Malgré la réconciliation officielle entre le président vénézuélien Hugo Chavez et son homologue colombien Alvaro Uribe, le 7 mars, au sommet du Groupe de Rio à Saint Domingue après l'attaque colombienne contre la base arrière des FARC au début de ce mois (http://atlasalternatif.over-blog.com/article-17274250.html), l'Equateur a continué de tenter d'obtenir une condamnation en bonne et due forme de l'agression militaire perpétrée par le gouvernement de Bogota. La réunion des ministres des affaires étrangères de l'Organisation des Etats américains (OEA) à Washington le 17 mars a fait apparaître que, si douze pays latino-américains - dont le Vénézuela, la Bolivie, l'Argentine et le Brésil - soutenaient la démarche équatorienne, 3, dont le Mexique (dont le président pro-américain a été élu dans des conditions douteuses) et évidemment la Colombie et son mentor étatsunien continuent de s'opposer à toute résolution allant dans ce sens (http://www.aporrea.org/ddhh/n110964.htmlà. Un consensus latinoaméricain plus net est finalement apparu le 19 mars laissant les Etats-Unis seuls sur une position selon laquelle le souci d'autodéfense pouvait légitimer l'atteinte à la souveraineté des Etats (http://www.congresobolivariano.org/modules.php?name=News&file=article&sid=4243). L'OEA a mandaté son secrétaire général pour rétablir la confiance entre Cuzco et Bogota en vue d'une restauration des relations diplomatiques avant l'assemblée générale de l'organisation début juin en Colombie (http://www2.elcomercio.com/noticiaEC.asp?id_noticia=178793&id_seccion=3).
Pendant ce temps la Maison Blanche et divers lobbies et médias (comme le Wall Street Journal - http://www.zcommunications.org/znet/viewArticle/16904) de droite continuent de tenter d'exploiter la crise colombiano-équatorienne pour diaboliser le Venezuela. George W. Bush le 12 mars a accusé Chavez de soutenir les "terroristes" des FARC. L'administration présidentielle a lancé le 10 mars une enquête légale préliminaire en vue d'inscrire le Vénézuéla dans sa liste des Etats qui "soutiennent le terrorisme" (liste qui comprend déjà la Corée du Nord, Cuba, le Soudan, la Syrie et l'Iran). Vendredi 14 mars, la représentante républicaine de Floride Ileana Ros-Lehtinen (dont la presse cubaine fournit un curriculum vitae éloquent sur http://www.granma.cu/espanol/2005/marzo/mier30/14ros.html) et l'inévitable Connie Mack (http://delorca.over-blog.com/article-6779493.html) ont introduit le 14 mars une résolution à la Chambre des représentants en vue d'inscrire le Vénézuéla sur la liste des Etats qui sponsorisent le terrorisme.
Selon les sources gouvernementales américaines, le raid colombien du 1er mars aurait permis de saisir quatre ordinateurs comprenant un document selon lequel le Vénézuela était sur le point de verser 300 millions de dollars aux FARC. Le gouvernement vénézuélien a démenti ces allégations. Les FARC ont fait de même dans un communiqué adressé à Télésur dans lequel elles déclarent que les Colombiens ou les forces spéciales américaines n'auraient pu accéder à l'ordinateur dun numéro 2 des FARC assassiné Raúl Reyes comme ils le prétendent : "même avec un blindage spécial" l'ordinateur ne pouvait résister au bombardement, affirme le communiqué (http://www.aporrea.org/internacionales/n111066.html).
Caracas fait déjà l'objet de sanctions étatsunienne telles qu'un embargo sur les ventes d'armes car l'administration Bush l'accuse de ne pas suffisamment coopérer avec elle dans la "lutte anti-terroriste" et la politique anti-drogue. Son inscription sur la liste des Etats sponsor du terrorisme pourrait compromettre les relations économiques entre les deux pays, et notamment la possibilité juridique de poursuivre les livraisons de pétrole (le Venezuela est le quatrième fournisseur des Etats-Unis, ce qui n'est pas de nature à apaiser les tensions sur le marché mondial des hydrocarbures (http://www.informationclearinghouse.info/article19511.htm).
FD