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6 mai 2014 2 06 /05 /mai /2014 20:30

b52.jpgDe retour de Corée du Sud, les 26 et 27 avril, avant de s'envoler pour les Philippines, Barack Obama déployait une offensive de charme en Malaisie.

 

Ce pays, qui avait donné quelques signes de rébellion au début des années 2000 sous l'autorité du premier ministre Mahathir Mohamad, s'est ajouté officiellement à la liste des «alliés» des États-Unis en Asie. Les Etats-Unis veulent inclure Kuala Lumpur dans leur accord de partenariat transpacifique (TPPA), un accord qui non seulement imposerait la suppression des tarifs douaniers, mais donnerait aussi de plus grands pouvoirs aux multinationales en Malaisie dans des domaines comme la tarification des prix des médicaments ou la propagation du tabagisme.

 

Comme cadeau d'accueil au président Obama, le premier ministre malaisien a promis de renforcer la coopération bilatérale dans le lutte contre le terrorisme, contre la prolifération des armes de destruction massive (ADM) des informations, et tous les aspects qui ont à voir avec la violence et la criminalité. Certains redoutent qu'au bout du compte cela aboutisse à la construction d'une base américaine en Malaisie. Celle-ci est cruciale pour le contrôle du détroit de Malacca par lequel transite une bonne partie du commerce extérieur de la Chine avec laquelle Kuala Lumpur a jusqu'ici maintenu de bonnes relations, malgré des frictions récentes liées à la disparition de l'avion de ligne MH370.

 

Aux Philippines, Obama a obtenu la signature (contre l'avis de la population locale) d'un «Accord de coopération de défense renforcée» (EDCA) pour dix ans qualifié par le professeur Tiglao Rigoberto de "mauvaise copie des traités bulgares et roumains". Ce traité transformera la base phippine de Subic Bay en «site d'opérations avancées" (FOS), moins onéreux, parfois baptisé "nénuphar" dans ses équivalents est-européens, car il offrirait un accès périodique à des fins de formation, tout en constituant des installations« extensibles» avec des équipements pré-positionnés. L'accord a été signé sans l'approbation du Sénat philippin, le président Aquino ayant fait croire qu'il s'agit d'une prorogation de l'accord de 1998. Ce mépris pour la constitution philippine tranche avec le scrupule que les Russes mettent à respecter les constitutions du Nicaragua et du Venezuela dans leur tentative pour y installer des bases (voir notre article ici). Dès fin avril l'armée américaine lançait aux Philippines un exercice "Balikatan 2014" officiellement destiné à apporter à la population des soins médicaux, dentaires et vétérinaires, mais dénoncé par le Parti communiste des Philippines comme une opération de mise sous contrôle de la paysannerie philippine (elle mobilise 3 000 soldats américains).

 

Au préalable Barack Obama s'était employé à réduire les inimitiés entre le Japon et la Corée du Sud, en tentant d'unir  leurs vues contre l'ennemi commun nord-coréen et chinois. Comme l'a résumé Jeffrey A. Bader, conseiller principal de la Chine au Conseil de sécurité nationale jusqu'en 2011, a déclaré:« Le message d'Obama pour la Chine est : Ne pensez pas que ce Poutine fait dans l'Est de l'Ukraine est si brillant que vous devriez vous en inspirer. Ne pensez pas que c'est un modèle qui pourrait fonctionner pour vous." La Corée du Nord a symboliquement répliqué en lançant deux missiles de moyenne portée Rodong le 25 mars à 2h35 du matin au moment précis où le premier ministre Shinzo Abe et la présidente sud-coréenne Park Geun-hye  se réunissaient à l'invitation du président américain,. Le comité nord coréen pour la réunification pacifique de la Corée, selon l'Agence de presse centrale coréenne (KCNA) a qualifié la chef de l'exécutif sud-coréen de "prostituée" dont Barack Obama serait le "maquereau", et l'a décrite comme une "petite fille mesquine et immature qui supplie les gangsters de tabasser quelqu'un qu'elle n'aime pas". Selon l'analyste Alexandre Vorontsov dans le péninsulte la stratégie du cordon sanitaire et du renforcement militaire reste la seule réponse apportée par les Occidentaux et leurs alliés aux offres de dialogue de Pyongyang.

 

La France de François Hollande et Laurent Fabius emboite le pas de la politique belliciste étatsunienne en Asie. Le 5 mai, le premier ministre japonais Shinzo Abe, l'homme qui a rompu le tabou qui interdisait à une premier ministre en exercice de se rendre au sanctuaire Yasukuni (un cimetière militaire où reposent notamment 14 Japonais jugés coupables de crimes de guerre par les Alliés après la Seconde Guerre mondiale), était reçu à Paris en vue d'accroître la coopération militaire entre les deux pays.

 

F. Delorca

 

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