L'armée US profite d'Ebola pour s'implanter au Libéria
Pour la première fois de son histoire de 167 ans, le Libéria va recevoir 3000 soldats d'un pays étranger sur son sol, les États-Unis d'Amérique, pour combattre le virus mortel Ebola qui ravage ce pays et le reste de l'Afrique de l'Ouest (2700 morts).
Le 16 septembre le président Obama a déclaré que l'épidémie d'Ebola "n'est pas seulement une menace pour la sécurité régionale, mais c'est une menace potentielle pour la sécurité mondiale." Il a décrit une stratégie en quatre points pour lutter contre la maladie: 1) contrôler l'épidémie; 2) traiter les effets d'entraînement des économies et des collectivités afin de prévenir une catastrophe humanitaire vraiment massive; 3) coordonner une réponse globale plus large; et 4) de toute urgence mettre en place un système de santé publique dans ces pays pour l'avenir, non seulement en Afrique de l'Ouest, mais dans les pays qui n'ont pas beaucoup de ressources en général.
L'US Africa Command (Africom) actuellement basé en Allemagne établira une base régionale intermédiaire (ISB) afin de faciliter et d'accélérer le transport de l'équipement, des fournitures et du personnel. En 2011 l'actuelle présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf, diplômée de Harvard, s'était vue attribuer le prix Nobel de la Paix (avec son amie Leymah Gbowee). Certains affirmaient déjà qu'il s'agissait d'une récompense pour ses bons et loyaux services à l'égard des investisseurs de la Fondation Soros et de la banque Rothschild dans les mines d'or libériennes, et pour sa promesse (déjà) de laisser l'Africom s'établir sur son sol.
Cette mesure n'est pas nécessairement bien accueillie par la population, d'autant qu'une grande partie de l'opinion publique libérienne soupçonne les laboratoires pharmaceutiques occidentaux d'avoir eux-même créé le virus Ebola. Le Liberian Daily Observer, principal quotidien libérien (30 000 exemplaires chaque jour), le 9 septembre accusait en Une le gouvernement américain d’avoir intentionnellement manipulé génétiquement le virus Ebola et du Sida dans des laboratoires de recherche sur le bioterrorisme et proclamait que les Africains ont été délibérément infectés par des programmes de vaccination. L'article du Dr. Broderick a été repris notamment en Guinée, voisine, elle aussi touchée par Ebola.
Au Sénégal aussi la méfiance est de mise. Interrogé sur le site sénégalais leral.net, l’homme d’affaires sénégalais Moussa Sow, propriétaire d’hôtels en Guinée, et établi depuis plus de 20 ans dans le pays, qui s’interroge sur une éventuelle implication de l’Occident dans la gestion de cette crise. Il note que l’épidémie frappe tout particulièrement des pays riches en matières premières très convoitées et que que la propagation du virus provoque le départ des Chinois …
Le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, saisi en urgence par les Etats-Unis, a adopté le jeudi 18 septembre une résolution unanime pour renforcer et accélérer la mobilisation et l’action de la communauté internationale contre l’épidémie. La résolution 2177, qui a été coparrainée par 131 Etats – un record dans l’histoire du Conseil – qualifie l’épidémie sans précédent qui sévit en Afrique de l’Ouest de « menace pour la paix et la sécurité internationales ». C’est la première fois que le Conseil de sécurité des Nations Unies qualifie une urgence sanitaire et a conséquemment appelé les Etats membres « à fournir une assistance et des ressources d’urgence » aux pays affectés par la maladie : hôpitaux de campagne, médecins et infirmières, capacités logistiques et de transport aérien médicalisé.
La résolution demande également aux pays concernés de « lever les restrictions aux déplacements et aux frontières imposées en raison de l’épidémie » et aux compagnies aériennes et maritimes de maintenir leurs liaisons avec les pays affectés. La nouvelle Mission des Nations Unies pour les interventions d'urgence sur Ebola (UNMEER) va s'installer au Ghana. Cuba et la Chine sont aussi très actives dans l'envoi de médecins et les dons.
Venezuela : Maduro dénonce la possibilité d'une guerre bactériologique
Le 12 septembre, le président du Collège médical de l'hôpital d'Aragua (Venezuela), Angel Sarmiento, a indiqué que huit personnes sont mortes dans le HCM ces derniers jours par une maladie qui n'a pas encore été déterminée et que l'on appelle pour l'instant "syndrome hémorragique fébrile aigu". Le premier décès à El Limón remonte au 9 septembre à minuit (El Nacional). L'opposition s'est emparée du dossier en dénonçant la recrudescence générale des épidémies au Venezuela (paludisme, chikungunya) qu'elle impute à l'incurie des politiques de santé.
En réplique le président Nicolas Maduro dimanche sur la chaîne Noticias 24 horas, a dénoncé : "Une guerre internationale est en cours, camarades et compatriotes, menée par ceux qui veulent mettre le Venezuela à genoux. Une guerre bactériologique, psychologique, une guerre menée par les finances internationales, mais le Venezuela restera ferme, dans sa politique sociale, dans son économie et ses finances". Il a annoncé que des experts internationaux (dont des Cubains) sont arrivés à Caracas afin d'aider le pays dans la lutte contre une attaque bactériologique.
Tarek el Aissam, 40 ans, ancien ministre de l'intérieur de Chavez qui a pris la succession de Maduro à la vice présidence du Parti socialiste unifié du Venezuela,est le gouverneur de la région d'Aragua, ce qui accrédite l'hypothèse d'un ciblage politique.
Le gouvernement du Venezuela dénonce aussi depuis plusieurs mois l'existence d'une "guerre économique" à l'origine de l'inflation dans le pays, sur le modèle de celle qui était venue à bout du gouvernement Allende au Chili en 1973.
Plus récemment, le président Maduro a aussi signalé l'existence de ce qu'il a appelé une "guerre psychologique" : vagues de rumeurs et de fausses informations, graphiques truqués diffusés par les réseaux sociaux au sujet de maladies infectieuses (y compris l'Ebola) à l'hôpital central de Maracay etc.
Nouvelle interview de Frédéric Delorca sur BBC Afrique
Une interview de Frédéric Delorca sur la situation ukrainienne sera diffusée sur BBC Afrique ici demain matin.
Pourquoi l'opération militaire contre EEIL n'atteindra pas ses objectifs affichés
L'Observatoire syrien pour les droits de l'homme a indiqué vendredi que EEIL (Etat islamique en Irak et au Levant) et d'autres factions rebelles importants , y compris à la fois des mouvements islamistes et «modérés» (appellation conventionnelle des islamistes non liés à EEIL ou à Al Qaida en Irak et en Syrie), ont signé un pacte de non-agression mutuelle dans une banlieue de Damas.
Dans The Independent avant-hier Patrick Cockburn explique pourquoi les sunnites irakiens vont faire bloc avec EEIL, que pourtant ils n'aiment pas, simplement par peur de la brutalité du gouvernement à dominante chiite de Bagdad et du gouvernement d'Assad en Syrie et des milices qu'ils emploient. La seule solution, note Cockburn, aurait été qu'Assad puisse négocier avec les sunnites "modérés" pour éviter qu'ils ne fassent bloc avec EEIL. Le problème est que Washington a dynamité ces négociations à Genève en plaçant le départ d'Assad comme préalable.
Aujourd'hui Washington ne pourrait qu'empêcher de prendre Irbil au Kurdistan, Bagdad, ou encore Hama ou Alep (du côté syrien). Mais selon Cockburn, les forces gouvernementales au sol sont incapables de prendre réellement des villes sunnites compte tenu du ralliement des "modérés" à EEIL. Seul un processus politique ralliant durablement les sunnites "modérés" aux gouvernements de Damas et de Bagdad pourrait isoler EEIL.
Un mail reçu par Cockburn le 11 septembre à propos du bombardement gouvernemental de Moussoul explique pourquoi les sunnites vont continuer de rejoindre massivement EEIL.
"Le bombardement a été effectué par le gouvernement. Les frappes aériennes ont porté sur les quartiers entièrement habités par des civils. Peut-être voulaient-ils cibler deux bases d'EEIL. Mais aucun bombardement n'a trouvé sa cible. Une cible a été une maison reliée à une église où des hommes d'EEIL vivent. Elle est à côté du générateur du quartier et environ à 200-300 mètres de notre maison.
Le bombardement a touché des civils uniquement et démoli le générateur. Maintenant, nous n'avons plus d'électricité depuis hier soir et je vous écris avec un dispositif portable dans la maison de ma sœur, qui est vide.
Le bombardement du gouvernement n'a frappé aucun des hommes d'EIIL. Mais maintenant, je viens d'entendre un parent qui est venu nous rendre visite pour voir comment nous allions après le bombardement de cette terrible nuit. Il dit qu'à cause de ce bombardement, les jeunes rejoignent EEIL par dizaines voire par centaines, car cela augmente la haine envers le gouvernement, qui ne se soucie pas de nous qui nous tue et nous cible en tant que sunnites.
Les forces gouvernementales sont allées à Amerli, un village chiite, entouré par des dizaines de villages sunnites, bien qu'Amerli n'ait jamais été pris par EEIL. Les milices gouvernementales ont attaqué les villages sunnites voisins, tuant des centaines de gens, avec l'aide des frappes aériennes américaines."
En France JL Mélenchon, et Dominique de Villepin se sont prononcés contre la participation de la France à une coalition derrière les Etats-Unis en Irak. Pierre Laurent du PCF et Valérie Pécresse de l'UMP entre autres ont demandé qu'une résolution de l'ONU à titre préalable valide l'ingérence.
Brésil : Marina Silva, joker "apolitique" de la bourgeoisie contre Dilma Rousseff
Evangéliste, écologiste fervente mais aussi adepte d'une politique économique néolibérale et censeur de l'actuel processus d'intégration régionale (Unasur), l'ex-ministre Marina Silva, une amazonienne descendante de Noirs et d'Indiens, candidate du "Parti socialiste du Brésil" (après la mort accidentelle du précédent candidat de ce parti le 13 août dernier, mais Marina Silva, elle, se dit "apolitique") vient perturber pour les élections présidentielles du 5 octobre le jeu politique entre le parti des travailleurs (PT) et sa candidate, la présidente sortante Dilma Rousseff et.le Parti social-démocrate (PSDB), de droite, dont le candidat est facilement identifiable aux échecs du gouvernement de Fernando Henrique Cardoso dans les années 2000.
En 2012 le gouvernement britannique a invité Silva à être l'un des huit porteurs de la torche lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, ce qui avait souligné ses liens avec la monarchie britannique (rappelons qu'en juillet 2014 la banque de Santander, filiale du groupe du baron anglais Rothschild avait émis à l'intention de ses adhérants un bulletin hostile à la réélection de Dilma Rousseff). Lors de la présidentielle de 2010 le président de l'ONG de protection de la nature World Wildlife Fund-Brésil (WWF Brésil) Alvaro de Souza était devenu président du Comité des finances de campagne de Silva. En échange Silva, ministre de l'écologie, a accordé de nombreuses zones à gérer au WWF. Le WWF est contrôlé par le mari de la reine d'Angleterre.
Les sondages d'opinion jusqu'à présent indiquent que Dilma Rousseff a sa principale base de soutien parmi les plus humbles qui vivent avec jusqu'à deux fois le salaire minimum (1 448 reais, d'environ 650 $), un groupe qui représente 40 % de l'électorat brésilien. Parmi ceux qui gagnent entre 3 et 5 salaires minimum (la «nouvelle classe moyenne») les soutiens sont divisés à parts égales entre les deux candidates, tandis que Marina Silva s'impose parmi ceux qui gagnent plus de 5 fois le salaire minimum (El Economista). Sa percée dans les sondages était mise à l'honneur Wall Street Journal le 26 août.
Le Brésil, membre des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) est un pivot de l'unification de l'Amérique du Sud. Il a mené des batailles récemment contre l'espionnage américain, contre la tutelle des Etats-Unis sur le Net, mais aussi contre le colonialisme français au Mali. La victoire de Silva impliquerait la sortie immédiate du pays des BRICS.
L'ONU soutient l'Argentine contre les fonds vautours
L'assemblée générale de l'ONU a voté le 9 septembre en faveur d'un nouveau dispositif juridique susceptible de protéger la restructuration de la dette argentine face aux fonds de pension nord-américains prédateurs. 124 pays ont vogté pour 41 se sont abstenus et 11 ont voté contre dont les Etats-Unis d'Amérique, le Royaume-Uni, l'Allemagne, le Japon, Israël, le Canada, l'Australie, la République tchèque, l'Irlande, la Hongrie et la Finlande. Italie, s'exprimant au nom de l'Union européenne, a déclaré que l'Organisation des Nations Unies n'est pas l'organe approprié pour discuter de nouvelles normes en matière de restructuration de la dette.
La résolution a été présentée par le groupe des pays du G-77 plus la Chine, désormais présidé par la Bolivie.Sacha Llorenty Soliz, représentant du gouvernement d'Evo Morales, a qualifié le vote historique et a rejeté les critiques, estimant que l'Assemblée générale est «l'endroit le plus légitime et démocratique» qui constitue un cadre institutionnel global pour résoudre le problème.
En 2001, après des années de crise, l'Argentine a fait défaut sur sa dette, alors d'une centaine de milliards de dollars. En 2005 et 2010, le gouvernement est parvenu à restructurer une partie de celle-ci : 93 % des créanciers ont accepté une décote. Parmi les irréductibles, les hedge funds Aurelius et surtout NML ont alors entamé une guérilla juridique, afin d'obtenir le remboursement total de leurs titres, soit 1,33 milliard de dollars (769 millions d'euros).
Le 23 juillet 2012, les hedge funds en question ont obtenu une première victoire devant le juge new-yorkais Thomas Griesa, qui a interdit à l'Argentine d'honorer les échéances de sa nouvelle dette (celle restructurée en 2005 et 2010) tant qu'elle ne rembourserait pas aussi les hedge funds. En juin dernier la Cour suprême américaine ayant refusé d'examiner l'affaire, l'ordonnance du juge Griesa est entrée en application. Et Buenos Aires n'a pas pu rembourser la majorité de ses créanciers ayant accepté la décote le 30 juin, comme prévu, ce qui a amené l'Argentine au bord du défaut de paiement.
Le cadre réglementaire recherché par les Nations Unies vise à établir des normes qui impliquent que si la majorité des créanciers acceptent les termes d'une restructuration de la dette, il doit être accepté par tous les détenteurs d'obligations. Mais il ne s'agit que d'une résolution de principe, l'ONU n'ayant aucun pouvoir dans ce domaine.
Le 16 juillet, la présidente Cristina Kirchner s'était rendue à Brasilia pour assister au sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et de l'UNASUR pour obtenir un crédit de 5 milliards de dollars de la nouvelle Banque de développement et le soutien de tous les chefs d'Etat contre la décision du juge Griesa.
F. Delorca
La justice du Yucatan contre le maïs transgénique de Monsanto
Au Mexique (3ème exportateur de miel au monde) les apiculteurs de la péninsule du Yucatán ont remporté un procès contre le géant Monsanto, après deux ans de procédures. Ils s’opposaient à la décision du Ministère de l’Agriculture d’autoriser la plantation d’OGM. Le juge a révoqué l’autorisation et demandé que, conformément à la constitution mexicaine, des référendums soient tenus dans les communautés autochtones Santa Elena, Ticul, Oxkutzcab, Tekax, Tzucacab, Peto et Tizimin avant tout changement en la matière (cf vivre.aumexique.com).
Toutefois, comme le notait la Jornada en juillet, cette petite victoire des collectifs de paysans souligne a contrario le fait que les autorités agraires dans les autres Etats du pays (qui a une structure fédérale) autorisent la culture du maïs transgénique.
Un autre problème des agriculteurs mexicains est la confiscation des terres par les compagnies minières. Le Mexique en 18 ans aurait cédé 940 000 km 2 (la moitié de la surface du pays,le gouvernement n'en reconnaît que 14 %) en concessions minières,dont les trois quarts au Canada, et la plupart en zone indigène. Un mineur mexicain est payé huit fois moins qu'au Canada et les multinationales canadiennes ne paient qu'1,18 % d'impôts à l'Etat mexicain. 420 tonnes d'or ont été extraites du Mexique de 2000 à 2010, contre 190 entre la découverte du Mexique par les Espagnols et 2000. La loi fiscale du pays a récemment relevé le taux des impôts pour ces multinationales, mais le processus de confiscation des terres n'est pas remis en cause.
Les anciens combattants sud-africains accusent la médiatrice de travailler pour la CIA
Samedi, le vice-ministre de la Défense sud-africain et président de l'association d'anciens combattants "Umkhonto we Sizwe Military Veterans Association" (MKMVA, une structure membre de l'ANC accusée de malversations financières) Kebby Maphatsoe, s'est exclamé, durant une cérémonie d’hommages à un membre de l’ancienne branche armée de l’ANC à Soweto : « On ne peut pas laisser les gens braquer l’ANC. On va se battre et défendre l’ANC. Ils utilisent maintenant nos institutions contre nous, et si vous voulez savoir pourquoi, c’est piloté par la CIA ». En réponse l'ambassadeur des Etats-Unis à Prétroria a dénoncé lundi sur Twitter « des accusations insultantes et dénuées de tout fondement (baseless and offensive)».
L'accusation du vice-ministre visait en fait l'avocate Thuli Madonsela, la médiatrice (à laquelle le Point Afrique consacrait un article élogieux le 30 août) qui a récemment demandé au président Jacob Zuma de se justifier dans l'affaire de corruption qui le touche, tout en précisant qu'elle ne mènera pas d'action en justice contre lui. Maphatsoe avait accusé explicitement Madonsela (membre du Congrès national africain - ANC au pouvoir) de détourner une institution créée par l'ANC et l'ANC elle-même dans un but "contre-révolutionnaire" au service des Etats-Unis. A la demande de l'ANC, Maphatsoe devant l'assemblée nationale a dû explicitement retirer ses accusations. En mai 2013 il avait adressé des attaques comparables contre deux fondateurs de nouveaux partis politiques.
Madonsela pour sa part s'était exprimée au 2ème Young African Leaders Forum de l'université de Johannesburg financé par USAID. Même si l'accusation de lien entre Madonsela et la CIA n'était pas prouvée, ses relations avec le "soft power" américain comme les initiatives "Young African Leaders" sont visibles, ce qui peut expliquer que des leaders de la "vieille garde" des anciens combattants, mais aussi des membres des organisations de jeunesse du parti (en mars dernier) s'en prennent vivement à elle.
Le régime de Jacob Zuma est secoué par diverses affaires de corruption depuis quelques années. Par ailleurs Afrique du Sud gêne les Etats-Unis. Elle fait partie des BRICS avec la Chine, la Russie, le Brésil et l'Inde (40 % de la population mondiale) qui, à l'issue d'un sommet au Brésil début juillet ont décidé de créer un FMI parallèle (une "Nouvelle banque de développement") et tentent de limiter l'usage du dollar comme monnaie de réserve.
F. Delorca
Le PC indien menacé par l'extrême droite au Kérala
Au Kérala (sud de l'Inde), après l'assassinat du militant de l'organisation historique d'extrême-droite Rashtriya Swayamsevak Sangh (Organisation volontaire nationale, dont un membre avait assassiné Gandhi), E. Manoj (42 ans), le BJP (Parti nationaliste hindou au pouvoir à Dehli) a accusé le Parti communiste (CPI-M) d'être derrière ce meurtre et a demandé aux autorités locales de faire en sorte que cela ne puisse plus se reproduire. Le député communiste Sakho a répliqué que les heurts entre communistes et RSS étaient fréquents dans cet Etat.
Dans un communiqué le 18 avril, le PC du Kérala avait dénoncé l'augmentation de la criminalité dans l'Etat du Kérala, notamment l'assassinat de plusieurs centaines de femmes, et les meurtres politiques contre les militants de gauche, avec la complicité des forces de police de droite.
L'Etat du Kerala, qui a été souvent dirigé par le parti communiste en alternance avec d'autres partis, est gouverné depuis 2011 par le Front démocratique uni (centriste), auquel le secrétaire d'Etat de l'ONu Ban Ki-Moon a rendu hommage en 2013.
Regain d'activité de l'ADF-Nalu en RD du Congo
Les membres de la guerilla islamiste Forces démocratiques de l'Alliance islamique (ADF-Nalu) qui auraient profité de la "trêve" d’un mois des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) pour se reconstituer sur trois bases (Ruzizi, Rudi et Tororo) ont vandalisé deux villages dans la région de Béni dans le Nord-Kivu à la fin du mois d'août. Cette guérilla a déjà fait prisonniers plus de 600 otages en trois ans. Officiellement hostile au président de l'Ouganda voisin, ces combattants seraient en fait instrumentalisés par Kampala selon Me Omar Kavota, vice-président et porte-parole de la société civile du Nord-Kivu (Afrikcom) - mais les déclarations de ce "témoin" ont déjà prêté à caution par le passé.
Bien que moins forte que le M23 pro-rwandais récemment neutralisé par l'armée congolaise (elle comprendrait 800 à 1400 combattants sans compter les femmes et le enfants embrigadés), l'ADF-Nalu est pilotée depuis le Royaume Uni par des islamistes tablighis dissidents particulièrement radicalisés. Son chef est un converti Jamil Mukulu. Elle recrute en Tanzanie, en Somalie, mais aussi au Congo où beaucoup de gens se son convertis à l'Islam et où les jeunes pauvres sont incités par des promesses de cadeaux comme par exemple une bicylette... Selon un transfuge de cette rébellion les combattants y sont soumis à une discipline de fer : "des journées rythmées par le travail dans les champs, l’entraînement physique, les prières. Et l’interdiction absolue de transgresser les règles. « Si vous tentez de vous évader et qu’ils vous rattrapent, ils rassemblent tout le monde et vous exécutent en public, pour effrayer les autres et empêcher toute nouvelle tentative. Souvent, ce sont des femmes qui coupent les têtes. Quand vous êtes nouveau, on vous initie. On passe beaucoup de temps avec des femmes, elles vous accompagnent au champ par exemple, essaient de vous séduire. Si vous succombez, vous êtes fouettés. »"