Quelque 92.0000 documents secrets sur la situation en Afghanistan depuis 2004 ont été publiés le lundi 26 juillet par le site WikiLeaks (accessible aussi ici). Ces éléments qui n'apportaient rien de neuf au débat public ont néanmoins permis de faire rebondir les discussions. Le sénateur républicain du Texas, ex-candidat à la présidence, et adversaire convaincu des guerres impériales américaines, Ron Paul ainsi que le représentant démocrate de gauche Dennis Kucinich ont tenté de faire adopter au Congrès le 27 juillet un amendement au War power Act sur la présence des troupes américaines au Pakistan, base arrière des talibans, pour en obtenir le retrait. Il n' ont toutefois obtenu que 38 voix (un dixième du total) dont 32 démocrates. La Chambre des représentants a néanmoins débloqué près de 60 milliards de dollars pour le financement du conflit afghan et l'envoi des 30.000 soldats supplémentaires annoncés par le président Obama en décembre
En Allemagne les fuites de documents secrets sur la guerre d'Afghanistan semblent pousser les sociaux-démocrates et les Verts, qui découvrent dans ces documents des éléments dont le gouvernement de Mme Merkel ne leur avait jamais parlé, à s'opposer à l'extension des missions des soldats allemands dans ce pays (cependant le premier ministre est de toute façon assuré de pouvoir recueillir suffisamment de voix pour faire passer son projet).
Selon l'organisation afghane de la protection des droits de l’Homme Afghanistan Rights Monitor qui, depuis le premier jour de l’invasion, fait le compte des victimes civiles du conflit national, au premier semestre de cette année, 1074 civils ont été tués et 1500 ont été blessés. Durant la même période de 2009 le nombre de victimes était de 1059. Ces chiffres pourraient s'alourdir à l'heure où le général Petraeus recommande aux soldats de se rapprocher de la population afghane pour avoir de meilleurs contact avec elle (ce qui peut aussi attirer les combats vers les centres urbains).
La guerre d'Afghanistan fait cependant au moins un heureux : le président géorgien Mikhaïl Saakachvili, qui a déclaré le 28 juillet au ministère de la défense de Tbilissi : "Vu la situation géopolitique de la Géorgie, Tbilissi a un intérêt direct au succès de l'opération afghane et à l'instauration d'une paix définitive (en Afghanistan, ndlr) (…). Nous devons non seulement continuer à prendre part aux opérations de l'ISAF (force internationale d'assistance et de sécurité), mais trouver un moyen d'intensifier notre participation en Afghanistan. En plus c'est une énorme école militaire", L'entraînement des soldats géorgiens en Afghanistan pourra ainsi servir à préparer d'autres guerres, en Abkhazie et en Ossétie du Sud par exemple.
F. Delorca