27 juin 2009
6
27
/06
/juin
/2009
11:37
Selon le bureau de coordination de l’ONU (Ocha), 1330 cas de viols ont été enregistrés au Sud-Kivu depuis le début de cette année. Non seulement les violences sexuelles, accompagnées d’atrocités, se multiplient, mais elles visent désormais des enfants (de 35 à 50% des cas) ainsi que des hommes adultes. Les assassinats et vols de civils se poursuivent . Les mêmes crimes sont constatés au Nord-Kivu. De passage à Bruxelles et s’exprimant à la tribune de Justice et Paix le 16 juin, le père Rigoberto Minani, qui dirige le Centre d’études pour l’action sociale et dont Colette Braeckman rapporte les propos sur son blog, a fait état de la situation dramatique au nord-est du Congo où l'armée régulière (FARDC environ 100 000 hommes) qui a intégré les anciens membres de milice du rebelle tutsi Nkunda (comme Jean-Bosco Ntanganda également appelé « le Terminator », recherché par la Cour Pénale Internationale « coordonnateur adjoint » de l’offensive) inspire autant de crainte à la population que les milices hutus rwandaises FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, environ 8 000 hommes). Toutes les forces armées seraient devenues peu ou prou des bandes criminelles indisciplinées (par exemple la LRA ougandaise évoluerait au Sud-Kivu sans commandement ni objectif précis, la corruption par le partage des bénéfices miniers aidant encore à développer l'anarchie dans cette région). L'absence de versement des soldes pourrait expliquer en partie les violences (au moins en ce qui concerne les forces congolaises - FARDC). Une Mission de conseil et d’assistance de l’Union européenne en matière de réforme du secteur de la sécurité en RDCongo (EUSEC) a pourtant été mise en place par les ex puissances coloniales, sous commandement d'un général français, pour rationaliser le système de rémunération de cette armée.
La République démocratique du Congo s'enfonce par ailleurs dans la crise économique. Selon le FMI (qui augmente son contrôle sur ce pays - M. Strauss-Kahn était à Kinshasa le 25 mai, après l'effondement des prix du cuivre, cobalt et diamant, une chute des termes de l’échange de 20% est attendue cette année. Par conséquent, la croissance économique pour 2009 est estimée à 2,7%, bien en dessous des niveaux d’avant-crise. Cette faiblesse de l'Etat central congolais ne peut qu'entretenir le pourrissement actuel de la situation.
Pour beaucoup d'analystes, aucune victoire militaire sur les hutus rwandais (dont seulement une petite partie à pu retourner dans leur pays qu'ils ont quitté en 1994) n'est possible et la solution ne peut être que diplomatique. Alexis Kalinda, leader d'un groupe ethnique Nyanga, affirme que le principal obstacle à la paix dans la partie Est de la RDC est le Président rwandais Paul Kagame (le leader nationaliste tutsi FPR, allié de Clinton et de Bush) qui persiste dans son refus de tout dialogue avec les FDLR. « Le Rwanda doit leur fournir des garanties », explique-t-il, insistant au passage sur le fait que Kigali a besoin d'un compromis convaincant et durable. Paul Kagame est de plus en plus en mauvaie posture à l'égard de ses anciens parrains occidentaux. Ayant soutenu les républicains et Mc Cain aux dernières élection présidentielles étatsuniennes estimant que les "blancs ne voteraient jamais pour un noir", il est en mauvaise posture à l'égard d'Obama (comme l'a révélé l'obligation dans laquelle il s'est trouvée d'abandonner son allié Nkunda). A la différence de Sarkozy qui, à contretemps des Américains, croyait intelligent de proposer un deal avantageux à Kagame au Congo, l'orientation de l'administration américaine serait plutôt hostile à Kagamé. Signe des temps, le 1er juin dernier, 70 universitaires principalement anglo-saxons ont adressé une lettre ouverte au président du tribunal pénal international pour le Rwanda demandant l'inculpation de M. Kagame... un moyen de pression qui pourrait faciliter certaines réconciliations entre nationalistes tutsis et exilés hutus...
FD
La République démocratique du Congo s'enfonce par ailleurs dans la crise économique. Selon le FMI (qui augmente son contrôle sur ce pays - M. Strauss-Kahn était à Kinshasa le 25 mai, après l'effondement des prix du cuivre, cobalt et diamant, une chute des termes de l’échange de 20% est attendue cette année. Par conséquent, la croissance économique pour 2009 est estimée à 2,7%, bien en dessous des niveaux d’avant-crise. Cette faiblesse de l'Etat central congolais ne peut qu'entretenir le pourrissement actuel de la situation.
Pour beaucoup d'analystes, aucune victoire militaire sur les hutus rwandais (dont seulement une petite partie à pu retourner dans leur pays qu'ils ont quitté en 1994) n'est possible et la solution ne peut être que diplomatique. Alexis Kalinda, leader d'un groupe ethnique Nyanga, affirme que le principal obstacle à la paix dans la partie Est de la RDC est le Président rwandais Paul Kagame (le leader nationaliste tutsi FPR, allié de Clinton et de Bush) qui persiste dans son refus de tout dialogue avec les FDLR. « Le Rwanda doit leur fournir des garanties », explique-t-il, insistant au passage sur le fait que Kigali a besoin d'un compromis convaincant et durable. Paul Kagame est de plus en plus en mauvaie posture à l'égard de ses anciens parrains occidentaux. Ayant soutenu les républicains et Mc Cain aux dernières élection présidentielles étatsuniennes estimant que les "blancs ne voteraient jamais pour un noir", il est en mauvaise posture à l'égard d'Obama (comme l'a révélé l'obligation dans laquelle il s'est trouvée d'abandonner son allié Nkunda). A la différence de Sarkozy qui, à contretemps des Américains, croyait intelligent de proposer un deal avantageux à Kagame au Congo, l'orientation de l'administration américaine serait plutôt hostile à Kagamé. Signe des temps, le 1er juin dernier, 70 universitaires principalement anglo-saxons ont adressé une lettre ouverte au président du tribunal pénal international pour le Rwanda demandant l'inculpation de M. Kagame... un moyen de pression qui pourrait faciliter certaines réconciliations entre nationalistes tutsis et exilés hutus...
FD