Au Bahrein, pays alliés des Etats-Unis qui héberge sa flotte de guerre, la répression des chiites par la dynastie régnante se poursuit sans que l'ONU ne soit saisie ni que les grands médias s'en émeuvent..
Selon des condamnés chiites la princesse Noora bint Ibrahim al-Khalif, cousine de la reine aurait directement participé à leur torture avec des bâtons et des tuyaux en caoutchouc. Ainsi le docteur Nada Dhaif, 36 ans, condamnée à 15 ans de prison la semaine dernière pour avoir soigné des manifestants blessés, a allégué que la princesse avait été impliquée dans son interrogatoire en mars. Dhaif a déclaré : « Elle m'a giflée, m'a battue et m'a traitée de truie chiite. Elle a enroulé un câble dans des mes oreilles et m'a donné des décharges électriques. » La presse anglo-saxonne livre d'autres témoignages allant dans ce sens.
Dans un communiqué Amnesty international précise que le 28 septembre dernier suivant une procédure expéditive la Cour d’appel pour la sûreté nationale de Manama, administrée par l’armée, a confirmé la condamnation intialement prononcée par le Tribunal de première instance pour la sûreté nationale de 21 personnes (dont le Dr Dhaif) parmi lesquelles sept sont condamnées à la prison à vie.
Le mouvement de contestation malgré la violence des mesures policières et extrapolicières (enlèvements, licenciements d'agents publics, destruction de lieux de culte) se poursuit. Le 23 septembre dernier des manifestants arborant le slogan "ready to die for Bahrain" ("prêt à mourir pour le Bahrein") qui cherchaient à rallier le rond-point du Conseil de la coopération du Golfe (appelée ainsi du fait de l'intervention militaire des pays membres de ce Conseil, autrefois son nom était le rond-point de la Perle) ont été arrêtés. Parmi les personnes appréhendées se trouvent 38 femmes et sept jeunes fille accusées de « rassemblement public illégal », d'émeute et d'agressions contre les forces de sécurité. Toujours selon Amnesty "aucun mandat d'arrêt ne leur a été présenté, il n'y avait pas d'avocat présent lorsqu'elles ont été interrogées et certaines d'entre elles auraient été torturées ou soumises à d'autres formes de mauvais traitements".