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21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 13:52

Le 8 avril dernier Noam Chomsky donnait son sentiment sur la Corée du Nord (République populaire démocratique de Corée - RPDC), en rappelant l'impact  psychologique sur ce pays des manoeuvres militaires américaines à ses frontières et dans son espace aérien, le linguiste rappelant notamment que les Etats-Unis sont un pays qui continue de glorifier sa guerre des années 50, guerre à l'occasion de laquelle ils ont commis des crimes de guerre atroces, comme le bombardement des barrages détruisant 75 % des récoltes, alors que le pays avait été déjà très largement détruit.

 

Il récapitulait aussi la chronologie des pressions occidentales et des promesses non tenues.

 

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En 1993, la Corée du Nord était sur ​​le point de conclure un accord avec Israël pour mettre fin à l'exportation de missiles au Moyen-Orient échange de sa reconnaissance diplomatique. Les États-Unis ont fait pression sur Israël pour rejeter cette offre. La riposte de la Corée du Nord fut de procéder à son premier essai de missile à moyenne portée.

 

Un "accord-cadre" américano-nord-coréen fut signé sous Bill Clinton, qui apaisa les tensions, prévoyant la construction d'un réacteur à eau légère par les Etats-Uni et le Japon (la pénurie d'électricité bloque le développement industriel du pays).Cela a finalement conduit à un échange de visites en 2000 entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, où alors secrétaire d'État américaine Madeleine Albright est allé à Pyongyang et le vice-maréchal Jo Myong-rokd e Corée du Nord s'est rendu à Washington. A ce stade, les Etats-Unis et la Corée du Nord étaient sur le point de la reconnaissance diplomatique officielle et le Nord acceptant de mettre fin à son programme d'essais de missiles. La Corée du Nord n'avait plus qu'une ou deux bombes au plutonium.

 

En 2002 Bush enflammé par le programme néo-conservateur de "regime change" à travers le monde (en Irak notamment), classait la Corée du Nord dans l' "axe du mal".Accusée par les États-Unis de poursuivre un programme clandestin d'enrichissement de l'uranium, la Corée du Nord a décidé d'expulser les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique en décembre 2002 et de se retirer du traité de non-prolifération nucléaire en janvier 2003. En effet, la Corée du Nord niait la conduite d'un tel programme d'enrichissement d'uranium, tout en reconnaissant mener un programme d'enrichissement à base de plutonium dans la ville de Yongbyon.

 

La crise ouverte en 2002 sur le nucléaire nord-coréen a entraîné plusieurs cycles de négociations à six parties (Corée du Nord, Corée du Sud, États-Unis, République populaire de Chine, Japon, Russie).

À l'issue du dernier cycle de négociations à six lors de la conférence de Pékin, à la fin de l'été 2005, la Corée du Nord a accepté de renoncer à l'arme atomique le 19 septembre 2005 sous réserve, d'une part, que la communauté internationale autorise son programme de nucléaire civil afin de réduire sa dépendance énergétique, et d'autre part qu'elle dispose de garanties de sécurité pour prévenir une attaque américaine à son encontre.

 

En 2005 Pyongyang signait avec Washington un accord par laquelle elle s'engageait à abandonner "toutes les armes nucléaires et tous les programmes d'armement existants "et de permettre des inspections internationales, en échange de l'aide internationale et d'un engagement de non-agression des États-Unis, ainsi que des accords conclus par les deux parties pour «respecter la souveraineté de chacun, vivre en paix ensemble et prendre des mesures pour normaliser les relations. 

 

L'administration Bush dynamita immédiatement l'accord, en supprimant le consortium international mis en place pour fournir l'eau légère promis réacteur, réitérant son attitude menaçante et faisant pression sur les banques pour qu'elles gelent les comptes en devuse de la Corée du Nord , y compris le produit du commerce extérieur.

 

En réplique à ces menaces, en 2006, la Corée du Nord faisait exploser sa première bombe de faible puissance nucléaire. Cela à l'époque a conduit à un certain scepticisme, certains ayant cru l'explosion a été truqué avec une très grande quantité de TNT.

 

Après l'essai nucléaire du 9 octobre 2006, une nouvelle session de pourparlers à six parties s'est tenue à Pékin du 8 au 13 février 2007, qui aboutit notamment à la fermeture du site nord-coérend e Yongbon.

 

 En juin 2008,  lorsque la Corée du Nord remit à la Chine une déclaration écrite de son programme de plutonium, comme il était tenu de le faire dans le cadre de la déclaration  du 3 Octobre 2007 (qui impliquait le retrait de la Corée du Nord des pays soutenant le terrorisme) l'administration Bush a mis en cause la sincérité de ces déclarations et ajouté de nouvelles conditions à la radiation de la Pyongyang de la liste noire.

 

Malgré des concessions du régime de Kim Kong Il sur les prélèvements d'échantillons sur les sites sensibles, la ligne dure du premier ministre Taro Aso poussa Bush à exiger un protocole de vérification plus intrusif, ce que Bush accepta le 11 décembre 2008. En réplique début de Février 2009, Pyongyang lançait le Taepodong-2 sous couvert de mettre un satellite en orbite.

 

Selon Leon Segal, l'administration Obama a repris à son compte le discours offensif de Bush dès le début 2009. (voir aussi nos informations de l'époque ici)Le 5 avril 2009, la Corée du Nord procédait au tir de la fusée Kwangmyŏngsŏng-2 condamné par le conseil de sécurité de l'ONU. Deux ans plus tard la Corée du Nord procédait à un essai sousterrain.Le 21 novembre 2010  Pyongyang annonçait la mise en service d'une usine d'enrichissement de Yongyon.

 

Le nouvel essai de missile de février 2012 fut plus complexe à comprendre car Washington semblait avoir assoupli sa position. Mais pendant l'année 2011 les États-Unis n'avaient cessé de souligner qu'ils augmenteraient leur participation militaire et leur engagement en Asie, et les tensions avec la Corée du Sud (de plus en plus militarisée, et menaçant d'envahir le Nord) s'étaient multipliées. Cet essai a donné lieu à des sanctions des Etats-Unis. Comme le soulignait il y a peu l'essayiste Stasfield Smith, depuis la Seconde Guerre mondiale, il y a eu 9000 les lancements de missiles. 4 étaient par la RPDC. Il ya eu des essais de bombes atomiques en 2000. 3 étaient en RPDC. Aucun pays n'a été sanctionné par le Conseil de sécurité de l'ONU à cet effet. Aucun pays sauf la RPDC.


Cela a convaincu la Corée du Nord de la nécessité de développer son autodéfense. le 12 Février 2013, la RPDC a procédé à un nouvel essaiauquel a répondu le 7 Mars 2013, le Conseil de sécurité des Nations Unies en imposant de nouvelles sanctions économiques contre la Corée du Nord. Piqué au vif Kim Jong Un a menacé d'une grève nucléaire «préventive» contre les Etats-Unis. Le lendemain, il coupa sa "hot lin"e avec la Corée du Sud et annula son pacte de non-agression avec la Corée du Sud.

Alarmée par le comportement de la Corée du Nord, l'administration Obama décida de voir à quel point un bombardier furtif B-2 nucléaire pourrait survoler la RPDC sans y atterrir, et larguer des munitiosn au large des côtes. L'avion a volé sans arrêt des États-Unis à la péninsule coréenne , dans le but selon le général Martin Dempsey E. d' "assurer nos alliés sur qu'ils peuvent compter sur nous pour être préparé et pour les aider à prévenir les conflits" tandis que la Corée du Sud déclarait que si la Corée du Nord "provoque la Corée du Sud. . . . le Sud peut répondre avec une frappe militaire sur [entre autres] statues du fondateur de la nation du Nord, Kim Il-sung et de son fils Kim Jong-il.

 

La manoeuvre militaire américaine contre la Corée du Nord ne fut suivi d'aucun effet puisque les Nord-Coréens ont annoncé qu'ils poursuivraient leurs essais. Les Etats-Unis maquillèrent leur défaite par un déplacement de John Kerry à Pékin censé démontrer que la collaboration avec la Chine avait empêché l'invasion du Sud (qui n'a jamais été à l'ordre du jour) le 18 avril. Dans le New York Times le 12 avril un universitaire avait appelé à bombarder les rampes de lancement de missiles en RPDC. Dans la même logique guerrière l'ancien directeur de la CIA R . James Woolsey a déclaré mardi dernier que les Etats-Unis courent le risque d'une cyber-attaque dévastatrice provoquée par la Corée du Nord, qui, à l'aide d'unutiliser rayonnement électromagnétique, pourrait éliminer 70% du réseau électrique américain et paralyser les défenses américaines (une hypothèse qui repose toujours sur la supposition gratuite selon laquelle Pyongyang aurait les moyens d'une attaque nucléaire).

 

Pour contrecarrer cette logique belliciste, diverses initiatives pacifistessont à l'oeuvre.

 

1) Aux Etats-Unis le 8 mai l'Université de Californie organisait une conférence intitulée "Mettre fin à la guerre de Corée"


2) En Chine 4th media lance une pétiton mondiale pur l'instauration d'une traité de paix entre les deux Corées et le désarmement dans la région. Voir ici.

 

3) En France le 2 mai dernier, à l'assemblée nationale le député communiste Jean-Jacques Candelier (Gauche démocrate et républicaine, 16ème circonscription du Nord) a déposé une proposition de résolution en faveur d'un traité de paix en Corée. La précédente proposition de résolution sur le même sujet, déposée le 13 octobre 2010 par le député Candelier, n'avait pas été adoptée au cours de la treizième législature (2007-2012).

 

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