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3 novembre 2007 6 03 /11 /novembre /2007 01:08

Nos médias s'intéressent aux moines birmans, ou aux opposants à Mugabe... mais tardent à braquer les projecteurs sur des  manifestations populaires contre des régimes autoritaires à la botte des Etats-Unis.

En septembre 2007, l'ex-ministre de la défense, autrefois personnage clé du gouvernement pro-occidental géorgien (http://www.armees.com/spip.php?page=imprimer&id_article=8494), Irakli Okrouachvili a été arrêté, comme par hasard juste après avoir accusé le président Mikhaïl Saakachvili d'avoir dans le passé ordonné le meurtre de plusieurs personnalités « importantes et influentes».Le prétexte de l'accusation - « extorsion, blanchiment d'argent, d'abus de pouvoir et de négligence lorsqu'il était en fonctions au ministère de la Défense » - n'a pas convaincu grand monde. Plusieurs milliers de manifestants se sont réunis le 28 septembre devant le Parlement à Tbilissi pour dénoncer cette arrestation à l'appel des partis d'opposition(http://www.russomania.com/imprimer.php3?id_article=4029). georgie.jpg

Mais la position du président Saakachvili (qui se sait soutenu par les Etats-Unis) n'a pas faibli. Il a annoncé le prolongement (illégal) du mandat du parlement (où il a la majorité) pour un an (officiellement pour faire coincider les législatives avec l'élection présidentielle). Devant la persistance des manifestations, et pour empêcher qu'Okrouachvili y participe, le président Saakachvili aurait purement et simplement organisé son enlèvement jeudi, selon la juriste Eka Beseliya et l'aurai envoyé en direction de la France. La police a fini par déclarer que l'intéressé était désormais "en Allemagne pour raison de santé"...

Ces pratiques commencent à inquiéter les alliés de Tbilissi.

Le secrétaire d'Etat adjoint américain pour l'Europe Daniel Fried a rencontré jeudi le leader de l'opposition Georgy Khaindrava (lui aussi un ancien ministre de Saakachvili) pour lui demander si cette opposition était favorable à l'entrée de la Géorgie dans l'OTAN et les agences européennes comme l'est l'actuel gouvernement... au cas où le peuple renverserait prochainement Saakachvili. Le secrétaire général de l'OSCE Marc Perrin de Brichambaut de son côté rencontrait aussi des opposants à Tbilissi le même jour (http://www.kommersant.com/p821359/Georgia_Opposition_Rally/). Il est vrai que l'opposition elle-même comprend des éléments "récupérables" par Washington, si M. Bush sait faire preuve de finesse. Par exemple Salome Zourabichvili, ex diplomate française dont la nomination comme ministre des affaires étrangères de Saakachvili avait provoqué naguère une mini-polémique en France (Le Monde 18 mai 2004), et qui dirige aujourd'hui le mouvement "La voie de la Géorgie" (sakartvelos gza) (http://www.georgiatoday.ge/article_details.php?id=3814).

Dès lors que les dirigeants de l'Empire commencent à s'intéresser à l'opposition géorgienne, la grande presse fait de même. Le Figaro du 1er novembre 2007 a couvert l'enlèvement de l'ex ministre de la défense. Le Monde du 2 novembre 2007 parle des 70 000 opposants rassemblés contre le président géorgien à Tbilissi (http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-973749@51-973116,0.html). Ils auront quand même attendu plus d'un mois.

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