Le 8 novembre dernier policiers et gendarmes marocains en tenue anti-émeute ont démantelé par la force un campement (Gdeim Izik) de 15 000 personnes installées à Laâyoune (El Ayoun), la capitale du Sahara occidental, qui demandaient des logements sociaux, un revenu minimum pour les familles dans le besoin, des embauches dans la fonction publique pour les jeunes diplômés . L'intervention des policiers a suscité une émeute, et des affrontements ont eu lieu. Le bilan officiel fait état de 12 morts, 10 parmi les forces de l'ordre et deux civils, ainsi que d'une centaine d'arrestations. Le Polisario évoque un grand nombre de blessés, sans les identifier. En outre, selon ministère sahraoui de l’Information.plus de 2000 personnes ont été emprisonnées.
La ministre des affaires étrangères espagnole a rappelé que l'Espagne, ancienne autorité coloniale du Sahara occidental, soutient le droit à l'autodétermination du peuple Saharaoui, mais les activistes à Madrid accusent le gouvernemet de JL Zapatero de n'avoir rien fait pour empêcher la police marocaine d'intervenir. En outre le PSOE au pouvoir s'est désolidarisé de la résolution proposée par sa députée Fátima Aburto qui condamnait la violence au Sahara occidental. Les activistes ne sont pas les seuls à attaquer l'inertie de Madrid sur ce sujet, puisque le leader du PPMariano Rajoy a accusé le gouvernement madrolène "d'abdiquer ses responsabilités", ce qui d'ailleurs lui a valu une réaction birulente du premier ministre marocain lui reprochant de porter "atteinte à l'intégrité territoriale" du Maroc.
Maja Kocijancic, porte-parole de la haute représentante de l'Union européenne Catherine Ashton a simplement indiqué que l'UE suivait "de près" la situation.
Aux Etats-Unis la U.S. Western Sahara Foundation (bizarrement présidée par une pasionaria républicaine qui fait aussi du lobbying contre la Corée du Nord) a aussi interpelé le président Obama, sans résultat.
Le président Hugo Chavez Frias quant à lui a condamné la répression marocaine à Laâyoune. L'Union africaine a appelé le Maroc à éviter le recours à la violence.
Une pétition pour la mise en œuvre d’une enquête internationale sur les événements qui se déroulent depuis le 8 novembre à El Ayoun occupée, suite à l’assaut des forces de l’ordre marocaines contre le campement de civils sahraouis de Gdeym Izik a été lancée par des associations solidaires avec le peuple sahraoui et 60 organisations membres du Comité international du Forum social mondial. L’eurodéputée Nicole Kiil-Nielsen, députée européenne Europe écologie, membre de la sous-commission des droits de l’homme du parti des Verts suisses, a estimé samedi que «la répression a révélé malheureusement le vrai visage du régime marocain.»
En France les députés communistes ont demandé à Paris de réagir d'autant qu'un des leurs, Jean-Paul Lecoq (Seine-Maritime) s'est vu interdire de quitter l'aéroport de Casablanca de même que le député européen communiste espagnol Willy Meyer alors que tous deux souhaitaient se rendre à Laâyoune. Depuis le second mandat de Jacques Chirac la France est clairement alignée sur la position marocaine en ce qui concerne le Sahara occidental, position confirmée par M. Sarkozy en octobre 2007.
FD
ps : Le 17.11, La France a empêché le Conseil de sécurité (réunià la demande du Mexique et de la Grande-Bretagne) d'envoyer une mission d'enquête internationale au Sahara occidental.