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5 février 2014 3 05 /02 /février /2014 18:00

Depuis le 21 novembre, l'Ukraine connaît une vague de contestation populaire déclenchée par la décision du pouvoir de suspendre le processus d'association avec l'Union européenne. Le mouvement de protestation s'est radicalisé suite à l'adoption par le parlement d'une série de lois restreignant la liberté de manifester.

Les violences qui s'en sont suivies ont fait trois morts, selon les autorités ukrainiennes. Des opposants radicaux ont investi des bâtiments administratifs dans de nombreuses villes du pays, y compris à Kiev. Face à la pression populaire (notamment les manifestants de la place de l'Indépendance "Maidan", dans la capitale), le président Viktor Ianoukovitch joue la montre. Il a accepté le 28 janvier la démission du premier ministre Nikolaï Azarov et a chargé le vice-premier ministre Sergueï Arbouzov de diriger le gouvernement par intérim.

 

A l'Ouest du pays, en Galicie, le parti d'inspiration antisémite et nostalgique de la Waffen SS Svoboda a "déclaré la guerre" au gouvernement et ses partisans se sont emparés des administrations dans diverses villes dans la région mais aussi dans le centre du pays sans que les médias occidentaux ne daignent enquêter sur ce phénomène inquiétant (préférant se polariser sur les exactions de paramilitaires pro-gouvernementaux). Les cadres de Svoboda sont eux-mêmes débordés par des éléments comme Pravyi Sektor encore plus radicaux, tandis que l'Est du pays reste fidèle au Parti des régions au pouvoir.

 

L'ambassadeur américain à Kiev Geoffrey Pyatt, intervenant mercredi à la télévision ukrainienne a menacé le pays de sanctions. :"Si des scénarios musclés, tels que l'instauration d'un état d'urgence ou une tentative de nettoyer Maïdan par la force, se réalisaient, a-t-il déclaré, cela aurait des conséquences économiques très sérieuses et des sanctions de visas de notre part" (Ria Novosti).

 

L'ex-boxeur Vitali Klitschko (parfois présenté comme le favori de Bruxelles et de l'Allemagne où il aurait une carte de résident selon NTV) a appelé aussi à des sanctions de l'Union européenne (UE) contre le président Viktor Ianoukovitch, telles que des restrictions de visas. A Paris, les chantres habituels de l'ingérence (A. Glucksman, A. Finkelkraut, A. Besançon) appellent à l'admission de l'Ukraine dans l'Union européenne (Le Monde). Mais les représentants des intérêts économiques allemands recommandent la prudence par peur de la guerre civile. Rainer Lindner, directeur général président du Forum germano-ukrainien met en garde contre une stratégie de confrontation. L'économie allemande a réalisé des niveaux records d'exportation vers l'Ukraine l'an dernier.

 

A Kiev les discussions ont échoué au parlement pour revenir à la constitution de 2004, moins présidentialiste, ce qui aurait pu constituer un compromis. Le parti des régions au pouvoir, mais aussi certains extrémistes de l'opposition comme les partisans de  l'ex-première ministre Ioulia Timochenko, y sont hostiles.

 

Des spéculations continuent de courir sans preuve décisive sur le fait que le mouvement pro-européen ukrainien pourrait correspondre au schéma d'une nouvelle révolution colorée (la phase 2 de la révolution orange). Le 9 décembre dernier, Oleg Tsarev, jeune député du Parti des régions originaire de la région de Dniepropetrovsk, y voyait le résultat possible d'une coalition d'intérêts entre les oligarques et les Etats-Unis. Il rappelait que les médias tenus par les oligarques (qui selon lui seraient 7 ou 8 à contrôler 40 % du PIB) assuraient une couverture des événements favorable aux manifestants et que les oligarques ont intérêt à la libéralisation de l'économie et des structures politiques du pays.

 

 

 

 

 

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