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15 octobre 2013 2 15 /10 /octobre /2013 17:11

flag-china.pngLa presse chinoise a accordé une large couverture à la présence de son premier-ministre Li Keqiang à la réunion de l'Association des pays de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) et à ses visites officielles au Brunei, en Thaïlande et au Vietnam. Le voyage tendait notamment à neutraliser certains aspects de la réconciliation amércicano-vietnamienne et de contrer le nouvel investissement américain en Extrême Orient où 60 % des forces navales de Washington devraient être prochainement concentrés.

 

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La semaine dernière le secrétaire d'Etat John Kerry et le secrétaire à la Défense Chuck Hagel Etats-Unis rencontraient leurs homologues japonais où la propagande nationaliste a le vent en poupe. John Pilger rappelle qu'un système anti-missile balistique tourné contre la Chine est basé à Kyoto, des appareils à décollage vertical sont déployés au Japon, la Corée du Sud conte Pyongyang et le Japon autour du conflit des îles Shenkaku/Diaoyu ont acheté des drones américains 4 RQ Global Hawk rendant ainsi possible une guerre des drones dans la région, et Guam accueille le plus grand déploiement de soldats américains en Asie depuis la guerre du Vietnam (9 000 marines). A ces menaces s'ajoute à l'Ouest l'agitation au Xinjiang (le Xinjiang Daily faisait état de condamnation fin aout de militants liés au Mouvement islamique du Turkestan oriental  - East Turkistan Islamic Movement et au Mouvement islamique d'Ouzbékistan - Islamic Movement of Uzbekistan liés au pakistan et à l'Arabie Saoudite).

 

La politique d'encerclement dela Chine encourage son conservatisme politique. Il y a quinze jours, le Quotidien du Peuple, organe du PC chinois, dans un article intitulé "La Chine n'établira pas de « concessions politiques » en ligne" (vieux souvenir de l'époque coloniale des "concessions)  justifiait en ces termes le refus du gouvernement chinois de lever la censure d'Etat sur Internet dans la zone franche de Shanghaï : "Examinons avec calme et objectivité les critiques de certains envers le pare-feu Internet, ce « péché originel ». Il n'est pas difficile de voir que cet outil a au moins, en Chine et dans certains autres pays, grandement amélioré la justice de la communauté internationale. Les conflits sanglants qui ont balayé le monde arabe avec la « Révolution du jasmin » ont coûté la vie à plus d'une centaine de milliers de personnes et fait plus d'un million de déplacés lors de la guerre civile en Syrie, la puissance létale de la guerre de l'information en réseau a déjà fait preuve de son exhaustivité, et après l'affaire « Prism », ceux qui prétendent encore que la Toile est un espace de « liberté », qu'elle ne subit pas le contrôle hégémonique d'Etats occidentaux, que ce n'est pas une véritable arme de siège suffisante pour détruire un pays qui se trouve là entre les mains hégémoniques des Etats-Unis, sont vraiment naïfs. On peut dire que les pays qui espèrent, malgré le poids de la pression d'un pays puissant possédant la technologie de l'Internet, pouvoir maintenir leurs capacités d'auto-défense et leur souveraineté sont nombreux. Mais si tous les pays n'ont ce genre de capacités, fort heureusement, la Chine compte parmi les quelques nations qui ont cette force. 1,3 milliard de Chinois continuent à jouir d'une vie paisible, à l'opposé de l'époque de l'effondrement de l'Union soviétique ou du sort des peuples libyen et syrien, et les capacités de contrôle de l'Internet n'y sont pas pour rien. (...) On pourrait aussi bien comparer c'est outil qu'est l'Internet avec les marchés financiers internationaux. Tous les deux ont un énorme potentiel d'impact positif, mais aussi un potentiel de destruction dévastateur sur la société humaine et son ordre. (...) Ceux qui ont connu la crise financière asiatique dévastatrice de 1997-1998 peuvent le dire : ils ont été témoins, ils ont vu la Malaisie et Hong Kong s'écarter de la « libéralisation des comptes de capital » et mettre en œuvre avec résolution un contrôle des capitaux et une intervention sur les marchés, et donc être épargnés, à l'inverse de nombreux autres pays d'Asie de l'Est dont l'économie a connu un recul catastrophique... ils ont senti passer le vent du boulet. Tout comme il est impossible de continuer à considérer la « libéralisation des capitaux », comme une terre sacrée inviolable, pas plus le pare-feu sur Internet ne saurait être un quelconque péché, on ne peut que le considérer que comme un outil nécessaire. Le Gouvernement d'un grand pays ne peut pas systématiquement capituler devant la soi-disant « opinion publique en réseau », faute de quoi ce pays serait par trop indécis, trop fragile. Sans un environnement juridique et politique stable et prévisible, il est aussi évident que ce serait invivable, sans parler du fait que, partout dans le monde, il est notoire que l'opinion publique en réseau d'aujourd'hui peut jouir de droits de façon excessive sans en assumer les responsabilités."

 

F. Delorca

 

 

 

 

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