Reflux de la politique du Qatar dans le monde arabe
Ce week-end, un vol de Qatar Airways de Doha (Qatar) à Tripoli (Libye) a dû être détourné vers Alexandrie (Egypte) et revenir à Doha. Des hommes armés ont saisi la tour de contrôle à l'aéroport de Mitiga, dont les pistes ont ensuite été fermées à ce vol quotidien de Doha. La veille, des hommes armés sont entrés dans le bureau de Qatar Airways à l'aéroport et ont menacé de faire ce qu'ils ont fait le lendemain. Ils ont également déclaré qu'ils prévoyaient de d'expulser Qatar Airways du centre-ville de Tripoli. À la mi-Juin, Qatar Airways avait suspendu les vols à l'aéroport Benina de Benghazi lorsque des hommes armés de la milice Ezzedine al-Waqwaq avaient mené une opération contre elle (Vijay Prashad).
En Tunisie Ennahda qui gouverne le pays, financée par le Qatar, fait face à des manifestations populaires hostiles après l'assassinat de deux dirigeants de gauche (Chokri Belaid et Mohamed Brahmi). En Egypte, Mohammed Morsi des Frères musulmans a été évincé par l'armée et par une coaliion politique qui comprenait le parti soutenu par les Saoudiens Al-Nour. Le 4 août, le Ministre des Affaires étrangères du Qatar, Khalid al-Attiyah a été envoyé au Caire pour rencontrer Khairat el-Shatar des frères musulmans à la prison de Tora. Celui-ci a refusé de le voir (ainsi que les représentants des États-Unis et des Emirats arabes unis). Le blocage du ministre dans une salle d'attente au Caire est un symbole de la paralysie de la politique étrangère du Qatar. Si bien que le nouvel émir Tamim Ben Hamad Al-Thani, a dû accepter pour sa première visite à l'étranger le 2 août de rencontrer à la Mecque son rival saoudien Abdallah et le prince Salmane, une reconnaissance de la prééminence de Ryad sur Doha dans le nouveau jeu proche-oriental.