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7 juillet 2012 6 07 /07 /juillet /2012 04:07

Mexicoflag.jpgAprès avoir manqué de peu la présidence de la République en 2006 (à l'époque dans un contexte de soupçon de fraude au profit du candidat de droite), le candidat antilibéral Andrés Manuel López Obrador s'incline cette foi-ci face à un candidat médiatique du Parti révolutionnaire institutionnel (membre de l'internationale socialiste comme M. Hollande et MM.Papandréou, Ben Ali et Moubarak, au pouvoir au Mexique de 1928 à 2000), Enrique Peña Nieto. Son homologue candidat aux présidentielles de la gauche antilbérale française résume sur son blog en ces termes les raisons qui ont pu conduire à ce nouvel échec : "Andrés Manuel López Obrador, a été l’objet d’une campagne systématique de dénigrement et de calomnies par les chaînes de télévision et la grande presse. Son extrémisme populiste, son caractère agressif, ses goûts politiques dangereux, son amitié pour Chavez et Cuba ont été abondamment et méthodiquement dénoncés.(...)Des milliers de « porte-monnaie électroniques » ont été distribués dans certaines circonscriptions et ne seront activés qu’après les élections en cas de victoire. Par exemple des cartes de crédit pour achats dans la chaîne de supermarchés Soriana. De même la distribution de denrées alimentaires ou de matériaux de construction en échange du vote est une pratique courante, désormais parfaitement documentée sur Facebook et Youtube."

 

López Obrador a annoncé qu'il contestera le résultat devant le tribunal électoral, mais il paraît assez isolé : aucune des grandes voix de sa mouvance - Marcelo Ebrard, actuel maire modéré du district fédéral de Mexico et dauphin naturel d'Obrador, Cuauthémoc Cárdenas, ancien candidat à la présidence, Juan Ramón de la Fuente, une autorité morale reconnue - n'ont soutenu cette initiative. Seul le mouvement étudiant #yosoy132 équivalent des "Indignés" le suit encore. Le coup de la défaite est rude pour son parti le Parti de la révolution démocratique, car après des années de règne de la droite et du PRI une occasion immense lui était offerte d'arriver au pouvoir.

 

Dans une interview au  Washington Post jeudi le nouveau président a déclaré qu'il augmentera la coopération avec les Etats-Unis dans le cadre de la lutte contre les cartels de la drogue (responsables de la mort de 60 000 personnes sous le mandat de son prédécesseur), mais refusera la présence d'agents de Washington sur le territoire mexicain. Il continuera cependant à accueillir des instructeurs étatsuniens pour bénéficier de leur expérience dans le domaine de la lutte contre les guérillas en Irak et en Afghanistan, validera la poursuite des vols de drones à des fins de recueillir des informations mais sous la direction du gouvernement mexicain et non de l'administration Obama, et refusera de participer à des exercices conjoints avec les Etats-Unis en Colombie. Cependant Enrique Peña Nieto a annoncé qu'il prendra comme premier conseiller en matière de sécurité le général colombien Oscar Naranjo, ce qui a notamment provoqué la colère des parents des quatre jeunes mexicains civils tués dans le bombardement par le gouvernement de la base arrière de la guérilla des FARC en Equateur en 2008. Naranjo est sous le coup d'un mandat d'arrêt en Equateur depuis novembre 2011 pour l'action illégale de la Colombie dans ce pays et le meurtre d'un ressortissant équatorien au cours de cette opération.

 

Sur le plan économique Enrique Peña Nieto s'est entouré de diplômés des universités étatsuniennes. Il est signataire avec la droite d'un pacte avec l'équivalent mexicain du MEDEF, et défend, à côté des investissements dans les infrastructures, un agenda néo-libéral : maintien de l'indépendance de la banque centrale, "flexibilisation" du marché du travail (remise en cause des droits sociaux), et privatisation partielle du secteur pétrolier (jusqu'ici freiné par le poids des anti-libéraux aux Parlement, où une majorité qualifiée est requise pour ce type de mesure).

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