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5 décembre 2009 6 05 /12 /décembre /2009 13:28
L’association de défense de l’environnement Greenpeace a publié un rapport sur les mines d’uranium exploités par le groupe français Areva, au nord du Niger. Une équipe de l’organisation s’est rendue sur les lieux du 1er au 9 novembre. Cette étude révèle les risques de contamination radioactive pour les populations locales.

L'association de défense de l'environnement Greenpeace relève des niveaux élevés de radiation dans les rues d’Akokan à l’ouest d’Arlit. « Les enfants qui jouent dans ces rues, explique le rapport, sont exposés à des risques inacceptables des rayonnements radioactifs.» A certains endroits de cette cité minière, la dose de radiation au niveau du sol est 500 fois plus élevée que le niveau naturel constate Greenpeace. « Même les passants peuvent être exposés gravement » note le mouvement écologiste.

Dans un article du Monde Diplomatique de juin 2008, Anna Bednik décrivait l'action du mouvement touareg MNJ (Mouvement des Nigériens pour la justice) pour que les collectivités locales nigériennes puissent avoir le contrôle des recettes de l'exploitation de l'uranium. Le Niger est le troisième exportateur mondial de ce minerai. Il est exploité par deux sociétés franco-nigériennes dont Areva NC est l’actionnaire majoritaire. Mais le gouvernement nigérien commercialise désormais une partie de la production directement sur le marché, et le monopole français de l’extraction de l’uranium au Niger est terminé. A. Bednik indique notamment qu'en novembre 2007, Sino-Uranium, filiale de l’entreprise publique chinoise China National Nuclear Corporation (CNNC) qui explore depuis 2006 l’importante concession de Tegguidda, a obtenu le permis d’exploitation du gisement d’Azelik. Au vu des actions de la guérilla touaregs contre la CNNC, l'hypothèse d'une manipulation de celle-ci par Areva a été avancée pendant un temps, puis démentie par la suite. Une dialectique entre violence des rebelles et le durcissement du gouvernemet de Niamey s'est engagée dans un contexte d'appauvrissement croissant des populations locales et de désertification, avec toutes les conséquences que l'on peut imagine (sur la répression, voir par exemple le témoignage d'Amnesty International en 2007).

Dans une préface au récent livre de Yash Tandon "En finir avec la dépendance à l'aide" (exd. CETIM), l'économiste Samir Amin, contributeur de l'Atlas alternatif, cite la situation du Niger comme illustration de l' "aiguisement des conflits pour l'accès aux ressourcs naturelles de la planète", contexte dans leque les pays du Nord entendent se réserver l'accès exclusif à une "Afrique "utile" (celle des ressources naturelles), et en interdire l'accès aux "pays émergents" " comme la Chine. L'aide au développement (dont les modalités sont définies de façon unilatérale et qui, dans le cas du Niger, représente la moitié de son buget) servant à maintenir les classes moyennes nationales dans une position clientélaire à l'égard des pays riches.

F. Delorca

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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 17:29
L’ancien adjoint au Ministre de la Défense Israélien, Ephraim Sneh, a indiqué dans une interview avec le journal Britannique Sunday Times du 11 octobre dernier que si les sanctions contre l'Iran ne sont pas en place d’ici Noël, Israël pourrait attaquer seul l'Iran. « Si aucune sanction paralysante n'est imposé d’ici Noël, Israël frappera, » a-t-il dit. « Si nous sommes laissés seuls, nous agirons seul. »

Zbigniew Brzezinski, architecte des accords de Camp David à l'époque de Carter et de la politique d'encerclement de l'URSS par l'aide aux islamistes, déclarait pour sa part récemment au site people Daily Beast, que si les bombardiers israéliens venaient à traverser l’espace aérien irakien pour attaquer l’Iran, les États-Unis ne devraient pas hésiter à les intercepter, voire à les détruire tout comme Israël tira sans hésiter sur l’USS Liberty durant la guerre des Six jours. Brzezinski avait fait l'objet d'une attaque virulente du lobby pro-israélien pendant la campagne d'Obama dont il était un des mentor, et l'actuel président s'était engagé à ce que Brzezinski n'ait pas d'influence sur sa politique au Proche-Orient. Brzezinski insiste dans cette interview sur les risques économiques sur le cours du pétrole que ferait peser une frappe israélienne (ce dont selon lui les USA et la Chine paieraient le prix le plus fort tandis que la Russie en tirerait profit) et sur le dommage que cela causerait au processus de paix au Proche-Orient.

En revanche selon le Wall Street Journal aujourd'hui, des groupes de pression aux Congrès des Etats-Unis tentent de faire réécrire le rapport du National Intelligence Estimate de 2007 qui avait estimé que l'Iran avait arrêté ses activités nucléaires militaires en 2003.

Ces nouvelles menaces israéliennes interviennent à l'heure où le gouvernement de M. Sarkozy, devenu le meilleur allié d'Israël à l'ONU, tentait de retarder le vote d'une résolution déclarant Israël coupable de crimes de guerre à Gaza, une résolution qui a finalement été adoptée par la majorité d'un groupe de travail basé à Genève. Cette résolution a été finalement votée par une majorité de pays dont la Chine, la Russie, l'Egypte, l'Inde, la Jordanie, le Pakistan, l'Afrique du Sud, l'Argentine, le Bahrein, le Bangladesh, la Bolivie, le Ghana, l'Indonesie, Djibouti, le Liberia, le Qatar, le Sénégal, le Brésil, Maurice, le Nicaragua et le Nigéria. Ont voté contre les pays du Nord : les Etats-Unis, l'Italie, la Hollande, la Hongrie, la Slovaquie et l'Ukraine. Se sont abstenus des alliés des USA : la Bosnie, le Burkina-Faso, le Cameroun, le Gabon, le Japon, le Mexique, la Norvège, la Belgique, la Corée du Sud, la Slovénie et l'Uruguay. 

La résolution demande à l'Assemblée générale d'examiner le rapport Gladstone, et au Conseil de sécurité de déférer Israël à la Cour pénale internationale.

FD
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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 17:05
Selon un article récent de Robert Fisk, les pays arabes ont lancé des initiatives secrètes conjointement à la Chine, à la Russie et à la France, qui visent à cesser d’utiliser la monnaie américaine pour le commerce du pétrole.

En septembre, l’Iran a annoncé que ses réserves de devises étrangères seraient, dorénavant, libellées en euros, et non pas en dollars. Les pays arabes du Golfe sont en train de préparer – avec la Chine, la Russie, le Japon et la France – la cessation du recours au dollar pour les transactions pétrolières, au profit d’un panier de devises comportant le yen japonais, le yuan chinois, l’euro, l’or et une nouvelle devise unifiée préparée par les pays membres du Conseil de Coopération du Golfe, qui regroupe notamment l’Arabie saoudite, Abu Dhabi, le Koweït et le Qatar. Des réunions secrètes ont d’ores et déjà été tenues entre ministres des finances et gouverneurs des banques centrales, en Russie, en Chine, au Japon et au Brésil, afin de travailler à ce projet, qui aura pour effet que le pétrole ne sera désormais plus échangé contre des dollars.

Cette évolution pourraît intensifier la guerre économique entre les Etats-Unis et la Chine, pour la conquête du pétrole moyen-oriental – transformant, de surcroît, les conflits endémiques de cette région en une bataille pour la suprématie de la première puissance mondiale. La Chine consomme plus de pétrole que les Etats-Unis, et elle en consomme de plus en plus, sa croissance économique étant moins efficace énergétiquement. La monnaie de transition, dans le mouvement prévu d’abandon du dollar, pourrait fort bien être l’or, laissent entendre certaines sources des milieux bancaires chinois. 

Selon le président de la Banque Mondiale, Robert Zoellick : « Un des legs de cette crise sera sans doute la prise de conscience d’un bouleversement total dans les relations entre puissances économiques »

Par ailleurs on apprenait cette semaine que, à plus petite échelle, les membres de l'Alternative bolivarienne pour les Amériques - ALBA (Equateur, Venezuela, Cuba, Bolivie, Nicaragua, Honduras, Dominique, Saint Vicent et Grenadines, et Antigua et Barbuda) ont décidé de remplacer le dollar comme monnaie de leur commerce extérieur extérieur entre eux par le sucre dès 2010, cette monnaie pouvant devenir à terme commune à ces pays pour l'ensemble de leurs transactions.
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27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 16:15

Hugo Chavez accueille ce week-end sur l'île de Margarita le second sommet Afrique-Amérique latine, dont il espère que sortira un front "anti-impéraliste" des pays du Sud.

Un des rares médias dominants à en parler, Reuters insiste sur le fait que le leader venezuélien attire à lui des leaders assez radicaux tels que les présidents libyen, zimbabwéen et soudanais, alors que l'Afrique du Sud serait davantage sur la ligne du Brésil et que beaucoup d'Etats africains seraient maintenant plus favorables aux Etats-Unis (depuis que le président Obama affiche une ligne "modérée").

Il faut noter tout de même que 61 pays (49 africains et 12 latino-américains) sont représentés, la plupart d'entre eux à un niveau présidentiel (Algérie, Burkina Faso, Gambie, Ghana, Libye, Mali, Mauritanie, Equateur, Namibie, Niger, République centrafricaine, Soudan, Sao Tomé et Principe, Swaziland, Afrique du Sud, Togo, Argentine, Bolivie, Chili, Brésil, Paraguay, Uruguay et Zimbabwe). Les absents sont les alliés des Etats-Unis (Colombie, Pérou, Guyana, Surinam). Le 1er sommet afro- latino américain s'est tenu les 30 novembre et 1er décembre 2006 à Abuja (Nigéria).

En marge du sommet de cette année divers accords bilatéraux seront signés entre pays africains et sudaméricains. Le Vénézuéla a notamment signé 7 accords de coopération avec la Libye. "La Libye, a déclaré l'ambassadeur vénézuelien à Tripoli Afif Tajeldine, pour nous est la porte de l'Afrique, car c'est un pays qui a un comportement socialiste reconnu par tous".

Dans son discours inaugural le président Chavez a annoncé la fin du monde unipolaire. Le président libyen qui s'exprimait juste après lui a estimé : "Les puissances mondiales veulent continuer à préserver leur pouvoir. Quand ils ont eu l'occasion de nous aider, ils nous ont traités comme des animaux, ils ont détruit nos terres. Nous avons aujourd'hui la chance de construire notre propre puissance."  Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a proposé samedi la création d'une alliance militaire du Sud, calquée sur le modèle de l'Otan et sans objectifs "bellicistes",  opérationnel à l'horizon 2011. La présidente argentine Cristina Kirshner Fernández a promis l'instauration de nouvelles relations internationales basées sur "la coopération et non plus la subordination" et offert l'aide de l'Argentine aux pays africains.

Les membres du sommet ont aussi dénoncé l'usage de la part des putschistes honduriens de gaz toxiques dans les locaux de l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa où le président légal du pays s'est installé.

F. Delorca

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19 septembre 2009 6 19 /09 /septembre /2009 13:55
Alors qu'ils continuent de battre tous les records de budgets militaires, et l'augmentent sensiblement d'une année sur l'autre, les Etats-Unis s'en prennent cette semaine à l'augmentation du budget militaire de la Chine.

A l'occasion de la présentation du rapport "2009 National Intelligence Strategy" le 16 septembre, le directeur  du Renseignement national l'ex-amiral Dennis Blair a accusé Pékin de menacer le monde en modernisant son armée et en recherchant des matières premières sur d'autres continents.

Moscou inquiète aussi Washington. La Russie est considérée comme un Etat qui rétablit activement son influence globale et régionale. Moscou et Pékin figurent parmi les menaces potentielles pour les Etats-Unis dans le cyber-espace.

Dès lors, cela donne le droit aux Etats-Unis, selon Blair, de renforcer leur activité de renseignement. Andreï Fediachine sur Ria Novosi rapporte que "Dennis Blair a l'intention de doter le renseignement américain (toutes ses agences) de fonctions de contre-espionnage. Auparavant, cela signifiait le dépistage d'agents des services de renseignements étrangers. A présent, à en croire la nouvelle directive, le contre-espionnage devient l'une des tâches primordiales de l'ensemble du renseignement américain, il doit viser (pour reprendre les paroles de Dennis Blair), "en tant qu'objectifs, non seulement les gouvernements étrangers, mais aussi les agents non gouvernementaux, les groupements extrémistes, les hackers et les organisations criminelles qui sapent de plus en plus les intérêts des Etats-Unis par des myriades de moyens". Selon Dennis Blair, la communauté du renseignement devra lutter désormais contre les tentatives de manipuler la politique des Etats-Unis et les efforts diplomatiques, de torpiller nos plans militaires et nos systèmes d'armements, de détruire nos avantages économiques et technologiques". "

Ces déclarations interviennent à l'heure où l'extrême-droite états-unienne attaque Obama sur les questions de défense nationale.Une conférence spéciale sur le système de défense antimissile en Europe s'est tenue le 15 septembre à Washington, dans la fondation conservatrice Heritage, pour demander qu'Obama ne transige pas avec la Russie sur le projet de bouclier anti-missile (ce qu'Obama a cependant fait trois jours plus tard).
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19 septembre 2009 6 19 /09 /septembre /2009 13:02

Les partisans de la politique colonialiste israélienne ont marqué quelques point récemment. Parmi leurs succès on note aux Etats-Unis la promotion d´un inconditionnel d´Israël au poste de conseiller spécial du président pour la «Région Centrale» (Afghanistan Palestine) -  Dennis Ross, l´un des dirigeants du Washington Institute for Near East Policy (WINEP), un think tank satellite de l´AIPAC, passe pour être un faucon proche du néo conservateur Paul Wolfowitz, l´un des artisans de l´invasion de l´Irak sous l´administration de George Bush.

A l'ONU, vendredi dernier, l'ambassadeur des Etats-Unis a vertement dénigré le rapport sur l'attaque de Gaza en décembre 2008, rapport élaboré par le sud-africain Richard Goldstone qui pourtant critiquait non seulement Israël mais ausi le Hamas. Dans une conférence de presse le représentant d'Obama Ian Kelly a déclaré que son pays souhaitait éviter un examen du rapport en assemblée générale ainsi que les risques de poursuites contre Israël devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre. Le même jour l'émissaire américain George J. Mitchell revenait d'Israël sans avoir obtenu le gel de la colonisation en Cisjordanie.

En France
Nicolas Sarkozy a nommé la directrice pour la France de l’American Jewish Committee et conseillère UMP de Paris Valérie Hoffenberg "représentante spéciale de la France pour la dimension économique, culturelle, commerciale, éducative et environnementale du processus de paix au Proche-Orient", un poste pas forcément aussi important que le souligne Europalestine, mais cela indique quand même dans quel sens le vent souffle sur les politiques occidentales. Accusé d'antisémitisme et de tiersmondisme anti-israélien en 2006, le premier ministre espagnol Zapatero prévoit maintenant un voyage en Israel en octobre, son ministre des affaires étragères Moratinos étant très proche du ministre des affaires étrangères d'extrême droite israélien Lieberman.

Toutes fois, sur l'échiquier planétaire, les résistances marquent aussi des points : le 13 septembre le Parlement brésilien a recommandé de suspendre la ratification du traité de commerce entre Israël et le Mercosur. A Liverpool, jeudi dernier, le TUC (Trade Union Congress) au Congrès Annuel 2009 de Liverpool ce jeudi, par des syndicats représentants 6,5 millions de travailleurs anglais a voté à une écrasante majorité une motion proposant de mettre en œuvre un mouvement de masse pour boycotter, désinvestir et sanctionner Israël jusqu’à l’obtention d’un accord négocié fondé sur la justice pour les Palestiniens. La même semaine, on apprenait que la multinationale de droit français Veolia, sous a pression de l'opinion publique, a fini par se retirer du projet de tramway. Ce tramway promu par Ariel Sharon (toujours dans le coma depuis trois ans) était destiné à cimenter l’unification de Jérusalem. La survie même du projet qui est maintenant en cause.

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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 05:34
Lors d'une interview à l’émission radio Mike Malloy radio show, l’ancienne traductrice pour le FBI, très connue aux Etats-Unis Sibel Edmonds a raconté comment le gouvernement de son pays a entretenu des « relations intimes » avec Ben Laden et les talibans, « tout du long, jusqu’à ce jour du 11 septembre (2001). » Dans « ces relations intimes », Ben Laden était utilisé pour des “opérations” en Asie Centrale, dont le Xinjiang en Chine. Ces “opérations” impliquaient l’utilisation d’al-Qaida et des talibans tout comme « on l’avait fait durant le conflit afghano-soviétique », c’est à dire combattre “les ennemis” par le biais d’intermédiaires.

Comme l’avait précédemment décrit Mme Edmonds, et comme elle l’a confirmé dans cette interview, ce procédé impliquait l’utilisation de la Turquie (avec l’assistance d’acteurs provenant du Pakistan, de l’Afghanistan et de l’Arabie Saoudite) en tant qu’intermédiaire, qui à son tour utilisait Ben Laden et les talibans comme armée terroriste par procuration.

Selon Mme Edmonds : « Ceci a commencé il y a plus de dix ans, dans le cadre d’une longue opération illégale et à couvert, menée en Asie centrale par un petit groupe aux États-Unis. Ce groupe avait l’intention de promouvoir l’industrie pétrolière et le Complexe Militaro-Industriel en utilisant les employés turcs, les partenaires saoudiens et les alliés pakistanais, cet objectif étant poursuivi au nom de l’Islam. »

Le journaliste new-yorkais Eric Margolis, auteur de War at the top of the World, a affirmé que les Ouïghours, dans les camps d’entrainement en Afghanistan depuis 2001, « ont été entrainés par Ben Laden pour aller combattre les communistes chinois au Xinjiang. La CIA en avait non seulement connaissance, mais apportait son soutien, car elle pensait les utiliser si la guerre éclatait avec la Chine. »

L'action des services secrets états-uniens aux côtés des séparatistes ouïghours du Xinjiang n'est pas seulement passée par Al-Qaïda mais aussi par le milliardaire turc  domicilié à Philadelphie depuis 1998 Fetullah Gulen qui finance des écoles islamiques (madrassas) en Asie centrale, et par Enver Yusuf Turani, premier ministre autoproclamé du "gouvernement en exil du Turkestan oriental" (qui est censé englober le Xinjiang chinois)... basé à Washington. Ces personnalités sont liées à Morton I. Abramowitz, directeur du National Endowment for Democracy, qui a joué un rôle important dans le soutien aux islamistes afghans sous Reagan et aux milices bosno-musulmanes et kosovares sous Clinton (dans le cadre de l'International Crisis Group). Le vice-président étatsunien Joe Biden qui s'est répandu en propos incendiaires contre la Russie récemment est aussi sur cette ligne.

Cette politique s'inscrit dans le cadre du plan Bernard Lewis à l'origine supervisé par Zbigniew Brzezinski  sous l'administration Carter qui visait à maintenir un "arc de crise" dans les pays musulmans d'Eurasie pour faire main basse sur les ressources d'Asie centrale en hydrocarbures.

Certains observateurs soulignent cependant que vu leur dépendance économique à son égard et l'intérêt qu'ils peuvent avoir à jouer la carte de Pékin contre Moscou les Etats-Unis sont voués à garder officiellement une position modérée sur la politique de la Chine au Xinjiang (où de violentes manifestations touchent la province et provoquent la mort d'au moins 140 personnes le 5 juillet dernier) en compensation de la politique agressive de leurs services secrets dans la zone.

Pékin semble toutefois résolu à contrer les manoeuvres sécessionnistes sur son territoire, mais aussi à mener une action plus en profondeur sur le continent eurasiatique. C'est ainsi en tout cas que Nicolas Bardos-Feltoronyi, contributeur de l'atlas alternatif, analyse le prêt d'1 milliard de dollars que Pékin serait prêt à consentir à la Moldavie, pays charnière entre l'Union européenne et la Russie - un prêt sur 15 ans à un taux d’intérêt hautement favorable de 3%. Cette aide qui pourrait dissuader Chisinau de se rapprocher de l'Union européenne s'inscrirait selon l'auteur dans le cadre d'une coordination accrue des politiques étrangères russe et chinoise. C'est aussi l'analyse qu'en fait Jean Vanitier sur son blog.

Autre réplique à l'impérialisme états-unien en Eurasie, après la Libye, l'Algérie et la Syrie, le président vénézuélien Hugo Chavez s'est rendu le 7 septembre au Turkménistan, quatrième pays au monde pour les réserves de gaz après la Russie, l'Iran et le Qatar. Chavez a proposé à son homologue turkmène Gourbangouly Berdymoukhammedov d'adhérer au cartel gazier déjà évoqué sur ce blog. Le Turkménistan, actuellement en froid avec Moscou, est aussi très courtisé par l'Union européenne qui souhaite le voir adhérer à son projet de gazoduc Nabucco, ainsi que par la Chine.

F. Delorca

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24 août 2009 1 24 /08 /août /2009 11:43
Frédéric Delorca dédicacera ses ouvrages "Atlas alternatif" (ouvrage collectif), "Programme pour une gauche française décomplexée", "Transnistrie", "La Révolution des Montagnes" et "10 ans sur la planète résistante" à la fête de l'Humanité le dimanche 13 septembre 2009 au stand "jeunesse" du Temps des Cerises à 16 h et au stand "Cité du livre" du Temps des Cerises à 17 h, venez nombreux !
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18 août 2009 2 18 /08 /août /2009 19:36
L'establishment canadien a récemment haussé le ton contre la Russie. Le 1er août, le ministre de la Défense Peter MacKay a été paraphrasé comme "avertissant la Russie que les chasseurs Canuck décolleront pour accueillir tout appareil non autorisé". Pourtant aucun avion russe n'a récemment violé l'espace aérien canadien. Ces déclarations s'inscrivent dans le cadre d'un regain d'activité de l'OTAN dans la zone. La Norvège a récemment déménagé son quartier général de commandement opérationnel dans le Cercle Arctique et le Danemark a annoncé des plans visant à établir un Commandement Arctique tous services, une force de réaction arctique et un renforcement militaire à la base aérienne de Thulé au Groenland, à partager avec ses alliés de l'OTAN. La Grande-Bretagne, la Finlande et la Suède s'impliquent elles aussi de plus en plus. L'année dernière la Norvège a acheté 48 chasseurs Lockheed F-35 "en raison de leur aptitude à des  patrouilles dans l'Arctique. En mars, ce pays a effectué un très important exercice de pratique militaire de l'Arctique impliquant 7 000 soldats de 13 pays dans lequel un pays fictif appelé Northland s'est emparé des plateformes pétrolières offshore.

Les 28- 29 janvier derniers le secrétaire général de l'OTAN avait annoncé la couleur : “ Le Grand Nord va nécessiter encore plus d'attention de la part de l'Alliance dans les années à venir." Comme la calotte glaciaire diminue, la possibilité augmente d'extraction des richesses  en minéraux et des gisements énergétiques du Grand Nord.
“ A notre sommet de Bucarest de l'an dernier, nous avons convenu de quelques principes directeurs pour le rôle de l'OTAN dans la sécurité de l'énergie....", rapporte le Directeur de « Stop NATO international » Rick Rozoff. (La zne arctique recèlerait un quart des ressources pétrolières mondiales).

L'implication de l'OTAN dans le cercle polaire ne va pas sans rivalité entre ses membres, les USA s'arrogeant notamment une exclusivité d'accès à l'Arctique par le détroit de Béring au détriment d'une partie des eaux territoriales canadiennes;

Le lieutenant général Dana Atkins, commandant de l' US Air Force,  a souligné mi-juillet que "l'Arctique deviendra de plus en plus important stratégiquement  dans l'avenir, non seulement en raison de la valeur estimée à des trillions de dollars de pétrole et de gaz naturel inexploités sous sa surface, mais aussi en raison des occasions croissantes pour des expéditions maritimes dans la zone, " ce qui pourrait permettre  "à un navire de voyager  de l'Asie à l'Europe pour diminuer de moitié ses frais en passant par cet itinéraire plutôt que via le canal de Panama". Au même moment le Pentagone a tenu ses manœuvres de guerre Northern Edge  [[(bordure nordique ]] en Alaska, situé entre la Russie et le Canada et à l'intérieur d'une bonne partie du Cercle Arctique, "avec plus de 9 000 soldats, des navires et des avions de guerre. L'Air Force, la Navy, l'Armée, le Corps des Marines et le personnel de la Garde Côtière y ont pris part avec des avions en combat aérien simulé.

La Russie, qui est la seule nation dans le monde à avoir une triade nucléaire - bombardiers stratégiques, missiles balistiques terrestres à longue portée et missiles balistiques lancés par sous-marins - capables de se défendre contre une première attaque nucléaire venant des États-Unis et leurs alliés, a répliqué en organisant des exercices à grande échelle de sous-marins nucléaires sous la calotte glacière arctique, exercices qui comprenaient " le déploiement de plusieurs sous-marins nucléaires d'attaque ... dans la zone de lancement pour assurer la sécurité à … deux  sous-marins stratégiques" lançant des missiles balistiques et qui ont aidé ces derniers à  éviter d'être détectés par les défenses US. Les  Etats-Unis et leur alliés s'efforcent d'anéantir cette dernière possibilité de défense russe en déployant des missiles intercepteurs et des bases de radar en République tchèque, en Pologne, en Norvège, en Grande-Bretagne, en Alaska (y compris les îles Aléoutiennes), au Japon, en Australie et partout ailleurs où cela pourrait rendre inutiles la dissuasion nucléaire et les capacités de représailles russes - et chinoises - et par conséquent préparer le terrain pour le lancement d'une première frappe nucléaire qui serait lancée avec une impunité présumée.

Comme l'explique Rick Rozoff "Le Cercle arctique est l'endroit où la Russie est en train de concentrer sa dernière ligne de défense contre une telle menace. Si les États-Unis et l'OTAN, utilisant le Canada comme leur avant-garde, affrontent et expulsent la Russie de l'Arctique, la possibilité d'un chantage nucléaire et d'attaques non-provoquées augmente de façon exponentielle." Rozoff soupçonne le vice-président d'Obama, John Biden, un fervent partisan des "révolutions colorées" à l'Est, d'être un adepte des thèses de l'ancien conseiller de Carter et Clinton Zbigniew Brzezinski qui souhaitait faire éclater la Russie. Dans ce dispositif, le Canada pourrait jouer un rôle analogue à celui de la Géorgie dans le Caucase : celui de l'agent provocateur "victime" de la réaction d'autodéfense russe que l'on pourrait ainsi instrumentaliser pour évincer la Russie de l'Arctique.

F. Delorca

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18 août 2009 2 18 /08 /août /2009 16:16
Le 15 juillet dernier le gouvernement colombien a divulgué son projet de mettre sept bases à la disposition de l'armée américaine. Le Venezuela et l'Equateur ont dénoncé la politique belliciste de leur voisin colombien, tandis que le Brésil et le Chili ont également fait part de leur "préoccupation". Ce nouvel accord permettrait à l'armée américaine de compenser la perte de sa seule base en Amérique du sud, située à Manta, en Equateur.

La Colombie était en 2006 le pays où sont morts la moitié des syndicalistes assassinés dans le monde. Elle est le troisième bénéficiaire de l'aide militaire étatsunienne derrière Israël et l'Egypte dans le cadre officiel d'un plan de lutte antidrogue (Plan Colombia) qui est en fait une lutte anti-FARC (tandis que par ailleurs les USA soutiennent la narco-répubique autoproclamée du Kosovo et que sous leur occupation la culture du pavot ne cesse d'augmenter en Afghanistan). Dans le cadre du Plan Colombia (que Washington veut exporter au Mexique, au Pakistan et en Afghanitan), les USA ont aussi mobilisé les services spéciaux britanniques et espagnols pour l'encadrement de l'armée colombienne. Si l'aide étatsunienne se chiffre à 5,5 milliards de dollars par an, les alliés européens membres de l'OTAN (France, Allemagne, Royaume-Uni etc) contribuent aussi : ils ont versé pour leur part en 2007 154 millions de dollars d'aide militaire à la Colombie sans aucun débat devant leur opinion publique. M. Uribe, qui est un ami de M. Kouchner, a fait libérer pour lui récemment le criminel de guerre kosovar recherché par la justice internationale Agim Ceku. Les forces spéciales israéliennes aussi sont en Colombie, tout comme elles ont participé au coup d'Etat au Honduras.

Le 1er mars 2008, la Colombie a bombardé une base arrière des FARC en Equateur provoquant la rupture des relations diplomatiques avec ce pays. Dix bombes de 500 kilos communément utilisées en Irak ont été déversées par des avions dont on soupçonne qu'ils furent américains (car les avions colombiens ne peuvent transporter de telles bombes).

En avril 2008 le colonel Jim Russell commandant des opérations de l'US Airforce dan le Sud a demandé que des soldats soient retirés d'Irak pour être déployés en Amérique latine. A partir du 12 juillet 2008, la 4ème flotte états-unienne a recommencé à patrouiller au large des côtes latino-américaines pour la première fois depuis 1950. En mai 2008 un avion de combat étatsunien en provenance des Antilles néerlandaises a violé l'espace aérien vénézuélien. Selon Caracas, il s'agissait d'une mission d'espionage sur l'île de La Orchila pour tester les radars vénézuéliens, tandis que Washington a parlé d'une erreur de navigation.

Pour se défendre, le Venezuela, qui se sent menacé, a proposé en mars dernier de mettre des bases aériennes à la disposition des bombardiers russes et son président Hugo Chavez a annoncé mercredi la signature en septembre d'un nouveau contrat d'armement "important" avec Moscou, comprenant l'achat d'une quarantaine de chars. Le président Chavez  accuse "l'empire américain" de vouloir utiliser les bases colombiennes pour s'approprier le riche bassin pétrolifère de l'Orénoque dans le sud-est de son pays. Dans l'Etat pétrolifère de Zulia, un mouvement sécessionniste se développe depuis plusieurs années "Rumbo Propio" soutenu par les grands médias de l'oligarchie vénézolo-américaine.

L'étau se resserre autour de Vénézuela tandis que les USA, qui utilisent les bases de la Guyane française, peuvent aussi compter désormais sur le Panama qui a élu un président de droite en mai dernier. Avec ses nouvelles bases, la Colombie,  pourra aussi menacer la zone andine au sud-ouest et la zone amazonienne où les enjeux stratégiques sont importants. " D'abord c'est le pétrole, ensuite ce sera le minerai de fer et l'eau. Aujourd'hui ils veulent envahir l'Iraq, ne vous étonnez pas si demain ils décident d'envahir l'Amazonie " avait déclaré l'économiste égyptien et contributeur de l'Atlas alternatif Samir Amin lors du deuxième forum social pan-amazonien de janvier 2003 à Bélem. Pour mémoire le 13 août dernier les delegués des peuples indigènes de Colombie ont dénoncé devant le Comité pour l'élimination des discriminations raciales des Nations Unies les persécutions dont ils sont l'objet par le gouvernement de Bogota. Karmen Ramírez Boscán, dirigeante de l'Organización Nacional Indígena de Colombia (ONIC) a critiqué les divers effets néfaste de la future présence des bases étatsuniennes dans leur zone, y compris en termes des risques de diffusion du commerce sexuel et de viols des femmes indigènes.


F. Delorca
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