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1 avril 2014 2 01 /04 /avril /2014 14:53

destrLe 9 mars, des gardes-côtes chinois ont empêché deux bateaux civils philippins d'aller approvisionner des militaires de ce pays stationnés sur le récif du "second Thomas" (Ayungin / Ren'ai) à 105 miles nautiques des côtes philippines (stratégique pour l'accès au mont sous marin de Reed, près des îles Spartly riches en hydrocarbures), de sorte que les Philippines ont dû parachuter par avion des vivres à leurs soldats. En 1999, les Philippins avaient délibérément fait échouer sur ce banc de corail inhabité sur lequel Pékin revendique une souveraineté (comme sur l'ensemble des îles de la mer de Chine méridionale mais un doute sérieux existe concernant les Spartly où Tomas Cloma créa un Etat indépendant vendu au dictateur Marcos dans les années 1970 pour un peso) un vieux navire americain (le Sierra Madre) de la seconde guerre mondiale, et Manille en a profité pour y installer une dizaine de marins, lesquels se sont ensuite employés à restaurer le navire qui commençait à rouiller. La Chine accuse les Philippines d'avoir trahi leur promesse de 1999 de démanteler ce vieux navire tandis que Manille, elle, soupçonne Pékin de préparer une annexion du banc de sable comme elle l'a fait subrepticement au printemps 2012 avec le récif de Scarborough.

 

Dès le 13 mars, le porte-parole du Département d'Etat américain Jen Psaki s'est ingéré dans le conflit en déclarant que Washington était "ennuyé" (troubled) par l'initiative chinoise. "C'est un acte de provocation qui augmente la tension" a-t-il ajouté. Officiellement Washington n'a pas de position juridique sur le tracé de la frontière maritime entre la Chine et les Philippines mais prétend défendre son allié philippin en vertu des accords de défense signés avec lui.

 

Déjà l'administration Obama avait soutenu, avec le Vietnam, l'Union européenne et le Japon, une action de Manille devant le tribunal d'arbitrage des Nations Unie sur la convention du droit de la mer (UNCLOS), et le secrétaire à la défense Chuck Hagel en mai dernier n'avait pas fait mystère dans le cadre du dialogue de Shangri-La à Singapour de son intention de soutenir l'armée philippine dans son effort pour étendre son contrôle sur le domaine maritime. Il n'a cependant pas précisé si cela impliquait une action automatique de l'armée américaine si la marine chinoise intervenait. En 2012 lors des tension sautour durécif de Scarborough, le gouvernement américain avait envoyé un porte-avion dans la zone à titre d'avertissement lancé à Pékin.

 

Tout comme autour du récif de Scarborough, les Chinois ont montré, face au Japon, à propos des îles Senkaku/Diaoyu Islands que les menaces américaines ne les impressionnaient pas. Du coup, l'administration Obama a durci le ton par rapport à 2012, spécifiant notamment en février qu'elle s'opposerait à la création d'une zone d'identification de défense aérienne (ADIZ) par les Chinois en mer de Chine méridionale. Cette nouvelle donne a conduit le gouvernement philippin, qui avait expulsé le QG de la 7ème flotte américaine de la baie de Subic en 1992, d'accorder de nouvelles facilités de mouillage à la marine américaine à Manille, Clark, Palawan, Cebu, Nueva Ecija,et La Union.

 

Aujourd'hui la Chine a fait savoir son mécontentement devant l'action lancée par Manille devant le tribunal d'arbitrage de La Haye qu'elle estime contraire à la Déclaration sur le Code de conduite en mer de Chine méridionale signée entre la Chine et les pays de l'ASEAN en 2002 qui privilégiait le dialogue bilatéral direct pour la résolution des conflits. Pour Pékin, les manoeuvres des alliés des Etats-Unis autour des récifs inhabités, violent la ligne à neuf traits ou ligne en U qui depuis l'époque du gouvernement du Kuomintang (en décembre 1947) délimite les frontières de la Chine en mer de Chine méridionale.

 

F. Delorca

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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