Les Occidentaux et le terrorisme en Inde

Comme le fait remarquer Patrick Cockburn, alors que les Etats-Unis en 2005 n'ont cessé d'attribuer la responsabilité des attentats en Irak à des mercenaires étrangers (notamment saoudiens) alors qu'il s'agissait souvent d'une résistance locale, Washington et ses alliés cette fois se sont empressés de dissuader l'Inde de mettre en cause le Pakistan, dont les services secrets (ISI), alliés des Etats-Unis ont pourtant fomenté le terrorisme islamiste pendant des années (http://www.counterpunch.org/patrick12012008.html).
Washington a révélé hier avoir informé son allié indien depuis le mois de septembre du risque d'attaque (http://news.antiwar.com/2008/12/02/advanced-us-warning-adds-fuel-to-post-mumbai-criticisms/). Les Indiens, eux, qui ont entamé une coopération avec le FBI depuis 1997, dénoncent surtout les lacunes de cette coopération à chaque fois que celle-ci risquait de gêner la police pakistanaise. Le FBI a notamment fait obstruction à une enquête sur le détournement sur Kandahar du vol Indian Airlines IC 814 Katmandou-Dehli en décembre 1999, une enquête qui risquait de compromettre des membres de l'ISI pakistanaise. L'ISI pakistanaise est une alliée précieuse des Etats-Unis pour ses opérations en Afghanistan (http://www.hindu.com/2008/12/03/stories/2008120355171000.htm).
Des responsables états-uniens se sont immédiatement rendus en Inde et au Pakistan de crainte que la montée des tensions entre les deux pays ne conduisent le Pakistan à alléger son dispositif dans l'Ouest du pays (où il surveille les bases arrières des Talibans) pour masser des troupes à la frontière indienne à l'Est (http://wiredispatch.com/news/?id=474243).
Au Pakistan et sur les blogs musulmans (cf http://www.islamonline.net/discussione/thread.jspa?threadID=22888) une rumeur court selon laquelle le Mossad aurait provoqué les attentats de Bombay en vue de légitimer une intervention militaire états-unienne au Pakistan. L'historien indien Amaresh Misra a même parlé d'une action coordonnée entre le Mossad et l'extrême-droite nationaliste hindoue (Hindutva), en soulignant le fait qu'une des victimes des attentats, Hemant Karkare, chef de la brigade antiterroriste de Mumbai, avait enquêté sur la connexion Mossad-Hindutva, sa famille s'étant d'ailleurs vue proposer de l'argent par l'extrême-droite pour acheter son silence (http://www.asiaobserver.com/component/option,com_fireboard/Itemid,558/func,view/id,7806/catid,22/). L'Anti-Defamation League à New-York a condamné avec véhémence cette rumeur (http://www.forbes.com/prnewswire/feeds/prnewswire/2008/11/28/prnewswire200811281724PR_NEWS_USPR_____CLF915.html). Le journal israélien Haaretz du 3 décembre pour sa part met l'accent sur le fait que le seul terroriste arrêté pour l'heure, Amir Kasab, 21 ans, aurait déclaré avoir voulu surtout tuer des Juifs à Bombay pour venger les atrocités commises en Palestine (http://www.haaretz.com/hasen/spages/1042203.html).
Comme le fait remarquer Paul Joseph Watson, le Pakistan n'a rien à gagner dans cette opération qui lui attire les foudres de l'opinion publique mondiale (http://www.prisonplanet.com/mumbai-terrorists-were-aided-by-indian-authorities.html). Les spéculations sur les véritables commanditaires de ces attentats et leurs complices en Inde risquent de se multiplier. Pour l'heure, en visite à Washington, le ministre des affaires étrangères indiens Shiv Shankar Menon rencontre les responsables pour expliquer le besoin qu'a l'Inde de prendre des sanctions à l'égard de son voisin. Condoleeza Rice tente d'atermoyer. Washington pourrait mettre en oeuvre des sanctions internationales collectives contre le Pakistan pour dissuader l'Inde d'aller dans le sens de représailles unilatérales de trop grande envergure (http://timesofindia.indiatimes.com/US_sets_stage_for_strikes_if_Pak_does_not_act/articleshow/3789520.cms).
Incertitudes sur l'avenir de l'Irak
Un des premiers gestes du nouveau président états-unien Barack Obama, avant même sa prise de fonction, a été de maintenir au poste de secrétaire à la Défense Robert Gates, l'homme qui s'oppose depuis des mois à la fixation d'un délai pour le retrait des troupes d'occupation d'Irak, ce qui met de plus ne plus en doute la détermination d'Obama à tenir sa promesse en la matière (http://news.antiwar.com/2008/12/02/gates-obama-on-same-page-on-iraq/). A Bagdad, le pacte, le SOFA (Status of Forces Agreement), qui vise à donner un cadre juridique à la présence des troupes américaines au-delà de l’expiration le 31 décembre prochaindu mandat de l’ONU dont elles bénéficient actuellement, a été adopté samedi 29 novembre 2008 par le parlement irakien malgré l'opposition des partisans chiites de Moqtada Sadr. L’accord, très souple, s’il mentionne l’horizon 2011 pour le retrait des troupes américaines, laisse aux Etats-Unis le pouvoir d'adapter leur décision en fonction de la réalité du terrain (cf http://www.lesafriques.com/actualite/dissensions-irakiennes-sur-un-sofa-de-la-honte.html?Itemid=89?article=10631 et Los Angeles Times du 2 décembre http://fairuse.100webcustomers.com/itsonlyfair/latimes0563.html). Les adversaires de l'occupation militaire de l'Irak aux Etats-Unis en Europe et dans le reste du monde ont encore du pain sur la planche.
Le site du Pakistan Daily publiait récemment la liste des universitaires et chercheurs irakiens assassinés depuis l'invasion états-unienne de 2003 : http://www.daily.pk/world/middle-east/8343--list-of-iraqi-academics-assassinated-in-iraq-during-the-us-led-occupation.html. Le site http://www.handsoffiraqioil.org/ rappelle qu'à cause de la guerre et de l'occupation américaine depuis 2003 40 % de la population irakienne, vit avec une eau contaminée, 3 millions sont réfugiés à l'étranger.
Parallèlement à la signature du SOFA, l'Irak négocie des contrats d'expoitation pétrolière. Deux compagnies, China National Petroleum et Shell, en ont déjà décroché. Un des enjeux de souveraineté pour l'Irak est de ne négocier que des contrats de longs termes afin de pouvoir redistribuer les cartes quand les troupes d'occupation états-uniennes se seront retirées (http://www.carbonweb.org/showitem.asp?article=347&parent=339).

Parallèlement à la signature du SOFA, l'Irak négocie des contrats d'expoitation pétrolière. Deux compagnies, China National Petroleum et Shell, en ont déjà décroché. Un des enjeux de souveraineté pour l'Irak est de ne négocier que des contrats de longs termes afin de pouvoir redistribuer les cartes quand les troupes d'occupation états-uniennes se seront retirées (http://www.carbonweb.org/showitem.asp?article=347&parent=339).