Les Etats-Unis seraient-ils l'arroseur arrosé ? Après avoir encouragé des sécessions sur des bases ethniques au Soudan, en Yougoslavie, en ex-URSS, en Irak, en Bolivie etc., le gouvernement états-unien doit en affronter une sur son propre territoire.
Une dépêche de l'AFP le 20 décembre annonçait en effet qu'une délégation d'Amérindiens de la nation des Lakota, membre de la confédération des Sioux (les descendants de Sitting Bull, et de Crazy Horse), dirigés par Russell Means ont convoqué une conférence de presse à Washington pour annoncer qu'ils n'étaient plus des citoyens états-uniens et qu'ils dénonçaient l'ensemble des traités qui les unissaient au gouvernement fédéral. Le "pays Lakota" (« Lakota Country ») comprend des parties du Nebraska, du Dakota du Sud et du Nord, du Montana et du Wyoming (http://azls.blogspot.com/2007/12/lakota-country-dsa.html et http://www.geocities.com/robertofotografie/).
En vue d'obtenir une reconnaissance internationale, ils ont rendu visite aux ambassades de Bolivie, du Chili, d'Afrique du Sud et du Venezuela (http://www.iraq-war.ru/article/151336).
La nouvelle survient la semaine-même où les Etats-Unis et leurs alliés européens défendent au Conseil de Sécurité de l'ONU le principe d'une reconnaissance du Kosovo en tronquant la résolution du même conseil votée en juin 1999 dont le préambule reconnaissait la souveraineté serbe sur cette province. Peut-être les Indiens Lakota auraient-ils pu aussi visiter l'ambassade de la République de Serbie. A l'heure où celle-ci doit en outre faire face à l'initiative pour le moins intempestive d'un envoi de 2 000 policiers et juristes européens dans la province sécessionniste (sans l'accord de l'ONU ni de la Serbie), peut-être cela aurait-il donné à Belgrade l'idée d'appliquer au Pays Lakota le principe de reconnaissance unilatérale que l'Empire euro-états-unien veut imposer au Kosovo.
En attendant, le parti du Premier ministre Vojislav Kostunica en Serbie (le Parti démocratique de Serbie) a annoncé qu'il s'opposerait à la signature d'un accord de stabilisation et d'association avec l'Union européenne si celle-ci continue à vouloir amputer son pays du Kosovo. De même il refusera l'adhésion à l'OTAN, et posera ces deux points comme conditions sine qua non au soutien du PDS à la réélection du président de la République Boris Tadic (http://www.rtlinfo.be/news/article/74180/--Pas+de+Serbie+amput%C3%A9e+du+Kosovo+dans+lUE). Les Européens qui avaient convaincu le "premier-ministre" albano-kosovar Hashim Thaci de reporter de quelques mois la déclaration d'indépendance de sa province pour faciliter la réélection de leur allié Tadic à la présidence serbe sont loin d'avoir résolu la quadrature du cercle dans cette affaire.