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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 17:39

Le 16 décembre à l'occastion du vingtième anniversaire de l'indépendance du Kazakhstan, des émeutes ont éclaté dans la ville Janaozen causant de nombreux morts chez les manifestants et les forces de l'ordre

 

Dans une interview du 21 décembre 2011 sur KPRF-TV, Viacheslav Titiokine, membre du comité central du Parti communiste de la fédération de Russie, livrait ses impressions en ces termes sur les événements au Kazakhstan :

 

"Le Kazakhstan est un des 20 plus grands producteurs de pétrole au monde. Il exploite plus d'un million de barils par jour, et avec une population de 16 millions de personnes, cela pourrait sans doute lui permettre de vivre à un haut niveau de vie. En même temps, nous avons reçu des informations en provenance du Kazakhstan selon lesquelles, malgré la prospérité apparente et le luxe que représente la nouvelle capitale qu'ils ont construite sur un mode assez artificiel au coeur du pays, en réalité les problèmes sociaux s'accumulaient, et le facteur déclencheur a été précisément ces contradictions internes au pays. Les gens qui sont montés pour ainsi dire sur les barricades ont fait face aux forces de l'ordre au Kazakhstan avaient sans doute des motifs pour démontrer leur indignation : ils reçoivent des salaires bas, il y a eu des licenciements massifs. Ca les a aussi gêné de voir que les Chinois qui travaillent là sont mieux payés que les employés locaux. Il y a eu un facteur de discrimation nationale, qui heurte la sensibilité. Au Kazakhstan a surgi très vite une classe sociale de "nouveaux riches". Il y a déjà une demi-douzaine de multimillionnaires (...) alors qu'une couche de la population vit dans la misère absolue. Les gens qui travaillent dans le secteur pétrolier ne perçoivent pas un salaire digne. Pour cela l'accumulation de contradictions sociales d'une manière inévitable a débouché sur cette explosion sociale. (...)

 

Mais nous devons aussi prêter attention à la manière dont les protestations se sont développées dans les pays du Proche-Orient. Bien sûr dans ces pays il existait encore plus de conditions pour que surgisse une tention sociale. Néanmoins depuis le début tous les observateurs ont signalé l'influence extérieure. Des forces extérieures sont intervenues immédiatement dans les événements. Pourquoi ces forces ont-elles intérêt à déstabiliser le Kazakhstan? Parce que la destabilisation ou le chaos organisé comme ils l'appellent est le moyen pour eux de contrôler ce pays. Le Kazahstan a une grande importance pour l'Occident. C'est une des grandes puissances extractrices de pétrole, qui a gardé des liens forts avec la Russie. (...) Ces forces étrangères ont utilisé l'indignation légitime des gens afin de déstabiliser le Kazakhstan et de l'entraîner dans l'orbite d'influence occidentale. (...) Les forces de l'oligarchie internationale agissent par l'intermédiaire des services secrets de l'OTAN. Et nous avons vu comment ces services ont agi en Yougoslavie, en Ukraine, en Géorgie et ailleurs. C'est la même signature du Renseignement occidental."

 

 

Le ministre des affaires étrangères chinois Zhang Hanhuy est allé dans le même sens. Il a manifesté son soutien au gouvernement kazakh et stigmatisé avant-hier les pays extérieurs à la région qui interfèrent dans les affaires des pays asiatiques "sous divers prétextes, les soi-disant droits de l'homme, la démocratie et ainsi de suite de temps en temps". "Le seul résultat d'un tel soin est le chaos, la destruction de la stabilité, a-t-il ajouté. Voyez ce qui se produit le Moyen-Orient et en Afrique du Nord où les personnes armées ont renversé un gouvernement légitime. Et qu'ont-ils donné au peuple, excepté les victimes, le désordre, la pauvreté et le chaos ? Rien !"

 

Le 19 novembre dernier, le président Nazerbaïev qui pourtant entretient d'excellentes relations avec les Etats-Unis avait condamné les ingérences étrangères en Libye et en Syrie et avait refusé toute action contre l'Iran. En octobre le ministre des affaires étrangères du Kazakhstan en visite à Téhéran s'était aussi opposé à toute intrusion étrangère dans les affaires des pays riverains de la Caspienne pour l'exploitation des ressources (notamment pétrolières) de cette mer.

 

Mais pour l'heure la présence d'éventuels agents provocateurs étrangers dans les événements de Janaozen n'est pas démontrée. On note seulement les initiatives de Human Right Watch, liée au multi-millionnaire américain Soros, dans la dénonciation de la répression.

 

 

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