Le 6 décembre dernier, des bagarres entre supporteurs du Spartak de Moscou et jeune sdu Caucase ont fait un mort par balle. Le 11 décembre les funérailles ont donné lieu à un passage à tabac sur la Place du Manège à Moscou. 29 personnes ont été hospitalisées, la police anti-émeutes a été débordée.
Le lendemain, Aikaz Mikaelyan, responsable de l'ONG Assemblée de la jeunesse du Caucase uni confiait à Ria Novosti que ces troubles ont été orchestrés de l'extérieur.
Le 15 décembre, une nouvelle manifestation était organisée à la station de métro Smolenskaïa pour en découdre avec les Caucasiens, mais était cette fois endiguée par la police (au prix notamment de l'arrestation de 800 personnes).
Sur Ria Novost, Ilia Kramnik soulignait le rôle concerté des provocateurs sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter), comme l'an dernier lors de la révolution verte iranienne, et résumait ainsi l'enchaînement des événements :
"Les événements de la place du Manège ont été le point de départ d'une avalanche informationnelle qui s’est abattue sur les blogs et les forums. Le même jour, sur l’un des forums où viennent généralement discuter les ressortissants caucasiens, le fameux message est apparu commençant par " Salam, chers frères et chères sœurs !… », dont l’auteur anonyme a invité les Caucasiens à s’armer et se rassembler dans la soirée du 15 décembre près du centre commercial Evropeïsky à Moscou, afin de " décider de la suite des événements sur place. "
Ce message a été immédiatement suivi par de nombreux autres, dont les auteurs poussaient directement à commettre des crimes, en proposant de se réunir par petits groupes avec des armes blanches afin d’attaquer les passants dans le métro.
C’était une provocation évidente : l’auteur du message initial a mis dans la liste des " destinataires " de prétendus " dirigeants " pour " assurer la coordination " des principales ethnies caucasiennes. En vérifiant, la majorité de ces noms étaient soit des noms de personnes très connues, soit l’inverse, des combinaisons aléatoires de noms et de prénoms.
L’unification en une seule " structure organisée " de Géorgiens, d’Abkhazes et d’Ossètes, d’Arméniens et d’Azerbaïdjanais, etc., était encore moins probable.
Cependant, pour le lecteur non averti, notamment convaincu de la russophobie pernicieuse répandue dans l'ensemble du Caucase, le document sonnait vrai, et c’est là que la seconde détonation a suivi. En même temps, des appels à se rassembler pour faire payer les Caucasiens sont apparus sur plusieurs forums russes. Ils n’ont pas tous été intentionnellement mis en ligne par des provocateurs, seuls les premiers messages auraient joué ce rôle en tombant comme un flambeau sur l’herbe arrosée avec de l’essence."
Les groupes pour l'indépendance du Nord du Caucase et les pro-Occidentaux comme l'oligarque en exil à Londres Boris Berezovskyi mettent en cause les services secrets russes dans l'organisation des pogroms. Le journaliste français d'extrême-droite (cf Wikipédia) Christian Bouchet favorable au nationalisme "non ethnique" de Vladimir Poutine met en cause pour sa part au contraire dans un article récent des groupes identitaires qu'il dit proches de Boris Berezovskyi et des Occidentaux. L'hebdomadaire néolibéral britannique The Economist pour sa part voit en tout cas dans ces événements la preuve d'une fragilisation de l'Exécutif russe.