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Le blog de l'Atlas alternatif / L'autre info sur le monde

La Guinée et l'impérialisme

28 Janvier 2007 , Rédigé par Atlasaltern Publié dans #Maghreb - Afrique occidentale

Depuis le 9 janvier, la Guinée-Conakry est paralysée par une grève générale. La répression a fait officiellement 59 morts (Le Monde 27 janvier 2007). Le président-dictateur aurait accepté vendredi soir 26 janvier un texte de loi élaboré par les syndicats et les grévistes qui lui fait renoncer à une grande partie de ses prérogatives au profit d'un chef de gouvernement, selon un schéma déjà testé dans de nombreux pays mais qui n'a jamais abouti à des progrès sociaux sensibles pour la population.

Le colonel Lansana Conté est arrivé au pouvoir en avril 1984, par un coup d’État militaire, et a parachevé la "normalisation" des relations de la Guinée avec les Occidentaux après une tentative d'échapper à la tutelle (néo-) coloniale sous Sekou Touré. Comme le rappelle l'association Survie "Avant de faire carrière dans l’armée guinéenne il avait participé, comme sergent dans l’armée française, à la guerre d’Algérie. Après l’instauration du multipartisme dans les années 90, il a remporté par la fraude les élections de 1993 et de 1998, provoquant la réprobation de l’opinion internationale, mais félicité par l’ambassadeur de France. Il a ensuite fait ratifier par referendum le droit d’exercer un nombre illimité de mandats.

Malgré ces abus, une corruption galopante, l’emprisonnement d’opposants, tel Alpha Condé, candidat à l’élection présidentielle, détenu pendant deux ans, le général Lansana Conté a toujours été soutenu par la France, qui est le fournisseur du matériel anti-émeutes utilisé à maintes reprises contre les manifestations, faisant de nombreuses victimes. La Guinée, sous la coupe du clan présidentiel, tente d’en sortir." (http://www.survie-france.org/article.php3?id_article=873)

L’industrie française de l'aluminium reste tributaire de la bauxite d’Afrique francophone à 86 % et la Guinée est le deuxième producteur de ce minerai au monde. Les Etats-Unis exploitent aussi la bauxite guinéenne à travers Enron. Ils fournissent une aide militaire 627 000 dollars. Une centaine de volontaires des Peace Corps, travaillent à des missions de coopération financées par l'agence états-unienne USAID (http://www.state.gov/r/pa/ei/bgn/2824.htm). Les Etats-Unis accordent également l'asile politique à des opposants du régime dans l'intention de garder "deux fers au feu".

Sur l'impérialisme français en Afrique occidentale, et les rivalités avec les Etats-Unis voir les articles de B. Founou, A. Forcellini et C. Gramizzi dans l'Atlas alternatif, et, plus largement une étude de fond sur http://www.reseau-ipam.org/article.php3?id_article=740.

 

 

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Venezuela - Iran

27 Janvier 2007 , Rédigé par Atlasaltern Publié dans #x - Non alignement - résistances

 La révolution bolivarienne reste sous la pression internationale. L'officine au service de l'ingérence occidentale "Reporters sans Frontières" a adressé jeudi un courrier au président vénézuélien Hugo Chavez pour critiquer sa décision de ne pas renouveler la licence d'une chaîne de télévision favorable à l'opposition sans soumettre la question à un référendum comme il l'avait envisagé (AP 26 .1.07 http://fr.news.yahoo.com/26012007/5/venezuela-rsf-proteste-contre-le-non-renouvellement-de-la-licence.html). L'ambassadeur des Etats-Unis à Caracas hausse le ton et exige que les actionnaires étatsuniens déjà grassement payés reçoivent "un prix équitable" pour leurs actions en cas de nationalisation de la principale compagnie téléphonique du pays (http://fr.news.yahoo.com/26012007/5/venezuela-hugo-chavez-menace-d-expulser-l-ambassadeur-americain.html AP 26.1.07) - Voir les mêmes pressions exercées sur la Bolivie il y a peu.

Mais l'alliance des non-alignés continue de se constituer. Le Venezuela et l'Iran ont décidé de consacrer une part de leurs revenus pétroliers à subventionner les pays pauvres qui doivent affronter l'impérialisme états-unien. Ils ont en outre convenu d'agir en commun, dans le cadre de l'OPEP et au-delà, en incitant les autres pays producteurs à réduire leur production de pétrole pour augmenter les prix des hydrocarbures et frapper au porte-monnaie l'impérialisme états-unien.

Après son voyage au Venezuela, le président iranien s'est rendu au Nicaragua où il a signé divers accords avec le nouveau président sandiniste Daniel Ortega.

« Aujourd'hui, nous ne sommes plus seuls. L'Iran, le Nicaragua, le Venezuela et d'autres pays révolutionnaires sont unis, et c'est ensemble que nous résisterons à la menace », a déclaré Mahmoud Ahmadinejad dans une allocution prononcée à Managua. « L'éradication de la pauvreté n'est pas dans l'intérêt de l'impérialisme mondial, a ajouté le leader iranien. C'est pourquoi nous devons nous aider nous-mêmes ».

Piotr Romanov qui relate ce discours fait cependant observer que "Malgré toute la rhétorique sur la lutte contre la pauvreté, l'Iran n'a pas annulé la dette nicaraguayenne, qui s'élève à seulement 152 millions de dollars" (http://www.voltairenet.org/article144687.html#article144687).

Pendant ce temps les pressions se poursuivent également sur l'Iran. En Irak, George Bush autorise ses soldats à tirer sur les conseillers iraniens (http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3218,36-860386@51-767621,0.html), ce qui va à l'encontre du rapport Baker qui récemment appelait au dialogue avec la Syrie et l'Iran sur le dossier irakien. Courrier International fait sa Une sur Bush avec comme sous-titre "Cet homme osera-t-il attaquer l'Iran ?" (http://www.courrierinternational.com/hebdo/sommaire.asp?obj_id=541).

 

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Liban

27 Janvier 2007 , Rédigé par Atlasaltern Publié dans #Proche-Orient

La règle du "deux poids - deux mesures" continue de prévaloir au Proche-Orient : les gouvernements occidentaux qui, en Palestine, en décembre, soutenaient l'initiative de leur allié M. Abbas de dissoudre un Parlement où le Hamas avait remporté légalement la majorité aux dernières élections.

Au Liban au contraire, les grandes puissances occidentales soutiennent à bout de bras un gouvernement devenu minoritaire, mais qui défend leurs intérêts dans la zone (et boycottent le président de la République qui leur est hostile). Pas question dans ce pays où le pouvoir politique est discrédité, d'encourager la dissolution comme en Palestine.

Un climat pré-insurrectionnel y perdure depuis plusieurs mois. L'opposition a déclenché le 23 janvier une grève générale . Si jusque là elle était parvenue à préserver le caractère pacifique de ses manifestations malgré les provocations, des affrontements avec les partisans du gouvernement n'ont pu être évités, faisant trois morts et 152 blessés à Beyrouth cette semaine, ce qui a abouti à l'instauration d'un couvre-feu. Le premier ministre Fouad Siniora s'est précipité à Paris mercredi pour y recevoir le soutien de son ami Jacques Chirac. Ses mentors politique : le président français, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, le secrétaire général de l'ONU et Paul Wolfowitz, ex conseiller de Bush et maintenant président de la Banque mondiale se sont réunis en France le lendemain et ont promis une aide de 7,6 milliards de dollars (avec le soutien enthousiaste du journal Le Monde http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-860131@51-759824,0.html).

Sur la véritable nature du Hezbollah, mouvement politique jouissant d'un soutien populaire très au delà de sa base chiite, on lira avec profit l'article du Dr. Zeinab Al-Saffar, professeure (selon la règle de féminisation des titres) d’anglais à l’Université Libanaise de Beyrouth sur http://altermonde-levillage.nuxit.net/spip.php?article8891.

En tout cas, les forces attachées à la non-ingérence occidentale et israëlienne au Liban (forces qui regroupent aussi bien le Hezbollah que divers courants des communautés musulmanes et chrétiennes ainsi que des partis laïques) ne pourront guère compter sur le nouveau secrétaire général de l'ONU  Ban Ki Moon pour prendre en compte leur point de vue. Un de nos correspondant notait cette semaine à l'occasion de sa venue à Paris :

" L'ONU est dans les mains d'un terne diplomate américanophile qui parle très mal français (...) le plus révélateur et comique est qu'après quelques phrases de politesse, péniblement articulées, le
secrétaire général est passé , très pressé visiblement de ne plus avoir à chercher ses mots, à l'anglais pour parler des dossiers du Liban (contre les ingérences ... syrienne et iranienne, pas US ou israëliennes!) et de l'Iran (la voix de son maître en VO, à peine adoucie: évidemment il est pour la paix! mais les sanctions sont possibles ... au nom de "la communauté internationale" bien sûr. "

 

 

 

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Balkans

27 Janvier 2007 , Rédigé par Atlasaltern Publié dans #Balkans

- Serbie

Comme la Serbie passionne moins les foules qu'en 1999-2000, le ton des médias, quoiqu'hostile à ce pays, est demeuré plus sobre. Au cours des derniers jours de la campagne électorale,  le journaliste du Monde Christophe Châtelot, toujours allergique à toute forme de patriotisme serbe (il l'a montré dans divers articles), s'est certes efforcé de peindre un tableau sombre de ce pays : "La Serbie, elle, patauge. Son taux de croissance (5,5 % en moyenne depuis 2000) n'absorbe pas un taux de chômage de 31 %. Elle est isolée politiquement sur la scène internationale en raison, notamment, du manque d'empressement du gouvernement serbe à collaborer avec le TPIY"  écrivait-il dans l'édition du 21 janvier 2007 (http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-857593@51-857710,0.html) - constat pourtant souvent démenti par l'appellation "Balkan Tiger" souvent appliquée à ce pays (http://en.wikipedia.org/wiki/Serbia) et le constat du journal Libération du 22 janvier  :  "Le taux de croissance est l'un des plus élevés de la région (environ 6 %), l'inflation a été stoppée, le dinar relevé par rapport à l'euro et le salaire moyen tourne autour de 250 à 300 euros" (Helene Despic Popovic http://www.liberation.fr/actualite/monde/230065.FR.php). Mais les attaques ne sont guère allées plus loin.

Dimanche, la progression d'un point des radicaux aux élections législatives (28 %) a permis à Reuters de faire un titre à sensation sur la victoire des "ultra-nationalistes" et permis au représentant de la diplomatie européenne et ex-secrétaire général de l'OTAN Javier Solana de frapper du point sur la table en déclarant : "I hope very much there will be a speedy formation of a speedy government that will be in line with the European Union" (http://www.b92.net/eng/news/politics-article.php?yyyy=2007&mm=01&dd=22&nav_category=90&nav_id=39190) c'est à dire un gouvernement sans alliance avec les radicaux. Mais dans l'ensemble on reste en deçà de la grande haine des années 90.

Le parti-pris anti-serbe de nos médias a refait surtout surface vendredi quand il est apparu que le mot "indépendance" ne figurerait pas dans le rapport du procurateur de l'ONU au Kosovo Martti Ahtisaari . Il s'agirait plutôt en effet d'une large autonomie qui permettrait à cette province de siéger à l'ONU mais exclurait qu'elle puisse avoir une armée, maintiendrait une tutelle occidentale institutionnalisée, comme en Bosnie et en Macédoine ,et autoriserait une autonomie des zones serbes, en matière policière notamment (une façon de reconnaître que le gouvernement albanais ne pourrait ou ne voudrait pas protéger cette minorité). Ce compromis, destiné notamment à obtenir le vote de la Russie à l'ONU a ressuscité les ardeurs guerrières de nos medias. Bruno Cadet au journal de France Culture de 18 h vendredi (26 janvier) rappelait que la Russie avait soutenu le "projet de Grande Serbie que Milosevic voulait réaliser dans le sang" dans les années 1990 (en fait, comme l'a montré Diana Johnstone, le gouvernement de Belgrade a surtout cherché à défendre une "petite Yougoslavie" et non à promouvoir une "Grande Serbie" cf sur ce point l'article de D.Johnstone dans l'Atlas alternatif et son livre La Croisade des Fous). Libération, dans un langage codé mais très clair, en présentant la Russie comme la "protectrice panslave de la Serbie" accuse Moscou à demi-mots de cultiver l'idéal impérial ethniciste du XIX ème siècle (sans se demander si la Russie ne se défend pas tout simplement contre l'ingérence de l'OTAN à ses frontières, et ne défend pas une vision plus équilibrée des rapports interculturels que les pouvoirs occidentaux). Le journal reproche au passage à Moscou de retarder la décision finale sur le Kosovo qu'elle oppose à l'impatience des Albanais (http://www.liberation.fr/actualite/monde/231321.FR.php) décrite en longueur dans ses colonnes depuis plusieurs années. La défense du sécessionnisme albanais contre le droit de la République de Serbie à conserver son intégrité est une constante dans la grande presse occidentale depuis plusieurs années, et les conséquences de ce choix sur la pérennité des frontières des autres pays d'Europe de l'Est (Roumanie, Macédoine, Monténégro, Bulgarie etc) ne sont pratiquement pas débattues.

La Serbie pour sa part s'est engagée dans une bataille procédurale à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe pour amender un projet de résolution favorable à l'indépendance. Elle ne peut guère compter que sur le soutien de la Roumanie, de la Grèce et de la Russie (http://www.b92.net/eng/news/politics-article.php?yyyy=2007&mm=01&dd=24&nav_category=92&nav_id=39235).

 

- Macédoine

Le 16 avril va commencer au Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie (tribunal ad hoc instauré par les puissances occidentales et financé par elles) le premier procès concernant la Macédoine. Ljube Boskoski, ex ministre de l'intérieur, et Johan Tarculovski, son garde du corps, seront jugés pour une attaque des forces spéciales de police contre le village albanais de Ljuboten près de Skopje survenue le 12 August 2001 et qui avait entrainé la mort de sept personnes, l'incendie de quatorze maisons et des arrestations massives. Cette opération policière musclée dans le contexte de guerre civile ressemblait à celles de la police serbe au Kosovo dans les années 1990. Elle avait fait suite à une attaque contre les forces de polices macédoniennes avec des mines anti-char (http://www.b92.net/eng/news/globe-article.php?yyyy=2007&mm=01&dd=21&nav_category=123&nav_id=39179)

Dans cette affaire on accuse à nouveau le Tribunal pro-occidental de faire preuve de complaisance à l'égard des nationalistes albanais. C'est le ministre de l'intérieur (slave) qui est inculpé tandis que Ali Ahmeti fondateur de la première Armée de libération du Kosovo (UCK) albanaise en Serbie,et de la seconde qui provoqua la guerre civile en Macédoine, considéré comme l'auteur de crimes de guerres, chef de trafics divers clandestins (http://www.humanite.presse.fr/popup_print.php3?id_article=39109 ) jouit tranquillement de ses prérogatives de député de l'Union démocratique pour l'intégration (UID), tout comme son homologue albano-kosovar ex-commandant de l'UCK Agim Ceku reste solidement cramponné à son fauteuil de premier ministre à Pristina, sans être inquiété par le TPI, malgré les massacres de civils commis par l'UCK.

 

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L'Atlas alternatif à Nairobi

24 Janvier 2007 , Rédigé par Atlasaltern Publié dans #z - Nouvelles de l'Atlas alternatif

Après les forums mondiaux de Porto Alegre (2001,2002, 2003), celui de Mumbai en 2004, le forum "polycentrique" de Bamako-Caracas-Karachi en 2006, le forum social mondial se tient à Nairobi (Kenya).

Certains de nos amis contributeurs de l'Atlas alternatif y sont : François Gobbe (Kairos -Belgique), Mwadhini O. Myanza (Irteco, Tanzanie).

Selon Mwadhini O. Myanza 50 exemplaires de l'Atlas alternatif ont été distribués aux participants par le secrétariat du Forum.

Si les grands médias AFP en tête (http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-29469551@7-60,0.html) ont évoqué la participation effective inférieure aux chiffres escomptés (46 000 personnes contre 100 000 attendues), à cause notamment du prix d'entrée (0,6 euros la journée - des habitants des bidonvilles ont d'ailleurs protesté) cela reste supérieur aux 20 000 du premier forum social en 2001.

Le Forum social de Nairobi permet l'expression des peuples en lutte, leur rencontre, l'échange d'expériences politiques, mais aussi de techniques agricoles - les paysans qui accompagnent Mwadhini O. Myanza, par exemple, investis dans l'agriculture alternative contre les grandes cultures d'exportation qui ravagent leur pays, sont inscrits à des formations agronomiques dans le cadre du forum. Pour une note d'ambiance du forum voir http://www.pambazuka.org/blogs/wsf2007/ .

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Les armes chinoises

19 Janvier 2007 , Rédigé par Atlasaltern Publié dans #Chine-Extrême Orient

Les Etats-Unis, le Japon, la France, le Royaume-Uni, l'Australie et le Canada se sont déclarés "préoccupés" et ont demandé des "explications" à la Chine à la suite d'un test supposé de missiles anti-satellites le 11 janvier dernier, bien que le gouvernement chinois ait rappelé le caractère "pacifique" de sa politique (El Mundo http://www.elmundo.es/elmundo/2007/01/19/internacional/1169218582.html ). Gordon Johndroe porte-parole du National Security Council parle d'une initiative "incompatible avec l'esprit de coopération auquel les Etats Unis et la Chine aspirent dans le cadre domaine de l'aérospatiale civile" (Washington Post http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2007/01/18/AR2007011801029.html). Le Washington Post explique doctement que les USA et l'URSS ont mis fin à la fin des années 1980 à leurs programmes anti-satellites à cause des risques de chute et de dissémination de débris sur la Terre qu'occasionnent les tirs d'essais sur des machines géostationnaires. Tout indique cependant que les Etats-Unis poursuivent un programme d'armes anti-satellites (http://www.fas.org/spp/military/program/asat/overview.htm) et que la Chine en est à peine au point où en était Washington en 1985 quand les USA avaient détruit par missile un de leurs satellites à titre d'essai.

Une fois de plus le club des grandes puissances ne tolère pas qu'un pays du tiers-monde se donne les moyens de répliquer à des attaques (le risque d'utilisation des satellites par les Etats-Unis à des fins militaires non seulement sur le volet du renseignement mais aussi de l'attaque armée n'est pas nul, malgré l'état actuel des accords internationaux).

Seule la Russie s'est montrée modérée sur ce point au cours des derniers jours.

Sur l'intolérance des puissances occidentales à l'égard de l'armement des pays asiatiques (Chine et Corée du Nord) voir les articles de Kim Petersen, Chris Black et Wim Benda dans l'Atlas alternatif, ainsi que les travaux de Martin Hart-Landsberg.

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L'ordre US dans la Corne de l'Afrique

19 Janvier 2007 , Rédigé par Atlasaltern Publié dans #Afrique de l'Est - Grands lacs

Un premier bilan des opérations militaires états-uniennes en Somalie commence à paraître. Le journal belge solidaire, à partir des dépêches de Reuters, évalue à plusieurs centaines de paysans le nombres des victimes des bombardements US (http://www.anti-imperialism.net/lai/texte.php?langue=1&section=BW&id=25198 ).

Le bilan des pertes causées par l'invasion éthiopienne soutenue par Washington n'est pas chiffré.

La répression contre les militants des "Cours islamiques" (des groupes disparates qui, comme le confirme un ex-enseignant dans Il Manifesto, jouissaient du soutien de la population http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/09-Gennaio-2007/art39.html ) vient de faire un dommage collateral : la liberté de la presse, puisque la chaîne pluraliste indépendante arabe Al Jezira et diverses radios ont été quelques jours interdites d'émission. La Fédération internationale des journalistes a protesté (http://www.larepublica.es/spip.php?article3681 ) .

On apprend par ailleurs que la création d’un nouveau commandement militaire états-unien pour l’Afrique est à l'étude (source Antonio Garcia RFI cité par http://www.anti-imperialism.net/lai/texte.php?langue=1&section=CMBF&id=24888&spes=  ). "Les Etats-Unis disposent actuellement d’une seule base militaire en Afrique qui est installée à Camp-Lemonier, en République de Djibouti, rappelle l'article. 1 800 militaires américains y sont stationnés, dans le cadre de la force conjointe pour la Corne de l’Afrique (Combined Joint Task Force Horn of Africa), qui a surtout la vocation à des missions «préventives», visant notamment la détection de groupes terroristes en liaison avec les réseaux du Proche-Orient. Cette base aurait été utilisée dans le cadre des opérations clandestines en Somalie pour soutenir les chefs de guerre, qui s’opposaient à l’avancée des Tribunaux islamiques.

Les Etats-Unis ont organisé à plusieurs reprises des exercices militaires, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le banditisme transfrontalier. Près de 300 soldats américains ont ainsi participé aux manœuvres «Flintlock» en juin 2005 au Mali. Des militaires de sept autres pays (Tchad, Niger, Algérie, Sénégal, Mauritanie, Tunisie et Maroc) ont aussi été présents dans cet exercice. Des militaires américains, notamment des marines, ont également participé aux manœuvres «Natural Fire» conjointement avec des soldats kényans, tanzaniens et ougandais. Les Etats-Unis étaient également très présents dans les premières manœuvres de la nouvelle force réactive de l’Alliance Atlantique qui ont eu lieu en juin dernier dans l’archipel du Cap-Vert. "
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A l'approche des élections législatives serbes

19 Janvier 2007 , Rédigé par Atlasaltern Publié dans #Balkans

Dans la perspective des élections législatives serbes qui auront lieu dimanche prochain, un média français s'intéresse à la situation désastreuse des Serbes du Kosovo (mais celle des Roms et  des autres non-Albanais ne vaut guère mieux, sauf exceptions)   : http://fr.mediaframe.yahoo.com/launch?lid=wmv-300-p.1547268,rnv-300-p.1547269&.small=1&.intl=fr&c=dualpane&bw=http://&dw=http://fr.news.yahoo.com/video/datawindow.html&f=&a=0,30) que  le journaliste belge Michel Collon notamment dans une vidéo de 2002 "Les damnés du Kosovo" décrivait déjà comme un des plus grands scandales humanitaires de l'Europe contemporaine (http://www.michelcollon.info/damnes_du_kosovo.php).

La situation reste indécise dans cette province sur laquelle les Serbes cristallisent non seulement leurs traditions nationales, mais aussi le souvenir de la politique cynique des grandes puissances occidentales à leur encontre, au soutien des nationalistes albanais, en 1998-99.

Malgré un raidissement récent de la Russie sur ce sujet, l'Union européenne semble résolue à faire passer en force avant la fin de la présidence allemande une "indépendance limitée"  du Kosovo sur le modèle bosniaque, malgré l'adoption par la Serbie, il y a peu, d'une constitution réaffirmant la souveraineté serbe sur cette province (http://www.b92.net/eng/news/politics-article.php?yyyy=2007&mm=01&dd=18&nav_category=92&nav_id=39129). Le Kosovo deviendrait ainsi le premier Etat européen à naître de la sécession d'un Etat unitaire (les sécessions issues de l'effondrement du Pacte de Varsovie et de l'éclatement de la Yougoslavie n'avaient jusque là concerné que des Etats fédéraux). Ceci risque de créer un précédent dont pourraient s'inspirer d'autres minorités comme les russophones de Moldavie (Transdniestrie), les Abkhazes et diverses autres minorités dans le Caucase, des Albanais aussi dans trois districts de Serbie du Sud hors Kosovo, en Macédoine ainsi qu'au Montenegro, sans oublier les Serbes de Bosnie dont un grand nombre (et probablement la majorité) conteste la légitimité de l'Etat auquel ils sont rattachés contre leur gré.

L'incapacité des  gouvernement occidentaux à refermer la boîte de Pandore des revendications nationales qu'ils ont eux-mêmes ouverte en encourageant les sécessionnismes en Yougoslavie et ex-URSS se double d'une propension à appliquer une règle du "deux poids deux mesures", dictée par des intérêts à court terme. Une source de problèmes infinis qui ne semble guère de nature à stabiliser les marches orientales de l'Empire européen et qui condamne les grandes puissances à entretenir indéfiniment une présence militaire coûteuse dans les Balkans.

En attendant, les multinationales investissent de plus en plus sur la Serbie, noeud stratégique du développement balkanique, dont le gouvernement n'a jamais été aussi favorable aux intérêts des pouvoirs occidentaux : privatisations et coopération militaire avec les Etats-Unis ont été le credo politique de Belgrade depuis cinq ans. La croissance économique est au rendez-vous, et, bien que les inégalités augmentent, la promesse d'une intégration dans l'Union européenne peut permettre aux chancelleries occidentales d'empêcher la victoire d'une droite nationaliste (le Parti radical) qui, pourtant, capitalise depuis quelques années sur le mécontentement des laissés-pour-comptes du néo-libéralisme (même si son score progresse, il est peu probable qu'il soit en mesure de gouverner seul). 

Toujours plus coloniser pour toujours mieux anesthésier. Telle semble être la recette des technostructures occidentales dans les Balkans. Anesthésie et consommation. L'Union européenne n'a que cela à offrir.

 

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Le Cahier de l'Herne Noam Chomsky

19 Janvier 2007 , Rédigé par Atlasaltern Publié dans #z - Nouvelles de l'Atlas alternatif

Jean Bricmont, préfacier de la version française de l'Atlas alternatif, vient de co-diriger avec Julie Franck un ouvrage collectif de la prestigieuse collection Les Cahiers de l'Herne (habituellement consacrée à divers grands penseurs, philosophes et écrivains) sur l'oeuvre du linguiste Noam Chomsky. Le livre paraît ce mois-ci.

L'univers de ce Cahier de l'Herne est à maints égards proche de l'Atlas alternatif. Outre les textes de philosophes et de linguistes (dont certains sont engagés à gauche comme Tanya Reinhart qui avait failli, en 2003, contribuer à l'Atlas), on retrouve dans la partie plus politique quelques grands noms de la "gauche de la gauche" comme Serge Halimi, Susan George et Jean Ziegler. Frédéric Delorca a écrit dans ce livre le chapitre "Chomsky et Bourdieu : une rencontre manquée".

 

 

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Intronisation en Equateur

18 Janvier 2007 , Rédigé par Atlasaltern Publié dans #Amérique latine-Caraïbes

Après Daniel Ortega au Nicaragua, un autre président progressiste, Rafael Correa, a été intronisé en Equateur avant-hier (cf son discours à Zumbahua la veille qui place l'Equateur sur la voie du "socialisme bolivarien" et de la révolution - http://www.youtube.com/watch?v=BVkfX6vaEEU).

L'agence cubaine Granma fait état d'un accord de coopération énergétique entre l'Equateur et le Venezuela qui permettra à l'Equateur de faire raffiner son pétrole à bas prix chez son voisin et de créer de nouvelles raffineries avec l'aide de ce dernier. En Equateur comme au Veneuela le secteur pétrolier reste largement nationalisé (http://www.granma.cu/espanol/2007/enero/mier17/venezuelayecuador.html).

Imitant en cela l'exemple venezuelien, le président Correa a annoncé qu'il soumettra à référendum le 18 mars prochain l'instauration d'une assemblée constituante dont les travaux déboucheront sur l'adoption d'une nouvelle constitution. Le Parlement conservateur (comme au Nicaragua) a toutefois exigé que cette proposition soit soumise au Tribunal suprême électoral composé de représentants des partis majoritaires audit Parlement (http://www.eldiario.com.ec/noticias-manabi-ecuador/22140)

Par ailleurs le président Correa a lancé un train de mesures augmentant les aides aux plus pauvres et assouplissant le crédit de la banque d'Etat aux agriculteurs.

A noter enfin dans La Republica (journal progressiste espagnol) un article de Noam Chomsky qui fait le bilan des avancées de la gauche en Amérique Latine http://www.larepublica.es/spip.php?article3662.

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