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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 11:51

Alors qu'une mission de l'Union africaine (UA) chargée de trouver une solution à l'impasse politique où se trouve la Côte d'Ivoire vient d'achever son travail dans la discrétion, et que le spectre d'une intervention militaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) s'éloigne, l'Afrique du Sud a envoyé une frégate au large d'Abidjan.

 

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"Cela ne peut que compliquer les choses" a déclaré le Ghanéen James Victor Gbeho, président pro-occidental de la Commission (pouvoir exécutif) de la Cédéao. "La solidarité qui s'est faite jour au sein de la communauté internationale est en train de s'effriter rapidement parce que certains pays prennent parti et ne sont pas d'accord avec la décision qui a déjà été prise (de défendre la victoire électorale d'Alassane Ouattara, ndlr)", a-t-il ajouté selon la correspondante de Libération et de Radio France International Sabine Cessou sur le blog Posts Afrique.

 

Prétoria a affirmé que cette frégate n'est là que pour facilter d'éventuelles négociations, comme Nelson Mandela avait dépêché une frégate au large du Congo-Zaïre en 1997 pour permettre le dialogue entre Laurent Désiré Kabila et Mobutu Sese Seko. Le journal "Le Pays", lui, accuse l'Afrique du Sud de s'apprêter à livrer des armes au président Gbagbo.

 

Selon, Renaldo Depagne, un responsable de l'International Crisis Group (ICG) financée par la fondation Soros, le camp africain des pro-Gbagbo, mené par l'Afrique du Sud, compterait l'Ouganda, la Gambie et le Zimbabwe.

 

Il semble qu'en France au sein même du parti gouvernemental UMP des voix commencent à s'élever pour mettre fin au boycott du gouvernement de Laurent Gbagbo. Le 8 février l'Elysée a empêché in extrémis un déplacement à Abidjan des députés UMP Yves Censi, Cécile Dumoulin et Jean-François Mancel, voyage que les agences de presse couvrent de sarcasmes mais qui semble correspondre à des convictions profondes chez eux puisqu'ils s'étaient déjà distingués en novembre dernier en se prononçant contre l'isolement infligé par la "communauté internationale" au gouvernement de Madagascar.

 

L'unanimité pour une pression sur le gouvernement d'Abidjan est donc loin d'être acquise.

 

Autour du Zimbabwe aussi le débat sur l'ingérence occidentale connaît de nouveaux développements. Selon un câble publié vendredi sur le site de Wikileaks, en avril 2009 lors d'une réunion à Paris Bruno Joubert conseiller diplomatique adjoint de l'Elysée, Eric Chevallier et Charlotte Montel conseillers techniques au cabinet de Kouchner auraient fait pression sur le ministre britannique Malloch-Brown pour une levée des sanctions après la constitution du gouvernement d'union nationale, ce qui a permis la reprise des pourparlers avec l'Union européenne, malgré la présence d'un fort lobby anti-Mugabe dans la classe politique britannique. Il est vrai que les sanctions économiques n'ont pas empêché le pays le pays de connaître une croissance de 5,7% en 2009, 8,1 en 2010 grâce à une bonne reprise de l'agriculture, ce qui justifie de bonnes anticipations économiques pour les années à venir.

 

Wikileaks a aussi révélé quel rôle les sanctions internationales jouaient dans la manipulation de la classe politique zimbabwéenne : le parti d'opposition MDC-T dont le dirigeant a été nommé premier ministre auprès du président Mugabe sous la pression étrangère, a négocié directement avec l'Union européenne des levées des sanctions au profit de ministres ou d'entreprises proches de ce parti pour l'aider à prendre l'ascendant contre le parti de Mugabe.

 

Le 9 février le quotidien zimbabwéen The Herald mettait à l'honneur une déclaration de l'ambassadeur iranien à Harare qui affirmait que l'Occident punissait le Zimbabwe pour sa résistance au néo-colonialisme et annonçait la visite du ministre des affaires étrangères chinois dont le pays coopère beaucoup avec le Zimbabwe.


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