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Ce blog prolonge le travail collectif "Atlas alternatif" publié par Le Temps des Cerises en 2006, conçu et coordonné par Frédéric Delorca. Il vise à fournir un regard critique sur la domination néo-coloniale des grandes entreprises, médias et Etats occide

L'Australie offensive à l'égard de la puissance chinoise

Le chapitre dédié à l'Océanie dans l'Atlas alternatif  décrivait déjà en 2006 l'hégémonisme australien dans la zone. Il semble que cet hégémonisme s'inquiète de la montée en puissance de la Chine dans le Pacifique et que certains courants dans la classe politique australienne soient dans une logique de confrontation avec Pékin.

 

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En décembre dernier, Wikileaks révélait (avec le concours du Guardian) qu'en mars 2009 dans le cadre d'un entretien avec Hilary Clinton, l'ancien premier ministre australien Kevin Rudd (devenu en septembre dernier ministre des affaires étrangères) avait ni plus ni moins suggéré à l'actuelle Secrétaire d'Etat étatsunienne d' "utiliser la force" contre Pékin (au risque d'une confrontation nucléaire...) si la situation dégénérait et incité celle-ci à demander l'autonomie du Tibet. Le câble qui rend compte de cette  rencontre précise aussi que le programme d'acquisition de nouveau sous-marins d'attaque présenté par le gouvernement travailliste en 2008 visait directement à contrer la capacité de projection chinoise.

 

En septembre dernier la presse chinoise présentait des avis d'experts selon lesquels le nouveau premier ministre travailliste Julia Gillard pourrait être moins anti-chinoise que son prédécesseur Kevin Rudd. Mais en mars 2011 à Washington celle-ci a insisté sur l'importance de l'alliance stratégique avec les Etats-Unis, et le gouvernement de Camberra se montre plus interventionniste encore que Washington sur des dossiers comme la Libye ou la Syrie (l'Australie demande l'inculpation de Bachar el Assad devant la justice internationale), ce qui n'est pas précisément le signe d'une aptitude de ce pays à oeuvrer à la bonne entente entre les nations.

 

Néanmoins le Conseil d'affaires australien (Business council of Australia), qui regroupe les cent plus grandes entreprises australiennes, a rappelé contre les velléités protectionnistes du sénateur de droite Barnaby Joyce, que l'Australie aurait besoin des investissements chinois dans les années à venir et que les capitaux proviendraient dorénavant davantage d'Asie que des pays occidentaux. Cette interdépendance croissante sur le plan économique entre Pékin et Camberra pourrait malgré tout atténuer les humeurs bellicistes des travaillistes australiens.

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