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23 mars 2012 5 23 /03 /mars /2012 15:02

0023.jpgLe vendredi 16 mars comme tous les ans à Riga, des vétérans de la Légion lettone de la Waffen SS et leurs sympathisants ont déposé des fleurs devant le Monument à la Liberté Ils étaient 1500 selon une agence occidentale

 

La Commission européenne avait pourtant condamné cette manifestation comme incompatible avec les valeurs de l'Union.

 

Les manifestations de vétérans SS jouissent d'une assise institutionnelle forte en Lettonie. Au printemps 2010 une cour administrative avait annulé un arrêté de la mairie de Riga interdisant cette marche, et le président du parlement avait lui-même pris position contre cet arrêté. Le ministre des affaires étrangères lui aussi s'est exprimé pour que cette manifestation puisse continuer.Selon l'ONG "Monde sans nazisme", les responsables politiques lettons cette année n'ont fait aucun effort pour se désolidariser de cette marche, le président letton Valdis Dombrovskis estimant même que le monde devrait "courber la tête" devant ces "libérateurs" de la Lettonie (où 90 % des Juifs ont été exterminés sous l'occupation allemande...).

 

Beaucoup d'anti-SS dans les pays baltes estiment aujourd'hui que leur position est affaiblie par le refus constant des Occidentaux de voter les résolutions de l'Assemblée générale des Etats-Unis condamnant la nostaligie du nazisme. Le 23 décembre 2010 129 pays à l'ONU ont voté une résolution russe condamnant la glorification du nazisme. Les Etats-Unis ont voté contre. L'année suivante, le 19 décembre 2011, une résolution A/66/460 sur “Le caractère inadmissibie de certaines pratiques qui contribuent à nourrir des formes conteporaines de racisme, de discriminations raciales, la xénophobie et les intolérances du même type”  qui exprimait notamment " une inquiétude profonde devant la glorification du mouvement nazi et d'anciens membres de la Waffen SS" a été votée par 134 pays aussi différents qu'Israël, la Syre, l'Iran, la Biélorussie,l'Inde,la Corée du Nord ou le Venezuela. 24 pays ont voté contre, dont les Etats-Unis et les pays européens. Le représentant des Etats-Unis a souligné que la résolution ne distinguait pas assez nettement ce qui devait relever du délit et ce qui procédait de la liberté d'expression.

 

En outre, les diplomates occidentaux ont parfois d'étranges positions sur le sujet, comme le montre un courrier de l'ambassadeur britannique à Riga daté du 1er mars dernier et publié ici. En réponse à une lettre de Monica Lowenberg qui a réuni 6 000 signatures dans le monde contre la marche des SS du 16 mars, celui-ci estime que la pétition reproduit "la vieille propagande soviétique réchauffée sur la 'Lettonie fasciste' " et  souligne que, selon lui, les SS lettons n'ont jamais commis de crimes de guerre et n'ont pas été réellement partisans de l'idéologie nazie (dont les symboles sont selon lui absents des commémorations du 16 mars).

 

La Russie quant à elle reste en pointe sur le dossier du révisionnisme balte. Le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré aujourd'hui "honteux" le vote des Occidentaux à l'ONU et rappelé que ceux-ci doivent appliquer la jurisprudence de Nüremberg. La banalisation du nazisme en Lettonie entre en résonnance avec la politique d'exclusion des citoyens de langue russe. 16 % des habitants de la Lettonie souvent de condition très modeste et très liés au souvenir de l'URSS sont aujourd'hui apatrides du fait qu'ils sont d'origine russe. Le pays, par référendum a refusé le 18 février dernier d'ériger le russe en langue officielle aux côtés du letton, alors qu'un quart des électeurs soutenait cette proposition (en plus des 16 % privés du droit de vote). De même le 1er mars le Parlement letton a refusé de reconnaître le Noël orthodoxe comme jour férié, ce qui signifie par exemple qu'à Riga où la moitié de la population environ est de culture orthodoxe (russes, ukrainiens, biélorusses) celle-ci doit prendre un congé le 7 janvier pour célébrer son noël.

 

Sur le dossier de la minorité russe l'Union européenne demeure aussi hésitante que sur les manifestations d'anciens SS. Ainsi les efforts de l'eurodéputée Tatiana Jdanoka de l'Alliance libre européenne (qui inclut les Verts français) pour que le russe soit reconnu comme langue de l'Union au même titre que le gaélique par exemple (puisqu'il y aurait plus de locuteurs russes dans les Pays baltes que de locuteurs en gaélique en Irlande) n'ont pour l'heure toujours pas abouti et la Commission s'est excusée auprès des autorités lettones pour avoir publié par erreur un texte dans la langue de Tolstoï le 10 mars dernier.

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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 13:38

bearus.jpgLes pays de l'UE ont convenu le 29 février dernier d'élargir la liste des fonctionnaires biélorusses soumis à des "mesures restrictives". La Biélorussie a rappelé mardi son représentant permanent auprès de l'UE et son ambassadeur en Pologne, puis la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a annoncé que "tous les ambassadeurs des pays-membres de l'UE en Biélorussie seront rappelés pour consultations en signe de solidarité et d'unité".

 

La Russie qui a pourtant entretenu l'an dernier des relations difficiles avec Minsk qu'elle pousse à libéraliser son économie, a haussé le ton aujourd'hui et annoncé par la voix du vice-premier ministre russe Dmitri Rogozine qu'elle apportera son entier soutien à la Biélorussie en cas de durcissement des sanctions européennes à son encontre.

 

En janvier 2011 une pétition avait été signée par le préfacier de l'Atlas alternatif et un de ses contributeurs contre l'ingérence occidentale en Biélorussie. Au même moment la Biélorussie avait pointé le bout de son nez dans le débat politique français. Le journaliste aux convictions européistes de Libération Jean Quatremer sur son blog le 20 janvier 2011 avait reproché au président du Front de gauche JL Mélenchon de s'être abstenu de voter avec son groupe une résolution du Parlement européen demandant un durcissement des sanctions économiques vis-à-vis du régime biélorusse et de son président à la suite des arrestations brutales et arbitraires des opposants qui ont suivi sa réélection, le 19 décembre dernier. Le leader du Front de gauche lui avait répliqué sur son propre blog le 24 janvier : "Quelles sanctions refusons-nous ? Celles qui gèlent les « aides du FMI et de l'UE », selon le texte de la résolution de la droite. En effet nous sommes opposés au régime des sanctions financières contre les peuples, d’une façon générale. Mais là il s’y ajoute de surcroit que nous sommes opposés aux « aides du FMI » et au système même de l’ingérence du FMI dans la conduite de la politique des pays. En quoi cette position est-elle un soutien au régime en place ? Ce n’est pas tout. Quelles autres propositions de cette résolution de la droite notre texte refusait il encore de soutenir ? Celle qui "invite la Commission à soutenir, par tout moyen financier et politique, les efforts déployés par la société civile biélorusse, les médias indépendants (y compris Belsat, Radio européenne pour la Biélorussie, Radio Racyja et d’autres. » En effet "Balsat TV" est une TV …. polonaise ! Et de surcroit financée par le gouvernement polonais.  Nous sommes contre ce type d’ingérence d’un gouvernement contre un autre qui sont des facteurs de tensions internationales évidents et spécialement dans ce cas une incitation à la confrontation, compte tenu du poids de l’histoire dans la zone".

 

Aux Etats-Unis en juillet dernier le représentant Ron Paul s'était aussi élevé contre la reconduction du “Belarus Democracy Act” qui prévoyait le renforcement de l'aide à l'opposition biélorusse - cf son discours traduit en français ici.

 

Tout au long de l'année 2011 le lobbying pour le durcissement de la politique européenne à l'égard de Minsk n'a pas faibli. Le 3 novembre 2011, dans Le Monde, l'écologiste interventionniste Daniel Cohn-Bendit, l'ex-ambassadeur Stéphane Hessel, auteur d' "Indignez vous", la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et Jonathan Littel, auteur des "Bienveillantes", très en pointe sur la Syrie, le Soudan et le Congo, demandaient à l'Union européenne de mener une politique diplomatique "ferme" suite à l'inculpation d'Ales Bialiatski responsable du Centre des droits de l'homme "Viasna" (Printemps), lauréat du Prix danois de la liberté Politiken (Politiken Freedom Prize)en 2011, pour évasion fiscale (condamné trois semaines plus tard à quatre ans et demi de prison en première instance). Bialiatski est lui même vice président de la FIDH. De passage à Paris en mars 2011, il avait appelé à l'étranglement économique du gouvernement biélorusse qui selon lui avait "l'estomac à la place du cerveau". Les autorités biélorusses l'accusent d'avoir soustrait au contrôle du fisc 40 000 dollars reçus d'organisations étrangères.

 

En ce qui concerne les turpitudes des ONG anti-gouvernementales à Minsk, les gens qui lisent le russe peuvent aussi se reporter à l'article d'Elena Pustovoitova sur le site de la Fondation pour la culture stratégique à propos notamment du "Théâtre libre de Biélorussie" fondé selon elle par des membres de l'Eglise de Scientologie et qui n'avaient aucun succès à Minsk, mais qui ont reçu des prix importants en Europe et aux USA et qui ont réussi à faire croire qu'ils étaient persécutés parce qu'en 2007 la police leur a rendu visite sur plainte des voisins parce qu'il y avait des coups de feux (le théâtre jouait la pièce "Onze Débardeurs" d'Edward Bond où les acteurs tirent des coups de feu). "Depuis lors, Kolyada et Khalézine  présentent cette affaire comme une action planifiée et l'exemple de la répression systématique contre leur équipe.", note Pustovoitova.Les organisations des droits de l'homme occidentales listent une trentaine de prisonniers politiques en Biélorussie. Le point de vue des partisans de Loukachenko sur une partie de ces personnes est accessible sur le site Predatelli.com. Pour une lecture de la situation économique et sociale favorable au modèle de développement socialisant conservé par la Biélorussie, on peut se reporter au témoignage (en anglais) de l'américaine Michèle Brand sur Counterpunch.org.

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 09:25

576px-transnistria_state_flag_svg.pngL’Allemagne n’est pas seulement dominatrice au sein de l’Union européenne en ce moment.  Elle l’est aussi en Europe de l’Est. A preuve sa politique en vue d’obtenir la disparition de la République autoproclamée de Pridnestrovie (Transnistrie, entre la Moldavie et l'Ukraine).

 

Selon Cristian Ghinea dans Romania Libera du 9 décembre dernier : « Les Russes ont engagé des pourparlers avec les Allemands autour d'une nouvelle configuration de la sécurité en Europe [un statut pour la Transnistrie, un réglement du conflit gelé contre une libéralisation des visas pour les Russes dans l'UE]./Mais Berlin a exigé des preuves de bonne volonté : si la Russie veut être un partenaire crédible, elle doit au moins démontrer qu'elle est disposée à résoudre le conflit en Transnistrie. ».

 

A défaut de pouvoir liquider du jour au lendemain le particularisme transnistrien, Moscou se devait au moins de faire semblant d’avoir essayé quelque chose. Aussi, à l’occasion des élections présidentielles du 11 décembre dernier, Dimitri Medvedev a-t-il défendu, contre le père fondateur (et président sortant) de la République transnistrienne, Igor Smirnov (aujourd'hui proche de Russie Juste, les sociaux-démocrates russes, et qui fait campagne sur le thème "La Transnistrie n'est pas à vendre"), son rival le président du Soviet Suprême, Anatoly Kaminski, 61 ans, ancien cadre supérieur de l’industrie laitière moldave à l’époque soviétique. La politique de promotion du parti de challengers face à Smirnov, pour plaire aux Européens remonte d’ailleurs à 2001.

 

Moscou a investi de lourds moyens pour satisfaire les appétits allemands à l’encontre du sécessionnisme transnistrien et renverser le président Smirnov (versement d’indemnités aux fonctionnaires et retraités, enquête contre le fils de Smirnov accusé d’avoir détourné 5 millions de dollars de l’aide russe, émission à charge de la chaîne NTV contre les Smirnov – cf la vidéo ci-dessous http://www.youtube.com/watch?v=d1HbtgFt4yw le 8 décembre), sans toutefois aller jusqu’à couper les livraisons de gaz à la Pridnestrovie.

 

 Ainsi « si Smirnov reste en place, expliquait Cristian Ghinea avant les élections, il pourra dire aux Européens (lire : aux Allemands) : voyez, nous avons essayé de le remplacer, mais le peuple de Transnistrie le soutient, nous ne contrôlons pas la situation. / Si Kaminski gagne, le Kremlin dira : voilà, nous vous avons mis un plus jeune et plus réformiste à Tiraspol, voyez avec lui. »

 

Cristian Ghinea précisait que Kaminski non plus n’était pas prêt à sacrifier l’indépendance de son pays qui s’est constitué en 1990 sur les bords du Dniestr sous l’impulsion de la nomenklatura industrielle locale et des fonctionnaire restés fidèles à l’URSS en réaction à la politique de roumanisation de la Moldavie (dans un contexte de fièvre nationaliste qui, alors, promouvait l’idée d’une fusion dans une Grande Roumanie).

 

Peu de temps avant les élections, les grands médias y étaient allés de leur charge habituelle contre l’entité transnistrienne. Dans un article du 5 décembre dernier un correspondant du Monde, sur la base du témoignage du responsable d’une ONG moldave financée par la National endowment for democracy et USAID, et d’un défenseur de la culture roumaine en Transnistrie avait resservi le cliché du « trou noir de l’Europe » et accusé le régime de Tiraspol de n’avoir « pas seulement changé d'alphabet, avec la promotion du cyrillique, mais aussi de monnaie, de drapeau, d'histoire » (alors que la Transnistrie n’a fait qu’hériter des drapeau, alphabet et symboles en vigueur dans la Moldavie soviétique jusqu’en 1989…-  pour une rectification des contrevérités de nos médias sur la Transnistrie, voir le voyage de deux contributeurs de l’Atlas alternatif dans ce pays en 2007, et le livre qui a été publié à ce sujet).

 

Pour l'heure la publication des résultats ne cesse d'être reportée. Certaines rumeurs évoquent la percée d'un outsider, Y. Chevchouk. On parle aussi de risque de loi martiale. Ces élections sur lesquelles les pays étrangers pèsent très fortement pourraient menacer sérieusement la stabilité de l'entité des bords du Dniestr.

 

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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 11:08

csto.pngComme en Libye et en Syrie, la question de la récupération de l'opposition populaire par les puissances occidentales est aujourd'hui d'actualité après que les élections législatives du 4 décembre dernier aient accordé une courte majorité au parti "Russie Unie" de Vladimir Poutine et Dimitri Medvedev.

 

Dès le 6 décembre la bouillante secrétaire d'Etat américaine Mme  Clinton s'est empressée de qualifier d' "injuste" les élections législatives russes et a demandé uen enquête sur les fraudes présumées, à l'heure où se tendent à nouveau les relations entre Moscou et Washington sur le projet de bouclier antimissile de l'OTAN.

 

Le journaliste belge Jean-Marie Chauvier explique dans un article récent que l’association « Golos », que dirige M. Gregory Melkoyants, est un des principaux relais de l'action des Etats-Unis en Russie. Elle, "a plusieurs implantations régionales, et figure également sur les listes d’ONG assistées par National Endowment for Democracy (NED) la fondation conservatrice créée en 1983 par Ronald Reagan pour combattre l’URSS et le communisme et qui s’emploie, depuis 1991, à étendre l’influence et les clientèles de Washington dans tout l’espace ex-soviétique", précise-t-il. Les Occidentaux peuvent aussi compter sur "de nombreuses associations russes de lutte pour les Droits de l’Homme et les libertés, pour l'inventaire des crimes de l'ère soviétique, contre le racisme et la guerre en Tchétchénie. Parmi ces associations, il ne manque pas de noms connus du public occidental, vu qu’elles sont aussi les sources d’information des journalistes étrangers en poste ou en reportage à Moscou : le centre Youri Levada d’étude de l’opinion publique, la Fondation Andrei Sakharov, le Comité tchétchène de salut national,  les associations « Sova », "Memorial" etc…" .

 

Dans son compte rendu de la manifestation du 10 décembre à Moscou qui a réuni 30 à 40 000 personnes Jean-Marie Chauvier remarque que les libéraux, interlocuteurs privilégiés des Occidentaux, dirigés par Boris Nemtsov ont cherché à voler la vedette aux autres tendances présentes dans le cortège, notamment le Parti communiste (qui dépasse Russie Unie en Moyenne Sibérie -  Novossibirsk, Irkoutsk, Argansk, Omsk) et Russie Juste (le parti propulsé par le Kremlin pour concurrencer le PC et qui occupe aujourd'hui l'espace socialdémocrate). De nouvelles manifestations sont prévues les 17, 18 et 24 décembre.

 

Dans un communiqué du 12 décembre le vice président du comité central du Parti communiste de la fédération de Russie, Vladimir Kachine accuse les libéraux pro-Occidentaux d'essayer de voler la victoire au peuple et rappelle que les libéraux, qui avaient participé à la prise de la Douma par les armes aux côtés de Eltsine, ont été associés à toutes les manipulations de la présidence eltsinienne sont tout aussi autoritaires et aussi peu démocrates que Russie Unie. Le parti communiste a proposé le 7 décembre à Russie Juste une alliance électoral pour que Ziouganov soit le candidat unique de tout "le centre gauche", proposition rejetée le 10 par Russie Juste qui a désigné son propre candidat.

 

Delphine Jaen

 

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28 mai 2011 6 28 /05 /mai /2011 07:51

Au moment même où au sommet du G8 à Deauville le président russe Medvedev se ralliait à la politique occidentale pour renverser le colonel Kadhafi en Libye, il poursuivait avec la Biélorussie un bras de fer en vue d'obtenir d'elle qu'elle brade ses entreprises d'Etat.

 

La Biélorussie traverse une tempête financière depuis quelques mois.

 

Dans son dernier rapport publié en janvier, le Fonds monétaire international (FMI) s'est alarmé du niveau du déficit courant du Bélarus, qui s'est élevé à 16% du Produit intérieur brut (PIB) en 2010 et est l'un des plus élevés au monde.

En mars, l'agence de notation financière Standard & Poor's (S&P) a abaissé d'un cran sa note d'endettement à long terme du Bélarus, de "B+" à "B", faisant craindre un défaut de paiement.

 

En avril le gouvernement biéorusse a dû laisser flotter sa monnaie puis s'est tourné vers Moscou pour obtenir un crédit de 3 milliards de dollars. Minsk a déjà dû solliciter à Moscou ce genre de crédit et a longtemps reproché à la Russie de ne pas créér la zone de libre-échange de la Communauté des Etats indépendants promise depuis longtemps grâce à laquelle les anciens membres de l'URSS dépendraient moins des politiques du FMI.

 

Moscou a conditionné son prêt à la privatisation partielle ou majoriatire des principaux fleurons de l'industrie biélorusse (pétrochimie, fertilisants, industrie automobile), tandis que l'Occident de son côté imposait des sanctions à l'encontre des transactions et les déplacements des officiels biélorusses à la suite des élections présidentielles de décembre dernier.

 

De plus en plus acculée par la Russie, la Biélorussie essaie d'autres formes de partenariat, avec le Vénézuela notamment. Le 5 mai dernier, elle organisait même une conférence à la bibliothèque nationale de Minsk sur les moyens d'une coopération avec l'Europe occidentale qui lui permettrait de conserver son modèle économique socialisant.

 

Outre les difficultés économiques, la Biélorussie affronte des difficultés politiques importantes. Le 11 avril dernier un attentat a coûté la vie à 13 personnes dans le métro de Minsk. Le 27 mai, le président biélorusse Alexandre Loukachenko a annoncé vendredi l'éventuelle mise à pied de certains médias étrangers dans le pays, et tout particulièrement russes, les accusant d'attiser les tensions au sein de la société et d'avoir entretenu la panique financière en avril. Parallèlement  le lundi 23 mai à Bruxelles, le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne a décidé d'imposer une interdiction de visa et un gel des avoirs à l'encontre de 13 nouvelles personnes, dont des juges qui viennent de condamner à des peines de prison les opposants politiques accusés d'avoir saccagé le siège du gouvernement après les élections présidentielles le 19 décembre dernier.

 

La Biélorussie est le seul pays européen à faire partie du Mouvement des non alignés. Elle est aussi le seul à ne pas être membre du Conseil de l'Europe notamment du fait qu'elle n'a pas aboli la peine de mort.

 

 

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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 12:11

Le 6 décembre dernier, des bagarres entre supporteurs du Spartak de Moscou et jeune sdu Caucase ont fait un mort par balle. Le 11 décembre les funérailles ont donné lieu à un passage à tabac sur la Place du Manège à Moscou. 29 personnes ont été hospitalisées, la police anti-émeutes a été débordée.

 

Le lendemain, Aikaz Mikaelyan, responsable de l'ONG Assemblée de la jeunesse du Caucase uni  confiait à Ria Novosti que ces troubles ont été orchestrés de l'extérieur.

 

Le 15 décembre, une nouvelle manifestation était organisée à la station de métro Smolenskaïa pour en découdre avec les Caucasiens, mais était cette fois endiguée par la police (au prix notamment de l'arrestation de 800 personnes).

450px-Flag-of-Russia-svg.png

Sur Ria Novost, Ilia Kramnik soulignait le rôle concerté des provocateurs sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter), comme l'an dernier lors de la révolution verte iranienne, et résumait ainsi l'enchaînement des événements :

 

"Les événements de la place du Manège ont été le point de départ d'une avalanche informationnelle qui s’est abattue sur les blogs et les forums. Le même jour, sur l’un des forums où viennent généralement discuter les ressortissants caucasiens, le fameux message est apparu commençant par " Salam, chers frères et chères sœurs !… », dont l’auteur anonyme a invité les Caucasiens à s’armer et se rassembler dans la soirée du 15 décembre près du centre commercial Evropeïsky à Moscou, afin de " décider de la suite des événements sur place. "

 

Ce message a été immédiatement suivi par de nombreux autres, dont les auteurs poussaient directement à commettre des crimes, en proposant de se réunir par petits groupes avec des armes blanches afin d’attaquer les passants dans le métro.

 

C’était une provocation évidente : l’auteur du message initial a mis dans la liste des " destinataires " de prétendus " dirigeants " pour " assurer la coordination " des principales ethnies caucasiennes. En vérifiant, la majorité de ces noms étaient soit des noms de personnes très connues, soit l’inverse, des combinaisons aléatoires de noms et de prénoms.

 

L’unification en une seule " structure organisée " de Géorgiens, d’Abkhazes et d’Ossètes, d’Arméniens et d’Azerbaïdjanais, etc., était encore moins probable.

 

Cependant, pour le lecteur non averti, notamment convaincu de la russophobie pernicieuse répandue dans l'ensemble du Caucase, le document sonnait vrai, et c’est là que la seconde détonation a suivi. En même temps, des appels à se rassembler pour faire payer les Caucasiens sont apparus sur plusieurs forums russes. Ils n’ont pas tous été intentionnellement mis en ligne par des provocateurs, seuls les premiers messages auraient joué ce rôle en tombant comme un flambeau sur l’herbe arrosée avec de l’essence."

 

Les groupes pour l'indépendance du Nord du Caucase et les pro-Occidentaux comme l'oligarque en exil à Londres Boris Berezovskyi mettent en cause les services secrets russes dans l'organisation des pogroms. Le journaliste français d'extrême-droite (cf Wikipédia) Christian Bouchet favorable au nationalisme "non ethnique" de Vladimir Poutine met en cause pour sa part au contraire dans un article récent des groupes identitaires qu'il dit proches de Boris Berezovskyi et des Occidentaux. L'hebdomadaire néolibéral britannique The Economist pour sa part voit en tout cas dans ces événements la preuve d'une fragilisation de l'Exécutif russe.

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13 novembre 2010 6 13 /11 /novembre /2010 12:19

Alexandre Loukachenko l'a déclaré à Minsk le 12 novembre (source agence Belta) : le Venezuela a "sauvé" la Biélorussie en lui fournissant du pétrole alors que la Russie décidait de lui faire payer son gaz au prix fort. Le commerce pétrolier entre les deux pays est intense via les ports de l'Ukraine et de la Baltique. Une compagnie mixte Petrolera BeloVenezolana a commencé à exploiter le champ pétrolier de Guara Este en 2007 et a reçu le feu vert pour trois autres gisements en 2008. En 2009 Minsk a aussi ouvert une exploitation à Jofeir (Iran).

  800px-map_non-aligned_movement.png

En échange du pétrole, la Biélorussie s'est engagée a construire des milliers de logements pour les pauvres au Venezuela. De même les constructeurs de tracteurs dans ce pays Belaz et MAZ ouvriront une joint-venture dans la province venezuelienne de Barinas. Un projet similaire concerne la fabrication de chaussures biélorusses au Venezuela, avec transfert de technologies à la clé, tandis que Minsk importera du café venezuelien.

 

La Biélorussie semble maintenir une voie diplomatique indépendante, malgré son rapprochement récent avec l'Union européenne (par l'entremise de Silvio Berlusconi). En décembre dernier, Minsk a signé un protocole de coopération militaire avec la Libye dont le contenu n'est pas connu. Un émissaire de Loukachenko s'est encore rendu à Tripoli le mois dernier. La Biélorussie fait d'ailleurs partie du Mouvement des non-alignés. Elle en est  l'unique membre en Europe.

 

Chavez lors de sa visite en Biélorussie en octobre avait souligné que ce pays avait bien résisté à la crise financière. En Biélorussie, le chômage reste inexistant, et le niveau d'éducation et de santé a été maintenu, avait souligné Chavez. Cette situation pourrait faire réfléchir par exemple la Lituanie, membre de l'Union européenne, où un sixième de la population en serait réduite à vivre d'aides alimentaires versées par des ONG, notamment Caritas.

 

Hugo Chavez s'était aussi rendu en Ukraine le mois dernier, et avait souligné le rôle que ce pays devait jouer dans l'avènement d'un monde multipolaire - l'Ukraine produira prochainement du pétrole et du gaz au Venezuela. Auparavant, il avait obtenu de Moscou la signature du président Medvedev pour la construction de la première centrale nucléaire dans son pays.

 

FD

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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 10:12
Copie-de-gas-20pipeline-copie-1.jpgLe 14 décembre dernier, la République populaire de Chine a officiellement ouvert un gazoduc au départ du camp de Samandepe au Turkménistan en présence des présidents de Chine, d'Ouzbékistan et du Kazakhstan (pays que traverse le gazoduc). Ce gazoduc de 7 000 km devrait acheminer 40 milliards de mètres cubes par an en Chine en 2012. La semaine suivante on apprenait que la Russie après des tensions avec le Turkménistan suite à une explosion de gazoduc en avril dernier venait de signer un accord pour une livraison de 30 milliards de mètres cubes de gaz par an.

Ces accords semblent signer le glas des espoirs américains de voir le gouvernement turkmène exporter son gaz vers l'Occident via le pipeline qui traverse la Turquie. L'option du pipeline occidental avait été déjà affaiblie par le mémorandum signé en mars entre la société azerbaïdjanaise SOCAR et le russe Gazprom. Par ailleurs la guerre d'Afghanistan continue d'affaiblir la politique des Etats-Unis en Asie centrale. Alexander Cooley de l'université de Columbia, notait récemment que l'utilisation des pays d'Asie centrale pour l'approvisionnement des troupes américaines en Afghanistan dans le cadre du Northern Distribution Network (NDN) - un tiers des approvisionnemet des troupes transitent par ces pays désormais - pourrait prochainement nuire à la stabilité de ces pays en faisant des cibles potentielles des talibans, et rend Washington dépendant de leur bon vouloir.

En Irak où les Etats-Unis firent la guerre entre autres pour accaparer les ressources en hydrocarbures, leur position est aussi loin d'être hégémonique. Le 12 décembre dernier, le russe Loukoil en partenariat avec le norvégien StatoilHydro a remporté le marché d'exploitation du champ pétrolifère Kourna Ouest (West Qurna)-2 tandis que Shell et China national petroleum company obtenaient d'autres champs. L'Irak produit 2,5 millions de barils par jour. Il espère passer à 7 millions dans six ans. West Qurna-2 exploité par les Russes pourrait produire 1,8 millions de barils.

En termes de réserves prouvées Qourna Ouest-2 recèle 12,8 milliards de barils soit un dixième des réserves du pays. Les Russes en partenariat avec les Turcs et les Malaisiens obtiennent aussi Badra (109 millions de barrils) dans l'est du pays. Malaisiens et Japonais obtiennent Garraf (au centre du pays) -
863 millions de barils. L'Angola (l'entreprise publique Sonanol) décroche Najmah au nord (858 millions de barils) alors qu'elle exploitait déjà Qaiyarah (807 millions). Toutefois Shell et le Malaisien Petronas contrôleront Majnoon au Sud de l'Irak (12,6 milliards de bails) et China National Petroleum Company exploitera Halfiya dans le sud (4,1 milliards) en partenariat avec Petronas et Total. Les Chinois sont aussi présents dans Roumalia (17,8 milliards de barils) où British Petroleum est majoritaire. Certains champs n'ont pas trouvé preneur à cause des actions de la guérilla. Le groupe Hands off Iraqi oil continue de dénoncer ces ventes aux enchères du pétrole irakien.

A noter aussi dans ces grandes recompositions du partage du gâteau des hydrocarbures en Eurasie que la Russie vient de signer un accord d'approvisionnement de la Chine en gaz. Elle vient en outre d'inaugurer un nouveau terminal pétrolier pour approvisionner l'Extrême Orient. Tandis que sur le front Ouest, comme tous les ans en hiver, les tensions avec l'Ukraine menacent à nouveau l'approvisionnement de l'Europe de l'Est.

FD
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18 août 2009 2 18 /08 /août /2009 19:36
L'establishment canadien a récemment haussé le ton contre la Russie. Le 1er août, le ministre de la Défense Peter MacKay a été paraphrasé comme "avertissant la Russie que les chasseurs Canuck décolleront pour accueillir tout appareil non autorisé". Pourtant aucun avion russe n'a récemment violé l'espace aérien canadien. Ces déclarations s'inscrivent dans le cadre d'un regain d'activité de l'OTAN dans la zone. La Norvège a récemment déménagé son quartier général de commandement opérationnel dans le Cercle Arctique et le Danemark a annoncé des plans visant à établir un Commandement Arctique tous services, une force de réaction arctique et un renforcement militaire à la base aérienne de Thulé au Groenland, à partager avec ses alliés de l'OTAN. La Grande-Bretagne, la Finlande et la Suède s'impliquent elles aussi de plus en plus. L'année dernière la Norvège a acheté 48 chasseurs Lockheed F-35 "en raison de leur aptitude à des  patrouilles dans l'Arctique. En mars, ce pays a effectué un très important exercice de pratique militaire de l'Arctique impliquant 7 000 soldats de 13 pays dans lequel un pays fictif appelé Northland s'est emparé des plateformes pétrolières offshore.

Les 28- 29 janvier derniers le secrétaire général de l'OTAN avait annoncé la couleur : “ Le Grand Nord va nécessiter encore plus d'attention de la part de l'Alliance dans les années à venir." Comme la calotte glaciaire diminue, la possibilité augmente d'extraction des richesses  en minéraux et des gisements énergétiques du Grand Nord.
“ A notre sommet de Bucarest de l'an dernier, nous avons convenu de quelques principes directeurs pour le rôle de l'OTAN dans la sécurité de l'énergie....", rapporte le Directeur de « Stop NATO international » Rick Rozoff. (La zne arctique recèlerait un quart des ressources pétrolières mondiales).

L'implication de l'OTAN dans le cercle polaire ne va pas sans rivalité entre ses membres, les USA s'arrogeant notamment une exclusivité d'accès à l'Arctique par le détroit de Béring au détriment d'une partie des eaux territoriales canadiennes;

Le lieutenant général Dana Atkins, commandant de l' US Air Force,  a souligné mi-juillet que "l'Arctique deviendra de plus en plus important stratégiquement  dans l'avenir, non seulement en raison de la valeur estimée à des trillions de dollars de pétrole et de gaz naturel inexploités sous sa surface, mais aussi en raison des occasions croissantes pour des expéditions maritimes dans la zone, " ce qui pourrait permettre  "à un navire de voyager  de l'Asie à l'Europe pour diminuer de moitié ses frais en passant par cet itinéraire plutôt que via le canal de Panama". Au même moment le Pentagone a tenu ses manœuvres de guerre Northern Edge  [[(bordure nordique ]] en Alaska, situé entre la Russie et le Canada et à l'intérieur d'une bonne partie du Cercle Arctique, "avec plus de 9 000 soldats, des navires et des avions de guerre. L'Air Force, la Navy, l'Armée, le Corps des Marines et le personnel de la Garde Côtière y ont pris part avec des avions en combat aérien simulé.

La Russie, qui est la seule nation dans le monde à avoir une triade nucléaire - bombardiers stratégiques, missiles balistiques terrestres à longue portée et missiles balistiques lancés par sous-marins - capables de se défendre contre une première attaque nucléaire venant des États-Unis et leurs alliés, a répliqué en organisant des exercices à grande échelle de sous-marins nucléaires sous la calotte glacière arctique, exercices qui comprenaient " le déploiement de plusieurs sous-marins nucléaires d'attaque ... dans la zone de lancement pour assurer la sécurité à … deux  sous-marins stratégiques" lançant des missiles balistiques et qui ont aidé ces derniers à  éviter d'être détectés par les défenses US. Les  Etats-Unis et leur alliés s'efforcent d'anéantir cette dernière possibilité de défense russe en déployant des missiles intercepteurs et des bases de radar en République tchèque, en Pologne, en Norvège, en Grande-Bretagne, en Alaska (y compris les îles Aléoutiennes), au Japon, en Australie et partout ailleurs où cela pourrait rendre inutiles la dissuasion nucléaire et les capacités de représailles russes - et chinoises - et par conséquent préparer le terrain pour le lancement d'une première frappe nucléaire qui serait lancée avec une impunité présumée.

Comme l'explique Rick Rozoff "Le Cercle arctique est l'endroit où la Russie est en train de concentrer sa dernière ligne de défense contre une telle menace. Si les États-Unis et l'OTAN, utilisant le Canada comme leur avant-garde, affrontent et expulsent la Russie de l'Arctique, la possibilité d'un chantage nucléaire et d'attaques non-provoquées augmente de façon exponentielle." Rozoff soupçonne le vice-président d'Obama, John Biden, un fervent partisan des "révolutions colorées" à l'Est, d'être un adepte des thèses de l'ancien conseiller de Carter et Clinton Zbigniew Brzezinski qui souhaitait faire éclater la Russie. Dans ce dispositif, le Canada pourrait jouer un rôle analogue à celui de la Géorgie dans le Caucase : celui de l'agent provocateur "victime" de la réaction d'autodéfense russe que l'on pourrait ainsi instrumentaliser pour évincer la Russie de l'Arctique.

F. Delorca

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8 avril 2009 3 08 /04 /avril /2009 18:03
La Moldavie était jusqu'ici avec Kaliningrad (qui appartient à la Russie) et la Serbie (toujours retenue aux portes de l'UE et qui a signé récemment un accord gazier avec Moscou) une des trois enclaves sur lesquelles la Russie pouvait jouer pour faire pression sur les Occidentaux en Europe. C'est aussi la plus fragile : c'est un petit pays pauvre, rural, à l'identité culturelle peu marquée (les russophones y sont nombreux, même hors de Transnistrie, et la langue roumaine n'y est pas très "académique").

Le président communiste Voronine (au pouvoir depuis 2001) après avoir pendant un temps joué la carte de l'adhésion à l'Union européenne s'était rapproché de Moscou, renonçant à la perspective d'un rattachement avec la Roumanie, voulu par les nationalistes de ce pays. Mais ce rêve du rattachement (qui a provoqué la sécession de la Transnistrie en 1991, aujourd'hui en passe de se réconcilier avec Voronine), un rêve qui mêle l'aspiration à rejoindre l'Union européenne à de vieux relents russophobes (dont les effets les pires se manifestèrent dans les années 1940), est loin d'être épuisé, à Chisinau comme à Bucarest, d'autant que beaucoup de Moldaves depuis 2002 ont acquis la double nationalité moldave-roumaine, tolérée par le gouvernement (notamment pour faciliter les perspectives de migration vers l'Union européenne).

Dimanche dernier à l'issue de la victoire du parti communiste (au pouvoir) au terme d'élections jugées régulières par l'OSCE. A l'annonce des résultats, des manifestants protestant contre la victoire du Parti communiste aux législatives de dimanche avaient pénétré en force dans les bureaux de la présidence et dans l'enceinte du Parlement. D'emblée l'idée qu'il pouvait s'agir d'une "révolution colorée" manipulée de l'extérieur, comme en Ukraine ou en Géorgie, est venue à l'esprit des observateurs. Un député russe, Vladimir Pekhtine, a proposé de l'appeler la "révolution des lilas". Reuters hier témoignait de l'arrivée massive par bus entiers de gens de Roumanie pour soutenir les manifestations à Chisinau, une façon d'organiser des manifestations "spontanées" comme on en vit déjà à Belgrade, à Kiev, à Tbilissi.

Le président moldave Vladimir Voronine a accusé la Roumanie d'être impliquée dans les violentes émeutes. Il a expulsé l'ambassadeur de Roumanie, et approuvé dans la foulée l'introduction d'un régime de visas avec la Roumanie (la Roumanie a introduit un régime de visas pour les Moldaves après son adhésion à Union européenne en 2007).  Il a déclaré aujourd'hui que les "sponsors des troubles" de Chisinau avaient quitté le pays et que 118 organisateurs des violences avaient été arrêtés tout en évitant de réprimer violemment les collégiens et lycéens mobilisés par les opposants. Les médias atlantistes français, à commencer par Le Monde, donnent la parole ce soir aux partisans des insurgés. La BBC qui rapporte les propos du responsable de son service Russie Mark Grigoryan estime toutefois que le PC moldave bénéficie du soutien populaire et que les émeutiers ont peu de chances d'obtenir gain de cause.

FD
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