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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 14:46

balkans.jpgAprès la reconnaissance unilatérale de l'indépendance du Kosovo par les principales puissances occidentales (indépendance à ce jour non reconnue par l'Organisation des Nations Unies), les autorités albanophones de Pristina ont franchi un nouveau pas dans l'unilatéralisme cet été en tentant d'instaurer des check-points douaniers entre les districts du nord du Kosovo à majorité serbe et la Serbie non-kosovare.

 

Cette mesure viole la résolution 1244 de l'ONU (stipulant l'intégrité territoriale de la Serbie) et revient à vouloir couper définitivement les Serbes kosovars des Serbes du reste de la Serbie. Des groupes de Serbes du Nord du Kosovo ont réagi en bloquant les forces de police des autorités albanophones, en incendiant des postes douaniers et en installant des barricades en août dernier.

 

Ces actions de Serbes kosovars ont embarrassé Belgrade engagé dans une négociation avec Pristina afin de faciliter la candidature de la Serbie à l'entrée dans l'Union européenne, et n'ont donc guère fait l'objet de soutiens de la part du gouvernemebnnt serbe (Mme Merkel la chancelière allemande lors de sa visite le 23 août dernier ayant sommé à nouveau Belgrade de reconnaître le Kosovo si elle veut rejoindre l'UE). Paradoxalement c'est la Russie qui s'est trouvée la plus libre pour défendre l'intégrité territoriale de la Serbie : le 16 septembre, alors que la mission de police européenne Eulex envisageait de parachuter des fonctionnaires albanophones sur les postes douaniers, l 'ambassadeur russe en Serbie, Alexandre Konouzine, a quitté jeudi le Forum régional sur la sécurité dans les Balkans qui se tenait à Belgrade en raison du refus des participants d'examiner la situation actuelle au Kosovo. "Je suis surpris. L'Otan, la Kfor et la mission Eulex envisagent de déployer des douaniers kosovars aux postes-frontières dans le nord du Kosovo, ce qui revient à violer leur mandat et la résolution 1244. L'auditoire du forum n'a pas réagi. Y a-t-il des Serbes dans la salle? Le destin de vos compatriotes vous préoccupe-t-il?" a-t-il lancé au public serbe.

 

Le mardi 27 septembre, la Kfor (force de l'ONU au Kosovo composée majoritairement de soldats de pays de l'OTAN), a démantelé par la force dans la matinée une barricade érigée par des Serbes à proximité du poste de Jarinje.

 

A cette occasion les soldats occidentaux entourés d'une foule de 1 500 civils, n'auraient pas hésité à tirer avec des balles en caoutchouc. Selon le directeur de l'hôpital de Kosovska Mitrovica, Milan Jakovljevic, cité par l'agence serbe Beta, six Serbes blessés par balles ont été hospitalisés dans son établissement (au total le nombre de blessés d'élèverait à seize). Quelques heures plus tard, en représaille, l'explosion d'une bombe artisanale a fait quatre blessés dans les rangs de la Kfor.

 

Selon les déclarations de l'ambassadeur russe  à l'agence Interfax, les civils serbes blessés auraient fait l'objet de tirs à balles réelles et non de balles en caoutchouc. Il a accusé l'OTAN de "provoquer un nouveau conflit dans la région". La Kfor, pour sa part invoque l'autodéfense, mais la Russie demandera une enquête auprès de l'ONU.

 

Les Serbes kosovars ont renforcé les dispositifs de barricades, notamment dans la ville de Mitrovica.

 

Parallèlement à ce regain de tension, l'enquête sur les trafics d'organes de prisonniers civils de 1998-99 dans lesquels serait impliqué l'actuel premier ministre kosovar (et ex chef de l'UCK) Hashim Thaci se poursuit sous la houlette de la mission européenne Eulex. Un américain John Clint Williamson a été désigné "procureur en chef" d'une équipe spéciale le 29 août dernier. L'Eulex a mis en accusation sept personnes dont un Turc Yusuf Ercin Sonmez et un israélien d'ascendance turque Moshe Harel tous deux en fuite. Beaucoup de Serbes du Kosovo s'indignent de la nomination de Williamson comme procureur en chef. Selon l'ex-président de la commission pour les affaires d’enlèvement et de disparition, Vladimir Bojovic les autorités serbes étaient au courant du trafic d'organes dès 2001 mais les organes judiciaires de MINUK (Mission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo) à l'époque dirigés par Williamson ne voulaient pas coopérer, et celui-ci ne se serait occupé sous son mandat que de faire arrêter des officiels serbes accusés de crime de guerre.

 

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