés d'espionage. La guerre de l'intox a commencé : la ville a été bombardée de tracts lancés d'hélicoptères Mi-8 (voir les photos de la Komsomolskaïa Pravda) ce matin et indiquant "Évitez les rassemblements publics - des hommes parmi les manifestants appartenant aux services spéciaux russes, chargés d'éliminer physiquement toute personne qui tente de critiquer la politique de la Russie. Ils se cachent derrière vous et vous utilisent comme boucliers humains, comme le firent les occupants de l'Union soviétique dans la période 1941-1945 ".
Ioulia Tymochenko candidate du parti "la Patrie" à l'élection du 25 mai, blanchie par la cour suprême le 14 avril des charges de détournement de fonds dans les contrats de gaz russe qui pesaient sur elle a sollicité l'aide militaire américaine. En réponse le secrétaire d'Etat étatsunien Chuck Hagel a promis le 18 avril de fournir de l'équipement non léthal (uniformes, groupes électrogènes etc).
En ce début de campagne électorale (où l'oligarque pro-européen Piotr Porochenko est donné favori, alors que le Sud-Est s'abstiendra massivement) l'équipe de la chaîne de télévision LIFEnews a été expulsée par les autorités putschistes de Kiev et les correspondants des canaux "Russie-1" et "Russie-24", de "Kommersant" et d'autres médias russes ont été interdits de territoire. Les dirigeants de certaines chaînes russes ont fait savoir dans Russia Today, qu'à Donetsk, Luhansk, Kharkiv, Dnipropetrovsk et dans d'autres régions de l'Ukraine, des journalistes ont reçu des menaces de mort de la part des nationalistes pro-occidentaux.
Le candidat du parti des régions à l'élection présidentielle Mikhail Dobkin (assigné à résidence en mars) a appelé au désarmement des groupes pro-russes à l'Est, mais le député du même parti, Oleg Tsarev, dont le blog de l'Atlas alternatif a déjà parlé en décembre, et qui se présentera lui aussi aux élections, estime que les milices d'extrême droite de Secteur droit doivent désarmer en premier
L'Ossétie du Sud et l'Abkhazie inquiètes des mouvements de bateaux de guerre américains dans la Mer noire ont pris fait et cause pour les pro-russes en Ukraine. En Moldavie, autre pays directement concerné par la crise ukrainienne, la situation paraît relativement stable. Cependant la Gagaouzie (région autonome turque orthodoxe de langue russe) début février a organisé un référendum sur l'accord d'association signé par la Moldavie avec l'Union européenne rejetant cet accord à 97 % et demandant l'adhésion à l'Union douanière promue par la Russie. La Transnistrie sécessionniste a officiellement émis le 16 avril le souhait d'un rattachement à la Fédération de Russie. Le vice-premier ministre russe Dimitri Rogozine a comparé la Moldavie à un train qui risquait de perdre deux wagons (la Gagaouzie et la Transnistrie) dans sa course vers l'Union européenne. En outre en mars le village moldave de Dorotcaia à la frontière de la Transnistrie a annoncé son intention d'organiser un référendum pour le rattachement à ce pays, car il juge la perspective du libre-échange avec l'Union européenne peu favorable à son développement, signe de la faible attractivité de la cause européiste dans ce pays...
F. Delorca
L'Ukraine éclate
Le 15 avril Kiev a envoyé dans l'Est du pays les divisions militaires de la Garde nationale mais aussi selon Ria Novosti et Itar-Tass, des militants du " secteur droit» (néo-nazis) et des mercenaires de Blackwater camouflés en unité spéciale du MIA "Falcon". Deux colonnes de véhicules blindés sont entrées ce matin à Kramatorsk après la saisie de la base aérienne. Six véhicules blindés auraient rejoint les protestataires. Moscou a dénoncé l'usage de l'armée pour régler un conflit intérieur et a saisi le Conseil de sécurité de l'ONU. Ioulia Timochenko chef du parti pro-occidental "La Patrie" (Batkivchtchina) a créé sa propre milice "Mouvement de la Résistance à l'agression russe" active dans les régions de Kharkiv (Kharpov), Zaporozhye et Dnepropetrovsk. Le député Guénadi Moskal du même parti, a annoncé que le 28 avril date anniversaire de la création de la division SS Galicie pourrait être l'occasion de défilés néo-nazis dans l'Est du pays dans le but de créer des affrontements et des massacres.
La vidéo ci-joint donne une idée de l'état de la "nouvelle démocratie" ukrainienne lorsque, à Kiev, le 8 avril lorsque le député et leader du communiste Pyotr Simonenko (15 % aux élections) a tenté de prendre la parole.
En réponse à la dérive extrémiste de Kiev, à Kharkiv selon Vesti.ua des militants ont annoncé par haut parleur la création de la République populaire de Kharkiv et ont fait savoir qu' "à partir de maintenant , toutes les décisions sont prises par référendum " . A Donetsk une "République populaire de Donetsk" a été proclamée, mais le principal mouvement paramilitaire "Attente" ne se reconnaît pas dans ce mouvement. A Sloviansk, la maire Nelia Shtepa a rejoint les séparatistes.
A Odessa selon Interfax les "Antimaydan" ont annoncé la constitution d'une "République d'Odessa" et appelé les habitants à bloquer la circulation à Odessa cet après-midi.
L'ancien président de la Cour d'appel régionale de Louhansk (Lougansk) s'est autoproclamé sur You Tube président de la République du Sud-Est. Dans cette ville 200 militants ont pris d'assaut les batiments de l'administration régionale. Selon le SBU ukrainien qui s'appuie sur un enregistrement pirate les paramilitaires du Sud-Est obéissent au moins en partie à des instructions du GRU russe, mais cette thèse est controversée.
La Turquie se pose en défenseur des Tatars de Crimée
Alors que la Crimée (rattachée à l'Ukraine en 1954) et où vit une majorité de Russes, menace de faire sécession le 16 mars par référendum face au nouveau pouvoir putschiste de Kiev lié à l'extrême droite qui a menace de lancer un processus d'adhésion à l'OTAN, la Turquie se pose en défenseur des 15 % de Tatars musulmans qui vivent dans la péninsule.
"Ne laissez pas dans vos esprit l'idée que notre président et notre premier ministre seront indifférents à ce qui arrive aux gens de notre famille en Crimée ou ailleurs dans le monde" ("Don't let it cross your mind that our prime minister and president will be indifferent to any issue affecting our people of kin in Crimea and anywhere in the world") a déclaré le 3 mars le ministre des affaires étrangères turc Ahmet Davutoglu devant des responsables d'associations tatares dont qui avaient organisé des manifestations en Turquie la veille. "Ce qui se passe en Turquie aujourd'hui nous terrifie tous" a déclaré sur la CNN turque Zafer Karatay, représentant du Parlement national tatar.
Attaqué sur des affaires de corruption et d'écoutes illégales, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan (qui a récemment resserré les liens économiques avec l'Ukraine) pourrait se sentir obligé de continuer à tenir un discours de fermeté sur la question de la Crimée. Le 6 mars 2014 , dans une conférence de presse à Simferopol (Crimée) le leader tatar Mustafa Jemiliyev a déclaré que M. Erdogan lui a assuré que la Turquie serait "immédiatement impliquée" si les Tatars étaient menacés par les Russes. Pourtant le premier ministre turc, dont le pays dépend en partie sur le plan énergétique des approvisionnements en gaz russe, garde de bonnes relations avec Vladimir Poutine. Jusqu'à quand ?
La Turquie n'est pas le seul pays de culture turque susceptible de s'ingérer dans la crise de Crimée. Aujourd'hui deux responsables azerbaïdjanais du parti d'opposition panturquiste Musavat (Egalité, 1,8 % aux élections législatives de 2010) Gulaga Aslanli et Arif Hajil ont été interceptés au niveau du Daghestan russe alors qu'ils se rendaient en train en Crimée, et reconduits de force dans leur pays d'origine. Les autorités russes et azerbaïdjanaises s'abstiennent de tout commentaire (Kavkaz knot).
Les régions de Russie aussi bien orthodoxes que musulmanes mobilisent quant à elles de l'aide humanitaire pour la Crimée sécessionniste. Le 6 mars par exemple, un convoi humanitaire de 80 tonnes est parti de Makhachkala (Daghestan russe, dans le Caucase, musulman) pour la Crimée. Le président du gouvernement du Daghestan Abdusamad Hamidov, dans son discours au moment du départ du convoi, a rendu hommage à Magomed-Zagid Abdulmanap, soldat soviétique arrêté pendant la seconde guerre mondiale après avoir participé à la défense de Simferopol. Après que les nazis aient découvert qu'il était d'origine tatare et aient proposé de le libérer, celui-ci préféra mourir avec ses camarades russes, a rappelé Hamidov, montrant ainsi que les pouvoirs officiels des régions russes musulmanes restent sur une ligne soviétique traditionnelle d'exaltation de la solidarité trans-ethnique contre le fascisme.