Nouvelles menaces de frappes contre l'Iran

Zbigniew Brzezinski, architecte des accords de Camp David à l'époque de Carter et de la politique d'encerclement de l'URSS par l'aide aux islamistes, déclarait pour sa part récemment au site people Daily Beast, que si les bombardiers israéliens venaient à traverser l’espace aérien irakien pour attaquer l’Iran, les États-Unis ne devraient pas hésiter à les intercepter, voire à les détruire tout comme Israël tira sans hésiter sur l’USS Liberty durant la guerre des Six jours. Brzezinski avait fait l'objet d'une attaque virulente du lobby pro-israélien pendant la campagne d'Obama dont il était un des mentor, et l'actuel président s'était engagé à ce que Brzezinski n'ait pas d'influence sur sa politique au Proche-Orient. Brzezinski insiste dans cette interview sur les risques économiques sur le cours du pétrole que ferait peser une frappe israélienne (ce dont selon lui les USA et la Chine paieraient le prix le plus fort tandis que la Russie en tirerait profit) et sur le dommage que cela causerait au processus de paix au Proche-Orient.
En revanche selon le Wall Street Journal aujourd'hui, des groupes de pression aux Congrès des Etats-Unis tentent de faire réécrire le rapport du National Intelligence Estimate de 2007 qui avait estimé que l'Iran avait arrêté ses activités nucléaires militaires en 2003.
Ces nouvelles menaces israéliennes interviennent à l'heure où le gouvernement de M. Sarkozy, devenu le meilleur allié d'Israël à l'ONU, tentait de retarder le vote d'une résolution déclarant Israël coupable de crimes de guerre à Gaza, une résolution qui a finalement été adoptée par la majorité d'un groupe de travail basé à Genève. Cette résolution a été finalement votée par une majorité de pays dont la Chine, la Russie, l'Egypte, l'Inde, la Jordanie, le Pakistan, l'Afrique du Sud, l'Argentine, le Bahrein, le Bangladesh, la Bolivie, le Ghana, l'Indonesie, Djibouti, le Liberia, le Qatar, le Sénégal, le Brésil, Maurice, le Nicaragua et le Nigéria. Ont voté contre les pays du Nord : les Etats-Unis, l'Italie, la Hollande, la Hongrie, la Slovaquie et l'Ukraine. Se sont abstenus des alliés des USA : la Bosnie, le Burkina-Faso, le Cameroun, le Gabon, le Japon, le Mexique, la Norvège, la Belgique, la Corée du Sud, la Slovénie et l'Uruguay.
La résolution demande à l'Assemblée générale d'examiner le rapport Gladstone, et au Conseil de sécurité de déférer Israël à la Cour pénale internationale.
FD
Vers la fin du dollar comme monnaie d'échange

En septembre, l’Iran a annoncé que ses réserves de devises étrangères seraient, dorénavant, libellées en euros, et non pas en dollars. Les pays arabes du Golfe sont en train de préparer – avec la Chine, la Russie, le Japon et la France – la cessation du recours au dollar pour les transactions pétrolières, au profit d’un panier de devises comportant le yen japonais, le yuan chinois, l’euro, l’or et une nouvelle devise unifiée préparée par les pays membres du Conseil de Coopération du Golfe, qui regroupe notamment l’Arabie saoudite, Abu Dhabi, le Koweït et le Qatar. Des réunions secrètes ont d’ores et déjà été tenues entre ministres des finances et gouverneurs des banques centrales, en Russie, en Chine, au Japon et au Brésil, afin de travailler à ce projet, qui aura pour effet que le pétrole ne sera désormais plus échangé contre des dollars.
Cette évolution pourraît intensifier la guerre économique entre les Etats-Unis et la Chine, pour la conquête du pétrole moyen-oriental – transformant, de surcroît, les conflits endémiques de cette région en une bataille pour la suprématie de la première puissance mondiale. La Chine consomme plus de pétrole que les Etats-Unis, et elle en consomme de plus en plus, sa croissance économique étant moins efficace énergétiquement. La monnaie de transition, dans le mouvement prévu d’abandon du dollar, pourrait fort bien être l’or, laissent entendre certaines sources des milieux bancaires chinois.
Selon le président de la Banque Mondiale, Robert Zoellick : « Un des legs de cette crise sera sans doute la prise de conscience d’un bouleversement total dans les relations entre puissances économiques »
Par ailleurs on apprenait cette semaine que, à plus petite échelle, les membres de l'Alternative bolivarienne pour les Amériques - ALBA (Equateur, Venezuela, Cuba, Bolivie, Nicaragua, Honduras, Dominique, Saint Vicent et Grenadines, et Antigua et Barbuda) ont décidé de remplacer le dollar comme monnaie de leur commerce extérieur extérieur entre eux par le sucre dès 2010, cette monnaie pouvant devenir à terme commune à ces pays pour l'ensemble de leurs transactions.