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10 juillet 2008 4 10 /07 /juillet /2008 19:53
Alors que l'installation du dispositif anti-missile en République tchèque se précise, un autre élément de l'encerclement de la Russie réapparaît dans l'actualité. Il tient aux manoeuvres militaires de la Géorgie dans le Caucase.

Deux militaires de la République autoproclamée d'Abkhazie ont été blessés dans une fusillade entre soldats abkhazes et géorgiens dans les gorges de Kodori, mercredi dernier 9 juillet, a annoncé à l'agence russe RIA Novosti le ministre abkhaz de la Défense Merab Kichmaria (http://fr.rian.ru/world/20080709/113622996.html). La veille le Département d'Etat américain était intervenu dans le conflit abkhazo-géorgien, évoquant aussi bien la nécessité d'une reprise des négociations entre la Géorgie et l'Abkhazie que son intention d'obtenir l'introduction d'une force multinationale en évinçant par là même les forces de paix russes (RBC Daily, Vedomosti et Moskovski komsomolets). Au cours des dernières semaines une série d'attentats commis en Abkhazie contre les civils de la république non reconnue et les soldats de la paix ont fait quatre morts.

Alkhaz Tcholokoua, porte-parole du président abkhaze, a expliqué que  toutes les actions proposées par les Etats-Unis font le jeu de la Géorgie : Tbilissi commet des actes terroristes en Abkhazie en vue de contraindre les forces de paix russes à quitter la république. L'un des objectifs poursuivis par ces explosions est de persuader la communauté mondiale de l'incompétence des soldats de la paix alors pourtant que les Abkhazes estiment que le contingent russe donne toute satisfaction dans le contrôle de la situation.

Les autorités de l'autre République autoproclamée, l'Ossétie du Sud, craignent elles aussi une prochaine agression militaire contre elle de la part de la Géorgie. Dans la nuit du 3 au 4 juillet, les militaires géorgiens ont quitté l'état-major des forces de paix. Les militaires géorgiens évacuent les enfants des villages géorgiens de la région de Tskhinvali, a fait savoir Irina Gagloïeva, présidente du comité pour l'information et la presse de l'Ossétie du Sud.

La supériorité des Géorgiens sur les sécessionnistes en matière d'instruction au combat est indiscutable, et ce, grâce au travail effectué depuis plusieurs années par des instructeurs américains et israéliens. En outre, leur supériorité sur le plan du matériel de guerre est considérable: la Géorgie a récemment acheté le nouveau système lance-roquettes GRADLAR conçu en Israël (http://fr.rian.ru/world/20080709/113617924.html).

On ne sait plus aujourd'hui qui de Washington ou de Tbilissi tire les ficelles. Dans un livre pourtant favorable à la pensée dominante paru en janvier dernier, Le diplomate et l'intrus, Bertrand Badie remarquait (p. 228) : "N'ayant aucune raison de craindre une défection américaine et n'ayant plus à faire face à la menace soviétique, Tel-Aviv est en mesure désormais d'imposer certains de ses choix stratégiques régionaux à la Maison Blanche. La Géorgie de Saakaschvili ou l'Ukraine de Iouchtchenko disposent de la même asymétrie tournant à leur profit : sachant pertinemment que les Etats-Unis n'ont aucun intérêt à les lâcher, quels que soient leurs choix, elles se laissent l'une et l'autre convaincre que l'hégémon américain est désormais privé, par l'évolution même du système international, de tout argument les contraignant à l'obésissance". Le client deviendrait ainsi le donneur d'ordre... Mais l'avantage pour Washington en terme de contrôle stratégique du Sud de la Russie et des voies des oléoducs et gazoducs d'Asie centrale n'est plus à démontrer.

FD
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3 novembre 2007 6 03 /11 /novembre /2007 01:08

Nos médias s'intéressent aux moines birmans, ou aux opposants à Mugabe... mais tardent à braquer les projecteurs sur des  manifestations populaires contre des régimes autoritaires à la botte des Etats-Unis.

En septembre 2007, l'ex-ministre de la défense, autrefois personnage clé du gouvernement pro-occidental géorgien (http://www.armees.com/spip.php?page=imprimer&id_article=8494), Irakli Okrouachvili a été arrêté, comme par hasard juste après avoir accusé le président Mikhaïl Saakachvili d'avoir dans le passé ordonné le meurtre de plusieurs personnalités « importantes et influentes».Le prétexte de l'accusation - « extorsion, blanchiment d'argent, d'abus de pouvoir et de négligence lorsqu'il était en fonctions au ministère de la Défense » - n'a pas convaincu grand monde. Plusieurs milliers de manifestants se sont réunis le 28 septembre devant le Parlement à Tbilissi pour dénoncer cette arrestation à l'appel des partis d'opposition(http://www.russomania.com/imprimer.php3?id_article=4029). georgie.jpg

Mais la position du président Saakachvili (qui se sait soutenu par les Etats-Unis) n'a pas faibli. Il a annoncé le prolongement (illégal) du mandat du parlement (où il a la majorité) pour un an (officiellement pour faire coincider les législatives avec l'élection présidentielle). Devant la persistance des manifestations, et pour empêcher qu'Okrouachvili y participe, le président Saakachvili aurait purement et simplement organisé son enlèvement jeudi, selon la juriste Eka Beseliya et l'aurai envoyé en direction de la France. La police a fini par déclarer que l'intéressé était désormais "en Allemagne pour raison de santé"...

Ces pratiques commencent à inquiéter les alliés de Tbilissi.

Le secrétaire d'Etat adjoint américain pour l'Europe Daniel Fried a rencontré jeudi le leader de l'opposition Georgy Khaindrava (lui aussi un ancien ministre de Saakachvili) pour lui demander si cette opposition était favorable à l'entrée de la Géorgie dans l'OTAN et les agences européennes comme l'est l'actuel gouvernement... au cas où le peuple renverserait prochainement Saakachvili. Le secrétaire général de l'OSCE Marc Perrin de Brichambaut de son côté rencontrait aussi des opposants à Tbilissi le même jour (http://www.kommersant.com/p821359/Georgia_Opposition_Rally/). Il est vrai que l'opposition elle-même comprend des éléments "récupérables" par Washington, si M. Bush sait faire preuve de finesse. Par exemple Salome Zourabichvili, ex diplomate française dont la nomination comme ministre des affaires étrangères de Saakachvili avait provoqué naguère une mini-polémique en France (Le Monde 18 mai 2004), et qui dirige aujourd'hui le mouvement "La voie de la Géorgie" (sakartvelos gza) (http://www.georgiatoday.ge/article_details.php?id=3814).

Dès lors que les dirigeants de l'Empire commencent à s'intéresser à l'opposition géorgienne, la grande presse fait de même. Le Figaro du 1er novembre 2007 a couvert l'enlèvement de l'ex ministre de la défense. Le Monde du 2 novembre 2007 parle des 70 000 opposants rassemblés contre le président géorgien à Tbilissi (http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3214,36-973749@51-973116,0.html). Ils auront quand même attendu plus d'un mois.

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