
Plusieurs camps de personnes déplacées près de la ville de Rutshuru dans le Nord-Kivu, à 90 km au nord de Goma, ont été vidés par la force, pillés et brûlés. Des massacres de grande envergure se déroulent. L'Unicef s'inquiète d'un éventuel déclenchement d'une épidémie de choléra et de rougeole parmi les dizaines de milliers de déplacés regroupés aux portes de Goma
Le chef de la MONUC demande des renforts, mais le Conseil de sécurité de l'ONU s’est retrouvé divisé sur cette question et les Etats-Unis vont envoyer un nouvel émissaire au Congo. Du côté européen, Bernard Kouchner fidèle à son credo interventionniste, alors que la France préside l’Union européenne, s’est déclaré favorable au déploiement de 1500 hommes pour mettre fin aux violences. D'autres partenaires sont plus réticents. Paris, qui sait que l'ingérence de la France n'est plus acceptée dans la zone, essaie d’associer les Britanniques à l’initiative.
Le gouvernement nationaliste à dominante tutsie (FPR) rwandais, de Paul Kagame, accusé d'armer Nkunda est montré du doigt par les spécialistes.
"Laurent Nkunda, ses compagnons de bataille et ses protecteurs rwandais assurent qu’ils se battent pour défendre les Tutsis congolais, une minorité qu’ils disent menacée, alors que depuis des années des efforts notoires ont été déployés pour leur faire place dans les institutions de la république, au même titre que tous les autres citoyens et effacer le souvenir des années de guerre" écrit Colette Braeckman, journaliste au quotidien belge Le soir, http://blogs.lesoir.be/colette-braeckman/2008/10/29/qui-seme-la-haine/. "Quant au président Kagame, qui, à des degrés divers, est le "parrain" incontestable de Nkunda, et qui, après la terrible expérience du génocide, se montre si soucieux de la sécurité de son peuple, il devrait savoir qu’à terme, la dissuasion par la force ne représente qu’un éphémère rempart." ajoute-t-elle. Colette Braeckman était pourtant jusqu'ici plutôt proche du gouvernement rwandais, dans sa façon notamment de dénoncer l'inculpation (dans les colonnes du Monde Diplomatique) de Paul Kagamé par le juge français Bruguière (http://www.monde-diplomatique.fr/2007/01/BRAECKMAN/14367).
Elle dénonce aussi "la passivité de la communauté internationale (ndle : des Occidentaux) face aux développements que pourrait susciter la chute possible de Goma : transformation de la rébellion en mouvement d’opposition national, risque de sécession du Kivu, qui pourrait entraîner d’autres provinces (Bas Congo, Katanga…) menace de balkanisation du pays tandis qu’à Kinshasa une motion de défiance contre le chef de l’Etat pourrait entraîner un changement de leadership…" (http://blogs.lesoir.be/colette-braeckman/2008/10/29/les-raisons-de-la-solitude-de-kinshasa/). Depuis plusieurs mois Karel de Gucht notamment, ministre des affaires étrangères belges dissuadait le président Kabila d'avoir une position de fermeté face à la rebellion.
Les Echos de Kinshasa ( www.congopanorama.
Le silence sur le Congo des intellectuels médiatiques français, lui, est toujours aussi assourdissant.
FD