Le leader de la Corée du Nord ne se déplace jamais à l'étranger, sauf en Chine régulièrement et en Russie tous les dix ans. Son déplacement en Sibérie au début de cette demaine a donc suscité de nombreuses interrogations.
Depuis les agressions occidentales contre la Yougoslavie, l'Afghanistan, l'Irak, la Côte d'Ivoire et la Libye, la Corée du Nord sait désormais que l'arme nucléaire est sa seule garantie de sécurité. Obtenir qu'elle y renonce par des voies diplomatiques semble donc improbable.
Pourtant les incidents avec une Corée du Sud (elle aussi de plus en plus belliqueuse) se multiplient, comme on l'a vu avec l'affaire de la frégate Cheonan et le bombardement de l’île sud-coréenne de Yeonpyeong.
Comme le souligne Fedor Loukianov dans Ria Novosti, la Russie aujourd'hui opte pour un nouveau moyen de réintégrer la Corée du Nord dans le concert des nations : la construction d’un gazoduc reliant la Sibérie et le Sud de la péninsule de Corée. Cela changerait le statut de Pyongyang. qui se retrouverait dans la position adoptée par l’Ukraine à l’égard de la Russie, et par la Géorgie à l’égard de l’Azerbaïdjan, tout en profitant non seulement du gaz, mais également des revenus pour le transit. Le 4 juillet une délégation de Gazprom a rencontré le ministre nord-coréen des hydrocarbures à Pyongyang. La Corée du Nord qui connaît un problème chronique d'approvisionnement énergétique a lancé par ailleurs une coopération avec la Chine sur les énergies renouvelables, notamment la géothermie.