«Presque toutes les positions du M23 (guérilla qui ravage l'Est du Congo sans doute avec les financements du Rwanda) ont été abandonnées hier», a déclaré Martin Kobler, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en République démocratique du Congo (RDC) au Conseil de Sécurité par vidéo-conférence. «Cela marque quasiment la fin militaire du M23 », a-t-il soutenu. C’est donc après 4 jours d’intenses combats menés à l’arme lourde que les positions du M23 ont été récupérées, les unes après les autres, par les forces loyalistes (FARDC). En série, les verrous ont tous sauté durant les opérations menées respectivement, dans le territoire de Rutshuru-centre ainsi que dans les localités de Kibumba, Kiwanja, Rumangabo et Bunagana dans la province du Nord-Kivu. (Journal La Prospérité)
Remarque de Tony Busselen du journal belge Solidaire sur sa page Facebook :
"Pour le moment le M23 reste à Bunagana et probablement ils ont encore des petites équipes au parc Virunga. Un contre-offensive de l'armée Rwandaise reste donc possible. Il y aura donc une immense pression de la "communauté internationale" pour reprendre les négociations à Kampala. Ce qui signifierait que le président du Congo Joseph Kabila sera pour la énième fois accusé de haute trahison, religieusement par les habituels fanatiques anti-Kabila, mais aussi spontanément par une partie de victimes de cette guerre qui en a marre de cette guerre, tolérée et imposée par l'Occident à la RDC.
Comment les grands experts occidentaux très influents pour ne pas dire "faiseurs d'opinion publique en Occident et partiellement en RDC", voient la situation actuelle?
Dans son article du 24 octobre Jason Stearns dit sur les négociations à Kampala : "it is difficult to imagine the M23 accepting the exclusion of even its top 20 officers." et il dit aussi : "There is still hope for a deal".
Un autre expert, Thierry Vircoulon d'International Crisis Group, conclut que les victoires militaires ont été annoncées par Kabila et que "Joseph Kabila voulait une victoire militaire". Ce qui est clairement très dangereux pour Vircoulon car "Le M23, c’est l’arbre qui cache la forêt : il y a une vingtaine de groupes armés dans l’est de la RDC."
Un troisième grand expert, Christophe Rigaud (Afrikarabia) du Courrier International, explique de son côté que les résultats militaires des FARDC sont le résultats de tout sauf Kabila, le gouvernement congolais ou les FARDC : c'est la brigade internationale, c'est l'attitude changée du Rwanda et des Etats-Unis etc... En même temps, Rigaud annonce déjà la vengeance du M23 sous la forme du retour de Laurent Nkunda.
Dans cette cacophonie des grands experts, il y a l’unanimité : "il faut une solution politique car sinon on risque la prolongation de la guerre". Pour Rigaud, qui nie le fait que le M23=armée rwandaise, ce sera la vengeance et le retour de Nkunda. Pour Vircoulon ce sera une intervention directe du Rwanda combiné avec les forces des 20 milices dont il parle.
Et, comme par hasard, "la communauté internationale" est d'accord. Vircoulon cite : "L’envoyé spécial américain pour la région des Grands Lacs, Russell Feingold, a parlé lundi d’une "poudrière" qui menace de provoquer une guerre régionale."
En contradiction avec les guerres impérialistes (Libye, Iraq, Kosovo etc...) où les victoires militaires sont la règle, en RDC la victoire militaire est donc exclue pour les Occidentaux. Et cela pour la seule et simple raison, qu'une défaite du M23 rendrait la survie du président rwandais Paul Kagame, chéri de la classe dirigeante dans le monde anglo-saxon, extrêmement difficile. En plus, la solution politique, n'importe laquelle, fragiliserait et affaiblirait le gouvernement central à Kinshasa, ce qui est le vévritable enjeu de toute la stratégie occidentale en RDC. "