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17 août 2013 6 17 /08 /août /2013 11:46

Le 6 février 2013, après l’assassinat de l’homme politique Chokri Belaïd, l’ancien chef du gouvernement et secrétaire général d’Ennahdha, Hamadi Jebali, approuve une solution de sortie de crise proposée par l’opposition : nommer un gouvernement composé exclusivement de technocrates. Ce qui revient à dire que son parti quitte le gouvernement. Proposition rejetée énergiquement par son parti qui a nommé, à sa place, Ali Laârayedh ancien ministre de l’Intérieur.

 

Le 25 juillet, jour de la fête de la République, un djihadiste assassine Mohamed Brahmi. La crise politique prend une nouvelle ampleur. Outre l’opposition, la société civile et les médias, le syndicat UGTT et la centrale ptronale UTICA (aujourd'hui alarmée par la dégradation de la note souveraine du pays), l’Ordre des avocats et la Ligue des Droits de l’Homme entre dans l'opposition. Plus de 60 députés se retirent de l’Assemblée constituante obligeant son président à suspendre les travaux, jusqu’à nouvel ordre. La colère gagne la rue. Ennahda s'accroche cependant au pouvoir bien que le mandat de la Constituante ait expiré le 29 octobre 2012. Malgré la contestation, lors d’une conférence de presse, tenue jeudi 15 août, Rached Ghannouchi a maintenu que la situation actuelle exige un gouvernement politique et non technocrate. Le Front national du salut, formé par une vingtaine de partis de laïques après l'assassinat de Brahmi, a annoncé mardi 13 le démarrage de sa nouvelle campagne baptisée « Erhal » (Dégage).

 

Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui aurait selon Al-Watan tenu une réunion secrète des Frères musulmans de plusieurs pays le 13 juillet à Istanbul, continue de soutenir la Tunisie où il s'est rendu en septembre 2011, et encourage les investissements dans ce pays.

 

Les Occidentaux semblent eux aussi continuer de jouer la carte de la légitimité d'Ennahda pour permettre une mise en place "en douceur" des nouvelles institutions légitimes. Après que la presse française ait laissé entendre que la France boycotterait le gouvernement tunisien désormais illégitime jusqu'aux élections législatives, François Hollande a finalement rencontré le président provisoire Moncef Marzouki et Ali Laârayedh le 4 juillet dernier, tandis que le 18 juillet, Claude Bartholone recevait M. Marzouki à l'Assemblée nationale (visite boycottée par l'UMP). L'assassinat de Brahmi ne semble pas inverser la tendance. Le ministre allemand des affaires étrangères, Guido Westerwelle s'est rendu en visite officielle à Tunis les 14 et 15 aout et a souligné que la Tunisie n'est pas l'Egypte et que le scénario égyptien ne se reproduira pas en Tunisie. Il a revendiqué un rôle de médiateur pour éviter que le pays ne bascule dans la guerre civile, et a rencontré deux partis d'opposition, Nidaa Tounès et le Parti républicain, après s'être entretenu avec les responsables du gouvernement.

 

F. Delorca

 

 

 

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