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Ce blog prolonge le travail collectif "Atlas alternatif" publié par Le Temps des Cerises en 2006, conçu et coordonné par Frédéric Delorca. Il vise à fournir un regard critique sur la domination néo-coloniale des grandes entreprises, médias et Etats occide

Double offensive des forces de droite au Paraguay et en Bolivie

Suite à l’expulsion de terres occupées par une communauté paysanne qui a mal tourné et fait 17 morts (11 paysans et 6 policiers dont le frère du chef de la sécurité du président) dans des circonstances assez confuses, une enquête est en cours et plusieurs ministres ont démissionné.

 

Les parlementaires, parmi lesquels le président Fernando Lugo, premier président de gauche du Paraguay en 62 ans, ne jouissait que d'une très faible majorité, ont voté pour mettre en accusation celui-ci pour "manquement à ses devoirs durant cette crise. La menace de mise en accusation avait déjà été soulevée par l'opposition à vingt trois reprises. Le président Lugo a répliqué dans une vidéo à la nation affirmant qu’il ne démissionnerait pas. Le Sénat sans attendre l'issue de l'enquête a élu à la présidence Federico Franco, vice-président de Lugo.

 

Selon Walter Goobar dans le quotidien Miradas al Sur, ce coup d'Etat parlementaire pourrait avoir été fomenté par les grands propriétaires latifundiaires (représentés par le Partido Colorado) en laision avec la multinationale Monsanto en prévision d'une éventuelle montée des revendications des paysans sans terre qui n'ont pas encore obtenu la réforme agraire promise par Lugo.Le journaliste se fondant sur les travaux de Idilio Méndez Grimaldi rappelle par ailleurs  qu'une bataille était engagée entre le groupe Monsanto (qui avait ses entrées dans le journal de droite ABC Color) et le mouvement social paysan sur la question de l'introduction de graines de coton transgénique. Le lobby pro-Monsanto (Unión de Gremios de Producción) avait accusé le 7 juin le président du Service national de qualité et de sûreté des semenses (Seneva, un organisme d'Etat) qui refusait d'homologuer ce coton transgénique de népotisme.

 

Les pays d'Amérique latine (Mercosur et Unasur) font bloc pour l'instant et refusent de reconnaître le nouveau président. Les Occidentaux pour leur part sont plutôt sur une ligne indulgente. Le gouvernement américain n'a pas parlé de coup d'Etat et s'est seulement dit "préoccupé". Le ministre allemand de la coopération économique Dirk Niebel a pour sa part qualifié le coup d'Etat parlementaire de "processus normal de changement".

 

Le 22 juin 300 policiers boliviens en grève ont saccagé vendredi des locaux officiels à deux pas du palais présidentiel de La Paz et attaqué à coup de pierres le siège du commandement de la police. Ces policiers grévistes réclament  un salaire minimum supérieur à ce qu'ils perçoivent actuellement, la retraite à taux plein et l'annulation d'une loi leur interdisant de manifester. Malgré la signature d'un accord le 24 avec le syndicat de police Anssclapol qui correspond largement aux attentes des grévistes, des policiers de base dans 8 villes ont annoncé poursuivre la lutte. Selon la ministre de la communication Amanda Dávila, il existerait un "plan Tipnis" pour faire converger les demandes de la police avec les revendications des indigènes en colère contre un projet de construction d'autoroute (cf notre billet du 6 octobre 2011) et provoquer l'affrontement avec l'armée pour motiver un coup d'Etat. L'accusation de projet de coup d'Etat a ensuite été reprise par le chef d'Etat Evo Morales lui-même. Le vice ministre du régime intérieur bolivien Jorge Pérez sur Telesur a dénoncé la présence parmi les grévistes de policiers déjà impliqués dans des actes de mutinerie antérieurs et des personnes liées à l'opposition qui ont intérêt à plonger le pays "dans le chaos".

 

 

Par ailleurs il convient de signaler que le fondateur de Wikileaks Julian Assange, poursuivi par le pouvoir judiciaire suédois, s'est réfugié à l'ambassade d'Equateur à Londres et demandé l'asile politique au motif que selon lui, les Etats-Unis sont susceptibles de faire pression sur la Suède pour obtenir son extradiction et l'incarcérer dans des conditions non respectueuses des droits de l'homem comme ils l'ont fait avec un de ses informateurs Bradley Manning.

 

 

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