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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 10:12
Copie-de-gas-20pipeline-copie-1.jpgLe 14 décembre dernier, la République populaire de Chine a officiellement ouvert un gazoduc au départ du camp de Samandepe au Turkménistan en présence des présidents de Chine, d'Ouzbékistan et du Kazakhstan (pays que traverse le gazoduc). Ce gazoduc de 7 000 km devrait acheminer 40 milliards de mètres cubes par an en Chine en 2012. La semaine suivante on apprenait que la Russie après des tensions avec le Turkménistan suite à une explosion de gazoduc en avril dernier venait de signer un accord pour une livraison de 30 milliards de mètres cubes de gaz par an.

Ces accords semblent signer le glas des espoirs américains de voir le gouvernement turkmène exporter son gaz vers l'Occident via le pipeline qui traverse la Turquie. L'option du pipeline occidental avait été déjà affaiblie par le mémorandum signé en mars entre la société azerbaïdjanaise SOCAR et le russe Gazprom. Par ailleurs la guerre d'Afghanistan continue d'affaiblir la politique des Etats-Unis en Asie centrale. Alexander Cooley de l'université de Columbia, notait récemment que l'utilisation des pays d'Asie centrale pour l'approvisionnement des troupes américaines en Afghanistan dans le cadre du Northern Distribution Network (NDN) - un tiers des approvisionnemet des troupes transitent par ces pays désormais - pourrait prochainement nuire à la stabilité de ces pays en faisant des cibles potentielles des talibans, et rend Washington dépendant de leur bon vouloir.

En Irak où les Etats-Unis firent la guerre entre autres pour accaparer les ressources en hydrocarbures, leur position est aussi loin d'être hégémonique. Le 12 décembre dernier, le russe Loukoil en partenariat avec le norvégien StatoilHydro a remporté le marché d'exploitation du champ pétrolifère Kourna Ouest (West Qurna)-2 tandis que Shell et China national petroleum company obtenaient d'autres champs. L'Irak produit 2,5 millions de barils par jour. Il espère passer à 7 millions dans six ans. West Qurna-2 exploité par les Russes pourrait produire 1,8 millions de barils.

En termes de réserves prouvées Qourna Ouest-2 recèle 12,8 milliards de barils soit un dixième des réserves du pays. Les Russes en partenariat avec les Turcs et les Malaisiens obtiennent aussi Badra (109 millions de barrils) dans l'est du pays. Malaisiens et Japonais obtiennent Garraf (au centre du pays) -
863 millions de barils. L'Angola (l'entreprise publique Sonanol) décroche Najmah au nord (858 millions de barils) alors qu'elle exploitait déjà Qaiyarah (807 millions). Toutefois Shell et le Malaisien Petronas contrôleront Majnoon au Sud de l'Irak (12,6 milliards de bails) et China National Petroleum Company exploitera Halfiya dans le sud (4,1 milliards) en partenariat avec Petronas et Total. Les Chinois sont aussi présents dans Roumalia (17,8 milliards de barils) où British Petroleum est majoritaire. Certains champs n'ont pas trouvé preneur à cause des actions de la guérilla. Le groupe Hands off Iraqi oil continue de dénoncer ces ventes aux enchères du pétrole irakien.

A noter aussi dans ces grandes recompositions du partage du gâteau des hydrocarbures en Eurasie que la Russie vient de signer un accord d'approvisionnement de la Chine en gaz. Elle vient en outre d'inaugurer un nouveau terminal pétrolier pour approvisionner l'Extrême Orient. Tandis que sur le front Ouest, comme tous les ans en hiver, les tensions avec l'Ukraine menacent à nouveau l'approvisionnement de l'Europe de l'Est.

FD
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