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2 juin 2013 7 02 /06 /juin /2013 11:15

Six jours après les élections législatives et sénatoriales du 26 mai la présidence de la Guinée Equatoriale revendiquait hier "la majorité absolue dans toutes les circonscriptions" pour le parti présidentiel, le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE).

 

Le Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique (qui se réunit  tous les mois à la Bourse du travail à Paris) dénonçait des élections "dans un climat de terreur" (dans un communiqué signé notamment par le Parti de gauche, le NPA et Europe Ecologie les Verts). Le principal parti d'opposition membre de l'international socialiste Convergence pour la démocratie sociale (CPDS), parle d' "élections bidons". Le parti présidentiel lui-même ne cache pas des manoeuvres étranges comme le don de 6 millions de francs CFA à la coopérative municipale des taxis de Bata afin qu'elle fasse campagne pour lui..

 

Les élections en question sont censées préparer la désignation du fils de l'actuel président Teodoro Obiang Nguema, Teodorin Obiang aujourd'hui deuxième vice-président chargé de la Défense et de Sécurité publique, comme successeur de celui-ci à la tête de l'Etat. Après avoir fait l'objet d'une tentative de coup d'Etat avec la complicité d'agents américains, britanniques et espagnols à l'époque de George W Bush en 2004, et malgré les poursuites judiciaires lancées contre lui en France dans le cadre de l'affaire des "biens mal acquis" le régime d'Obiang a maintenu son autorité sur le pays avec le soutien de ses voisins africains et des pouvoirs financiers occidentaux. Fin mai à l'issue des élections, la chef de la délégation de l'Union africaine, l'ancienne premier ministre sénégalaise Mame Madior Boye a appelé les partis politiques à accepter les résultats des élections, à n'utiliser que les moyens légaux en cas de litige, et à travailler ensemble pour construire la démocratie en Guinée équatoriale.

 

Les puissances occidentales n'ont pas manqué au cours de la campagne électorale de manifester leur soutien à l'opposition social-démocrate : le 17 avril 2013,  les ambassadeurs des pays de l'Union européenne (UE) accrédités à Malabo Manuel Gómez-Acebo, l'ambassadeur d'Espagne , François Barateau Ambassadeur de la République française, et Jean-Eric Holzapfel, Ministre Conseiller de la Délégation de l'Union européenne avaient reçu le secrétaire général de la CPDS, qui avait rencontré l'ambassadeur des Etats-Unis un peu plus tôt le 12 avril.  Le président de la Guinée équatoriale, pour sa part, était présent au dernier sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) le 27 mars dernier.

 

Selon Global Witness, malgré les milliards de dollars de revenus pétroliers, 77 pour cent des Équato-Guinéens vivent en dessous du seuil de pauvreté, 35 pour cent meurent avant l'âge de 40 ans , et 58 pour cent n'ont pas accès à l'eau potable. La mortalité infantile a augmenté depuis les années 1990. La Guinée équatoriale n'est pas le seul pays d'Afrique centrale où l'élite peut voler les pauvres. Le coût de la corruption dans l'ensemble du continent africain a été estimé à 148 milliards de dollars par an , ce qui représente 25 pour cent du produit intérieur brut du continent. 

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