Ce que serait vraiment une guerre contre l'Iran
Voici la présentation d'une étude de chercheurs britanniques sur ce que serait la réalité humaine d'un bombardement contre l'Iran. Lorsqu'on sait ce qu'a été la violence (toujours minimisée par nos médias) des opérations militaires en Serbie en 1999, en Afghanistan en 2001, en Irak en 2003, au Liban en 2006, on ne peut qu'accorder la plus grande attention à cet article qui a le mérite de donner un contenu concret aux débats abstraits sur l'éventuel "bombardement de l'Iran".
F. Delorca
Des scientifiques britanniques avertissent que les Etats-Unis préparent une attaque terrifiante contre l’Iran
par Peter Symonds
Mondialisation.ca, Le 24 septembre 2007 -
Une étude de quatre-vingt pages publiée le 28 août dernier par deux analystes en matière de sécurité britanniques fait une estimation à glacer le sang de la violence destructrice que les Etats-Unis emploieraient lors d’une attaque contre l’Iran. « Les Etats-Unis ont fait des préparatifs dans le but de détruire les armes de destruction massive de l’Iran, son énergie nucléaire, son régime, ses forces armées, son appareil d’Etat et son infrastructure économique dans les quelques jours, sinon les quelques heures qui suivraient un ordre donné par le président George W. Bush » dit cette étude. (http://www.rawstory.com/images/other/IranStudy082807a.pdf).
Les auteurs de cette étude, Dan Plesch et Martin Butcher, tirent, en s’appuyant sur des sources accessibles au public, cette conclusion que « Les bombardiers et les missiles à longue portée américains sont d’ores et déjà prêts à détruire en quelques heures 10.000 cibles à l’intérieur de l’Iran. Les troupes d’infanterie, de l’armée de l’air et de la marine déjà présentes dans le Golfe Persique, en Iraq et en Afghanistan ont la capacité de détruire en peu de temps les forces armées iraniennes, le régime du pays et son Etat. »
Plesch et Butcher ont écrit abondement sur les relations et la sécurité internationale. Plesch est directeur du Centre for International Studies and Diplomacy à la prestigieuse School of Oriental and African Studies de Londres. L’étude intitulée « Envisager une guerre avec l’Iran : un mémoire pour une discussion sur les ADM [Armes de destruction massive] au Moyen-Orient » ne fait pas d’évaluation du programme nucléaire iranien, le prétexte d’une guerre des Etats-Unis contre l’Iran, ni ne tire de conclusion sur la probabilité d’une attaque. Mais elle décrit les vastes préparatifs du Pentagone et examine les stratégies militaires probables des Etats-Unis.
Plesch et Butcher estiment qu’une attaque américaine quelle qu’elle soit ne se limiterait pas aux installations nucléaires iraniennes mais aurait aussi pour objectif d’éliminer sa capacité de réplique par la destruction de ses capacités militaires et de son infrastructure économique. « Toute attaque aura vraisemblablement lieu à une très grande échelle, sur plusieurs fronts, évitant toutefois une invasion terrestre. Une attaque qui se concentrerait sur les armes de destruction massive, laisserait à l’Iran trop d’options en matière de contre-attaque, permettrait que le président Bush soit accusé de n’avoir pas utilisé une force suffisante et laisserait le régime intact » déclarent-ils.
Le mémoire examine les plans de « Frappe planétaire » (Global Strike) du Pentagone, développés sous l’égide de l’administration Bush et destinés à rendre l’armée américaine capable de frapper à brève échéance n’importe où dans le monde. Depuis 2001 en particulier, on a modifié le rôle de STRATCOM (US Strategic Command), un moyen de dissuasion nucléaire contre l’Union soviétique dans le passé, afin de « permettre l’obtention d’effets sur mesure partout et à tout moment dans le monde entier…Les Etats-Unis ont des forces stratégiques prêtes à lancer des attaques massives contre l’Iran en l’espace de quelques heures après que l’ordre en sera donné. »
Plesch and Butcher analysent les types de bombardiers et de bombes conventionnelles disponibles et calculent que cent bombardiers stratégiques, armés chacun de cent « bombes intelligentes », suffiraient à frapper 10.000 cibles individuelles. « Cette force de frappe est à elle seule suffisante pour détruire toutes les capacités politiques, militaires, économiques importantes de l’Iran ainsi que ses capacités de transport » concluent les auteurs. « L’emploi d’une telle force amènerait la technique "choc et épouvante" (shock and awe) à un stade supérieur et ne laisserait à l’Iran que peu ou pas de capacités militaires conventionnelles pour bloquer le détroit d’Hormuz ou pour fournir un soutien militaire conventionnel à des insurgés en Irak ».
Le mémoire exclut dans une bonne mesure l’usage d’armes nucléaires par les Etats-Unis, déclarant que « les conséquences humaines, politiques et environnementales serait dévastatrices tandis que leur valeur militaire resterait limitée ». Mais les auteurs reconnaissent aussi qu’il existe « de nets indices qu’ [aux Etats-Unis] on considère sérieusement une telle utilisation d’armes atomiques [contre l’Iran] ». Et tout en déclarant qu’une attaque nucléaire américaine ou britannique contre l’Iran était « très improbable », Plesch et Butcher ne la tenaient pas pour impossible. Ils calculent que près de trois millions de « morts soudaines » se produiraient au cas où l’on jetterait des bombes nucléaires de 300 kilotonnes sur ne serait-ce qu’onze sites censés abriter des armes de destruction massive.
Une bonne partie de cette étude traite des options diverses qu’ont les Etats-Unis dans l’utilisation des forces présentes dans la région pour contrer une riposte iranienne à leur attaque. « L’Iran a une armée de l’air et des capacités de défense antiaérienne faibles, la plupart vieilles de vingt ou trente ans et ne possède pas de système de communications moderne et intégré. Non seulement ses forces seront-elles rapidement détruites par la puissance de l’aviation américaine, mais l’armée de l’air et l’infanterie iraniennes devront encore lutter sans protection devant une attaque aérienne » écrivent les auteurs.
L’étude évoque l’existence de plans américains pour contrer tout blocus du détroit stratégique d’Hormuz, dans le Golfe persique et pour se saisir de la province iranienne occidentale de Khuzestân, où s’effectue la plus grande partie de la production pétrolière du pays. Elle décrit en détail la capacité de l’armée américaine, stationnée non loin, en Irak et en Afghanistan, à détruire l’armée et les bases militaires iraniennes, même si elles se trouvent à des centaines de kilomètres des frontières et ce, sans invasion terrestre. Elle cite diverses sources faisant état d’opérations américaines secrètes ayant d’ores et déjà lieu à l’intérieur de l’Iran dans le but d’identifier des cibles et de fomenter une rébellion armée parmi les minorités ethniques et religieuses.
Examinant la question « dans quelle mesure peut-on considérer qu’une attaque est probable? » les auteurs font remarquer : « L’administration [américaine] a constamment refusé de renoncer à l’option militaire et elle a continué de préparer une guerre. Le Congrès a rejeté une motion exigeant du président qu’il le consulte avant d’aller en guerre contre l’Iran ». L’étude cite un certain nombre de commentaires menaçants faits cette année par des membres de l’administration Bush, ainsi que des déclarations anti iraniennes belliqueuses par des candidats républicains et démocrates à l’élection présidentielle. Elle énonce aussi les mesures prises par le Congrès en vue d’imposer des mesures plus sévères contre Téhéran.
Les auteurs de l’étude réfutent de nombreux arguments généralement avancés pour expliquer pourquoi les Etats-Unis n’attaqueraient pas l’Iran. Ils estiment que la probabilité d’un compromis sur le programme nucléaire iranien est « extrêmement faible » étant donné que « les Etats-Unis refusent d’offrir toute garantie de sécurité à l’Iran et s’emploient effectivement et de façon active à affaiblir les autorités iraniennes. » Quant à la tentative de l’Union européenne de servir d’intermédiaire dans un marché avec l’Iran « les responsables américains…se moquent, tant en privé que de façon moins privée, des efforts de l’UE, qu’ils jugent futiles ».
Répondant à ceux qui font remarquer que l’armée américaine est enlisée en Irak et manque de troupes, l’étude déclare : « Le déploiement de l’armée aux limites de sa capacité, dû à de longs tours de service en Irak est un problème sérieux, mais fournir des forces pour une guerre de courte durée (suivant le modèle de l’invasion initiale de l’Irak) constituerait un bien moindre problème. L’Iran n’a guère la capacité de conduire une attaque militaire conventionnelle en dehors de son propre territoire, donnant aux Etats-Unis de bonnes possibilités de se retirer et d’attendre la suite événements dans le pays après une attaque du genre de celle décrite dans cette étude. »
Le mémoire explore également la capacité de l’Iran à répondre d’autre manière, soit directement contre un allié des Etats-Unis comme Israël ou contre des bases américaines, soit indirectement par l’encouragement d’une sédition parmi les Chiites irakiens. Les auteurs considèrent que de tels arguments renforcent la proposition d’une attaque massive plutôt que celle d’une attaque limitée. Ils font aussi observer que l’Iran conservait l’option de contre-frappes à l’aide de missiles et avait observé de très près les opérations militaires américaines autour de ses frontières. « En même temps, les forces armées américaines se sont préparées à cette éventualité pendant de nombreuses années et il sera difficile d’être le général qui dira au président Bush qu’attaquer l’Iran n’est pas ‘faisable’. »
Plesch et Butcher ne font aucune prédiction quant à une guerre, mais ils notent que le manque de publicité autour des préparatifs militaires américains ne constitue pas une garantie qu’une attaque n’aurait pas lieu. « L’état de préparation militaire, sinon politique, des Américains pour une guerre utilisant des forces d’invasion minimum, indique que leur inaction apparente vis-à-vis de l’Iran est trompeuse. La capacité des Etats-Unis de mener une opération militaire de grande envergure contre l’Iran est intacte. Quant à savoir s’il existe une volonté politique de poursuivre une telle ligne, cela n’est connu que de quelques personnalités dirigeantes de l’administration Bush ».
Plesch et Butcher n’ont pas essayé d’analyser les raisons économiques et stratégiques sous-jacentes d’une attaque américaine de l’Iran ou d’examiner en détail le potentiel qu’une telle action avait de déclencher une guerre plus étendue. Leur étude ne contredit en rien la campagne de propagande de plus en plus importante sur les prétendus programmes nucléaire iraniens. La réelle motivation d’une nouvelle guerre irresponsable des Etats-Unis contre l’Iran réside dans la tentative de l’administration Bush d’établir une domination sans partage des Etats-Unis sur les régions riches en ressources minérales du Moyen-Orient et d’Asie centrale.
Tout ce qui aurait pour conséquence de permettre à des rivaux européens et asiatiques de renforcer leur influence dans ces régions clés est tout simplement intolérable pour l’élite dirigeante américaine.
L’optique plutôt limitée de l’étude ne fait que rendre sa conclusion plus troublante : les préparatifs militaires qui permettraient à l’administration Bush de faire, en peu de temps, d’une grande partie de l’Iran un champ de ruines, sont déjà terminés.
Article original en anglais, WSWS, 11 septembre 2007.
Articles de Peter Symonds publiés par Mondialisation.ca
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Les Européens supplétifs des troupes françaises en Afrique ?
pouvant comporter jusqu'à 4 000 soldats, qui serait, c'est une première, composée de soldats européens. L'armée française, on s'en souvient était investie dans des opérations de maintien de l'ordre à caractère néo-colonial dans ces pays au printemps dernier (http://atlasalternatif.over-blog.com/article-5958927.html).

L'opération, qui pourrait être votée par le Conseil de sécurité, comporterait deux volets : l'un, policier, relevant de l'ONU (300 policiers onusiens appuieront environ 850 policiers tchadiens devant être déployés dans les camps de réfugiés fuyant le Darfour voisin) ; l'autre militaire, sous l'égide de l'Union européenne (UE), dont le contingent aura pour mission de "sécuriser "des zones parcourues de milices armées, dans l'est du Tchad et le nord-est de la Centrafrique. Cette participation européenne, qui est une nouveauté, ne semble pas aller de soi, car nombre de nos voisins rechignent à fournir des troupes (Le Monde 25 septembre http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3212,36-958715@51-947123,0.html). Les rebelles tchadiens de l'UFDD (Union des forces pour la démocratie et le développement) du général Mahamat Nouri, et du RFC (Rassemblement des forces pour le changement) de Timane Erdimi (http://www.rfi.fr/actufr/articles/087/article_50266.asp) ont mis en garde contre "les initiatives françaises visant à transformer les troupes françaises au Tchad en une force européenne". Les textes de l'opposition tchadienne au régime d'Idris Déby soutenu par la France sont en ligne sur http://www.tchadvision.com/NewsDetail.asp?item_id=390&.
Alliances transcontinentales / Président iranien à Columbia

Parallèlement on apprenait la veille que la restauration des relations diplomatiques entre la Bolivie et l'Iran provoquaient les critiques acerbes de l'ambassadeur états-unien à La Paz Philip Goldberg. Goldberg toujours aussi respectueux de la souveraineté de la Bolivie a demandé une réunion avec le président Morales à ce sujet. Une mission d'études iranienne sur les besoins des micro-entreprises est attendue à Tarija, Cochabamba et La Paz. L'année dernière l'Iran a livré à la Bolivie des tracteurs via le Venezuela (http://larepublica.es/spip.php?article7070).
La coopération qui porte sur des contrats de faible envergure entre la Bolivie et l'Iran a surtout une portée symbolique, alors que la presse occidentale continue de se déchaîner contre le président Ahmadinejad en visite à l'Assemblée générale de l'ONU, à grands renforts de citations tronquées et de stéréotypes. Ahmadinejad a pu malgré tout s'exprimer aujourd'hui à l'université de Columbia (au nom de la liberté d'expression) malgré les virulentes insultes d'associations sionistes contre le président de cet université qui le traitent de tous les noms d'oiseaux (http://www.powerlineblog.com/archives/2007/09/018510.php, http://www.weeklystandard.com/Content/Public/Articles/000/000/014/131yhgvn.asp) relayés en cela par des soutiens de la cause israëlienne au conseil municipal de New York, comme Christine Quinn qui était en Israël récemment (http://www.observer.com/node/31382). Le président de l'université Lee Bollinger s'est pourtant engagé à soumettre le président iranien à des questions déplaisantes (http://www.breitbart.com/article.php?id=D8RPV2AO0&show_article=1). La video de l'intervention d'Ahmadinejad est accessible sur You Tube. A la question sur la destruction d'Israël, le président Ahmadinejad répond en demandant l'organisation d'un référendum en Palestine. Les autres réponses sont également intéressantes et peuvent être visionnées en cliquant ci-dessous. Les adresses sont : http://www.youtube.com/watch?v=pAM5S4lhMGw&mode=related&search=,http://www.youtube.com/watch?v=ZuLfO3GlWcc&mode=related&search=,http://www.youtube.com/watch?v=h7rEqy5ohtc&mode=related&search=,http://www.youtube.com/watch?v=x5e4GC8Zxn0&mode=related&search=) . On notera que le public est manifestement partagé entre partisans et adversaires.
Opération de déstabilisation au Myanmar (Birmanie)

Ces manifestations prennent le relais d'un mouvement de moindre importance organisé depuis mi-août par Le Groupe "Etudiants générations 88"("88 Generation Students Group") dont les leaders incarcérés sont accusés par le gouvernement birman d'être liés à des auteurs d'attentats terroristes au cours des dernières années, financés par le National Endowment for Democracy (voir le dossier gouvernemental détaillé sur http://mission.itu.ch/MISSIONS/Myanmar/statement&speech/Announcement%20No.%201_2007.htm selon lequel le NED aurait investi 2,9 millions de dollars depuis un an dans la déstabilisation de la Birmanie).
L’offensive états-unienne contre le Myanmar s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’encerclement de la Chine (« Ring around China » : voir à ce sujet l’article du contributeur de l’Atlas alternatif Vijay Prashad sur http://www.zmag.org/sustainers/content/2006-08/24prashad.cfm ). La Chine construit en ce moment un pipeline à travers le Myanmar/Birmanie depuis le golfe du Bengale jusqu’au Yunnan (Asia Times http://lesogres.info/article.php3?id_article=3419 ). Le 12 janvier dernier, au Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie, la Chine ont opposé leur veto (avec le soutien de l’Afrique du Sud et l’abstention de l’Indonésie, de la RD du Congo et du Qatar) à une résolution anglo-américaine soutenue par les Occidentaux et leurs alliés, qui voulait imposer au gouvernement de Rangoun un dialogue avec une opposition largement fabriquée par les dollars US (http://globalasia.org/articles/issue3/iss3_10.html ).
M. Kouchner appelle à la guerre
L'inénarrable docteur Kouchner, l'ex-complice des nationalistes albanais aux Kosovo, soutien indeffectible des crimes états-uniens en Irak, nommé ministre des affaires étrangères de la France par la grâce d'un coup de fil de la direction du CRIF( http://atlasalternatif.over-blog.com/article-6663473.html) n'en finit pas de défrayer la chronique. A Tel-Aviv, le 12 septembre devant des journalistes qui lui demandent de réagir aux raids de l'aviation sioniste dans l'espace aérien syrien, il attend que son homologue israélienne lui fasse passer un papier avant de répondre qu'il n'était pas au courant de l'affaire - M. Kouchner est ainsi, il n'est "que" ministre des affaires étrangères de la France, il n'est officiellement pas au courant des affaires qui font la "Une" des journaux, et bien entendu, il n'essaie même plus de cacher aux yeux de la presse où il prend ses ordres (http://www.europalestine.com/article.php3?id_article=2770).
Le 16 septembre, il appelle le monde à se "préparer au pire" c'est-à-dire à la "guerre" avec l'Iran, après que, le président Sarkozy lui-même le 27 août ait envisagé la possibilité de bombarder Téhéran (AFP).
Les propos de M. Bush-ner choquent la classe politique française (MM. Bayrou, Hollande s'indignent), et la presse arabe. "La politique de la France semble vouloir remplir le vide laissé par Tony Blair et devenir le nouveau sous-fifre de la politique américaine, sans crédibilité, ni vision», écrit El Watan du Qatar. Le quotidien Gulf news aux Emirats arabes unis qualifie la déclaration de Kouchner-la-guerre de «surprenante et décevante» (AFP).
Mais le bellicisme du ministre français trouve des alliés de poids dans le cœur de l’Empire, à commencer par la presse israélienne qui ne se contente pas d’approuver les élans guerriers de Paris mais se tourne maintenant vers l’Allemagne. Dans son éditorial de ce matin, le Jerusalem Post écrit : « La France commence à sortir sa tête du sable, et l’Allemagne ? » (http://www.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1189411421476&pagename=JPost%2FJPArticle%2FShowFull). Il appelle ouvertement Berlin, Paris et Londres à s’aligner sur la politique d’embargo commercial de l’Iran que les sionistes ont fait adopter par le Congrès américain. L’enjeu économique n’est pas mince (notamment les milliards investis par Total dans ce pays). Outre-Rhin, la presse, qui pense que les rodomontades de Kouchner s'adressent surtout au gouvernement allemand, paraît plutôt divisée : Die Welt fait sa "Une' sur les « leçons de Paris » en espérant que Merkel s’alignera. Le Süddeutsche Zeitung, journal de centre-gauche, se montre quant à lui moins enthousiaste.
La presse dominante états-unienne, pour sa part, reste dans l’ensemble assez réservée. Le reportage du New York Times du 17 septembre souligne que Chirac suivait déjà une ligne dure à l’égard de l’Iran et, tout en relevant que le ton de la France a changé, se fait l’écho de remarques de responsables du Quai d’Orsay qui regrettent ce nouveau style de la diplomatie française (http://www.nytimes.com/2007/09/18/world/europe/18iran.html?_r=1&n=Top%2fReference%2fTimes%20Topics%2fPeople%2fK%2fKouchner%2c%20Bernard&oref=slogin ). Il est vrai que les gesticulations agressives ne sont pas toujours le meilleur moyen de marquer efficacement des points dans le jeu de l’impérialisme. Déjà le New York Times avait reproché à Sarkozy le 31 août d’avoir eu le « mauvais geste au mauvais moment » sur le dossier iranien (http://blog.mondediplo.net/2007-09-02-Nouvel-article )
L'Afrique australe se méfie des Etats-Unis

Le porte-parole du Pentagone Ryan Henry s'était pourtant voulu rassurant : "L'Africom n'aura pas de troupes" avait-il déclaré à l'agence PANA le 29 juin 2007 (http://www.panapress.com/newsindexlat.asp?code=eng&dte=29/06/2007). Mais ce genre de promesse ne persuade plus guère. Dans un article récent du 12 septembre 2007, le professeur Shu Yunguo de l'université de Shanghaï relevait que Washington n'avait pas eu plus de succès dans les pays du Maghreb puisque l'Algérie et la Libye ont successivement refusé, elles aussi, de devenir les sièges de l'Africom, et félicitait l'Afrique pour cette manifestation d'indépendance (http://english.peopledaily.com.cn/90001/90780/91343/6261173.html).
L'anti-impérialisme à la Fête de l'Humanité 2007
On trouvera ci-dessous une courte vidéo empruntée au blog de Frédéric Delorca (delorca.overblog.com) qui donne un aperçu de l'ambiance de la fête, avec de brèves interviews du coordonnateur de l'Atlas alternatif (FD) et de l'auteur du chapitre "Russie" de l'Atlas (Bruno Drweski).
L'Atlas alternatif à la Fête de l'Humanité
Une séance de signatures de l'Atlas alternatif par son coordinateur est prévue à la Fête de l'Humanité (espace Fêtes du parc de la Courneuve ) au Stand du Temps des Cerises, avenue Salvador Allende, le samedi 15 septembre à 14 h et au Stand du Temps des Cerises au Village du Livre le même jour à 15 h (prévoir des marges d'une demi-heure sur ces deux horaires).
La révolution menacée en Bolivie
Des centaines d'étudiants infiltrés par le Comité pro-Santa Cruz (le lobby de droite qui soutient la sécession des régions orientales pétrolifères de la Bolivie contrôlées par les multinationales Repsol et Petrobras contre l'Altiplano pauvre) ont provoqué mercredi et jeudi de violentes manifestations à Sucre (bilan 62 blessés) pour empêcher la tenue de l'assemblée constituante en charge de la mise en oeuvre juridique du processus révolutionnaire (http://www.eldiario.net/noticias/nt070907/2_09plt.php). L'agence cubaine Granma rappelle l'existence d'une stratégie du groupe "Nación camba" coordonnée par les compagnies pétrolières contre le gouvernement d'Evo Morales (http://www.granma.cu/espanol/2007/septiembre/vier7/denuncian.html), qui avait déjà été dénoncée par les médias progressistes boliviens il y a un an (http://www.eldiario.net/noticias/nt060909/2plt.php). Cette stratégie met actuellement la Bolivie au bord de l'éclatement. Le complot est confirmé par la découverte aujourd'hui par les services secrets boliviens d'un document qui prone la mise en oeuvre d'une désobéissance civique dans les regions de l'Est contrôlées par Nación Camba : Santa Cruz, Beni, Pando, Chuquisaca, Tarija, Potosí et Cochabamba. Selon ce document les affrontements et les morts qui en résulteront devrait entraîner la démission d'Evo Morales, mais les putschistes veulent éviter que le pouvoir ne revienne au vice-président. Il s'agit qu'il soit attribué au Sénat (de droite). De nouvelles élections seraient alors organisées et un Indien de droite René Joaquino Cabrera, maire de Potosí, serait présenté comme homme de paille. Ainsi les départements sous leur contrôle (30 % de la population mais 70 % du territoire) pourraient faire sécession. Dans une lettre ouverte à l'ONU, le groupe "Nación camba" avait déjà manifesté son refus de cohabiter dans le même Etat que les régions à majorité indiennes qu'il avait qualifiées d' "instables", "enclines à la révolte" (revoltosas) et accusé de pratiquer un "excécrable colonialisme interne" (http://www.larepublica.es/spip.php?article6898). L'an dernier dans le même esprit le préfet de Santa Cruz Rubén Costas avait opposé "deux pays : la Bolivie productive, de la croissance et de la démocratie -la zone orientale- à l'autre (l'Altiplano), fondée sur l'exclusion, totalitaire et radicale” (http://www.eldiario.net/noticias/nt060909/2plt.php). Nul ne doute dans les milieux progressistes boliviens que les Etats-Unis sont le cerveau de l'opération. Le professeur Luiz Alberto Moniz Bandeira laissait entendre récemment que George W. Bush avait nommé Philip Goldberg, qui auparavant était en poste à Pristina (Kosovo), en raison de son expérience des conflits ethniques, la mission de Goldberg étant de faire à l'égard de la Bolivie ce qui a été fait contre la Serbie (http://www.laondadigital.com/LaOnda/LaOnda/347/A3.htm). Le directeur du journal La Epoca Ricardo Bajo porte lui aussi la même accusation contre l'ambassadeur américain dans un article au titre suggestif : "Monsieur Goldberg, le Kosovo n'est pas Santa Cruz" (http://www.bolpress.com/art.php?Cod=2007020625)
Les pressions sur la Serbie continuent
Dans les Balkans les Occidentaux gardent deux objectifs : intégrer la Serbie dans l'OTAN et obtenir l'indépendance du Kosovo.
Pour atteindre le premier objectif, toujours le même élément de chantage : pas d'entrée dans l'Union européenne (UE), sans adhésion préalable à l'OTAN. L'adhésion préalable de la Serbie : c'est-à-dire l'installation de bases américaines sur son territoire, l'obligation pour son gouvernement d'investir de l'argent dans la modernisation de l'armée pour que ce pays pauvre puisse appuyer l'effort de guerre américain en Afghanistan ou ailleurs.
Le haut-fonctionnaire européen catalan Josep Lloveras, ex-éminence de l’Union européenne au Centrafrique (http://www.delcaf.cec.eu.int/fr/quoideneuf/changement_personnel_DCCE.htm) aujourd’hui représentant de l’UE en Serbie, chaud partisan apparemment de la fusion euro-étatsunienne a affirmé cette semaine : “Les intégrations européennes et atlantiques sont des processus cohérents et complémentaires et doivent être perçus comme tels » (http://www.b92.net/eng/news/politics-article.php?yyyy=2007&mm=09&dd=07&nav_category=92&nav_id=43591). Pourtant Belgrade trouve encore un peu la force de résister aux sirènes atlantistes. Le 5 septembre Vuk Jeremić, ministre serbe des affaires étrangères, qui présentait les objectifs du programme du Partenariat pour la Paix à Bruxelles s’est bien gardé de faire figurer l’adhésion à l’OTAN parmi les points de son programme, préférant s’en tenir à une participation active au Partenariat pour la Paix déjà existant « La Serbie ne pourra jamais oublier les événements tragiques de 1999 » a-t-il eu la dignité de dire à ses interlocuteurs de l’OTAN (en 1999 l’OTAN a gratuitement détruit les infrastructures de la Serbie, tué 2 000 civils et diabolisé ce pays sur des bases mensongères devant l’opinion publique mondiale). http://www.b92.net/eng/news/politics-article.php?yyyy=2007&mm=09&dd=05&nav_category=90&nav_id=43521
En ce qui concerne l'indépendance du Kosovo, le chantage à l'adhésion européenne ne suffit pas non plus, car il faut aussi convaincre Russes et Chinois au Conseil de Sécurité. O certes, le président Bush comme à son habitude est prêt à reconnaître le Kosovo sans passer par l'ONU. Mais tout de même un Kosovo, reconnu seulement par la moitié des pays de la planète, cela ferait désordre - surtout si d'autres provinces sécessionnistes (la Transnistrie par exemple …) obtiennent la même chose ailleurs...
A Belgrade, on commence à rappeler certaines évidences : que le Kosovo étant une province serbe, si les nationalistes albanais proclament une indépendance unilatérale le 10 décembre comme ils l’ont annoncé, rien ne s'opposera à l'entrée de l'armée serbe dans la province pour y maintenir l'ordre. C'est ce qu'a déclaré le secrétaire d’Etat, Dušan Proroković membre du parti du premier-ministre Koštunica, dans l’International Herald Tribune mercredi 5 septembre, tandis que le ministre des affaires étrangères Vuk Jeremić, membre du parti, plus pro-occidental, du président Tadić, quant à lui, démentait le propos de son subordonné. Malgré le démenti, l'évidence juridique énoncée par Dušan Proroković ne plait guère aux Occidentaux qui entendent tenir en respect la petite Serbie. Tom Casey, le porte parole du Département d’Etat américain a annoncé son intention de demander à Belgrade des « éclaircissements ». Cristina Gallach, porte-parole du représentant de la diplomatie européenne Javier Solana (ex politicien socialiste espagnol, et ex secrétaire général de l’OTAN qui pilotait le volet politique des bombardements sur la Serbie en 1999), a mis en demeure la Serbie d’éviter le “vocabulaire incendiaire” (http://www.b92.net/eng/news/politics-article.php?yyyy=2007&mm=09&dd=07&nav_category=92&nav_id=43576) – pareille mise en demeure n’a évidemment pas été adressée en des termes semblables aux séparatistes albanais qui ont pourtant été les premiers à agiter la menace d’une action unilatérale.
Le diplomate autrichien Wolfgang Petritsch, qui était émissaire de l’Union européenne à Rambouillet sur le Kosovo, et dont le pays a tant fait pour l’éclatement de la Yougoslavie (cf l’article de Diana Johnstone dans l’Atlas alternatif) a justifié dans Die Presse cette semaine la position européenne en ces termes : depuis 1999 "une thèse internationale s’est développée à propos de la responsabilité de chaque Etat de protéger ses citoyens". Selon lui, « la Serbie a directement enfreint cela au Kosovo dans les années 1990 par l’expulsion systématique de 850 000 Albanais, qui avait été manifestement planifiée » (or en réalité, la thèse de l’expulsion planifiée des Albanais a été démentie dans de nombreux ouvrages, et invalidée devant le Tribunal pénal international – et ce mensonge permet de faire oublier les milliers de Serbes, Roms, et autres membres de minorités persécutés, non protégés par la KFOR et le gouvernement nationaliste albanais depuis 1999), et « quelqu’un à Belgrade devra expliquer ce qu’ils ont à offrir aux deux millions de citoyens de la province, pour l’abandon de la recherche de l’indépendance » (pour mémoire on rappellera cependant que dès le début des années 1990 les nationalistes albanais du Kosovo sont entrés dans un processus de refus des institutions yougoslaves, et de création d’une société parallèle, que Milošević en 1999 a proposé de restaurer l’autonomie en vigueur dans les années 1980, qui avait pourtant généré de nombreux abus, et que le gouvernement néo-libéral qui lui a succédé a continué de soutenir l’idée d’une autonomie élargie).
Petritsch s’est laissé aller à l’expression de regrets devant le fait que l’Occident n’ait pas pu arracher le Kosovo à la Serbie dès 1999, ce qui lui aurait évité de devoir l’enlever à l’actuel gouvernement pro-occidental de Belgrade. Mais il a reconnu, un brin nostalgique, qu’hélas la Russie ne l’aurait pas permis même à l’époque d’Eltsine (http://www.b92.net/eng/news/politics-article.php?yyyy=2007&mm=09&dd=07&nav_category=92&nav_id=43575)
Mais la réécriture de l’histoire ne suffit pas à assurer le consensus au niveau européen sur l’affaire serbe. L’Espagne et la Grèce ne sont toujours pas prêtes à reconnaître l’indépendance du Kosovo comme les presse de le faire Washington. Il est vrai que Madrid ne tient pas à ce que le Kosovo indépendant (ou tout autre pays dans le monde) en retour reconnaisse l’indépendance de la Catalogne… L’aveuglement euro-états-unien après avoir semé le chaos au Proche-Orient va-t-il provoquer à nouveau le désordre au sein même du continent européen ?