Des unités de l'aviation libyenne loyales au général à la retraite Khalifa Haftar (qui avait trahi Kadhafi en 2011) ont bombardé hier vendredi des positions de groupes djihadistes dans la région de Benghazi, notamment le QG de la milice islamiste de Rafallah Al-Sahati dont il s'est emparé et celui de de la "Brigade du 17 février". Haftar qui avait, par le passé, menacé de renverser le gouvernement de Tripoli a décidé de pallier l'inertie de celui-ci pour mettre fin à l'anarchie à l'Est de la Libye. Les djihadistes de l'Est ont pendant 6 mois occupé en toute impunité les trois ports pétroliers du pays.
A Tripoli les enlèvements de diplomates se multiplient. L'Algérie vient de retirer les siens en urgence.
En marge du sommet des Amis de la Syrie à Londres, le secrétaire d'Etat John Kerry s'est engagé à aider la Libye, qui selon lui avec 6 millions d'habitants devrait être aussi facile à gouverner que son Etat, le Massachussetts (sic), une phrase que le Dailymail classe déjà au nombre de ses nombreuses gaffes diplomatiques... Ni l'ex-Premier ministre libyen Abdallah Al-Theni, chargé le 8 avril par le Parlement de former un nouveau gouvernement, qui a demissionné juste après parce que sa famille a été attaquée par des groupes armés, ni sont prédécesseur Ali Zeidan qui en mars avait lui aussi subi des violences, ne seront sans doute de l'avis de M. Kerry (voir le chaos de l'élection de l'actuel premier ministre ici).
Le 4 mai, l'expert américain sur les questions du terrorisme, M. Daveed Gartenstein-Ross, également analyste au Think Tank américain pour les questions de sécurité ''The Foundation for Defense of Democracies'', avait relevé devant le Congrès l'impact de la situation en Libye sur la sécurité en Algérie et dans la région, affirmant que l'intervention de l'OTAN a été ''une erreur stratégique'' des Etats-Unis et de leurs alliés, du fait qu'elle a transformé le pays en base de terroristes islamistes.
F. Delorca