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19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 13:55

Alors que les mouvements populaires démocratiques se multiplient dans le monde musulman (mais sans toucher pour autant tous les pays), les grands médias français et occidentaux mettent surtout l'accent sur le cas de la Libye où la répression aurait fait plus d'une cinquantaine de morts (loin encore de 200 morts de la répression en Egypte).

 

La version électronique du Monde ce matin faisait sa "Une" sur ce pays et les 6 morts d'affrontements au  Yémen.


Il fallait cliquer pour apprendre plus loin ce qu'il se passait au Bahrein, à propos duquel le journal expliquait : "La journée de vendredi, consacrée aux obsèques de quatre chiites tués la veille dans un raid des forces  de sécurité, a tourné au bain de sang. L'armée a tiré sur un millier de  personnes qui voulaient reprendre un sit-in à Manama. Au moins 26 blessés ont  été hospitalisés, dont un "en état de mort clinique" selon un député  d'opposition."


Sur cette page le journal développait aussi des nouvelles sur l'agitationen Irak, à Djibouti, en Iran, au Koweit.

 

Le Figaro et Libération titraient aussi sur la Libye avec une mention plus modeste du Yémen et du Bahrein alors pourtant qu'Al Jazeera en anglais dès le début de la matinée citait un médecin de l'hôpital de Manama qui expliquait que les services étaient remplis de blessés et que l'armée de ce pays visait le manifestants à la tête. Les nouvelles du Bahrein n'ont fini par prendre place dans l'actualité française que lorsque le bilan de la répression de la nuit du 18 au 19 février a été diffusé par les agences.


La situation au Bahein est la mauvaise nouvelle qui vient compenser la bonne que serait pour les Occidentaux la chute du régime imprévisible du colonel Kadhafi. Cet émirat à majorité chiite mais dirigé par des sunnites est en effet une base importante de la 5ème flotte militaire des Etats-Unis d'Amérique. Ceux-ci ont appelé à la retenue dans le déploiement de la force, mais sont en réalité bien embarrassés par cette révolte. Car, si en Tunisie et en Egypte l'armée a pu préparer le chemin d'une transition politique, au Bahrein elle peut difficilement présenter la moindre option alternative puisqu'elle est dirigée par des officiers sunnites qui ne peuvent que perdre leur poste si la majorité chiite actuellement marginalisée venait à obtenir plus de droits. En outre une victoire des chiites au Bahrein pourrait encourager la minorité chiite d'Arabie Saoudite à faire valoir aussi ses droits.


L'impasse politique du Bahrein pourrait déboucher, selon une dépêche d'agence diffusée ce samedi sur une intervention militaire des Etat du Golfe persique. Les six ministres des affaires étrangères du Conseil de coopération du Golfe (qui couvre 45 % des réserves pétrolières mondiales) ont renouvelé leur soutien au régime de Manama.

 

Depuis 2008 le gouvernement du Bahrein attribue les revendications des chiites à une manipulation iranienne, mais celle-ci a été démentie notamment par les cables diplomatiques étatsuniens révélés par Wikileaks.

 

Malgré la brutalité de la répression de la nuit, les manifestants avaient repris la place Pearl à 13 h et les principaux syndicats ont appelé à une grève générale dimanche. La dynastie des Al Khalifa qui dirige le Bahrein peut-elle basculer ou Washington imposera-t-il un compromis politique qui préserve ses intérêts dans le Golfe ?

 

A l'heure où Obama vient d'opposer une fois de plus son véto au projet de vote par le conseil de sécurité d'une résolution qui condamne la colonisation des territoires palestiniens, au risque de mécontenter à nouveau ses alliés arabes, il lui faut absolument juguler toute source d'instabilité dans les monachies pétrolières.

 

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15 janvier 2011 6 15 /01 /janvier /2011 18:38

Les ministres de la coalition du 8-mars viennent de démissionner collectivement du gouvernement d'union nationale libanais.

 

Cette démission est directement liée à la question du soutien auTribunal spécial pour le Liban (TSL) mis en place pour faire la lumière sur les conditions de la mort du millionnaire Rafiq Hariri tué dans un attentat le 14 février 2005 à Beyrouth.

 

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Petit retour en arrière : à l'origine les Occidentaux ont voulu imputer cet assassinat à la Syrie, ce qui aurait pu justifier à leurs yeux une intervention militaire contre ce pays ou un embargo. Une commission d'enquête  fut mise en place dirigée par le procureur allemand Detlev Mehlis et et le commissaire Gerhard Lehman tous deux aujourd'hui accusés d'avoir eu des intinéraires plutôt troubles avant d'assumer cette mission (l'Allemagne est militairement présente dans la Finul au Liban et certaines sources affirment aujourd'hui qu'elle aurait fabriqué la mini-bombe nucléaire qui aurait tué Rafiq Hariri cf Chems Eddine Chitour dans le  journal algérien l'Expression à propos de l'article récemment publié dans l'hebdomadaire russe Odnako.

 

A la demande de la France, le procureur général de la République libanaise Saïd Mirza procède à l’incarcération de quatre suspects repérés grâce à leur téléphone mobile: Moustapha Hamdane (chef de la garde présidentielle), Jamil Sayyed (ancien chef de la sûreté générale), Ibrahim El-Haj (ex-directeur des forces de sécurité intérieures) et Raymond Azar (chef des services de renseignements de l’armée). Le 20 octobre, Mehlis remet son rapport au secrétaire général des Nations unies Kofi Annan qui met en cause les services syriens.

 

Le 30 novembre 2005, le syrien kurde Hussam Taher Hussam, dont le témoignage constitue une pièce centrale du rapport Mehlis se rétracte et reconnaît avoir été payé par Saâd Hariri. L'autre faux témoin Zouheir Siddiq incarcéré en France en 2007 "disparaissait" mystérieusement l'année suivante - peut-être exfiltré de France vers le Golfe arabe grâce à un faux passeport tchèque remis par le cabinet de Nicolas Sarkozy, alors que celui ci était encore ministre de l’intérieur si l'on en croit le site des Indigènes de la République .

 

Le 30 mai 2007, le conseil de sécurité de l’ONU vote la création d’un tribunal spécial chargé de juger les assassins de Hariri. Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), chargé de juger l’assassinat de Hariri, a officiellement entamé ses travaux le premier mars 2009.

 

Sa présidence est confiée à Antonio Cassese, ancien défenseur du groupe opposant iranien les Moudjahidines du Peuple.

 

Le 29 avril 2009, le TSL ordonne la remise en liberté de Hamdane, Sayyed, al-Haj et Azar mais refuse de juger les faux témoins de la commission d'enquête. Selon le Réseau Voltaire, le TSL cherchait à mettre en cause des responsables du Hezbollah avant la fin de l’exercice budgétaire 2010 du Tribunal (en réalité avant la fin janvier 2011).Ce point est confirmé par le Parti des Indigènes de la République qui cite le commandant des forces de défense israliennes Gabi Ashkenazi qui a déclaré le 7 juillet qu'il s'attendait à ce que le TSL inculpe le Hezbollah même dès septembre (voir aussi en ce sens Al Manar mais l'information ensuite reprise par la presse du Golfe ne se trouve nulle part ailleurs...).

 

En tout cas dès le mois de mai 2009 le Spiegel avait annoncé l’imminente inculpation de la famille d’Imad Mugniyeh, chef militaire du Hezbollah. Le 10 août 2010 Sayyed Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah, décidait de publier des images filmées par des drones israéliens, interceptées par son organisation attestant qu’Israël a préparé l’attentat contre Rafik al-Hariri. Il montre des images «interceptées» par son mouvement, prises par un avion de reconnaissance de type MK. On y voit le détail de la résidence de Rafic Hariri à Beyrouth, les routes à proximité du Parlement, et celles longeant le bord de mer près duquel a eu lieu l’attentat.

 

 

Pour éviter la guerre programmée, la Syrie et l’Arabie saoudite ont joint leurs efforts pour apaiser les tensions. Ils ont fait pression sur le Liban pour le retrait de juges libanais pour que le tribunal devienne une coquille vide.

 

Début janvier, Hillary Clinton recevait le premier ministre Saad Hariri et informait les capitales concernées que le TSL irait jusqu’au bout de sa mission.

 

Mercredi 12 janvier à Beyrouth, les 10 ministres de la coalition du 8-Mars se sentant désavoués démissionnaient pendant la rencontre Hariri-Obama à Washington, suivis d’un onzième ministre (proche du président Sleimane). Le quorum n’étant plus réuni, le gouvernement était dissout.

 

L'obstination des Etats-Unis à instrumentaliser un tribunal spécial pour le Liban contre ses ennemis dans ce pays est aujourd'hui à nouveau à l'origine du blocage du fonctionnement de ses institutions.

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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 15:29

Le 28 novembre  40 millions d'électeurs égyptiens, étaient appelés renouveler l'Assemblée du peuple qui compte 518 sièges. Le second tour a été organisé le 5 décembre.

 

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La confrérie des frères musulmans (88 sièges dans l'assemblée sortante), officiellement interdite mais tolérée dans les faits, soutenait 130 candidats se présentant comme "indépendants". La presse et des observateurs indépendants ont fait état de très nombreux cas de fraude et violences en tous genres lors du premier tour. Près de 600 membres des Frères musulmans ont été arrêtés pendant la campagne.

 

Le parti libéral Wafd qui présentait 176 candidats et faisait confiance à la volonté d'ouverture du président Moubarak s'est retiré du second tour, tout comme les Frères musulmans, devant l'ampleur des violences et des fraudes.

 

Malgré des appels au boycott de l'association nationale pour le changement de Mohamed El Baradei ex responsable de l'Agence internationale de l'énergie atomique, la plupart des partis, y compris des partis de gauche commeTagammu ou le parti nassériste (dans un contexte de fortes divisions internes) avaient tenu à faire entendre leur voix.

 

L'organisation américaine Human Rights Watch a pour sa part dénoncé les conditions dans lesquelles le scrutin s'est tenu."L'exclusion répétée de représentants de l'opposition et d'observateurs des bureaux de vote, de même que les informations faisant état de violence et de fraude, suggèrent que les citoyens n'ont pas pu prendre part à des élections libres", explique un communiqué du responsable de HRW, Joe Stork.

 

Le parti présidentiel NDP est membre de l'internationale socialiste. Le représentant du département d'Etat étatsunien P.J. Crowley a reconnu que des doutes existaient sur la régularité de ces élections mais a affirmé que Washington continuera à travailler au développement économique de l'Egypte. Washington n'a même pas pu imposer la présence d'observateurs internationaux lors de ces élections.

 

L'Egypte reste le principal verrou de la domination étatsunienne au Proche-Orient.

 

FD

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3 novembre 2010 3 03 /11 /novembre /2010 09:58

Dimanche dernierbaghdad-bank.jpg, un groupe d'hommes armés a pris en otage des dizaines de fidèles à la cathédrale de rite catholique syriaque Sayidat al-Nejat (Notre Dame du Salut) à Bagdad. L'incident a duré près de quatre heures jusqu'à ce que la police intervienne. Le ministère de l'Intérieur irakien a indiqué plus tard que 52 personnes ont été tuées et plus de 60 blessées dans l'incident. Les forces de police ont désamorcé quatre bombes, huit grenades à main et deux ceintures d'explosifs et arrêté cinq hommes en uniforme de compagnies de sécurité privées .

 

Sionistes et anti-sionistes s'accusent mutuellement d'avoir commandité ce crime (sur la réaction du Hezbollah voir ici, Haaretz met en cause Al Qaida et plus précisément le groupe "Etat islamique d'Irak", lié à Al Qaida, qui aurait revendiqué l'attentat). La chaîne du Hezbollah au Liban Al Manar fonde son accusation sur le fait qu'une église a brûlé quelques jours plus tôt à Jérusalem. Cette info fut reprise par des blogs comme AlterInfo ou No War. Mais l'incident de Jérusalem est plus complexe. Des colons israéliens ont été accusés d'avoir incendié le premier étage d'une église (l'église de l'Alliance rue Haneviim) la semaine dernière. Mais en fait, après vérification, il pourrait s'agir là d'un incendie accidentel. C'est du moins la conclusion à laquelle est arrivée la police israélienne (et aucun élément concret n'est venu infirmer cette dernière version). Les soupçons contre les colons avaient été inspirés par le témoignage d'un gardien des locaux sur une vitre cassée et par le fait que dans la nuit du 23 au 34 octobre 2007, les colons israéliens s'en étaient pris à l'église baptiste rue Narki. Mais l'incendie de la rue Narki était lié à la présence d'une congrégation messianique juive russe accusée de convertir des Juifs au christianisme. Le mobile était plus clair que dans l'affaire de la rue . 

 

Les chrétiens du Proche-Orient sont piégés dans des conflits religieux complexes qu'il faut aussi saisir dans le contexte des conflits internes au monde musulman - en Irak hier dix explosions simultanées ont tué au moins 76 personnes dans le quartier chiite de Bagdad.

 

L'impérialisme occidental dans la zone est pour beaucoup dans cette montée des intolérances. L'invasion de l'Irak par les Etats-Unis est directement à l'origine des violences anti-chrétiennes qui n'avaient jamais eu lieu sous la dictature de Saddam Hussein.

 

Le cas des Coptes d'Egypte illustre aussi ce phénomène. Il semble directement lié à l'assaut contre l'église de Bagdad puisque dans son communiqué revendiquant l'attaque de la cathédrale Notre Dame du Salut à Bagdad le groupe Etat islamique d'Irak dit avoir voulu ainsi agir contre les Coptes d'Egypte accusés d'enlever des femmes musulmanes pour les convertir de force au christianisme.

 

Le 15 septembre 2010 le Dr. Selim el-Awah,ancien secretaire-général du Conseil mondial des sages musulmans (World Council of Muslim Scholars - un organisme introuvable sur net) aurait accusé sur Al Jazeera les Coptes de stocker des armes pour préparer la partiton de l'Egypte pour le compte d'Israël après la mort d'Hosni Moubarak. Une campagne musulmane pour la démision du patriarche copte Chenouda III accusé d'être un agent des Etats-Unis s'en est suivie. Pourtant Debbie Schlussel, journaliste du New York Post et du Jerusalem Post, accuse les Coptes d'Egypte et notamment leur patriarche, d'être parmi les Chrétiens les plus antisémites du Proche-Orient ("among the most viciously anti-Semitic Christians in the Mid-East are the Copts"). Et en effet de nombreux responsables coptes d'Egypte (comme beaucoup de religieux chrétiens au Proche-Orient), ont accusé les responsables étatsuniens de trahir le christianisme en se laissant conduire par les intérêts d'Israël.

 

Mais l'interventionnisme occidental en faveur des Coptes, et plus généralement des Chrétiens du Proche-Orient, les plonge dans un cercle vicieux qui en fait aux yeux de certains extrémistes le "parti de l'étranger". En 1998, "Freedom From Religious Persecution Act " promu par le représentant au Congrès Frank Wolf qui prônait le boycott de pays qui persécutaient avait placé les chrétiens avait placé les Coptes d'Egypte dans une situation délicate, ce qui n'a cependant pas empêché Wolf devenu sénateur de poursuivre son lobbying pour les Coptes dans les années 2000. Des associations coptes aux Etats-Unis entretiennent cette logique d'ingérence. Le 26 octobre dernier le président de la Voix des Coptes participait à un colloque "The Plight of Minorities in Arab and Muslim Countries: What Should the U.S. Do?” organisé par le Centre pour la Démocratie et les Droits de l'Homme en Arabie Saoudite à Washington DC et demandait à l'administration Obama de suspendre son aide au gouvernement égyptien accusé de persécuter la minorité chrétienne. L'association American Coptic Union, demandait en 2008 seulement que l'agence USAID (l'organe paraététique d'ingérence humanitaire des Etats-Unis) qui verse une aide aux Coptes cesse de le faire par l'intermédiaire du gouvernement égyptien mais subventionne directement les associations coptes. Cette association fait aussi pression pour que l'administration Obama présente le cas des Coptes devant la commission des droits de l'homme des Nations-Unies.

 

L'action des églises évangéliques étatsuniennes, qui cherchent à convertir les Musulmans au Proche-Orient contribue elle-aussi à précariser le christianisme dans la région. Le Joshuah Fund fondé en 2006 affirme que 20 000 Irakiens ont été convertis par les évangélistes depuis la chute de Saddam Hussein. Le risque d'amalgame avec les églises chrétiennes autochtones n'est pas mince. La seule issue à cet engrenage de la haine a été rappelé par les deux principaux représentants musulmans au synode des évêques du Proche-Orient réuni au Vatican en octobre, le sunnite libanais Muhammad Al-Sammak et l'ayatollah chiite iranien  Seyed Mostafa Mohaghegh Ahmadabad : les Musulmans doivent protéger les minorités chrétiennes du Proche-Orient.

 

En Occident, les citoyens doivent pour leur part militer pour une paix juste en Palestine et le retrait des troupes d'occupation occidentales dans la région.

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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 14:21

Noam Chomsky le déclare dans une interview au journal Zaman ce mois ci : la Turquie peut jouer un rôle constructif au Proche-Orient. Il la félicite notamment d'avoir accompli, avec le Brésil, un office de médiateur sur le dossier du nucléaire iranien.turkey-flag.png

 

Après s'être rapprochée de la Syrie et de l'Iran (dans une sorte de triangle sunnite-laïque-chiite), et accessoirement du Qatar, Ankara aurait organisé début octobre des manoeuvres militaires conjointes avec la Chine. Selon le quotidien Haaretz cité par des blogs et sites français et par Al Manar des avions de combats chinois de type « Sukhoi 27 » venus en survolant le Pakistan et la Turquie ont participé à ces exercices aux cotés des avions F16 turcs. Israël se serait dit préoccupé par ces maoeuvres secrètes. L'information toutefois ne figure pas (ou plus) dans les archives d'Haaretz ni sur les sites anglophones.

 

Quoi qu'il en soit, et cette info-là peut être vérifiée dans la presse turque, le premier ministre chinois Wen Jiabao et son homologue turc Recep Tayyip Erdoğan se sont pubiquement félicités le 8 octobre dernier de la coopération stratégique sino-turque, une coopération qui se met en place malgré le lobbying des sécessionnistes ouïgours à Ankara, dont beaucoup sont manipulés par les Etats-Unis.


Ce rapprochement sino-turc intervient alors que le prix Nobel de la paix attribué à un dissident chinois vient compléter sur le plan idéologique les pressions que les occidentaux font peser sur le plan militaire par l'installation de bases de missiles en Corée, le déploiement de forces navales et l'encerclement "en croissant" de ce pays.

 

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Peut-être en partie pour contrer ce nouveau rapprochement stratégique, la Fondation Lantos basée aux Etats-Unis et placée sous le patronnage moral du président israélien Shimon Peres, soutient des personnalités dans le collimateur du gouvernement chinois, comme l'artiste Shen Yun, en l'honneur de laquelle la présidente de la Fondation Lantos a organisé une réception au mois d'août dernier. En 2009, elle avait remis le prix Tom Lantos des droits de l'homme au Dalai Lama.

 

Nul doute que la Fondation Lantos agit ici en symbiose avec le gouvernement des Etats-Unis. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton vient de nommer Tomicah Tillemann-Dick, le fils de la présidente de la Fondation Lantos (et veuve du congressman Lantos), conseiller pour la société civile et les démocraties émergentes. Un poste utile pour relancer les révolutions colorées en direction de la Chine.

 

F. Delorca

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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 17:45

Sommes-nous à la veille d'une intervention militaire contre l'Iran ? Fidel Castro l'a affirmé avec véhémence à la fin du mois de juin. L'ancien ministre de Reagan Paul Craig Roberts faisait le même pronostic en mars dernier en ces termes :

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"Aux dernières nouvelles, les militaires des États-Unis acheminent des bombes anti-bunker d'expédition à la base aérienne des États-Unis chez Diego Garcia dans l'Océan Indien. Le Herald Scotland signale que les experts disent que les bombes sont concentrées pour une attaque sur les installations nucléaires de l'Iran. Le journal cite Dan Plesch, directeur du centre pour des études internationales et de diplomatie de l'Université de Londres : « Ils se dirigent vers la destruction totale de l'Iran. »

 

La prochaine étape sera la mise en scène d'une « attaque terroriste», un leurre prévu par l'opération Northwoods, et l'Iran sera accusée. Comme l'Iran et sa conduite sont déjà diabolisés, ce leurre suffira pour obtenir le soutien public européen et étatsunien pour bombarder l'Iran. Le bombardement ira au delà des installations nucléaires et continuera jusqu'à ce que les Iraniens soient d'accord sur le changement de régime et l'installation d'un gouvernement de marionnettes. Les médias américains corrompus présenteront la nouvelle marionnette sous le nom de « liberté et démocratie. »"

 

Il est vrai que Paul Craig Roberts avait fait la même prophétie en 2008 heureusement à tort... L'envoi d'une flotte de douze bateaux de guerre étatsunien et un israélien dans le Golfe persique en juin dernier a cependant accru les interrogations a ce sujet, tandis qu'un attentat contre une mosquée iranienne à Zahedan le 15 juillet dernier, pose à nouveau la question de l'ingérence des services secrets occidentaux dans la déstabilisation du pays (comme en octobre dernier au Sistan-Balouchistan, le gouvernement iranien met en cause la milice sunnite des Soldats de Dieu, les Joundallah qui serait en contact avec le CIA au Pakistan).

 

Les prédictions sur les chances réelles de voir une guerre ouverte éclater sont toujours délicates. Faire croire en la possibilité d'une guerre fait partie intégrante du jeu politique pour impressionner l'adversaire. Et cependant il n'est jamais certain que le bluff ne débouchera pas sur un conflit effectif.

 

Il est clair en tout cas que les Occidentaux ont marqué des points récemment sur le plan du rapport de force politique en obtenant le ralliement de la Russie à une politique de sanctions contre Téhéran. Le 10 juin dernier le Conseil de sécurité de l'ONU a donc pu voter une quatrième série de sanctions prévoyant des interdictions de voyage et des restrictions financières visant plusieurs individus et entités liés aux activités nucléaires de Téhéran, notamment les compagnies maritimes iraniennes et les Gardiens de la Révolution. Seuls la Turquie et le Brésil très actifs dans la recherche d'une solution diplomatique (Ahmadinejad était à Brasilia en novembre dernier) ont voté contre, le Liban s'est abstenu.

 

Dans la foulée, les Etats-Unis et l'Union européenne ont adopté leur propre train de sanctions unilatérales contre l’Iran plus sévères que celles prévues par le Conseil de sécurité de l'ONU, notamment en ce qui concerne les investissements énergétiques. La Russie a toutefois condamné ces mesures complémentaires, les jugeant «inacceptables ». Comme le soulignait récemment l'Asia Times, ces mesures pourraient coûter cher à l'Union européenne, qui, à la différence des Etats-Unis, importe du pétrole iranien et pourrait se faire dépasser par les pays asiatique sur ce marché.

 

Comme si cela ne suffisait pas, des entreprises prennent des initiatives unilatérales non prévues par l'Union européenne. Tel est le cas de Total, qui a décidé d’arrêter de vendre de l’essence à l’Iran. Comme le rappelle Alain Gresh du Monde Diplomatique, "en 1996, le congrès américain avait adopté l’Iran-Libya Sanctions Act, qui permettait de prendre des sanctions contre des sociétés étrangères investissant plus de 20 millions de dollars par an dans le secteur énergétique libyen ou iranien. A l’époque, la France avait refusé de se soumettre à ce diktat. Autres temps, autres mœurs..."


Les néoconservateurs américains, eux, se préparent à intensifier leur campagne pour une intervention militaire contre l’Iran. La revue Commentary estime que les sanctions n'ont servi à rien et qu'il faut passer à l'action militaire. De même Jeff Goldberg dans The Atlantic, correspondant du New Yorker et autrefois fervent adepte de la guerre en Irak. D'une manière générale les anciens partisans de la guerre d'Irak retrouvent de la voix sur le dossier iranien, même en Europe. Ainsi le 26 juin dernier, l’ancien Premier ministre espagnol José Maria Aznar, l’ancien ambassadeur américain à l’ONU John Bolton, étaient âux côtés centaines de parlementaires européens, canadiens et du Moyen-Orient à Taverny (région parisienne) pour soutenir l'organisation politico-militaire d'opposition, les Moudjahidines du peuple qui y organisait une grande manifestation. Mais dans cette affaire les jeux d'alliance sont complexes. Si l'on accuse les Moudjahidines du peuple d'être financés par la CIA, et de compter de nombreux soutiens parlementaires aux Etats-Unis (où ils sont pourtant officiellement inscrits sur la liste des organisations terroristes), ceux-ci ont aussi récemment reçu, bien au delà des cercles néoconservateurs, le soutien de 320 députés français, sous l'impulsion de l'apparenté communiste Jean-Pierre Brard, qui ont signé un appel demandant notamment aux Etats-Unis de protéger les Moudjahidines du peuple basés en Irak.

 

L’Iran de son côté s’est dit prêt à des négociations avec Catherine Ashton (« ministre des affaires étrangères » de l’Union européenne) après le ramadan. D’autre part, l’AIEA a confirmé « avoir reçu la réponse de Téhéran aux interrogations du groupe de Vienne (Etats-Unis, Russie, France) sur la proposition d’échange de combustible nucléaire faite par le Brésil, la Turquie et la République islamique ».

 

Le 2 août Mahmoud Ahmadinejad a proposé au président Barack Obama un débat télévisé, et a annoncé qu'il s'exprimera à l'assemblée générale des Nations Unies en septembre. La proposition de débat a été immédiatement taxée de "défi" et de "provocation" par les grands médias bellicistes occidentaux. Noam Chomsky rappelait récemment que l'escalade anti-iranienne des derniers mois, et notamment la militarisation croissante du golfe persique et de la base de Diego Garcia dans l'Océan indien ne contribue qu'à faire reculer le programme de dénucléarisation de la planète officiellement avancé par les grandes puissances.

 

 

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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 02:57

Le 17 janvier dernier, la Haute Cour pénale irakienne - ex Tribunal spécial irakien, créé en 2003 par les autorités d’occupation - a condamné à mort en catimini Ali Hassan al-Majid dit "Ali le chimique" pour avoir ordonné le bombardement au gaz de la ville kurde de Halabja, le 16 mars 1988. Il a été pendu le 25. Ce bombardement a longtemps servi de mobile à l'administration Bush pour justifier sa guerre contre l'Irak, notamment lorsque celui des armes de destructions massive prêtait à caution. baghdad-bank.jpg

Un dossier sur france-irak-actualité.com rappelle que la bataille de Halabja a été provoquée par l’entrée au Kurdistan irakien d’une colonne de Gardiens de la révolution iranienne (Pasdarans), guidée par un groupe de peshmergas de l’Union Populaire du Kurdistan (UPK), le parti de Jalal Talabani, actuel président de la République, ce qui, en pleine guerre Iran-Irak, était un acte de trahison. "Arrivés près de la ville, explique ce blog, les Iraniens s’étaient emparé d’une garnison irakienne, et - selon le témoignage d’un ancien ambassadeur de France à Bagdad - égorgé les prisonniers et leur famille. A Téhéran, les mollahs organisateurs de cette opération, baptisée Val Fajr-10, savaient ce qui risquait de se passer ; les chefs de l’UPK probablement aussi. A chaque fois que les Iraniens perçaient dangereusement les lignes irakiennes, les gaz étaient utilisés pour les repousser. Malgré le danger, l’UPK avait ordonné à la population de Halabja de se rassembler pour accueillir leurs « libérateurs »." L’armée irakienne a utilisé du gaz pour annihiler l’offensive iranienne sur son territoire mais l’Iran est aussi accusée d’en avoir fait autant au cours de la bataille, et à Halabja précisément. Le 4 mai 1990, le Washington Post a résumé un rapport classifié de l'Army War College affirmant que l’interception par les Etats-Unis des communications échangées sur le champ de bataille désignait l’Iran comme l’auteur du bombardement au gaz de Halabja. Les Pasdarans croyaient que la ville avait été reconquise… Ce rapport, co-rédigé par le docteur Stephen Pelletiere, analyste de la CIA spécialiste de l’Irak, précisait que l’Irak ne possédait pas le type de gaz utilisé à cet endroit. Les conditions dans lesquelles le procès se déroulaient ne permettaiênt pas de faire la lumière sur cette affaire. Mais des rebondissements sont possibles. Le site kurde Rudaw.net a révélé qu’il y a deux mois, pendant l’assemblée plénière de l’UPK, Jalal Talabani a accusé son ancien n°2, Nawshirwan Mustafa -  aujourd’hui chef du Gorran (Changement), mouvement kurde d’opposition - d’être responsable du bombardement. Le 16 mars 2006, lors de la cérémonie anniversaire du massacre, la population de Halabja a incendié le monument qui le commémore.

L'ex-Vice-premier ministre irakien Tarek Aziz pour sa part qui a été condamné à 15 ans de prison a été hospitalisé d’urgence le 17 janvier sur la base américaine de Balad (ex Al-Bakr), près de Ramadi, suite à une nouvelle attaque cardiaque. Il aurait perdu l’usage de la parole. Sa famille n’a pu obtenir de nouvelles de son état de santé, ni des autorités américaines, ni irakiennes. Aucune ONG humanitaire occidentale ne se préoccupe de son sort. Son décès arrangerait les leaders occidentaux.

Les ex-baassistes ne sont pas les seules victimes d'une répression brutale sans respect de l'Etat de droit en Irak. Un millier d'hommes et de femmes, selon Amnesty International, sont en attente de l'exécution de leur condamnation à mort dans ce pays. Parmi elles, le collectif des Femmes irakiennes unies pour un Irak indépendant et unifié cite des condamnés de droit commun comme Samar Saed Abdullah accusée d'avoir tué son oncle et sa femme, mais qui dit avoir avoué sous la torture alors que l'auteur du crime serait son fiancé. Une campagne internationale est menée sur ce thème sur Stopwar.org.uk.


Dans ce pays où les multinationales se partagent la manne pétrolière, le bilan de la guerre et de l'occupation depuis  2003, est de 1,2 million de morts (y compris les pertes résultant des guerres civiles résultant du démantèlement des structures étatiques par les occupants occidentaux), un million de handicapés, 5 millions d'orphelins, 1 million de veuves.  Selon Oxfam : 92% des enfants irakiens souffrent de difficultés scolaires dues à des traumastisme, seulement 30% d'entre eux ont accès à l'éducation secondaire,180 hôpitaux en Irak sont dépourvus d'équipements de base. 4 millions d'Irakiens sont réfugiés refugees. Selon Transparency International, le gouvernement irakien est parmi les plus corrompus du monde. Les actions pour le jugement devant la justice internationale de Tony Blair, JM Aznar et George W Bush, D. Rumsfeld, D. Cheney, C. Rice etc. se poursuivent. En campagne électorale, Barack Obama avait promis de retirer les troupes américaines d’Iraq dans les 16 mois suivant son accession à la présidence. Avec Robert Gates, l’Amiral Mike Mullen et de nombreuses autres voix, il a ensuite décrit ce scénario comme étant simplement l’une des options envisageables. En février 2009, il parlait plutôt de 19 mois — le retrait des troupes devant être effectué en août 2010. Puis, le mois suivant, lors d’une discours à Camp Lejeune (Caroline du Nord), la date était reportée encore, cette fois à la fin 2011, qui est celle que l’administration Bush avait elle même retenue dans son accord avec le gouvernement de l’Iraq (le Status of Force Agreement, ou SOFA).Et déjà, l’administration Obama parle d’y laisser des "troupes de non-combattants" même après 2010 ou 2011...

F. Delorca

 

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16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 14:51
Après qu'un étudiant nigérian, qui dit avoir été entraîné au Yémen (le Yémen a reconnu sa présence sur sn territoire il y a peu), ait tenté le 25 décembre dernier de faire sauter un avion américain, le président Obama a annoncé son intention de bombarder des objectifs au Yémen.
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Mais des interrogations se développent autour des intentions véritables des Etats-Unis dans ce pays.

Le Yémen est, comme l'Afghanistan, un pays montagneux qui se prête à des actions de guérilla. Il compte une minorité chiite opprimée de près de 45 % de la population dont certains combattants s'inspirent du Hezbollah libanais, ce qui menace d'effet domino le sultanat pro-occidental d'Oman ibadite, et l'Arabie Saoudite, en phase de succession dynastique. Un article du Socialist Worker montrait récemment comment la stratégie occidentale avait abouti à laisser se développer à la fois des rebellions sunnites et chiites dans ce pays (alors qu'à l'époque de Nasser les chiites avaient été les alliés des Occidentaux), et comment l'Arabie saoudite était maintenant chargée de réprimer les Chiites au nord du yémen, quand les USA réprimeraient les sunnites du sud réputés sympathisants d'Al Qaida, avec dans les deux cas un gros risque d'échec militaire.

Dans un article récent d'Asiatimes, M K Bhadrakumar, diplomate indien, rappelle qu'il y a un an, le président yéménite, Ali Abdallah Saleh, faisait une révélation fracassante : les forces de sécurité de son pays avaient appréhendé un groupe d’islamistes liés aux forces des services secrets israéliens, signe de leur activité intense dans la région.

Il observe qu'en intervenant au Yémen, les Etats-Unis empêchent les Russes de reprendre leur base d'Aden (dans l'ex-Yémen du Sud à l'époque soviétique), et renforcent leur contrôle des routes commerciales vers l'Asie (surtout vers la Chine, ce qui est un moyen de contrecarrer les intérêts commerciaux de ce pays). Ils se dotent aussi d'une base supplémentaire pour pouvoir attaquer l'Iran.

Pour M K Bhadrakumar, il se joue là un renforcement l'alliance israélo-américano-indienne pour le contrôle de l'Océan indien (l'Inde a d'ailleurs renforcé sa présence militaire au large d'Oman). On rappellera à ce propos que l'OTAN pour la première fois de son histoire s'est dotée en 2008 d'une présence dans l'Océan indien au large de la Somalie.

70 % des Américains seraient favorables à l'envoi de troupes au Yémen alors pourtant que le gouvernement yéménite a clairement affirmé qu'il n'accepterait que des opérations aériennes, et que chacun s'accorde à voir dans le relief du Yémen un piège parfait pour les troupes américaines. A la demande du gouvernement américain, malgré sa pauvreté, le gouvernement yéménite doit assumer une campagne militaire et a massé ses troupes dans la région montagneuse de Mareb. En juillet, la même opération militaire dans cette région n'avait rien donné. Le gouvernement yéménite estime qu'il lutterait plus efficacement contre l'intégrisme islamiste en construisant des écoles, mais aucune aide consistante ne lui a jamais été donnée pour cela.

F. Delorca
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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 08:39
800px-palestinian_flag_svg.pngLes collectifs solidaires de Gaza manifestaient le weekend dernier en France pour le premier anniversaire de l'agression israélienne.

L'heure semble être à la division dans les rangs. Le Collectif Cheikh Yassine (une organisation autour de laquelle se développent diverses controverses dans les milieux pro-Palestine) qui revendique (mais l'information est invérifiable) la présence de 700 personnes à sa manifestation à Paris de Nation à Bastille a publié un communiqué dans lequel il affirmait avoir essayé de se joindre aux manifestations organisées par d'autres collectifs mais selon lui ces autres collectifs ont finalement choisi des itinéraires différents. Ce communiqué a fait l'objet de démentis par d'autres groupes. Abna Philistine, l’APF, la GUPS et Mémoire de notre Terre pour leur part s'étaitent donné rendez-vous sur le Parvis de Notre Dame de 17h30 à 19h30. Ces organisations n'ont pas publié de bilan de la participation à cette manifestation.

En Province l'Association France-Palestine Solidarité Nord-Pas de Calais revendiquait dimanche 700 manifestants à Lille. Pas de bilan chiffré sur Marseille, ni de Lyon. On est loin des milliers de manifestants de janvier dernier.

Les autres pays européens ne semblent pas avoir organisé de manifestations au cours des derniers jours

En Egypte, les quelques centaines d'internationalistes français et européens qui avaient prévu une Marche pour la Liberté de solidarité et d'aide humanitaire jusqu'à Gaza ont été bloqués au Caire par la police égyptienne alliée du gouvernement israélien. Un rassemblement de soutien à Paris devant l'ambassade d'Egypte était organisé ce mercredi. Divers collectifs comme la Confédération paysanne ont écrit au gouvernement français et à l'ambassade égyptienne et les citoyens solidaires de Gaza sont invités à faire de même.

Une autre manifestation aura lieu en Cisjordanie. Les deux marches devraient se rejoindre, 
les 31 décembre et 1er janvier, à Gaza.

Pendant ce temps la répression israélienne se poursuit à Gaza et en Cisjordanie. Le 26 décembre six Palestiniens ont été tués. En Cisjordanie, trois militants du Fatah --le parti du président palestinien Mahmoud Abbas--, impliqués selon l'armée israélienne dans le récent assassinat d'un colon israélien (mais rien n'est prouvé puisqu'ils n'ont pas eu droit à un procès équitable), ont été tués lors d'une opération de l'armée israélienne à Naplouse (nord). Dans la bande de Gaza, trois Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens. Selon des sources palestiniennes, les victimes sont des ferrailleurs ramassant des bouts de métal près de la clôture séparant l'enclave palestinienne d'Israël (AFP). Le gouvernement israélien a dévoilé, lundi 28 décembre, un projet de construction de plus de 700 nouveaux logements dans des secteurs de Cisjordanie que ce gouvernement considère comme appartenant à Jérusalem
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16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 17:29
L’ancien adjoint au Ministre de la Défense Israélien, Ephraim Sneh, a indiqué dans une interview avec le journal Britannique Sunday Times du 11 octobre dernier que si les sanctions contre l'Iran ne sont pas en place d’ici Noël, Israël pourrait attaquer seul l'Iran. « Si aucune sanction paralysante n'est imposé d’ici Noël, Israël frappera, » a-t-il dit. « Si nous sommes laissés seuls, nous agirons seul. »

Zbigniew Brzezinski, architecte des accords de Camp David à l'époque de Carter et de la politique d'encerclement de l'URSS par l'aide aux islamistes, déclarait pour sa part récemment au site people Daily Beast, que si les bombardiers israéliens venaient à traverser l’espace aérien irakien pour attaquer l’Iran, les États-Unis ne devraient pas hésiter à les intercepter, voire à les détruire tout comme Israël tira sans hésiter sur l’USS Liberty durant la guerre des Six jours. Brzezinski avait fait l'objet d'une attaque virulente du lobby pro-israélien pendant la campagne d'Obama dont il était un des mentor, et l'actuel président s'était engagé à ce que Brzezinski n'ait pas d'influence sur sa politique au Proche-Orient. Brzezinski insiste dans cette interview sur les risques économiques sur le cours du pétrole que ferait peser une frappe israélienne (ce dont selon lui les USA et la Chine paieraient le prix le plus fort tandis que la Russie en tirerait profit) et sur le dommage que cela causerait au processus de paix au Proche-Orient.

En revanche selon le Wall Street Journal aujourd'hui, des groupes de pression aux Congrès des Etats-Unis tentent de faire réécrire le rapport du National Intelligence Estimate de 2007 qui avait estimé que l'Iran avait arrêté ses activités nucléaires militaires en 2003.

Ces nouvelles menaces israéliennes interviennent à l'heure où le gouvernement de M. Sarkozy, devenu le meilleur allié d'Israël à l'ONU, tentait de retarder le vote d'une résolution déclarant Israël coupable de crimes de guerre à Gaza, une résolution qui a finalement été adoptée par la majorité d'un groupe de travail basé à Genève. Cette résolution a été finalement votée par une majorité de pays dont la Chine, la Russie, l'Egypte, l'Inde, la Jordanie, le Pakistan, l'Afrique du Sud, l'Argentine, le Bahrein, le Bangladesh, la Bolivie, le Ghana, l'Indonesie, Djibouti, le Liberia, le Qatar, le Sénégal, le Brésil, Maurice, le Nicaragua et le Nigéria. Ont voté contre les pays du Nord : les Etats-Unis, l'Italie, la Hollande, la Hongrie, la Slovaquie et l'Ukraine. Se sont abstenus des alliés des USA : la Bosnie, le Burkina-Faso, le Cameroun, le Gabon, le Japon, le Mexique, la Norvège, la Belgique, la Corée du Sud, la Slovénie et l'Uruguay. 

La résolution demande à l'Assemblée générale d'examiner le rapport Gladstone, et au Conseil de sécurité de déférer Israël à la Cour pénale internationale.

FD
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