Le président Hugo Chavez a lancé récemment un appel à la création d’une Cinquième Internationale, appel relayé en France par un petit groupe de proches des éditions du Temps des Cerises, mais qui continue à faire débat à gauche.
L’appel ne signifie cependant pas que le Venezuela soit particulièrement en position de force en ce moment. Comme le remarquaient l’International Herald Tribune du 12 février dernier et d'autres journaux : après avoir tourné le dos aux multinationales pétrolières au cours des dernières années, le président Chavez vient d’accorder d’importants contrats à des compagnies américaines. Mercredi 10 février au soir, le géant étatsunien a obtenu une concession dans la ceinture de l’Orénoque (une zone dont les réserves en brut sont évaluées à 513 milliards de barrils). M. Chavez a publiquement félicité son responsable des opérations africaines et latinoaméricaines, M. Ali Moshiri, pour avoir candidaté alors que Royal Dutch/Shell, Petrobras et Total s’étaient abstenues de candidater. Chavez en a profité pour inviter Obama à lui rendre visite. Repsol (Espagne) en consortium avec deux compagnies indienne et malaisienne est l’autre gagnant de la soirée sur un deuxième gisement de l’Orénoque. Le troisième n’a pas trouvé preneur.
Les investisseurs étrangers auraient été échaudés par la nationalisation en janvier des magasins appartenant à Exito une filiale du groupe français Casino au Venezuela, accusés de spéculer sur les prix des produits de consommation.
Les médias pro-Chavez publient en ce moment des enquêtes sur le groupe Casino.L’une d’elles montre que la multinationale française, en coopération avec USAID et le bureau des Nations Unies chargé de la répression du trafic de drogue (UNDOC), commercialise depuis 2009 des produits cultivés dans le Putumayo. Dans cette région USAID et UNDOC organisent des projets d’aide à des paysans supposés déplacés qui seraient en réalité, selon Aporrea, des paramilitaires subventionnés par le Département d’Etat américain. Un article de César Jerez en 2006 avaient montré que les "aides" d'USAID dans la région de Putumayo était ciblées pour contrer les FARC. Le président du groupe casino Jean-Charles Naouri, le 16 février dernier, a mis en valeur la Colombie comme pays parmi "les plus modernes et les plus développés des marchés d'Amérique latine"
Les paramilitaires colombiens (Autodefensas Unidas de Colombia ) ont mis en place une « filiale » vénézuélienne Autodefensas Unidas de Venezuela à l'origine de diverses opérations de déstabilisation du Venezuela depuis 2003-2004, et d'une infiltration de certains secteurs économiques à Caracas et à la frontière frontière des deux pays.