Dédicaces de l'Atlas alternatif et autres livres

L'OTAN à la conquête de l'Arctique

Les 28- 29 janvier derniers le secrétaire général de l'OTAN avait annoncé la couleur : “ Le Grand Nord va nécessiter encore plus d'attention de la part de l'Alliance dans les années à venir." Comme la calotte glaciaire diminue, la possibilité augmente d'extraction des richesses en minéraux et des gisements énergétiques du Grand Nord.
“ A notre sommet de Bucarest de l'an dernier, nous avons convenu de quelques principes directeurs pour le rôle de l'OTAN dans la sécurité de l'énergie....", rapporte le Directeur de « Stop NATO international » Rick Rozoff. (La zne arctique recèlerait un quart des ressources pétrolières mondiales).
L'implication de l'OTAN dans le cercle polaire ne va pas sans rivalité entre ses membres, les USA s'arrogeant notamment une exclusivité d'accès à l'Arctique par le détroit de Béring au détriment d'une partie des eaux territoriales canadiennes;
Le lieutenant général Dana Atkins, commandant de l' US Air Force, a souligné mi-juillet que "l'Arctique deviendra de plus en plus important stratégiquement dans l'avenir, non seulement en raison de la valeur estimée à des trillions de dollars de pétrole et de gaz naturel inexploités sous sa surface, mais aussi en raison des occasions croissantes pour des expéditions maritimes dans la zone, " ce qui pourrait permettre "à un navire de voyager de l'Asie à l'Europe pour diminuer de moitié ses frais en passant par cet itinéraire plutôt que via le canal de Panama". Au même moment le Pentagone a tenu ses manœuvres de guerre Northern Edge [[(bordure nordique ]] en Alaska, situé entre la Russie et le Canada et à l'intérieur d'une bonne partie du Cercle Arctique, "avec plus de 9 000 soldats, des navires et des avions de guerre. L'Air Force, la Navy, l'Armée, le Corps des Marines et le personnel de la Garde Côtière y ont pris part avec des avions en combat aérien simulé.
La Russie, qui est la seule nation dans le monde à avoir une triade nucléaire - bombardiers stratégiques, missiles balistiques terrestres à longue portée et missiles balistiques lancés par sous-marins - capables de se défendre contre une première attaque nucléaire venant des États-Unis et leurs alliés, a répliqué en organisant des exercices à grande échelle de sous-marins nucléaires sous la calotte glacière arctique, exercices qui comprenaient " le déploiement de plusieurs sous-marins nucléaires d'attaque ... dans la zone de lancement pour assurer la sécurité à … deux sous-marins stratégiques" lançant des missiles balistiques et qui ont aidé ces derniers à éviter d'être détectés par les défenses US. Les Etats-Unis et leur alliés s'efforcent d'anéantir cette dernière possibilité de défense russe en déployant des missiles intercepteurs et des bases de radar en République tchèque, en Pologne, en Norvège, en Grande-Bretagne, en Alaska (y compris les îles Aléoutiennes), au Japon, en Australie et partout ailleurs où cela pourrait rendre inutiles la dissuasion nucléaire et les capacités de représailles russes - et chinoises - et par conséquent préparer le terrain pour le lancement d'une première frappe nucléaire qui serait lancée avec une impunité présumée.
Comme l'explique Rick Rozoff "Le Cercle arctique est l'endroit où la Russie est en train de concentrer sa dernière ligne de défense contre une telle menace. Si les États-Unis et l'OTAN, utilisant le Canada comme leur avant-garde, affrontent et expulsent la Russie de l'Arctique, la possibilité d'un chantage nucléaire et d'attaques non-provoquées augmente de façon exponentielle." Rozoff soupçonne le vice-président d'Obama, John Biden, un fervent partisan des "révolutions colorées" à l'Est, d'être un adepte des thèses de l'ancien conseiller de Carter et Clinton Zbigniew Brzezinski qui souhaitait faire éclater la Russie. Dans ce dispositif, le Canada pourrait jouer un rôle analogue à celui de la Géorgie dans le Caucase : celui de l'agent provocateur "victime" de la réaction d'autodéfense russe que l'on pourrait ainsi instrumentaliser pour évincer la Russie de l'Arctique.
F. Delorca
Après l'Irak la Colombie ?

La Colombie était en 2006 le pays où sont morts la moitié des syndicalistes assassinés dans le monde. Elle est le troisième bénéficiaire de l'aide militaire étatsunienne derrière Israël et l'Egypte dans le cadre officiel d'un plan de lutte antidrogue (Plan Colombia) qui est en fait une lutte anti-FARC (tandis que par ailleurs les USA soutiennent la narco-répubique autoproclamée du Kosovo et que sous leur occupation la culture du pavot ne cesse d'augmenter en Afghanistan). Dans le cadre du Plan Colombia (que Washington veut exporter au Mexique, au Pakistan et en Afghanitan), les USA ont aussi mobilisé les services spéciaux britanniques et espagnols pour l'encadrement de l'armée colombienne. Si l'aide étatsunienne se chiffre à 5,5 milliards de dollars par an, les alliés européens membres de l'OTAN (France, Allemagne, Royaume-Uni etc) contribuent aussi : ils ont versé pour leur part en 2007 154 millions de dollars d'aide militaire à la Colombie sans aucun débat devant leur opinion publique. M. Uribe, qui est un ami de M. Kouchner, a fait libérer pour lui récemment le criminel de guerre kosovar recherché par la justice internationale Agim Ceku. Les forces spéciales israéliennes aussi sont en Colombie, tout comme elles ont participé au coup d'Etat au Honduras.
Le 1er mars 2008, la Colombie a bombardé une base arrière des FARC en Equateur provoquant la rupture des relations diplomatiques avec ce pays. Dix bombes de 500 kilos communément utilisées en Irak ont été déversées par des avions dont on soupçonne qu'ils furent américains (car les avions colombiens ne peuvent transporter de telles bombes).
En avril 2008 le colonel Jim Russell commandant des opérations de l'US Airforce dan le Sud a demandé que des soldats soient retirés d'Irak pour être déployés en Amérique latine. A partir du 12 juillet 2008, la 4ème flotte états-unienne a recommencé à patrouiller au large des côtes latino-américaines pour la première fois depuis 1950. En mai 2008 un avion de combat étatsunien en provenance des Antilles néerlandaises a violé l'espace aérien vénézuélien. Selon Caracas, il s'agissait d'une mission d'espionage sur l'île de La Orchila pour tester les radars vénézuéliens, tandis que Washington a parlé d'une erreur de navigation.
Pour se défendre, le Venezuela, qui se sent menacé, a proposé en mars dernier de mettre des bases aériennes à la disposition des bombardiers russes et son président Hugo Chavez a annoncé mercredi la signature en septembre d'un nouveau contrat d'armement "important" avec Moscou, comprenant l'achat d'une quarantaine de chars. Le président Chavez accuse "l'empire américain" de vouloir utiliser les bases colombiennes pour s'approprier le riche bassin pétrolifère de l'Orénoque dans le sud-est de son pays. Dans l'Etat pétrolifère de Zulia, un mouvement sécessionniste se développe depuis plusieurs années "Rumbo Propio" soutenu par les grands médias de l'oligarchie vénézolo-américaine.
L'étau se resserre autour de Vénézuela tandis que les USA, qui utilisent les bases de la Guyane française, peuvent aussi compter désormais sur le Panama qui a élu un président de droite en mai dernier. Avec ses nouvelles bases, la Colombie, pourra aussi menacer la zone andine au sud-ouest et la zone amazonienne où les enjeux stratégiques sont importants. " D'abord c'est le pétrole, ensuite ce sera le minerai de fer et l'eau. Aujourd'hui ils veulent envahir l'Iraq, ne vous étonnez pas si demain ils décident d'envahir l'Amazonie " avait déclaré l'économiste égyptien et contributeur de l'Atlas alternatif Samir Amin lors du deuxième forum social pan-amazonien de janvier 2003 à Bélem. Pour mémoire le 13 août dernier les delegués des peuples indigènes de Colombie ont dénoncé devant le Comité pour l'élimination des discriminations raciales des Nations Unies les persécutions dont ils sont l'objet par le gouvernement de Bogota. Karmen Ramírez Boscán, dirigeante de l'Organización Nacional Indígena de Colombia (ONIC) a critiqué les divers effets néfaste de la future présence des bases étatsuniennes dans leur zone, y compris en termes des risques de diffusion du commerce sexuel et de viols des femmes indigènes.
F. Delorca
Sexe, mensonges et révolution Twitter
La révolution "Twitter" en Moldavie en avril dernier (surnommée ainsi à cause du rôle de ce réseau dans la coordination des insurgés) n'aura donné qu'un résultat mitigé. Aux dernières élections du 29 juillet, le PC moldave a perdu la majorité absolue des sièges qu'il avait gagnée en avril (avec prè de 50 % des voix). Mais en obtient quand même 48 sur 101, avec 44,69 % des voix.
Dans Times on line à propos de la Moldavie le journaliste Tony Halpin le 10 août souligne le rôle de l'instrumentalisation des jeunes femmes dans cette "révolution" :
"Il se peut que la chute du dernier régime communiste d'Europe en Moldavie soit le triomphe des urnes, mais il représente aussi un nouveau succès de la théorie des jolies filles dans les révolutions.
Cette théorie, que je tiens d'un ami arménien, affirme que les soulèvements populaires ont une chance de réussir si dans un pays les filles les plus jolies descendent dan la rue.
L'idée est que même les jeunes hommes les plus in différents sur le plan politique veulent aller où se rendent les jeunes filles et cela crée une masse critique dans les manifestations pour provoquer une perte de confiance dans la capacité d'un régime à faire prévaloir son point de vue. Pour paraphraser Marx, les jeunes hommes sentent qu'ils n'ont rien à perdre sauf leur virginité (...) Les élections en Moldavie ont été le remake des élections d'avril qui ont poussé 10 000 manifestants dans les rues contre les communistes au pouvoir Les organisateurs du premier jour de manifestations pacifiques incluaient Natalia Morar, qui a répandu sur les websites de création de réseaux le mot d'ordre de défense de la démocratie. Natalia est jeune et indéniablement attirante, mais elle expose aussi les imites de cette théorie. La beauté seule ne suffit pas - il faut aussi un cerveau, de l'engagement et du courage. Natalia a pris des risques personnels pour défir le régime ".
L'article insiste aussi sur le sex appeal de Tymoshenko dans la révolution orange ukrainienne et sur la beauté des jeunes femmes géorgiennes derrière Saakachvili.
Cette théorie du sex appeal des révolutions colorées peut s'insérer dans des remarques plus générales déjà faites (voir par exemple le roman "La Révolution des Montagnes" à ce sujet) selon laquelle ces phénomènes marketing sont composés comme pour les ventes de voitures ou de yaourts. Il s'agit de mettre les images de la jeunesse et du plaisir au service de la contestation tandis que les images de la vieillesse et de la mort se projètent par effet de contraste sur les défenseurs des institutions.
D'une révolution Twitter à l'autre, une interview de Hillary Clinton pour CNN le 9 août dernier révèle le rôle discret mais selon elle efficace des Etats-Unis dans les récentes émeutes post-électorales à Téhéran (cf vidéo ci dessous).
F. Delorca
Dans Times on line à propos de la Moldavie le journaliste Tony Halpin le 10 août souligne le rôle de l'instrumentalisation des jeunes femmes dans cette "révolution" :
"Il se peut que la chute du dernier régime communiste d'Europe en Moldavie soit le triomphe des urnes, mais il représente aussi un nouveau succès de la théorie des jolies filles dans les révolutions.
Cette théorie, que je tiens d'un ami arménien, affirme que les soulèvements populaires ont une chance de réussir si dans un pays les filles les plus jolies descendent dan la rue.
L'idée est que même les jeunes hommes les plus in différents sur le plan politique veulent aller où se rendent les jeunes filles et cela crée une masse critique dans les manifestations pour provoquer une perte de confiance dans la capacité d'un régime à faire prévaloir son point de vue. Pour paraphraser Marx, les jeunes hommes sentent qu'ils n'ont rien à perdre sauf leur virginité (...) Les élections en Moldavie ont été le remake des élections d'avril qui ont poussé 10 000 manifestants dans les rues contre les communistes au pouvoir Les organisateurs du premier jour de manifestations pacifiques incluaient Natalia Morar, qui a répandu sur les websites de création de réseaux le mot d'ordre de défense de la démocratie. Natalia est jeune et indéniablement attirante, mais elle expose aussi les imites de cette théorie. La beauté seule ne suffit pas - il faut aussi un cerveau, de l'engagement et du courage. Natalia a pris des risques personnels pour défir le régime ".
L'article insiste aussi sur le sex appeal de Tymoshenko dans la révolution orange ukrainienne et sur la beauté des jeunes femmes géorgiennes derrière Saakachvili.
Cette théorie du sex appeal des révolutions colorées peut s'insérer dans des remarques plus générales déjà faites (voir par exemple le roman "La Révolution des Montagnes" à ce sujet) selon laquelle ces phénomènes marketing sont composés comme pour les ventes de voitures ou de yaourts. Il s'agit de mettre les images de la jeunesse et du plaisir au service de la contestation tandis que les images de la vieillesse et de la mort se projètent par effet de contraste sur les défenseurs des institutions.
D'une révolution Twitter à l'autre, une interview de Hillary Clinton pour CNN le 9 août dernier révèle le rôle discret mais selon elle efficace des Etats-Unis dans les récentes émeutes post-électorales à Téhéran (cf vidéo ci dessous).
F. Delorca