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17 mai 2014 6 17 /05 /mai /2014 22:21

Libya.pngDes unités de l'aviation libyenne loyales au général à la retraite Khalifa Haftar (qui avait trahi Kadhafi en 2011) ont bombardé hier vendredi des positions de groupes djihadistes dans la région de Benghazi, notamment le QG de la milice islamiste de Rafallah Al-Sahati dont il s'est emparé et celui de de la "Brigade du 17 février". Haftar qui avait, par le passé, menacé de renverser le gouvernement de Tripoli a décidé de pallier l'inertie de celui-ci pour mettre fin à l'anarchie à l'Est de la Libye. Les djihadistes de l'Est ont pendant 6 mois occupé en toute impunité les trois ports pétroliers du pays.

 

A Tripoli les enlèvements de diplomates se multiplient. L'Algérie vient de retirer les siens en urgence.

 

En marge du sommet des Amis de la Syrie à Londres, le secrétaire d'Etat John Kerry s'est engagé à aider la Libye, qui selon lui avec 6 millions d'habitants devrait être aussi facile à gouverner que son Etat, le Massachussetts (sic), une phrase que le Dailymail classe déjà au nombre de ses nombreuses gaffes diplomatiques... Ni l'ex-Premier ministre libyen Abdallah Al-Theni, chargé le 8 avril par le Parlement de former un nouveau gouvernement, qui a demissionné juste après parce que sa famille a été attaquée par des groupes armés, ni sont prédécesseur Ali Zeidan qui en mars avait lui aussi subi des violences, ne seront sans doute de l'avis de M. Kerry (voir le chaos de l'élection de l'actuel premier ministre ici).

 

Le 4 mai, l'expert américain sur les questions du terrorisme, M. Daveed Gartenstein-Ross, également analyste au Think Tank américain pour les questions de sécurité ''The Foundation for Defense of Democracies'', avait relevé devant le Congrès l'impact de la situation en Libye sur la sécurité en Algérie et dans la région, affirmant que l'intervention de l'OTAN a été ''une erreur stratégique'' des Etats-Unis et de leurs alliés, du fait qu'elle a transformé le pays en base de terroristes islamistes.

 

F. Delorca

 

Khalifa Haftar
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16 mai 2014 5 16 /05 /mai /2014 21:07

inde.pngLe BJP remporte la majorité absolue des sièges à l'Assemblée nationale indienne, comme l'avait fait le parti du Congrès en 1984, mettant fin au gouvernement de ce dernier au pouvoir depuis 2004.

 

Au Bengale Occidental les communistes qui avaient perdu la majorité en dans leur Etat en 2011 sont marginalisés et n'envoient plus que 2 députés à l'assemblée nationale. Au Kerala le Parti du Congrès est en tête avec 8 députés, mais les partis marxistes le talonent avec 7 sièges (dont 5 au Parti communiste).

 

Le BJP est en tête partout sauf dans les Etats d'Odisha, Manipur, Maghalaya, Bengale occidental, Kerala, Penjab, Andhra et Tamil Nadu.

 

Vijay Prashad, contributeur de l'Atlas alternatif, et membre du parti communiste Indien (PCIM), dans Thebricspost.com met en cause la politique néo-libérale du Parti du Congrès (centre-gauche) : " L'ardoise de la politique de la coalition UPA dirigée par le Congrès a intensifié les inégalités", constate-t-il, mais il note que dans le Gujarat géré par le BJP de droite, la corruption n'est pas moindre. Son leader Narendra Modi, issu des castes pauvres, végétarien, a été accusé d'inertie lors des émeutes anti-musulmanes du Gujarat en 2001 qui avaient fait 1 000 morts. Modi avait été interdit de visa aux USA en 2005 sous l'empire de la loi de défense du pluralisme religieux, mais ayant été blanchi par la Cour suprême indienne en 2010, il devrait avoir des rapports apaisés avec B. Obama qui a particulièrement besoin de l'Inde dans son dispositif militaire en Asie.

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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 09:37

syrie.pngA la suite de la campagne gouvernementale de bombardements sur Alep qui a touché très durement la population civile cet hiver, et malgré l'aide humanitaire parvenue en avril, la population de la ville continue de payer très cher les exactions du camp gouvernemental et des djihadistes. La coupure de la route Damas-Alep l'a prise au piège de la guerre. Selon les médias iraniens le front Al Nosra aurait bloqué un convoi d'aide humanitaire dans les villages au nord de la ville le 7 mai, et Rami Abdel Rahmane de l'observatoire syrien des droits de l'homme, le Beijing Time  ainsi que le docteur Nabil Antaki, proche de l'ONG chrétienne  "maristes bleus", confirment qu'un groupe djihadiste a bloqué la station de pompage Suleiman Al-Halibi assoiffant ainsi les 2,5 millions d'habitants depuis neuf jours.

 

Aucun intellectuel "mainstream" ni gouvernement occidental n'a manifesté d'indignation à ce jour.

 

A Homs reprise par le gouvernement syrien il y a quelques jours, selon le chercheur syrien, Hassan Ahmad Hassan et le député syrien Khaled Abboud  des agents ou des experts des services de renseignements européens et d’autres nationalités arabes se trouvaient parmi les miliciens évacués. Leur départ aurait été obtenu en échange de la libération d’otages civils et militaires détenus par les djihadistes au nord et à Lattaquié, ainsi que l’envoi d’un convoi d’approvisionnements à Noubbol et Zahra, les deux localités chiites assiégées depuis plus d’un an (où plus de 500 personnes ont été tuées).

 

Si militairement sur le terrain le gouvernement syrien marque des points, politiquement la perspective d'une démocratisation de la Syrie est dans l'impasse. Aux prochaines élections présidentielles les deux challengers déclarés de Bachar el-Assad pour l'élection présidentielle du 3 juin prochain sont dépourvus de toute notoriété : l'ex-député communiste d'Alep Maher Abdul-Hafiz Hajjar, 46 ans et l'ancien député Hassan ben Abdullah al-Nouri, 54 ans. Un des 24 candidats rejetés a été enlevé par un groupe de rebelles et une vidéo le montre au milieu de ses ravisseurs affirmant que ces élections sont une farce, sans qu'on puisse savoir si ces déclarations reflètent vraiment son opinion profonde.

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6 mai 2014 2 06 /05 /mai /2014 20:30

b52.jpgDe retour de Corée du Sud, les 26 et 27 avril, avant de s'envoler pour les Philippines, Barack Obama déployait une offensive de charme en Malaisie.

 

Ce pays, qui avait donné quelques signes de rébellion au début des années 2000 sous l'autorité du premier ministre Mahathir Mohamad, s'est ajouté officiellement à la liste des «alliés» des États-Unis en Asie. Les Etats-Unis veulent inclure Kuala Lumpur dans leur accord de partenariat transpacifique (TPPA), un accord qui non seulement imposerait la suppression des tarifs douaniers, mais donnerait aussi de plus grands pouvoirs aux multinationales en Malaisie dans des domaines comme la tarification des prix des médicaments ou la propagation du tabagisme.

 

Comme cadeau d'accueil au président Obama, le premier ministre malaisien a promis de renforcer la coopération bilatérale dans le lutte contre le terrorisme, contre la prolifération des armes de destruction massive (ADM) des informations, et tous les aspects qui ont à voir avec la violence et la criminalité. Certains redoutent qu'au bout du compte cela aboutisse à la construction d'une base américaine en Malaisie. Celle-ci est cruciale pour le contrôle du détroit de Malacca par lequel transite une bonne partie du commerce extérieur de la Chine avec laquelle Kuala Lumpur a jusqu'ici maintenu de bonnes relations, malgré des frictions récentes liées à la disparition de l'avion de ligne MH370.

 

Aux Philippines, Obama a obtenu la signature (contre l'avis de la population locale) d'un «Accord de coopération de défense renforcée» (EDCA) pour dix ans qualifié par le professeur Tiglao Rigoberto de "mauvaise copie des traités bulgares et roumains". Ce traité transformera la base phippine de Subic Bay en «site d'opérations avancées" (FOS), moins onéreux, parfois baptisé "nénuphar" dans ses équivalents est-européens, car il offrirait un accès périodique à des fins de formation, tout en constituant des installations« extensibles» avec des équipements pré-positionnés. L'accord a été signé sans l'approbation du Sénat philippin, le président Aquino ayant fait croire qu'il s'agit d'une prorogation de l'accord de 1998. Ce mépris pour la constitution philippine tranche avec le scrupule que les Russes mettent à respecter les constitutions du Nicaragua et du Venezuela dans leur tentative pour y installer des bases (voir notre article ici). Dès fin avril l'armée américaine lançait aux Philippines un exercice "Balikatan 2014" officiellement destiné à apporter à la population des soins médicaux, dentaires et vétérinaires, mais dénoncé par le Parti communiste des Philippines comme une opération de mise sous contrôle de la paysannerie philippine (elle mobilise 3 000 soldats américains).

 

Au préalable Barack Obama s'était employé à réduire les inimitiés entre le Japon et la Corée du Sud, en tentant d'unir  leurs vues contre l'ennemi commun nord-coréen et chinois. Comme l'a résumé Jeffrey A. Bader, conseiller principal de la Chine au Conseil de sécurité nationale jusqu'en 2011, a déclaré:« Le message d'Obama pour la Chine est : Ne pensez pas que ce Poutine fait dans l'Est de l'Ukraine est si brillant que vous devriez vous en inspirer. Ne pensez pas que c'est un modèle qui pourrait fonctionner pour vous." La Corée du Nord a symboliquement répliqué en lançant deux missiles de moyenne portée Rodong le 25 mars à 2h35 du matin au moment précis où le premier ministre Shinzo Abe et la présidente sud-coréenne Park Geun-hye  se réunissaient à l'invitation du président américain,. Le comité nord coréen pour la réunification pacifique de la Corée, selon l'Agence de presse centrale coréenne (KCNA) a qualifié la chef de l'exécutif sud-coréen de "prostituée" dont Barack Obama serait le "maquereau", et l'a décrite comme une "petite fille mesquine et immature qui supplie les gangsters de tabasser quelqu'un qu'elle n'aime pas". Selon l'analyste Alexandre Vorontsov dans le péninsulte la stratégie du cordon sanitaire et du renforcement militaire reste la seule réponse apportée par les Occidentaux et leurs alliés aux offres de dialogue de Pyongyang.

 

La France de François Hollande et Laurent Fabius emboite le pas de la politique belliciste étatsunienne en Asie. Le 5 mai, le premier ministre japonais Shinzo Abe, l'homme qui a rompu le tabou qui interdisait à une premier ministre en exercice de se rendre au sanctuaire Yasukuni (un cimetière militaire où reposent notamment 14 Japonais jugés coupables de crimes de guerre par les Alliés après la Seconde Guerre mondiale), était reçu à Paris en vue d'accroître la coopération militaire entre les deux pays.

 

F. Delorca

 

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6 mai 2014 2 06 /05 /mai /2014 13:47

La signature d'un accord entre la Russie, l’Union européenne et les Etats-Unis le 17 avril, prévoyant le désarmement des paramilitaires nationalistes et des milices pro-russes n’aura finalement été d’aucun effet. Au contraire, la situation sur le terrain n’a cessé de prendre le chemin de la guerre civile au cours des deux dernières semaines.

Le 23 avril dernier, 120 000 personnes à Slaviansk (une ville d’environ 110 000 habitants dans l’oblast de Donetsk à l’Est) assistaient aux funérailles de trois membres de leurs groupes d'autodéfense tués trois jours plus tôt à un check-point au nord de leur ville par des néo-nazis de Secteur Droit, armés de mitrailleuses allemandes MG 42. S’en est suivi, dans le cadre d’une opération initiée dans l’ensemble du Sud-Est ukrainien dès mi-avril, une tentative de reconquête manu militari de la ville qui pendant huit jours s’est transformée en un siège, les troupes du gouvernement autoproclamé de Kiev se révélant assez peu enclines à tirer sur leurs compatriotes, et les insurgés ayant eu la présence d’esprit de prélever quelques otages parmi les experts militaires de l’OSCE venus leur rendre visite (ou les espionner suivant les versions). Fin avril, le conflit à Slaviansk semblait cantonné à la guerre de la désinformation : le 29 les rues étaient bombardées de tracts lancés d'hélicoptères Mi-8 (si l’on en croit la Komsomolskaïa Pravda) indiquant : "Évitez les rassemblements publics - des hommes parmi les manifestants appartenant aux services spéciaux russes, chargés d'éliminer physiquement toute personne qui tente de critiquer la politique de la Russie. Ils se cachent derrière vous et vous utilisent comme boucliers humains, comme le firent les occupants de l'Union soviétique dans la période 1941-1945 ". Symétriquement dans les rangs pro-russes on se gargarisait volontiers de l’imaginaire du blocus de Leningrad pendant la seconde guerre mondiale, alors que, selon l’AFP du 29 avril, le principal axe d’approvisionnement de la ville restait fermement contrôlé par les insurgés. Les troupes de Kiev sont passées à l’assaut le 2 mai contre les postes de contrôle de la ville ainsi que d’autres bourgades de l’oblast de Donetsk, avec semble-t-il des résultats contrastés.

La violence a aussi éclaté à Odessa, le 2 mai au soir.

 

Lire la suite sur "Esprit cors@ire" ici

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30 avril 2014 3 30 /04 /avril /2014 15:32

nigeria.jpgLe Nigeria (168 millionsd'habitants) peine de plus en plus à contrer les exactions attribuées au groupe terroriste Boko Haram. Il y a trois semaines 234 écolières (selon le décompte final) ont été enlevées alors qu'elles passaient un examen, par un groupe armé à Chibok dans l'Etat de Borno (nord-est) pour servir d'esclaves sexuelles, un enlèvement qui a suscité beaucoup d'émois dans le pays, mais les enquêteurs restent dans l'incapacité de localiser les ravisseurs. Les attaques criminelles dans l'Etat de Borno sont nombreuses. Au total dans tout le pays mille personnes auraient été tuées entre janvier et mars et près de 250 000 déplacées, de sorte qu'aujourd'hui un cinquième de la population ne vit plus à son domicile. L'impact des attaques est amplifié par les rumeurs. Mardi derner, tout le couloir d'activité Lagos-Ogun-Oyo a été paralysé par une rumeur selon laquelle des terroristes de Boko Haram s'étaient positionnés à Abeokuta, sur la voie expresse Lagos-Ibadan.

 

L'inefficacité des forces de police nigériane provoque un débat sur l'opportunité d'une ingérence extérieure. A la fin du mois de mars dernier, le président du sénat nigérian, David Mark, qui recevait vice-secrétaire générale de l’ONU, Jan Eliasson. Le colonel Sambo Dasuki, conseiller à la sécurité nationale auprès du président Goodluck Jonathan, a rencontré ses homologues du Niger, du Bénin, du Tchad et du Cameroun pour coordonner la répression avec les pays voisins, et Abike Dabiri-Eruwa présidente de la commission des affaires de la diaspora a aussi appelé le président à rechercher une solution avec des pays étrangers.

 

Dimanche 27 avril, Jerry Rawlings, ancien président du Ghana, en visite à Igueben au Nigeria à l'occasion du soixante dixième anniversaire de l'ex-ministre des affaires étrangères et leader d'une coalition d'opposition Chief Tom Ikimi, a déconseillé à la fois le recours à la seule répression armée contre Boko Haram et le recours à l'intervention extérieure. "La puissance politique du Nigeria compte pour 35 % de la puissance politique du continent africain, a-t-il déclaré.C’est pour cela que le Nigeria doit montrer la direction pour l’Afrique. Vue la manière dont le monde évolue, le Nigeria ne doit pas se sentir vulnérable ou d’autres tireront avantages de ses problèmes ». Jerry Rawlings s'exprimait aussi en tant que membre du groupe des sages (elders) créé par Nelson Mandela en 2007, qui rassemble des hommes d'Etat en retraite et fonctionne comme une autorité morale pour le continent africain. Rawlings reste populaire dans son pays qu'il a gouverné pendant 19 ans à partir de 1981, où il avait conduit une révolution socialiste jusqu'à ce qu'en 1983 le FMI le contraigne à mettre en oeuvre une politique libérale.

 

Le président nigérian Jonathan quant à lui avait souligné à Abuja le 29 mars à la réunion annuelle de la Commnauté économique d'Afrique que des puissances extérieures"qui ne veulent pas que l'Afrique se devéloppe" financent probablement  Boko Haram en rappelant qu'un fusil AK-47 comme en ont les terroristes valait 1 000 dollars, une somme que ne peuvent à l'évidence payer par eux-mêmes les groupes de combattants.

 

En janvier 2012, dans le New York Times, Jean Herskovits, professeur à l'université d'Etat de New-York, tentait de dissuader les Etats-Unis de s'engager dans une logique de guerre au Nigeria contre Boko Haram. rappelant que ce groupe islamiste à l'origine pacifique avait basculé dans la violence en 2009 après la mort de son leader Mohamed Yusuf en garde à vue, et que son expansion se nourrissait surtout de la pauvreté endémique de la population, de sorte d'ailleurs que beaucoup de groupes de bandits pouvaient se réclamer de Boko Haram dans le simple but de couvrir leurs méfaits. En 2012, précisait-il, 25 % du budget du Nigeria est consacré à la sécurité et les forces de police y sont plus redoutées que les terroristes. Beaucoup d'observateurs estiment que la solution au problème du terrorisme au Nigeria serait, comme cela a été fait au Venezuela, une juste redistribution de la rente pétrolière au profit de la majorité de la population déshéritée. Mais pour l'heure les discours sur l'accompagnement économique et social de la politique sécuritaire restent purement rhétoriques.

 

F. Delorca

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26 avril 2014 6 26 /04 /avril /2014 18:52

sweet-crude.jpgLe Soudan du Sud, Etat de 10 millions d'habitants créé par les Occidentaux à la suite de pressions contre le Soudan, a été théâtre la semaine dernière de terribles massacres à Bentiu (capitale d'une province pétrolière), dans le nord du pays, et à Bor (stratégique pour les voies de communication), dans un base de l'ONU à l’est, dans lesquels des centaines de civils dinka ont été tués par les forces nuer de l'ancien Vice-président Riek Machar (selon le gouvernement, mais les partisans de Machar contestent cette version des faits). Cette semaine plus de 78 000 civils chercheraient encore refuge dans les huit bases de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud ( MINUSS. Un million de civils ont été déplacés depuis décembre.

 

Le Parlement kényan  a approuvé dans la nuit de jeudi à vendredi l’envoi de 310 soldats supplémentaires sur le sol sud-soudanais afin d’aider à la stabilisation du pays.


En janvier dans le London Evening Post Rebecca Garang, surnommée par ses partisans la "mère de la nation", veuve de l'ex combattant de l'indépendance John Garang, d'origine dinka, évoquait les origines de la crise en ces termes : début décembre, les partisans de Machar ont reproché au président Salva Kiir d'entretenir une armée parallèle ("garde républicaine" de 15 000 hommes, de fabriquer de toute pièce une dette de 4,5 milliards de dollars. Selon elle, le président s 'est répandu en provocations le 14 décembre au Conseil national de libération. Le 15 décembre les soldats nuer du Quartier général présidentiel ont été désarmés sous l'accusation de préparer une mutinerie, et la maison de fonction de Riek a été détruite tandis que la la trentaine de soldats qui la gardaient ont été tués ainsi que le frère de Machar. Mme Garang déplore le despotisme de Kiir et la spoliation du peuple du Soudan du Sud "Il n'ya pas de liberté d'expression, il n'y a aucune liberté de la presse. Les services sociaux de base ne sont pas assurés pour notre peuple, pas d'écoles, pas d'hôpitaux, pas de routes, rien. Et pourtant nous avons des ressources", dit-elle.Le limogeage avant-hier du général James Hoth Mai d'origine nuer, remplacé par le général Paul Malong, est perçu comme un signe de repli du président Kiir sur sa base ethnique.

 

L'Ouganda de Museveni, allié traditionnel des Etats-Unis, est aux côtés des forces de Kiir pour réprimer les soldats nuers de Machar pourtant naguère présentés comme des clients des Occidentaux et aujourd'hui accusés de s'entraîner en Heglig en territoire nord-soudanais (ce que Khartoum a démenti). Khartoum et Kampala sont en froid depuis quelques jours, le gouvernement soudanais accusant l'Ouganda de soutenir le Front révolutionnaire du Soudan (coalition de rebelles du Darfour, du Sud-Kordofan et du Nil Bleu). Khartoum a rappelé son ambassadeur en Ouganda et aurait, selon le premier ministre ougandais Amma Mbabazi, repris son soutient à l'Armée de la Résistance du Seigneur contre laquelle Washington a envoyé ses forces spéciales l'an dernier. Les Etats-Unis qui officiellement se disent prêts à sanctionner les deux parties au conflit sont accusés de soutenir en fait les deux protagonistes. Wikileaks a révélé que depuis 2009 ce sont eux qui paient les soldats du Sud-Soudan (aussi bien ceux de Kiir que ceux de Machar) tandis que Machar recevrait des armes de l'Ethiopie (qui entretient la présence de 10 000 soldats dans la zone des champs pétroliers où elle s'approvisionne).

 

Selon Thomas C. Mountain, contributeur de Counterpunch.org basé en Erythrée, derrière les larmes de crocodiles versées sur les massacres de civils pourrait se cacher un intérêt des Etats-Unis à entretenir une guerre entre des clients des Occidentaux pour interdire l'accès de la Chine au pétrole de la région.

 

Frédéric Delorca

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26 avril 2014 6 26 /04 /avril /2014 10:34

Malgré la signature d'un accord entre Moscou et Kiev prévoyant le désarmement des milices, la situation sur le terrain n'a pas changé en Ukraine. 120 000 habitants de Slaviansk assistaient le 23 avril aux funérailles de trois membres de leurs groupes d'autodéfense tués le 20 avril à un check-point au nord de leur ville par des néo-nazis de Secteur Droit armés de mitrailleuses allemandes MG 42. Vendredi la Garde nationale d'Ukraine a complètement bloqué la ville de Slaviansk (région de Donetsk). Dans cette ville les pro-russes dirigés par Vyacheslav Ponomarev, nouveau maire autoproclamé, ont arrêté des observateurs de l'OSCE accusés d'espionage. La guerre de l'intox a commencé : la ville a été bombardée de tracts lancés d'hélicoptères Mi-8 (voir les photos de la Komsomolskaïa Pravda) ce matin et indiquant "Évitez les rassemblements publics - des hommes parmi les manifestants appartenant aux  services spéciaux russes, chargés d'éliminer physiquement toute personne qui tente de critiquer la politique de la Russie. Ils se cachent derrière vous et vous utilisent comme boucliers humains, comme le firent les occupants de l'Union soviétique dans la période 1941-1945 ".

 

Ioulia Tymochenko candidate du parti "la Patrie" à l'élection du 25 mai, blanchie par la cour suprême le 14 avril des charges de détournement de fonds dans les contrats de gaz russe qui pesaient sur elle  a sollicité l'aide militaire américaine. En réponse le secrétaire d'Etat étatsunien Chuck Hagel a promis le 18 avril de fournir de l'équipement non léthal (uniformes, groupes électrogènes etc).

 

En ce début de campagne électorale (où l'oligarque pro-européen Piotr Porochenko est donné favori, alors que le Sud-Est s'abstiendra massivement)  l'équipe de la chaîne de télévision LIFEnews a été expulsée par les autorités putschistes de Kiev et les correspondants des canaux "Russie-1" et "Russie-24", de "Kommersant" et d'autres médias russes ont été interdits de territoire. Les dirigeants de certaines chaînes russes ont fait savoir dans Russia Today, qu'à Donetsk, Luhansk, Kharkiv, Dnipropetrovsk et dans d'autres régions de l'Ukraine, des journalistes ont reçu des menaces de mort de la part des nationalistes pro-occidentaux.

 

Le candidat du parti des régions à l'élection présidentielle Mikhail Dobkin (assigné à résidence en mars) a appelé au désarmement des groupes pro-russes à l'Est, mais le député du même parti, Oleg Tsarev, dont le blog de l'Atlas alternatif a déjà parlé en décembre, et qui se présentera lui aussi aux élections, estime que les milices d'extrême droite de Secteur droit doivent désarmer en premier

 

L'Ossétie du Sud et l'Abkhazie inquiètes des mouvements de bateaux de guerre américains dans la Mer noire ont pris fait et cause pour les pro-russes en Ukraine. En Moldavie, autre pays directement concerné par la crise ukrainienne, la situation paraît relativement stable. Cependant la Gagaouzie (région autonome turque orthodoxe de langue russe) début février a organisé un référendum sur l'accord d'association signé par la Moldavie avec l'Union européenne rejetant cet accord à 97 % et demandant l'adhésion à l'Union douanière promue par la Russie. La Transnistrie sécessionniste a officiellement émis le 16 avril le souhait d'un rattachement à la Fédération de Russie. Le vice-premier ministre russe Dimitri Rogozine a comparé la Moldavie à un train qui risquait de perdre deux wagons (la Gagaouzie et la Transnistrie) dans sa course vers l'Union européenne. En outre en mars le village moldave de Dorotcaia à la frontière de la Transnistrie a annoncé son intention d'organiser un référendum pour le rattachement à ce pays, car il juge la perspective du libre-échange avec l'Union européenne peu favorable à son développement, signe de la faible attractivité de la cause européiste dans ce pays...

 

F. Delorca

 

 

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26 avril 2014 6 26 /04 /avril /2014 10:15

usmarine.jpgLe ministre adjoint des Affaires étrangères de l'Équateur chargé de l'intégration politique, Leonardo Arízaga a confirmé hier qu'un groupe d'une vingtaine de soldats américains qui sont restés dans l'ambassade américaine à Quito doivent quitter le pays avant fin avril à la demande du gouvernement. Le président Correa qui avait décidé lors de son élection en 2007 la fermeture de la base militaire américaine de Manta avait annoncé en décembre dernier qu'une cinquantaine de militaires et civils américains résidaient illégalement à Quito et les avait accusés de participer à l'infiltration des forces de sécurité équatoriennes.

 

Arízaga a ajouté qu'il a également abordé la question avec le secrétaire d'Etat adjoint américain pour l'hémisphère occidental, Alex Lee, lors de sa visite en Équateur à la fin du mois de mars (El Telegrafo).

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16 avril 2014 3 16 /04 /avril /2014 12:19

Le 15 avril  Kiev a envoyé dans l'Est du pays les divisions militaires de la Garde nationale mais aussi selon Ria Novosti et Itar-Tass, des militants du " secteur droit» (néo-nazis) et des mercenaires de Blackwater camouflés en unité spéciale du MIA "Falcon". Deux colonnes de véhicules blindés sont entrées ce matin à Kramatorsk après la saisie de la base aérienne. Six véhicules blindés auraient rejoint les protestataires. Moscou a dénoncé l'usage de l'armée pour régler un conflit intérieur et a saisi le Conseil de sécurité de l'ONU. Ioulia Timochenko chef du parti pro-occidental "La Patrie" (Batkivchtchina) a créé sa propre milice  "Mouvement de la Résistance à l'agression russe" active dans les régions de Kharkiv (Kharpov), Zaporozhye et Dnepropetrovsk. Le député Guénadi Moskal du même parti, a annoncé que le 28 avril date anniversaire de la création de la division SS Galicie pourrait être l'occasion de défilés néo-nazis dans l'Est du pays dans le but de créer des affrontements et des massacres.

 

La vidéo ci-joint donne une idée de l'état de la "nouvelle démocratie" ukrainienne lorsque, à Kiev, le 8 avril lorsque le député et leader du communiste Pyotr Simonenko (15 % aux élections) a tenté de prendre la parole.

 

 

En réponse à la dérive extrémiste de Kiev, à Kharkiv selon Vesti.ua des militants ont annoncé par haut parleur la création de la République populaire de Kharkiv  et ont fait savoir qu' "à partir de maintenant , toutes les décisions sont prises par référendum " . A Donetsk une "République populaire de Donetsk" a été proclamée, mais le principal mouvement paramilitaire "Attente" ne se reconnaît pas dans ce mouvement. A Sloviansk, la maire Nelia Shtepa a rejoint les séparatistes.

 

A Odessa selon Interfax les  "Antimaydan" ont annoncé la constitution d'une "République d'Odessa" et appelé les habitants à bloquer la circulation à Odessa cet après-midi.

 

L'ancien président de la Cour d'appel régionale de Louhansk (Lougansk) s'est autoproclamé sur You Tube président de la République du Sud-Est. Dans cette ville 200 militants ont pris d'assaut les batiments de l'administration régionale. Selon le SBU ukrainien qui s'appuie sur un enregistrement pirate les paramilitaires du Sud-Est obéissent au moins en partie à des instructions du GRU russe, mais cette thèse est controversée.

 

 

 

 

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