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Le blog de l'Atlas alternatif / L'autre info sur le monde

Le "soft power" américain à l'oeuvre en Birmanie

16 Novembre 2014 , Rédigé par Atlasaltern Publié dans #Asie du Sud-Est-Pacifique

Barack Obama s'est rendu vendredi au Myanmar (Birmanie) pour assister à un sommet de l'ASEAN. C'était sa seconde visite depuis 2012. La lune de miel entre les deux pays semble achevée. Washington a pris récemment des sanctions contre certains dignitaires du régime. Malgré l'entrée de Aung San Suu Kyi au parlement, un quart de celui-ci est contrôlé par le ministre de la défense, les négociations avec les guérillas des minorités ethniques et si le pays s'est ouvert à l'étranger il reste parmi les plus corrompus et les violations des droits de l'homme y restent nombreuses (à l'égard des journalistes, des Rohingyas musulmans etc) et préoccupent même la Chine.

 

Si diverses ONG reprochent à Obama de ne pas faire suffisamment pression sur le régime birman, peut-être sousestiment-elles les actions clandestines. Le lendemain du passage du président américain à l'université de Yangon, les étudiants ont manifesté, amplement relayés par Voice of America qui dénonce le déclin universitaire du pays sous la dictature des généraux. Faut-il voir dans cet embryon de mouvement étudiant une illustration d'une stratégie américaine discrète pour faire bouger le régime en influençant sa jeunesse, comme USAID a avoué l'avoir fait aussi récemment à Cuba et au Venezuela ? Obama a fait ouvrir un bureau d'USAID au Myanmar en 2012 et en novembre 2013, l'agence américaine avait exposé trois programmes de partenariat entre universités américaines et birmanes. L'université d'Indiana a reçu 1 million de dollars d'USAID pour collaborer avec celle de Yangon. Ce travail souterrain pour former des "managers" birmans à l'américaine, hostiles aux généraux, pourrait bien, à terme, être plus crucial pour faire basculer le pays dans l'orbite américaine que les sanctions à court terme contre les officiels.

 

 

 

 

 

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Atlas alternatif sur Facebook

12 Novembre 2014 , Rédigé par Atlasaltern

Retrouvez sur Facebook

1) les anciens billets du blog "Atlas alternatif" https://www.facebook.com/atlasalternatif.reseau?ref=ts&fref=ts

2) une version audio synthétique de certains billets https://www.facebook.com/pages/TV-Atlas-alternatif/268968543165365?sk=info&tab=page_info

3) des tours d'horizon de l'actualité récente empruntés au blog de F. Delorca https://www.facebook.com/atlasalternatif.reseau?ref=ts&fref=ts

La page "Atlas alternatif réseau" sur Facebook est likée par 5 181 personnes, celle de TV atlas alternatif par 179 personnes (+ 8 par semaine).

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Sous la pression des activistes, l'Autorité palestinienne promet d'agir davantage à l'ONU

6 Novembre 2014 , Rédigé par Atlasaltern Publié dans #Proche-Orient

800px-palestinian_flag_svg.pngL'autorité palestinienne affiche, contre le secrétaire d'Etat  américain John Kerry (mais semble-t-il avec le soutien de Federica Mogherini, la nouvelle Haute repré­sen­tante de l’Union euro­péenne pour les affaires étran­gères et la poli­tique de sécurité), sa détermination à demander en novembre la reconnaissance de l'Etat palestinien (déjà reconnu en Europe par la Suède) au Conseil de sécurité de l'ONU (puis, en cas de refus, engager la deuxième étape du plan de reconnaissance : adhésion à des orga­ni­sa­tions inter­na­tio­nales dont la Cour pénale inter­na­tionale et, enfin, rupture des accords avec Israël, notamment en ce qui concerne la coopé­ration sécu­ri­taire).

 

Il est vrai que la situation sur le terrain oblige l'autorité palestinienne à agir. En Cisjordanie et à Jérusalem, on commence à parler d'une possible troisième intifada. Depuis la mort, en juillet, d’un jeune palestinien de 16 ans, brûlé vif après avoir été kidnappé dans un quartier de Jérusalem-Est, les troubles n’ont cessé dans la ville. "Rien qu’en juillet et en août, note Renée Berder de la revue Golias, 633 palestiniens ont été arrêtés dont des dizaines de jeunes de moins de 18 ans et même des enfants pour jets de pierre ou même pour avoir simplement participé à des manifestations ; 190 Palestiniens ont été mis en examen. La situation s’est encore détériorée depuis quelques semaines avec l’accroissement des visites de soi-disant touristes, en fait des extrémistes juifs qui veulent avoir le droit de prier dans la mosquée Al-Aqsa, voire même de détruire cette mosquée pour construire un troisième Temple".En réaction à ces provocations la spirale de la ciolence reprend : le 22 octobre, une voiture conduite par un Palestinien  s'est jetée délibérament sur les personnes attendant le tramway et provoquant la mort de deux d’entre elles ; plus récemment encore, le 29 octobre, le rabbin Yehuda Glick a été grièvement blessé ; ce rabbin est le fondateur de « l’Institut du Temple », qui milite pour la destruction de la mosquée Al-Aqsa et la construction d’un troisième temple.

 

A Gaza, soumise au blocus par l'Egypte, l'Iran se vante de poursuivre sa coopération avec le Hamas et notamment de former ses militants à la fabrication de missiles à  5000 dollars. Selon un correspondant du blog de l'Atlas alternatif, l'aide iranienne transiterait par le Hezbollah libanais et le gouvernement syrien (qui mettrait aussi à disposition des ingénieurs). C'est aussi le Hezbollah qui aurait formé les Palestiniens dans la construction des tunels. L'article de l'agence iranienne pose en conclusion la question d'une éventuelle formation à la fabrication de missiles en Cisjordanie.

 

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Irak-Syrie : EI avance toujours

3 Novembre 2014 , Rédigé par Atlasaltern Publié dans #Proche-Orient

EI.jpgPepe Escobar l'explique sur Asia Times (traduit sur Afrique-Asie) : "Le chef de l’État islamique, le calife Ibrahim, alias Abou Bakr al-Baghdadi, ne cesse de nous étonner tous, y compris ses puissants commanditaires bourrés de pétrodollars. Le calife est pratiquement devenu un grand producteur de pétrole digne de faire partie de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Depuis quelque temps, en théorie du moins, ses brutes mercenaires takfiri pompent du pétrole, le raffinent, l’expédient ou le passent en contrebande. Les contrats juteux qu’ils décrochent concernent d’énormes quantités de pétrole et leur rapportent des profits de l’ordre de 2 milliards de dollars par jour."

 

En attendant le président turc Erdogan ne s'engage pas pour les Turkmènes en Irak, et filtre les peshmergas kurdes irakiens dépêchés pour aider la ville kurde syrienne de Kobané encore assiégée malgré la libération de certains autres territoires jurdes Syriens. Le Mont Sinjar en Irak - 1463 m d’altitude, situé à 124 km à l’ouest de Mossoul - où sont réfugiées les milices yézidies est désormais totalement encerclé par les djihadistes et à Bagdad, Mithaq Al-Mozani, un des principaux députés du Bloc Al-Ahrar, le groupe parlementaire irakien affilié au mouvement chiite de Moqtada al-Sadr accuse ouvertement Washington d'avoir livré des armes à l'Etat Islamique (EI/Daesh) à Kobané et en tire argument pour demander le départ de tous les conseillers militaires d'Irak (où 6 700 personnes ont été tuées en octobre). Sans aller jusque là beaucoup se demandent déjà pourquoi les Occidentaux ont laissé avancer EI jusqu'à cette ville alors que, si les frappes aériennes ne servent à rien dans les zones habitées, elles sont censées au moins pouvoir permettre de stopper une guérilla qui avance sur une route.

 

Ce weekend deux des principaux groupes rebelles syriens auxquels les Etats-Unis fournissaient des armes (roquettes Grad et missiles anti-chars TOW), Harakat Hazm et le Front syrien révolutionnaire se sont rendus à l'alliance EI-Al-Nosra, ce qui implique que leurs armes vont directement à EI désormais, et qu'il n'y a plus de groupes armés "modérés" dans ce pays. Les 15 000 hommes d'EI continuent de contrôler fermement leur territoire face à la stratégie hésitante des Occidentaux, largemet grâce aux complicités dont ils bénéficient en Turquie, dans les pétromonarchies et les milieux d'affaires internationaux.

 

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L'Occident court-circuite la révolution au Burkina Faso

3 Novembre 2014 , Rédigé par Atlasaltern Publié dans #Maghreb - Afrique occidentale

Après 27 ans de règne, l'assassin de Thomas Sankara Blaise Compaoré a dû s'incliner devant le mouvement populaire qui s'opposait à son projet de réforme de la constitution pour renouveler son mandat présidentiel et présenter sa démission. Il s'est réfugié chez Allasane Ouattara installé au pouvoir en Côte d'Ivoire en 2011 par l'armée française et Nicolas Sarkozy, échappant ainsi, grâce à la complicité des militaires et de François Hollande, au procès que la gauche burkinabe voulait lui intenter.

 

Dès le 7 octobre la France avait tenté de lui offrir une porte de sortie honorable mais des voix à Paris comme le député socialiste président du groupe d’amitié parlementaire France-Burkina Faso François Loncle recommandaient de ne pas tenter de précipiter la chute du dictateur, perçu comme un "facteur de paix" dans la région. Laurent Fabius, lui emboîtait le pas, note Survie, en déclarant que « nous n’avons pas à faire ou à défaire un gouvernement. Ce que nous souhaitons, nous les Français, c’est que nos ressortissants soient protégés et que l’on aille vers l’apaisement ».

 

Un maillon important de l'impérialisme occidental au Sahel a cédé.

 

Depuis lors les intrigues se multiplient pour voler au peuple sa victoire. Alors que l'armée s'est intallée aux commandes (un jeune officier, le lieutenant-colonel Isaac Zida proche de Washington, a été désigné par l'armée pour conduire un régime de transition), avec l'aide du mouvement Balai Citoyen (qui pourrait être financé de l'extérieur vu ses moyens depuis un an pour s'équiper en T-shirts, organiser des concerts etc) et prenait immédiatement contact avec la France et les Etats-Unis, hier deux personnes ont soi-disant voulu s'auto-proclamer présidentes à la télévision avant de se rétracter. Parmi elles Saran Sérémé, présidente du Parti pour le développement et le changement (PDC) et de la coordination des femmes de l'opposition, organe influencé par le National Democratic Institute étasunien dirigé par la sinistre ancienne secrétaire d'Etat de Bill Clinton Mme Madeleine Albright. Le parti qu'elle dirige n'a fait scission de celui de Compaore qu'il y a 2 ans. A l'évidence Washington est à la manoeuvre. "Les Etats-Unis condamnent la tentative de l'armée burkinabé à imposer sa volonté au peuple du Burkina Faso", a déclaré une porte-parole du département d'Etat, Jen Psaki. Au milieu de la confusion qui règne à Ouagadougou, divers indices laissent penser que les Occidentaux sont en train de concocter un nouveau pouvoir civil à leur botte.

 

F. Delorca

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