La bataille de Mogadiscio menée par les troupes éthiopiennes en Somalie le mois dernier contre les milices islamistes n'a guère fait l'objet d'une couverture médiatique en Occident. Elle a pourtant été d'une intensité dramatique, contraignant 400 000 habitants à fuir la ville dans la détresse et le dénument. L’Allemagne, actuellement présidente de l’UE, a fait écrire par son ambassadeur en Somalie, Walter Lindner une lettre condamnant l’usage indiscriminé de frappes aériennes et d’artillerie lourde dans les zones densément peuplées de la capitale, le blocage délibéré d’aliments et de fournitures humanitaires dont il y a un besoin urgent, et le bombardement d’hôpitaux, mais les Occidentaux s'apprêteraient à valider à nouveau dans le cadre des Nations-Unies en juin l'ingérence éthiopienne comme ils l'avaient fait en décembre. Human Rights Watch a détaillé la manière dont le Kenya et l’Éthiopie ont transformé la corne de l'Afrique en "Guantánamo africain", selon une expression du
Guardian, par les kidnappings, les transferts extraordinaires, les prisons secrètes et le grand nombre de disparus (
http://www.tlaxcala.es/pp.asp?reference=2522&lg=fr).